Dimanche 10 Juillet 2011
Initialement je devais retrouver Fabrice et Bernard à Meaux pour participer à la course ''Courissimeaux'', un 10 kilomètres route, mais la semaine passée, Fabrice m'a appris que cette course avait été annulée. Je me tourne donc vers la ''Crazy Jog'', un trail urbain qui se déroule intégralement dans l'enceinte du Stade de France à Saint-Denis. La dernière fois que j'y ai mis les pieds, c'était en octobre 2006 lorsque mon père y est décédé d'une crise cardiaque dans les tribunes. Cette course est entrecoupée de 6 obstacles urbains : les barrières urbaines, les containers, les poubelles, les pneus, l'embouteillage et les murs de franchissements, sans oublier les très nombreuses marches qu'il va falloir monter et descendre.
J'arrive à Saint-Denis un peu avant 8 heures. Je trouve facilement une place de stationnement juste en face de la porte H où l'accès dans le stade aura lieu. Après avoir attendu quelques instants, à 8 heures tapante, les grilles s'ouvrent et nous entrons dans l'enceinte du Stade de France. On prend la direction de la salle du ''chorum'' qui se trouve en sous-sol, pour retirer nos dossards. J'ai le numéro 353. Puis je me change, je laisse mon sac en consigne et je vais fouler la pelouse du stade de France.
Ça fait tout drôle de se retrouver ici ! Je pars m'échauffer un peu plus de 4 kilomètres en courant sur la piste et la pelouse. Avant hier, cette même piste a été foulée par les meilleurs athlètes du monde comme Usain Bolt et Christophe Lemaître pour le meeting Areva de Paris comptant pour la Ligue de Diamant. L'ambiance est vraiment excellente. Les départs vont se faire toutes les 10 minutes par vagues de 250 coureurs pour éviter de se gêner sur les différents obstacles. Les attributions des départs se font à l'aide des numéros de dossards. Moi avec mon numéro 353, je vais partir lors de la seconde vague. Les temps seront déclenchés lors des passages sur les tapis de départ et d'arrivée à l'aide des puces de chronométrage se trouvant aux chaussures pour que tout le monde soit à égalité.
A 10 heures, on se prépare et après avoir vu le départ de la première vague, on se présente sur la ligne de départ. Le micro du speaker passe entre les coureurs pour nous demander nos impressions d'avant course. Vers 10 heures 10, notre départ est donné. On commence par la ligne droite de la piste à l'opposé de la tribune présidentielle. Nous quittons aussitôt cette piste pour entrer dans les coursives du stade. Je me retrouve dans les couloirs et tout au bout, un fléchage au sol est un peu ambigu. La flèche au sol est légèrement courbée et peut laisser penser qu'il faut continuer dans le même couloir ou tourner franchement sur la gauche. Les deux premiers coureurs qui se trouvent juste devant moi vont tout droit mais font aussitôt demi-tour, se rendant compte de leur erreur. Moi je me trouvais à quelques mètres d'eux et j'ai légèrement glissé pour éviter l'erreur et tourner sur ma gauche.
En fait on tourne deux fois d'affilé sur la gauche pour nous retrouver en sens inverse du couloir. Nous sommes sur la route souterraine du Stade de France qui permet habituellement à avoir accès aux parkings. Cette route est vraiment très roulante et on n'oublie très rapidement que c'est un trail urbain qui nous attend. Juste avant le kilomètre 1, on se trouve face au premier obstacle : les barrières urbaines. Chaque coureur a sa propre technique pour les franchir. Devant moi, certains mettent la main sur les barrières pour les franchir, moi je me sens mieux en les franchissant en prenant appui avec le pied directement sur les barrières comme lors du franchissement des haies en 3000 steeple.
On poursuit ensuite sur cette même route, puis on tourne sur la droite avec une petite montée pour nous retrouver sur le parvis du Stade. On prend un virage en épingle et je me retrouve aussitôt devant le second obstacle : les containers. Il y en a deux. Un de 1,20 mètres et un de 1,50 mètres. En passant le premier, je me cogne assez sévèrement le tibia gauche sur l'arrête du container. Je le sens passer, mais ça ne m'empêche pas de continuer comme si de rien n'était. Je redescends de cet obstacle en sautant et je poursuis ma course sur la parvis. Après quelques virages et lignes droites, on descend dans les parkings. En bas de cette descente, moi et le coureur se trouvant juste derrière, on se laisse surprendre par le virage très serré. On perd un peu de temps, puis on relance.
On commence ce parking par une première longue ligne droite puis après deux virages sur la gauche, on se retrouve sur une aussi longue ligne droite parallèle à la première mais en sens inverse. Ça permet de croiser les coureurs se trouvant derrière moi. Je commence déjà à reprendre des coureurs étant partis dans la première vague. A mi ligne droite, c'est le troisième obstacle qui nous est offert de franchir : les poubelles. Il faut slalomer parmi une foule de poubelles lestées de 25 à 50 kilos de béton. Certains passages sont très étroits et les changements d'appuis doivent être vifs pour éviter de perdre trop de vitesse et bien ressortir de cette d'obstacles. A la sortie de ce slalom je continue à doubler des coureurs de la première vague.
Puis à la fin de cette ligne droite, se profile déjà le quatrième obstacle : les pneus. En fait, c'est l'obstacle que je redoutais le plus avant le départ, moi et mes problèmes d'entorse à répétitions. Mais il est vrai que ça fait bien longtemps que je suis épargné par ce genre de déconvenue. Avant d'arriver sur l'obstacle, j'ai le temps d'observer le coureur se trouvant une vingtaine de mètres devant moi franchir les pneus. Je me rends compte qu'il passe vite à travers les pneus en regardant bien où il pose les pieds. Je me calque sur lui et je passe facilement l'obstacle. Je relance l'allure puis on sort du parking souterrain.
Je suis à l'extérieur puis on tourne dans un virage en tête d'épingle et on remonte sur le parvis. Cette petite montée commence à me montrer la fatigue qui s'installe en moi. Je pioche dans cette montée mais je me rends compte que je ne suis pas le seul. Devant et derrière moi, ça va à la même vitesse. On fait un aller puis un retour sur le parvis juste avant de me trouver à l'entrée de la cinquième zone d'obstacles : l'embouteillage. Je la franchis sans soucis. Il suffit de courir de capot moteur en capot moteur sans tomber entre les voitures. Dès la sortie de cette zone il y a un ravitaillement. Je prends un gobelet d'eau et je poursuis sur le parvis.
Le temps de relancer la machine est c'est déjà une nouvelle zone d'obstacles qui arrive. Ce sont les murs de franchissement. Il y a 4 modules de 1 ou 2 mètres de haut à franchir. J'essaye de conserver un maximum de vitesse pour franchir du premier coup le premier et le troisième module d'1 mètres de haut. Par contre pour les deuxièmes et quatrièmes modules, c'est un peu plus haut. Mais je les franchis sans trop de soucis. La sortie de cette zone est plate, mais les jambes commencent à être dures. Je relance progressivement et on continue de longer le Stade de France. Je continue de remonter plein de coureurs étant partis avant moi. On descend un peu et on cours à mi-hauteur des tribunes où le public nous encourage allégrement.
Finalement c'est le plus dur pour moi qui commence. La montée des très nombreuses marches qui va nous mener dans un premier temps au niveau 6 du Stade avec cette escalier monumental de 13 mètres de dénivelé positif. Puis encore d'autres marches qui nous permettent de nous retrouver sur le chemin de ronde situé sous la voûte, le niveau le plus élevé du Stade de France. Là haut on fait le tour complet du l'enceinte. Au début j'avais l'impression que c'était plat là haut, mais finalement au dessus de la tribune présidentielle et de celle se trouvant en face, c'est un faux plat montant. Moi qui ai le vertige, c'est impressionnant d'être tout en haut. Une vue panoramique sur l'intérieur du stade et une vue panoramique sur Saint-Denis.
Le problème de ce chemin de ronde, c'est qu'au maximum on peut se trouver à deux coureurs de front mais à chaque passage de pylône, on doit se suivre. Donc pour doubler les retardataires de la première vague, ça pause problème, surtout qu'à la fin de ce tour, on se retrouve dans un escalier sans fin qui n'arrête pas de tourner et qui empêche donc toute possibilité de doublement. Cette longue descente se fait sur un dénivelé négatif de 27 mètres. C'est dire la longueur de cette descente. Je reste donc derrière les coureurs se trouvant devant moi puis une fois enfin en bas, on est dans un couloir qui donne accès à la piste d'athlétisme. Plus que 100 mètres et je franchis la ligne d'arrivée 121ème/1894 en 31'08''.
C'est une très belle épreuve et il y avait vraiment beaucoup de monde pour une première édition. C'est une course à refaire avec plaisir ! Après avoir récupéré une jolie médaille souvenir de cet événement, je vais vers le ravitaillement puis vers le podium où une séance collective d'étirements a lieu sur la pelouse du Stade de France. Je suis finalement bien content que la course de Meaux ait été annulée, ça m'a permis de découvrir cette course que je conseille vivement pour les prochaines éditions.