Dimanche 30 octobre 2011
Voilà enfin le rendez-vous tant attendu. C'est le dernier dimanche d'octobre, ce qui signifie que c'est le jour de la Classique Internationale Marseille-Cassis. C'est la quatrième fois que je vais participer à cette épreuve. Je n'ai pas raté d'édition depuis 2008. L'an dernier le temps était apocalyptique avec des trombes d'eau qui sont tombées pendant toute la course et avec un fort vent de face. Mais surtout avec mon meilleur chrono en 1h28'01'', me classant 448ème/13010. Cette année le temps devrait être tout autre avec de la chaleur et peu de vent.
Hier matin, j'ai retrouvé Bernard, qui est venu avec sa femme, au Parc Chanot à Marseille pour le retrait des dossards. J'ai le numéro 1311 et Bernard le numéro 5027. Un petit tour dans le village de la course puis nous allons manger au restaurant sur la Place aux Huiles à Marseille, juste derrière le Vieux Port. Tous les ans nous procédons à cette petite coutume. Merci pour l'invitation. Puis hier soir vers 17 heures nous allons courir tous les deux au parc Borély sur 8 km histoire de se mettre en jambes pour la course du lendemain matin. De plus cette nuit nous dormons une heure de plus avec le changement en heure d'hiver.
Ce matin, à 6h15 je suis dans la navette à Cassis et nous prenons la direction de Marseille. Elle nous dépose et nous avons une dizaine de minutes de marche pour arriver sur l'arrière du Stade Vélodrome. Cette année les camions-vestiaires se trouvent un peu décalés par rapport aux années précédent où ils étaient juste derrière le Stade mais suite aux travaux d'agrandissement et de couverture de ce dernier, ça a légèrement déménagé. J'y retrouve Bernard et on met notre sac dans les camions correspondants. Puis nous passons sous les tribunes du Stade Vélodrome et on se positionne sur la ligne de départ Boulevard Michelet 1h30 avant le départ.
La longue attente est comblée déjà par un temps agréable, puis par des animations qui voient faire danser les coureurs présents sur cette ligne. Sur le podium, le speaker est accompagné de Patrick Montel, la voix de l'athlétisme à la télévision française, d'Annette Sergent, double championne de monde de cross et sept fois championne de France de cross et de Marie-Josée Pérec, triple championne olympique du 200 et 400 mètres, double championne du monde du 400 mètres. Après quelques mots d'encouragements de ces personnalités, nous n'attendons plus qu'une chose : que le départ soit donné.
A 9 heures 30 précise, le départ est donné. Nous sommes 15 000 au départ. Au début nous marchons tout doucement tellement nous sommes serrés, puis nous commençons à courir. Mon objectif est d'essayer de rattraper les meneurs d'allure ''Vert'' qui partent pour 1h30. Le début de course est en faux plat montant. Les indications kilométriques sont à rebours. Je me rapproche petit à petit des meneurs d'allure qui se trouvent encore à plus de 100 mètres devant moi. Je quitte le centre du Boulevard Michelet pour prendre la contre-allée afin d'éviter les chutes qui sont bien nombreuses sur ce début de course.
Je continue de me rapprocher des meneurs d'allure mais je sue déjà beaucoup. Je n'aime pas la chaleur et même si c'est loin d'être la canicule, je ne suis pas à l'aise du tout. Il y a un monde impressionnant de spectateurs. Ça chante, ça crie, ça fait de la musique, ... Une fois l'obélisque passé, la route continue à monter gentiment avant d'avoir une vraie côte qui mène à Vaufrèges. En jetant un coup d'œil à mon Garmin, je me rends compte que j'ai oublié de le mettre en route. Moi qui aime calculer mes temps de passage au kilomètre, je vais être obligé de tout faire au feeling. Et là le feeling, je le sens très mal. Après être passé au panneau arrivée - 15 km, je prends une première petite bouteille d'eau au ravitaillement. Il faut penser à bien s'hydrater. J'y perds un peu de temps car certains coureurs préfèrent s'arrêter pour boire et le peloton est très dense.
Ça continue de monter et quelques centaines de mètres plus loin, virage serré à droite et là il reste 3 bons kilomètres d'ascension avec les pourcentages les plus relevés. Je suis scotché à la pente. L'an dernier j'avais l'impression de voler en passant ici. Aujourd'hui j'ai plutôt l'impression de reculer. Etant déjà bien monté, je regarde dans le précipice pour voir un long flot de coureurs qui serpente dans Vaufrèges. Ça me remonte le moral de voir tous ces coureurs loin derrière moi. Lors de cette montée, les kilomètres me paraissent passer très lentement. Il y a beaucoup de monde aussi ici avec des encouragements incessants. On se croirait dans une ambiance alpestre du Tour de France. Après le km -12, de jolies pom pom girls font leur show. A la vitesse où on monte on a plus le temps de les voir que si c'était dans la descente.
Les lacets paraissent interminables. Dès qu'il y a les parois de la montagne qui le permettent, je me cache du soleil. Il fait chaud dans cette montée. Je n'avance pas. Les meneurs d'allure que j'avais presque rattrapé sont bien loin maintenant. J'ai peur de me faire reprendre par ceux des 1h45. On aperçoit enfin les panneaux publicitaires de loin qui marquent le passage du Col de la Gineste mais avec les virages c'est encore bien long. Après une dernière ligne droite bien montante, ça y est, l'arche symbolisant l'arrivée au sommet du col est passée. Juste après je prends un ravitaillement en eau. J'ai très soif.
C'est parti pour la descente. Ça descend bien le premier kilomètre, puis ça devient plat et ça remonte même un peu. Au km -8 je récents des picotements dans le mollet, annonciateur de crampes. Je fais attention en allant pas trop vite dès que ça descend. Je commence à retrouver quelques coureurs allongés sur les bas côtés, certains semblants inanimés, d'autres ayant énormément de mal à retrouver leur respiration, aidés par des secouristes ou des spectateurs. Je suis sur le Plateau de Carpiagne au km -7. A cet endroit c'est plus ou moins plat avant de retrouver un petit faux plat montant jusqu'à quelques dizaines de mètres après le km -6. D'autres coureurs sont en détresse le long du parcours.
Ensuite c'est légèrement descendant pendant un kilomètre et puis ça descend très fort pendant deux kilomètres jusqu'à l'entrée de Cassis où une foule énorme est massée sur les trottoirs. Dans cette descente les crampes sont arrivées mais je n'ai eu besoin que de ralentir pour les faire passer. Au camping des Cigales on tourne à droite. Dans Cassis c'est une succession de virages et de faux plats montants et descendants. Je dois m'arrêter pendant 2-3 secondes à plusieurs reprises pour faire passer ces maudites crampes qui me font perdre beaucoup de temps. Je prends un nouveau ravitaillement en eau. J'en profite pour m'arroser les mollets et mes crampes me laissent tranquille environ un kilomètre.
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