Dimanche 15 mai 2022
Une semaine jour pour jour après notre marathon de Crète, je vais remettre un dossard ce matin du côté d'Héraklion. Mais avant ça, il faut prendre un bon petit déjeuner sous le soleil du Plateau du Lassithi : yaourt grec au miel, pain au beurre. Nous quittons ensuite la ''Maison Kronio'' en direction d'Héraklion. Mais nous devons faire une halte à la station service juste en sortie de plateau. Le pompiste nous demande si nous venons de faire le tour du Plateau du Lassithi avant de redescendre vers la mer. Quand Julie lui a répondu qu'on restait ici pendant une semaine, il a été agréablement surpris. Même très surpris car les touristes qui viennent en Crète préfèrent pour la majorité se prélasser sur les plages et résider dans les all-inclusive. Tout notre contraire qui préférons les endroits sauvages, où la nature a largement son mot à dire, les lieux remplis d'histoire...
Une heure après notre départ, nous arrivons à Héraklion. Il nous faut maintenant aller juste dans sa banlieue où se trouve Korakovouni. Dès qu'on y est, il est très facile de tomber sur l'église Agios Georgios où l'arrivée sera donnée, mais également où se trouve le ''secrétariat'' de la course. On se stationne facilement, juste à deux pas de cette église. Avant d'arriver à accéder au ''secrétariat'' on marche en tournant un peu en rond car étant entièrement entourés de Grecs, ce n'est pas facile de communiquer. Finalement nous tombons sur l'organisateur, tout content de nous expliquer qu'il aime la France (plus que moi à priori) et a déjà couru le 80 km de l'EcoTrail à Paris, le marathon de Paris, celui d'Annecy... Un mec bien sympa. Je m'acquitte du droit d'inscription de 5 euros et en échange je reçois mon dossard numéro 2201.
Retour à la voiture pour me préparer puis je pars faire le début de mon échauffement. Mais il ne faut pas que je tarde trop car je vais devoir revenir vers l'arche d'arrivée, des navettes vont nous monter jusqu'à Lofoupoli où le départ va être donné. Donc après un petit kilomètre de footing lent (je sue déjà, il fait bien chaud), je monte dans un beau mini-bus bien confortable qui nous conduit vers le départ. D'autres sont montés à l'arrière de pick-up, voire ceux qui font les 4 kilomètres de la course en sens inverse.
Pendant ce temps-là, Julie emprunte elle aussi le dernier kilomètre et demi de course en sens inverse afin d'attendre mon passage. Elle peut admirer les champs d'oliviers, les beaux arbres en fleurs, les belles résidences, la mer et les montagnes au loin...
En ce qui me concerne, une fois à Lofoupoli, je reprends mon échauffement. L'organisateur avec qui nous avions parlé à Korakovouni, vient me reparler. Avec mon anglais plus qu'approximatif, ce n'est pas facile mais on arrive à se comprendre. Il me parle des belles courses qui se déroulent en Crète mais également de son île. Un mec vraiment très sympa. Je papote également avec Colette, une Belge installée en Crète depuis 20 ans !
Le départ de la course devait avoir lieu à 11h30, mais nous devons attendre que tous les retardataires soient acheminés jusqu'à Lofoupoli. On nous demande de nous glisser derrière la ligne de départ. Enfin je ne comprends pas ce qui est dit dans le micro, mais voyant tous les Grecs s'y masser, j'en fais de même.
Ha ! Là je comprends mieux : penté - tessera - tria - dio - ena - paaaaaaan (cinq - quatre - trois - deux - un - paaaaaaan). Nous quittons le parvis de l'église Saint-Esprit de Lofoupoli en prenant l'étroite rue Agiou Pnevmatos. Deux jeunes femmes sont parties au sprint, alors qu'un groupe de huit hommes se forme rapidement juste derrière elles. Moi je me situe quelques mètres, seul, derrière ce groupe. Mais la grimpette est assez importante et la chaussée en béton est complètement ondulée, ce qui empêche tout appui correct !!!!
Très rapidement, on ''ramasse'' les deux jeunes femmes à l'arrêt ou plutôt en mode marche. C'est trop compliqué pour elles. Le groupe des huit hommes a pris un peu d'avance sur moi sauf un de ces coureurs qui a légèrement lâché mais qui court à ma vitesse, donc la vingtaine de mètres nous séparant se stabilise. J'entends le souffle et la foulée d'un autre coureur une dizaine de mètres derrière moi. Ce dernier viendra me voir à la fin de la course, il s'appelle Christian. Le chemin en béton a laissé place à un chemin de terre poussiéreux avec de nombreuses ornières et surtout la grimpette a été remplacée par le début d'une descente de fou. On est à des vitesses de malade. Il ne faut surtout pas penser à la chute. Nous passons entre les champs d'oliviers. La course ne fait que quatre kilomètres mais mine de rien ce n'est pas si facile. Les écarts avec le coureur devant moi et celui avec Christian sont toujours stables pourtant nous allons vraiment vite. C'est sur du bitume sur Dimitri Phalampouriari que j'arrive au km 2,5 où Julie s'est positionnée. Elle m'encourage. En passant à côté d'elle, je lui dis que je suis totalement asphyxié. Descendre aussi rapidement n'est pas si aisé que ça !
La descente est maintenant entrecoupée de petites remontées qui cassent bien les pattes et le rythme. Quelques riverains sont sortis de chez eux et se sont installés sur leurs chaises de salon de jardin. La route n'est pas rectiligne. Virage à gauche Michail Kourmouli dans Korakovouni. Nous passons maintenant sur la ligne de départ de la course des enfants, ce qui signifie que nous ne sommes plus qu'à 1,3 km de l'arrivée. Je n'arrive pas à me rapprocher du coureur de devant pour le moment et j'ai l'impression que Christian n'arrive pas à faire la jonction avec moi.
A 600 mètres de l'arrivée, je fais un réel effort pour me rapprocher du coureur qui me précède. Je réussis à le passer cent mètres plus loin. Christian en fait de même dans la foulée. Je ne lâche rien du tout, ça serait tellement bête de perdre ma place maintenant. Le top 10 est certes acquis, mais c'est toujours bien d'être encore mieux classé. J'aperçois l'église Agios Georgios et également le haut de l'arche d'arrivée. Un dernier effort, puis je franchis la ligne d'arrivée 8ème/96 en 14'08''.
Je suis trempé de sueur et très essoufflé. L'effort était court mais violent. Christian vient me féliciter. Il aura fait jeu égal avec moi du départ à l'arrivée sans jamais pouvoir combler la dizaine de mètres qui nous séparait. Restitution de la puce chronométrage et passage au ravitaillement final pour me désaltérer. On nous donne aussi de quoi nous restaurer. J'attends Julie qui revient en courant de son point d'encouragement. Nous attendons ensuite sur le parvis d'Agios Georgios. Beaucoup de monde est présent pour les récompenses. Je termine troisième de catégorie et je décroche une très jolie médaille et en cadeau on m'offre trois livres écrits en... grec : un sur l'histoire d'Archanes en 1897, et deux guides sur les zones Natura 2000 en Crète. Franchement, je suis bien content.
On quitte Korakovouni pour nous rendre à Héraklion. En France, nous avons un adage : une course - un Mc'Do. Du coup, pour la première fois en Crète, nous allons manger au Mc Donald's d'Héraklion. Il faut savoir qu'en Crète il n'y a que deux restaurants de cette chaîne : un ici à Héraklion et un second à Malia.
Voilà, c'était ma 668ème course au compteur !
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