Trail des Maquisards (45)

Samedi 18 août 2018


Quatre ans après un premier passage en Forêt Domaniale d'Orléans dans le massif de Lorris, cette année j'ai décidé d'y retourner. Je me souviens avoir été enchanté de ce trail fort sympathique, super bien organisé par Loir' Espoir Athlé et qui fait partie du Challenge du Gâtinais. Un trail avec un fond très historique et dramatique. En effet, lors de la seconde guerre mondiale, un groupe de résistants s'est réuni dans cette partie de la Forêt Domaniale d'Orléans pour former le Maquis de Lorris. Des opérations d'attaques envers les Allemands depuis cette forêt d'Orléans y sont menées. Mais le 14 août 1944, les Allemands sont intervenus au Carrefour d'Orléans, où ils ont tué les quelques résistants présents qui n'ont jamais voulu donner le lieu où se trouvent réellement le Maquis et les autres Maquisards. Ces Allemands ont ensuite tué tous ceux qui passaient, même un enfant de 5 ans ! Un mémorial et des tombes sont érigés à ce Carrefour qui a été depuis rebaptisé le Carrefour de la Résistance.




C'est donc un événement historique très triste qui s'est produit à l'endroit même où le départ et l'arrivée de la course vont s'effectuer. Donc, même si par moment ça sera difficile pour les coureurs, j'estime qu'on n'aura pas à se plaindre et surtout on devra s'accrocher. Au moins en mémoire de tous les résistants décédés. Nous accédons à ce Carrefour de la Résistance par la très longue Route du Chat Sauvage qui n'est pas du tout bitumé mais recouvert de gros cailloux et de terre qui en se moment forme beaucoup de poussière. D'ailleurs, d'énormes panaches de poussière s'élèvent derrière chaque passage de véhicule. Nous nous stationnons sur le très grand pré réservé au parking des voitures des coureurs derrière les ruines de la Maison Forestière des Bordes.








Puis, nous finissons à pied jusqu'au ''village de la course'' installé non loin de la Maison Forestière de Lorris, en passant à côté du très beau mémorial ainsi que des cénotaphes correspondant aux tombes des résistants tombés ce 14 août 1944. Je vais récupérer mon dossard, qui est le 500 tout rond pour cette course. On a ensuite le choix entre un tee-shirt technique vert et un débardeur blanc, tous les deux avec la sérigraphie de la course. J'opte pour le second. Mon dossard est sur fond jaune comme pour tous les coureurs du 15 kilomètres. En fait trois courses sont prévues et deux marches. Pour les randonneurs, ils peuvent choisir entre le 6 kilomètres et le 15,8 kilomètres. Au niveau des trails, il y en à trois :
- 14h30 : Trail de 23 km ''Les Maquisards''.
- 14h30 : Trail de 15,8 km ''Le Ravoir''.
- 14h40 : Trail de 6 km : ''Les Sources''.
Il y a quatre ans, j'avais déjà choisi la même distance.


Il reste une heure et demi avant la course. La chaleur est écrasante. Il y a 35 degrés. Avant de me changer, je décide d'aller marcher un peu, histoire d'aider à la digestion. Mais avant de marcher, petite passage aux WC ouverts dans la Maison Forestière d'Ouzouer-sur-Loire. Il y a quatre Maisons Forestières autour de ce Carrefour de la Résistance. En plus des trois premières que j'ai déjà mentionnées, il y a celle de Montereau. Puis, c'est parti pour la marche sur la Route du Ravoir qui est identique à celle du Chat Sauvage, dont cailloux, poussière,... Cette Route du Ravoir sera l'épine dorsale de la course. En effet, le parcours y est tracé de telle sorte qu'on l'emprunte de temps en temps mais qu'on la coupe surtout très souvent.






Retour ensuite à la voiture pour épingler mon dossard numéro 500 sur mon débardeur rouge du club de Pontault AAC. Je pars maintenant faire mon échauffement sur le premier kilomètre de la course. Donc deux kilomètres aller-retour me suffiront bien. Il va y avoir énormément de coureurs sur l'ensemble des trois trails, sans oublier les randonneurs. Quand je retourne à la voiture, le pré servant de zone de stationnements est quasiment complet et le pire c'est que des véhicules continuent à y arriver. Petite photo d'avant course devant les ruines de la Maison Forestière des Bordes.








Un peu plus tard, je me dirige sur le début de la Route des Grandes Maisons qui se trouvent entre d'un côté le Mémorial du Maquis de Lorris, précédé de la tombe du Colonel Marc O'Neill et de l'autre les (trop) nombreuses Cénotaphes du Carrefour. La ligne de départ est placée à cet endroit. Le speaker nous énonce les quelques consignes avant de faire un point historique complet sur les fameux événements du 14 août 1944. Il nous demande également de nous tourner sur la gauche en direction des Cénotaphes tout en observant une minute de silence pleine d'émotion.







Les trois Joëlettes partent avant nous, ainsi que le courageux handisport. Quelques minutes plus tard, c'est au tour des coureurs du 15,8 et 23 kilomètres de partir au coup de pistolet. Enfin, si le pistolet n'avait pas fait des siennes. Car lorsque le compte à rebours est arrivé à zéro, nous sommes tous partis malgré les ''clic clic'' de l'arme. Ce n'est pas la première fois que je peux observer ce ''raté'' de l'arme lors de mes 574 courses précédentes. Nous allons tout droit pendant une centaine de mètres avant d'arriver à ce fameux Carrefour de la Résistance. Nous bifurquons à la seconde sortie sur la droite de ce carrefour, la Route des Bordes, celle-là même où j'ai effectué mon échauffement. Je suis pour le moment très bien placé car je m'étais bien positionné derrière la ligne de départ pour ne pas être trop gêné par le nombre important de coureurs. Mais, sur cette première très longue ligne droite, je ne veux pas me brûler les ailes, alors que je me place sur le tracé de droite laissé par les passages de roues, tout en laissant passer les coureurs partant trop vite pour moi. Au km 1, nous quittons cette route de poussière et de cailloux, pour prendre un virage à angle droit sur la gauche afin d'emprunter un chemin plus étroit, couvert d'herbes et surtout de racines. Je suis quasiment incapable de lever les yeux avec ce nombre important de racines. C'est assez dangereux pour les chevilles. Cette partie est maintenant en léger faux-plat descendant. 




Au kilomètres 2, nous débouchons sur la Route du Ravoir. Mais nous n'y restons pas car immédiatement, on prend un nouveau virage à angle droit mais sur la droite celle fois-ci afin de nous engouffrer encore en sous-bois. Ce chemin est vraiment très fatigant puisque le sol est recouvert d'herbes mais c'est surtout une succession de passages par des petits fossés à franchir. Le premier ça va, le second aussi, mais ensuite ça fatigue vraiment pas mal. Je suis content d'arriver au bout en tournant à gauche même si le vent de face combiné au fait que nous sommes en bordure de clairière, donc plus d'arbres pour nous protéger, peuvent nous pénaliser. Un peu plus loin, nous prenons à gauche. Une chaussée aussi large que la première ligne droite de la course avec une montée sur la fin. Mais, avant d'y arriver, je peux voir sur ma gauche, des panneaux matérialisant les endroits où les résistants sont tombés. Me voilà dans la partie montante de cet axe. 






Une fois en haut, je traverse la Route du Ravoir pour m'enfoncer en sous-bois sur une partie en faux-plat descendant. Un assez long faux-plat d'ailleurs, car nous allons le prendre jusqu'à ce qu'on arrive à l'Etang du Ravoir. Une fois sur la rive, nous tournons à droite pour le longer avec notamment trois parties bien marécageuses. Mais je les ai bien négociées. Au fil du déroulement de la course, des petits groupes ont tendance à se former. Derrière moi, j'ai quelques coureurs et devant, j'en ai un autre. Nous finissons par quitter les rives de cet Etang du Ravoir en tournant à droite et en remontant sur des chemins qui serpentent entre les arbres. Il est difficile de doubler sur ce genre de ''single''. Le coureur juste devant moi se trompe en allant tout droit. J'ai juste le temps de crier pour l'en avertir et il repart juste derrière moi. Je me rapproche petit à petit d'un coureur, mais j'ai encore du retard.




Nous finissons par revenir une fois de plus au niveau de la Route du Ravoir qu'on traverse avant de poursuivre sur un nouveau ''single''. Un coureur vêtu de bleu me double et arrive à reprendre le coureur sur lequel on revenait. Mais, il ne creuse par vraiment d'écart sur nous. Même si le ''single'' serpente un peu, il y a surtout une longue courbe sur la gauche. A la sortie de cette courbe, j'accélère un peu pour passer à mon tour ce coureur et ne pas me faire distancer par le coureur en bleu.



A nouveau, nous coupons la Route du Ravoir avec cette fois-ci, juste en face de nous, le ravitaillement. Le coureur qui me devançait s'est arrêté pour prendre de l'eau alors que moi je n'ai fait que l'attraper au vol, comme à chaque fois, pour ne pas perdre de temps. Content de la présence de ce premier ravitaillement car depuis la fin du premier kilomètre, j'étais déjà complètement asséché. J'ai pourtant pris ma ceinture avec les deux petits bidons remplis d'eau, mais j'ai évité de m'en servir pour le moment, la course étant encore longue. Je tourne maintenant sur ma droite en passant un fossé et c'est le début des ''singles'' très serpentant. Les coureurs que j'ai lâchés au niveau du ravitaillement, ont refait la jonction mais restent derrière moi. Ça va assez vite car pour le moment c'est soit relativement plat, soit en faux-plat descendant même si le sol est couvert de pierres, ornières et même de racines. Petite descente raide avant de tourner à gauche et prendre une côte du même acabit afin de me retrouver juste à côté de l'Etang du Ravoir. Une fois en haut, je tourne à gauche sur du plat avant qu'un signaleur me montre une descente bien raide encore sur la droite. Et maintenant c'est parti pour 1,5 km de ''single'' les plus tournants avec succession de montées, descentes à n'en plus finir.


A plusieurs reprises je dis aux coureurs qui me suivent que s'ils veulent passer, il suffit de me le dire pour que je m'écarte mais ils vont rester ainsi jusqu'à la fin de cette partie. Je finis par retrouver un peu de plat pour traverser un ''grand axe'' et repiquer sur une autre partie bien boisée. Mais, pour y accéder, il faut prendre une descente très technique avec la présence d'une corde pour nous aider. Je l'utilise tout en me brûlant les mains. Une fois en bas, il faut recommencer à serpenter ''sévère'' entre les arbres et les autres espèces de végétaux et en plus ce n'est pas du tout plat. Bien plus loin, content de déboucher sur une longue ligne droite, mais la relance est très difficile pour moi où je vois tous les coureurs qui me suivaient depuis longtemps, me dépasser. Je mets un peu de temps pour retrouver du peps et même si je ne fais pas la jonction, je fais quand même jeu égal. Tout au bout, nous tournons à gauche sur un chemin un peu plus étroit et encore plus loin, un nouveau ''single'' sur la droite avant de grimper afin de rejoindre un chemin plus large.










Une fois en haut de cette côte, j'aperçois le passage à gué de l'Etang du Ravoir qui malheureusement  va se faire ... à sec. La canicule ayant eu raison de la hauteur de cet étang et le passage dans l'eau n'aura donc pas lieu. Descente jusqu'à ce que j'arrive au niveau de ce passage où il y a pas mal de spectateurs. Ça reste tout de même un endroit super joli car seul le chemin n'est pas sous l'eau. De part et d'autre, l'eau y est encore présente. Une fois les 100 mètres de la traversée effectués, il faut remonter jusqu'à ce qu'on arrive à la Route du Ravoir. Mais avant d'y arriver, j'ai pris un gobelet d'eau au second ravitaillement placé juste à la sortie de l'étang.



Je prends donc la Route du Ravoir en tournant sur ma droite. Je suis en direction du Carrefour de la Résistance mais on ne va pas y aller directement. Ça serait trop facile ! Même si cette Route du Ravoir est en faux-plat montant, je me sens mieux à présent, par contre la fatigue est bien présente. Après un peu plus de 400 mètres sur cette Route, je tourne à droite sur un chemin d'herbes, de trous et même de boue alors qu'il fait super chaud. Nous nous enfonçons encore en sous-bois et pas que, car après un faux-plat descendant sur un étroit chemin, nous risquons également de nous enfoncer dans la boue laissée par un petit marécage. Heureusement qu'il y a des branchages au sol pour courir dessus, ce qui évite de nous enfoncer. Juste après, il faut faire une petite mais raide grimpette. Une fois en haut, deux tracteurs attelés prennent quasiment tout le chemin qui est devenu un peu plus large. Je ne vois plus le coureur qui se trouvait une vingtaine de mètres devant moi. Je zigzague entre ces deux engins agricoles qui sont en mouvement avant de revoir ce coureur. Au bout, virage à angle droit sur la gauche sur un chemin blanc plus large et plat. Je reviens sur le coureur d'Infosports Loiret qui vient juste de se mettre à marcher. Je l'invite à repartir et à s'accrocher, ce qu'il fait très bien. D'ailleurs, quand on tourne une nouvelle fois à gauche, nous voyons au bout le chemin s'élever, c'est à ce moment qu'il me repasse.





La fatigue et la chaleur sont bien présentes. Quand j'arrive en haut de cette montée, je suis au km 13 en retrouvant la Route du Ravoir. Mais je repique immédiatement sur ma droite afin d'entrer dans un grand secteur de ''single'' long d'un kilomètre serpentant entre les arbres puis montant assez longtemps. Quand je débouche au km 14, je tourne à gauche sur un large chemin blanc. Je reviens progressivement sur le coureur d'Infosports Loiret que je finis par rejoindre en me plaçant juste devant lui. Les lignes droites paraissent interminables. Nouveau changement de direction sur la gauche où tout au bout, nous apercevons le Carrefour de la Résistance. Mais nous sommes sur un bon faux-plat montant qui casse les pattes. Je n'ose plus trop regarder le haut. Km 15 franchi. Et évidemment, lorsque j'arrive en haut, au lieu d'aller tout droit, nous devons obliquer sur la droite, descendre et monter un fossé afin de slalomer sur un chemin qui n'est pas un chemin, mais un slalom entre de nombreux arbres et lianes balisé par la rubalise. D'ailleurs, dès le début, j'ai failli me tromper mais j'ai pu aussitôt corriger ma trajectoire. Cette partie n'est longue que d'une centaine de mètres. Tant mieux ! On retrouve un large chemin blanc sur la gauche pendant une vingtaine de mètres, mais on repique une dernière fois en sous-bois sur la droite. A chaque fois qu'on quitte ou on prend un chemin blanc, il faut franchir un fossé. Ça use vraiment. Nous zigzaguons entre les arbres puis entre les fougères. J'entends le speaker vraiment proche. Ça sent bon l'arrivée. Lorsque je vois des spectateurs devant moi, je tourne à gauche en direction de l'arche d'arrivée. Moins de 100 mètres à faire. Je termine relativement tranquillement quand j'aperçois sur ma gauche le coureur d'Infosports Loiret revenir à ma hauteur au sprint. J'ai juste le temps de démarrer au mieux pour finir devant lui. Je termine la course 21ème/254 en 1h14'48''.





Petites félicitations avec le coureur qui a failli me passer sur la ligne et avec qui j'ai couru une bonne partie de ma fin de course. Ça nous a motivé. Un grand écran de télévision est placé juste quelques mètres après l'arche d'arrivée, avant la sortie de cette zone avec les classements en temps réels qui s'affichent. Je peux voir que je suis 6ème master 1. Je suis très content de ma course.



Par contre, l'urgence est d'aller retrouver le ravitaillement final car il fait très soif. Je me désaltère allégrement, mais c'est bête que je n'ai pas faim du tout car ce ravito est sacrément complet : petits sandwiches pâté, fromage, crèmes vanille, crèmes chocolat, fruits secs, eau plate, eau gazeuse, eau au sirop, coca,...




Trois ''douches forestières'' sont mises à notre disposition. En fait, il s'agit simplement de tuyaux avec jets d'eau froide. C'est franchement une idée étonnante mais surtout rafraîchissante. Je prends plaisir de m'arroser comme il le faut. J'en avais vraiment besoin. J'entends les ''bips'' des puces de chronométrage signalant des nouvelles arrivées.







Retour à la voiture pour me changer intégralement et surtout me sécher. Je suis exténué. Il me faudra quelques minutes pour récupérer et même si les jambes sont lourdes, nous retournons au village de la course pour applaudir les nouveaux arrivants du 15,8 mais également les premiers du 23 km ainsi que les randonneurs. Les résultats ''papier'' sont rapidement affichés. Je retourne faire un passage à la douche forestière pour me passer la tête sous l'eau froide.






Puis, ça enchaîne très rapidement avec les récompenses des trois premiers hommes et trois premières femmes ainsi que des vainqueurs de chaque catégorie sur les trois courses. C'était ma seconde participation à ce Trail des Maquisards. J'avais d'excellents souvenirs de 2014. Cette nouvelle édition n'a fait que confirmer la qualité de cette course. Aucun reproche à faire, que du positif. Ça sera avec grand plaisir d'y revenir. Nous quittons la Forêt Domaniale d'Orléans, direction la Seine-et-Marne ! Prochaines courses, samedi et dimanche prochain avec deux trails en Seine-Maritime et dans la Somme.

1 commentaire:

Ericand a dit…

Superbe compte rendu de ton trail des Maquisards. beaucoup de détails sur ta course et énormément de photo, tu avais ton ou ta photographe perso.
Bravo pour ton chrono et ton classement, c'est vrai qu'il fait chaud, heureusement qu'il y a des parties en sous bois, donc a l'ombre.
J'étais comme chaque année un coureur d'une des 3 joelettes.
Au plaisir de te revoir a nouveau sur ce Trail.
L'an prochain c'est la 10eme édition, on réfléchi à faire quelque chose de plus pour cet anniversaire.