Mardi 21 juin 2011
Troisième étape de cette merveilleuse mais au combien difficile épreuve des 6 Jours du Toulois. Aujourd'hui c'est l'étape phare de l'épreuve qui nous attend. La plus longue, la plus difficile. 20,2 km de succession de longues montées et de descentes à Bulligny. Je suis loin d'être dans les meilleures dispositions avant cette course. Depuis hier soir j'ai une angine avec de la fièvre et en venant sur la course j'ai eu un accident de la circulation !
C'est la journée la plus chaude depuis le départ des 6 Jours. Il y a 27 degrés. Deux départs distincts vont être donnés. Un à 18h30 pour les derniers du classement général accompagnés de ceux qui ne font que l'étape du jour. Puis à 19h, ce sera le départ des premiers au classement général. Bien évidemment les résultats des deux départs seront fusionnés et un seul classement sera établi. J'aurais aimé partir dans le premier wagon et j'aurais pu être parmi les premiers car je risque de souffrir avec le second départ. Surtout moralement dans les ascensions si je perds beaucoup de places. Mais quelque part, si je suis dans le second départ c'est que mon début d'épreuve est bon.
Je pars m'échauffer mais vraiment pas longtemps. Je cours 2 km puis je reviens vers le centre du village où j'ai stationné ma voiture et où le départ sera donné. A 18h30, en compagnie de la plupart des coureurs qui partiront à 19h, nous encourageons ceux qui partent avant. Je retourne une dernière fois à la voiture pour boire encore car il fait toujours aussi chaud, puis direction la ligne de départ. J'y retrouve les habitués de cette course. C'est vraiment sympa l'ambiance qui règne entre tous les coureurs. C'est super fair play et convivial.
19h00, le compte à rebours est lancé et c'est parti. Nous traversons le village sur une route qui n'est jamais plate. Il y a pas mal de monde sur les bas côtés pour nous encourager. On sort du village et la route reste identique, c'est à dire pas de plat. Ce n'est pas dur pour le moment mais c'est déjà une succession de faux plats montants et descendants. Je suis passé au km 1 en 3'41''. Puis après le km 2, on change de route en tournant sur la droite. Il s'agit maintenant d'un très long faux plat montant de plus d'un kilomètre, suivi d'une descente qui m'amène au début du chemin forestier.
Et là, ça commence ! D'entrée c'est un mur qui m'attend. Ma vitesse est vraiment super ralentie. J'entends des pas derrière moi mais je ne veux pas me retourner. Je me fais reprendre par un groupe de 5-6 coureurs. Mais je m'accroche à eux une cinquantaine de mètres, ce qui me permet de basculer en haut de ce mur avec eux et donc de continuer à les accompagner dans la très courte descente qui suit. Mais ça remonte aussitôt. Je suis en queue de groupe et je perds peu à peu le contact mais je ne m'affole pas et je continue à mon rythme.
Le ravitaillement du km 5 est le bienvenu. Un bon gobelet d'eau rafraîchit par ce temps lourd. Mais c'est vrai que de courir sous les arbres permet de trouver une certaine fraîcheur et ce n'est pas plus mal. Après ce km 5, je me fais doubler par le footballeur professionnel Frédéric Biancalani qui participe aussi à l'intégralité des 6 Jours. Il a fait la quasi totalité de sa carrière à Nancy et joue actuellement à Reims. Il a terminé les deux étapes précédentes bien avant moi, faisant preuve d'aisance dans les montées.
Ça monte très très longtemps. Km 6, km 7, ... entre le km 7 et le 8 il y a une centaine de mètres de descente qui me permet de souffler un peu mais l'ascension reprend aussitôt. Puis un peu après le km 8 on sort du chemin forestier pour trouver une route bitumée et du plat. Ça ne dure pas longtemps car on reprend les chemins forestiers. Mais là c'est sur un pourcentage plutôt négatif. Alors je reprends du poil de la bête et je redouble des coureurs m'ayant passé dans la montée. Cette année je suis vraiment à l'aise dans les descentes. Un peu avant le km 9 je prends un nouveau gobelet au second ravitaillement et c'est parti pour une boucle de 4 km qui nous fera revenir à ce même ravitaillement. Je commence à doubler les derniers de ceux partis 30 minutes plus tôt. Je passe au km 10 en 44'43''. C'est bien avec 75% de montées ! (et des montées raides).
Cette boucle commence d'abord par une longue descente puis par une aussi longue montée (2 km). Cette montée est rendue encore plus difficile à cause du sol où il y a de nombreuses ornières et nombreux cailloux. Mais ça se négocie bien et après la fin de cette boucle on reprend le chemin en sens inverse qui va me permettre de reprendre la route bitumée. Mais dans ce sens là ça monte et j'ai beaucoup de mal à garder ma vitesse. Je commence à fatiguer. Je perds une place et une fois sur la route je reste à une vingtaine de mètres derrière le coureur qui vient de me doubler. Ecart stabilisé. On quitte aussitôt cette route pour reprendre le chemin qui marquait la fin de la première grosse ascension. Mais évidemment dans ce sens là, ça descend. C'est assez périlleux comme descente car les cailloux sont partout et bien gros. Puis au lieu de continuer tout droit comme à l'aller, on prend un virage serré sur la droite et je suis sur un chemin de terre toujours en descente.
Je reviens juste derrière le coureur et je reste calé dans sa foulée. Km 14, puis km 15 ça se complique. Je commence à voir des papillons dans les yeux. Je suis victime d'un début de fringale. C'est bête jusqu'à présent, j'étais bien, je perdais certes un peu de temps dans les ascensions mais je récupérais ce retard dans les descentes. Je dois lever le pied car je commence à avoir les jambes en coton. Je suis passé au km 15 en 1h08'15''. Ce qui tombe bien c'est que se profile le ravitaillement du km 16. Pour la première fois depuis que je fais de la course à pied, je m'arrête complètement à un ravitaillement. Je prends un premier gobelet d'eau puis deux autres d'eau à la menthe. Je repars aussitôt et une petite côte m'attend. Celle là même que j'ai descendu en compagnie du groupe qui m'avait doublé au début. Je continue de remonter les derniers du départ précédent et une fois en haut, ça redescend sec.
Puis virage serré sur la gauche et c'est le début du passage tant appréhendé par la plupart des coureurs. Le passage des vignes ! Le truc c'est que ça commence par une côte raide (pas très longue), puis ça continue par un très long faux plat montant. Et ce passage arrive en fin de course ! C'est vrai que la montée est dure, mais une très légère brise de face est la bienvenue. Habituellement je n'aime pas quand il y a du vent, mais cette légère brise me rafraîchit et me redonne des couleurs. Je me sens mieux. Je remonte sur les coureurs se trouvant devant moi. En haut de cette côte je reviens sur les talons de celui qui me précède puis je le double dans le faux plat.
Km 19, début de la descente suivie d'un petit ''coup de cul'' mais qui passe bien puis ça redescend aussitôt. On quitte le chemin forestier et je suis sur les hauteurs de Bulligny sur la route. Il reste 800 mètres et je finis le plus vite possible. Je double un nouveau coureur puis j'arrive dans la dernière rue avec un fort pourcentage en descente et juste avant de passer l'arche d'arrivée je double Frédéric Biancalani qui m'avait doublé au km 5. Je franchis la ligne d'arrivée 40ème/165 en 1h31'39''. Au classement des 6 jours je termine l'étape en 28ème position et je suis également 28ème au classement général.
L'an passé, j'avais mis 1h39'39''. 8 minutes tout juste de moins. Je profite du ravitaillement final pour m'alimenter. Ici il n'y a pas de douche mise à notre disposition alors j'avais prévu ma ''douche camping'', ... un jerrican d'eau. Ça fait le plus grand bien. Puis c'est le pot offert par la municipalité et pour finir la soirée c'est le moment de la pasta party. Bon ici dans pasta party, le mot ''pasta'' n'est pas forcément le mieux indiqué, car au menu c'est poulet-riz-chorizo. Demain ... journée de repos bien méritée. Prochaine étape jeudi avec près de 16 km à Villey-Saint-Etienne.