45ème Marseille-Cassis (13)

Dimanche 27 octobre 2024


Tous ceux qui me connaissent le savent, s'il n'y a qu'une course à faire dans l'année, c'est celle qui arrive : l'incontournable classique internationale Marseille-Cassis. Cette année est la 45ème édition de cette course dont la première a eu lieu en 1979 avec 700 participants. Maintenant, plus de 20 000 coureurs partent à l'assaut du Col de la Gineste avant de prendre la direction du Plateau de Carpiagne et la descente jusqu'à Cassis. Pour ma part, il s'agit de ma 16ème participation (en continu). Je n'ai pas loupé la moindre édition depuis ma première en 2008. Seule celle de 2020 n'a pas eu lieu à cause de la pandémie du Covid-19. Marseille-Cassis dispose du Label d'Argent de l'IAAF Road Label Events.


Etant arrivés vendredi matin à Marseille, nous avons commencé notre séjour en nous rendant directement au Parc Chanot, pavillon 8 ''Palais de l'Europe'' où le village de la course est installé. J'y ai récupéré mon dossard, le numéro 1157, ainsi que le tee-shirt technique de la course offert, avant de déambuler dans les allées où exposants d'équipements de course à pied et organisateurs de courses se succèdent. Mais je n'ai pas succombé aux tentations ! Un stand d'informations pour Marseille-Cassis était également présent.












En ce matin du dimanche 27 octobre, j'ai pu profiter du passage à l'heure d'hiver pour me lever une heure plus tard. Une fois prêt, je quitte l'appartement pour un bon kilomètre de marche qui me permet d'accéder juste à l'arrière du Stade Vélodrome, sur l'avenue Raymond Teisseire, au niveau des camions-vestiaires où je retrouve mon pote Bernard. Une fois nos affaires laissées dans le camion numéro 5 (elles nous attendront à l'arrivée à Cassis), nous rejoignons le Stade Vélodrome que nous traversons par les travées. Aujourd'hui, nous n'accédons pas aux tribunes car ce soir se déroule la rencontre OM - PSG.







Alors que les coureurs du sas ''grand public'' doivent monter sur le parvis du stade, ceux bénéficiant d'un des sas préférentiels poursuivent tout droit en direction du boulevard Michelet. C'est à cette séparation que je quitte Bernard. Beaucoup de coureurs des sas préférentiels s'échauffent en courant. Pour ma part, je n'ai pas couru la moindre fois depuis deux semaines car le tendon d'Achille gauche est extrêmement douloureux. Du coup, depuis 15 jours, j'ai complètement stoppé l'entraînement tout en effectuant le ''Protocole de Stanish'' permettant de renforcer ce tendon. Grâce à cela, la douleur s'est un peu atténuée. C'est donc sans le moindre entraînement et sans le moindre échauffement que je rentre dans le sas de ''1h30''. Je sais que ce chrono sera tout sauf accessible pour moi aujourd'hui, mais je bénéficie de ce sas grâce à des résultats récents. Dans les sas préférentiels, je retrouve de vieilles connaissances : Philippe de mon ancien club de MEGA et Gilles, un ancien collègue de région parisienne.





Après un bon quart d'heure d'attente, nous sommes sous les ordres du starter. Pour le moment, le temps est doux même si le ciel nous offre de nombreux nuages. Le stress monte un peu car je sais que je vais en ch***. Lors de ma dernière course qui n'était que de 10 km, je n'ai tenu que 4 bornes avant de souffrir le martyr mais sans abandonner. Là, entre distance et parcours compliqué, ce n'est pas très rassurant. Le compte à rebours débute puis le coup de pistolet retentit. C'est parti pour mon 16ème Marseille-Cassis !


Je m'élance sur la partie gauche de la route. L'intégralité de la largeur de la chaussée du boulevard Michelet est empruntée par les coureurs. Je double Nathalie Simon, ancienne championne de planche à voile, qui participe à cette course micro à la main pour interviewer les coureurs jusqu'à Cassis pour France 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur. Je me cale sur un tempo plutôt tranquille avec l'objectif de ne pas me faire plus mal. Cette première ligne droite en léger faux plat montant paraît interminable. Peu après le km 2, me voilà au niveau de l'Obélisque de Mazargues où nous poursuivons très légèrement sur la gauche, avenue du Maréchal de Lattre de Tassigny. C'est plutôt plat par ici. Passage au km 3 avec une très légère descente permettant de passer devant l'ancien Super U devenu récemment Intermarché. Puis une bonne bosse permet de franchir le panneau du km 4 et de passer sous un pont où de nombreux spectateurs se sont perchés. Ça fait du bien d'arriver en haut de cette longue bosse. Après le rond-point, nous poursuivons sur la route Léon Lachamp où un groupe de musiciens met l'ambiance et pas n'importe laquelle car j'ai l'impression que ce groupe joue ce morceau rien que pour moi : ''Highway to Hell'' de AC/DC. Ils doivent savoir que je suis blessé et que l'ascension de la Gineste qui va débuter dans quelques hectomètres risque de s'apparenter à l'enfer ! En attendant, j'attrape au vol une petite bouteille d'eau et quelques abricots secs lors du premier ravito. Passage au km 5 en 24'50''. Au rond-point suivant, la route tourne sur la gauche. C'est à cet endroit que je retrouve ma chérie Julie et mon fils Lucas sur le bord de la chaussée. J'en profite pour sortir mon coupe-vent que j'avais glissé dans la poche arrière de ma ceinture pour le confier à Julie.



















Une fois que Bernard est également passé au km 5, Julie et Lucas rentrent à l'appartement pour déguster de gourmandes viennoiseries pour leur petit-déjeuner pendant que nous continuons notre course.


Depuis que je suis passé à leur niveau, la chaussée a commencé à s'élever. Puis, vers le km 7, juste au Vallon du Cerisier, la route tourne pratiquement à 180 degrés sur la droite, les habitations disparaissent, la pente s'accentue rapidement et nous pénétrons dans le Parc National des Calanques. Le vent de face est maintenant bloqué par le haut relief. Mon tempo a largement réduit mais en étant toujours à l'écoute de mon corps, notamment de mon tendon d'Achille, je grimpe sans trop forcer, même plutôt avec une certaine aisance. Normal, je vais moins vite que les années précédentes. Lorsque la route tourne à gauche, nous ne sommes plus protégés et le vent de face est de retour. Le km 8 est franchi. J'ai le temps de jeter quelques coups d'œil plus bas avec une vue sur les Îles du Frioul et même sur le Château d'If. Le vent joue à cache-cache avec nous au fil des courbes et du relief. Ce qui ne change pas, c'est l'inclinaison de la pente qui ne cesse de grimper.


On monte, on monte, mais jamais dans le rouge. J'aperçois le sommet et le Col de la Gineste où pas mal de marcheurs et cyclistes sont montés tôt dans la matinée avant que la route ne soit fermée pour encourager les coureurs. Ça y est, me voilà au ravitaillement du Col de la Gineste où je prends la même chose que lors du premier ravito. Quelques mètres plus loin, je passe sous l'arche indiquant le km 10 et le chrono qui bipe en 56'26''. Puis c'est le début de la longue descente et... de la pluie. Elle est légère donc pas désagréable mais le vent reste de face. Et vu le profil de la course, ça sera ainsi jusqu'à Cassis. La descente permet de bien dérouler et surtout les kilomètres passent plus vite. Juste avant le km 12, il faut négocier une petite remontée avant de reprendre la descente. La pluie a déjà cessé. Au km 13, nous arrivons sur le plat du Plateau de Carpiagne. Je suis plutôt rassuré quant à l'état de mon tendon d'Achille.



Après le km 14, la chaussée remonte, histoire de marquer la fin du Plateau de Carpiagne. Un nouveau ravitaillement se profile. Je prends encore une petite bouteille d'eau avant de basculer dans la descente rapide avec Cassis en point de mire. Passage au km 15 en 1h21'11". C'est bon pour le moral d'arriver au niveau des premières habitations sur les hauteurs de Cassis. Depuis le début de la course, j'attends que les meneurs d'allure de 1h45 me reprennent, mais ce n'est pas encore le cas.



Le bas de la descente est encore plus rapide et devient même technique avec la fatigue qui s'accumule chez les coureurs. Plus on s'approche de l'entrée de Cassis, plus les spectateurs s'amassent de chaque côté de la chaussée. J'arrive dans le rond-point de l'entrée de Cassis où on continue de descendre en tournant à gauche sur l'avenue de Carnoux. La descente prend fin au niveau du parking des Gorguettes et surtout ça remonte bien. Du coup, le rythme de tous les coureurs qui m'entourent baisse sacrément. Ça se passe mieux pour moi qui gagne des places. Je quitte cette avenue et cette montée en tournant à droite dans l'étroite route du Chemin du Plan d'Olive à travers les vignes. Quelques faux plats montants et descendants plus tard, j'arrive au km 19 sur l'avenue de la Gare et dès que la fameuse gare de Cassis est passée, une descente s'offre à nous avec une foule compacte de spectateurs qui nous encouragent de part et d'autre de la route. Au bout, j'arrive en bas juste avant de tourner à droite pour les 400 derniers mètres de la course sur l'avenue des Albizzi. Encore un gros clin d'œil pour moi, car juste dans ce virage, après le ''Highway to Hell" de AC/DC vers le km 5, c'est maintenant au tour du fameux ''Jump'' de Van Halen. Ce n'est pas rien pour les supporters de l'Olympique de Marseille comme moi car c'est le tube qui accompagne l'entrée des joueurs de l'OM sur le terrain. Tous les 50 mètres un panneau indique la distance restante. Me voilà maintenant sur le tapis rouge puis je franchis la ligne d'arrivée de mon 16ème Marseille-Cassis 5183ème/19884 en 1h45'29".




Il faut maintenant suivre le cheminement en direction de l'avenue du Maréchal Foch où on nous donne des petites bouteilles d'eau, du ravitaillement, des bonbons Haribo mais surtout la jolie médaille de finisher de ce 45ème Marseille-Cassis ! En poursuivant dans la descente de l'avenue du Maréchal Foch, je retrouve Philippe de MEGA et également Nico et Lilian, deux autres copains de ce même club, puis j'arrive à mon camion-vestiaire pour récupérer mes effets personnels. Ensuite, comme tous les ans, je me rends dans la contre-allée pour me changer intégralement et attendre mon pote Bernard qui me rejoint un peu plus tard content de sa course mais déçu d'avoir dépassé les 2h de... 30 petites secondes ! Un grand bravo à lui pour son 20ème MK6.







Nous descendons ensuite toute l'avenue jusqu'en bas avec une vue magnifique sur le port de Cassis. Une cinquantaine de bus font la rotation pour ramener la plupart des coureurs jusqu'à Marseille. C'est rapidement que notre bus moderne et confortable nous permet de quitter Cassis pour nous déposer à deux pas du Stade Vélodrome à Marseille.



Julie et Lucas viennent me récupérer en voiture avant de passer au drive du Mc Donald's Teisseire pour manger à l'appart, car il ne faut pas oublier : ''une course, un Mc Do'' !


Vivement fin octobre 2025 pour mon 17ème Marseille-Cassis !