Bilan du mois de septembre 2017


Nombre de kilomètres : 282

Nombre de jours : 16

Nombre de courses : 5

Nombre de podiums : 1

30ème Foulée du COCH à Villeneuve-Saint-Georges (94)

Samedi 30 septembre 2017


Je sais que ça ne fait que 6 jours que j'ai couru le Marathon de Laval, mais après deux jours de repos, lundi et mardi, j'ai repris le chemin du massif forestier de Fontainebleau pour faire une quinzaine de kilomètres mercredi, ainsi que jeudi. Pas de douleurs, pas de réelle fatigue, hormis la partie supérieure des cuisses un peu lourde. Demain, je vais participer au 10 kilomètres de Thomery, à moins d'un quart d'heure de mon domicile, avec des amis. Un 10 kilomètres nature avec un parcours bien exigeant. C'est ce que les organisateurs nous promettent pour cette première édition. Mais, histoire de se mettre un peu en jambes, ce matin, je vais participer à la 30ème édition des Foulées du C.O.C.H. À Villeneuve-Saint-Georges. Après mes participations en 2011, 2012, 2013, 2014 et 2015, je reviens donc pour ma 6ème participation. Une course pas facile avec une partie ''cross'' et quelques belles grimpettes sur route.


J'arrive sur le parking du Centre Hospitalier Intercommunal de Villeneuve-Saint-Georges un peu avant 9 heures. Le temps est plus que moyen avec quelques gouttes de pluie et un temps bien chargé. Heureusement qu'il ne fait pas froid, nous avons une quinzaine de degrés. Il faut se rendre au niveau des quais de livraison pour retrouver le secrétariat de la course. Je remplis mon bulletin d'inscription et on m'attribue en échange le dossard numéro 4, ainsi qu'un petit coupon qui me servira après la course pour participer à la tombola.



Retour à la voiture pour me mettre en tenue, puis je pars sur le parcours m'échauffer surtout dans la partie ''nature'' de la course. Il y a des endroits très gras et glissants. Il va falloir se montrer vigilant. Pour le moment, les sensations ne sont pas très bonnes, mais habituellement lorsque ça se produit, je réussis une course convenable. Au menu du jour, 7,7 kilomètres, même si l'affiche de la course en indique 8. Ça va me changer des 42,2 de dimanche dernier. Je retourne à la voiture une dernière fois afin d'y déposer ma veste puis je prends la direction de l'enceinte extérieure du Centre Hospitalier, sur la partie la plus élevée, où le départ est donné Chemin de la Bassinette. J'y retrouve Philippe, que j'ai connu lors de ma première édition ici-même. Il est accompagné de sa fille Manon qui va se battre pour le podium féminin.



Nous sommes sous les ordres des organisateurs. C'est au coup de sifflet que le départ est donné. Une cinquantaine de mètres après ce départ, nous tournons à droite Allée Beauséjour. Je me méfie de cette chaussée rendue glissante par la pluie. Sur ma droite se trouve le cimetière. Une fois au bout, nous devons tourner à gauche sur la Rue des Sapeurs Pompiers de Paris. L'homme de tête qui se trouve deux-trois mètres devant moi, allait tourner sur la droite. Je crie pour qu'il prenne à gauche et ainsi corrige son erreur. Une jolie descente rapide nous amène dans un virage sur la droite au pied d'une bonne remontée sur l'Avenue de l'Europe. J'indique au coureur de tête d'emprunter la large piste cyclable. C'est le petit bémol de l'organisation du jour avec un manque d'indication à certains endroits. Hormis ça, c'est parfait. La montée permet à un groupe de cinq coureurs de se détacher du reste du peloton. Je fais partie de ce groupe de tête. Un peu avant le km 1, la piste cyclable devient plate, voire même en très léger faux-plat descendant. Nous quittons cette Avenue de l'Europe, en tournant à droite sur l'Avenue Léo Lagrange. Je suis calé en quatrième position dans ce groupe, juste devant Philippe. Quand nous arrivons au bout, nous prenons l'Allée Jean Papadopoulos sur notre gauche. Elle se termine par un cul-de-sac. Mais nous continuons tout droit en pénétrant dans les bois. C'est donc maintenant la partie ''cross'' du parcours. Les premiers pas sont difficiles. C'est plat mais hyper glissant. Le chemin est étroit, voire en single. Nous sommes donc tous à la queue-leu-leu et moi toujours en quatrième position. Quand on s'enfonce un peu plus dans le bois, le sol est recouvert de feuilles, ce qui permet d'avoir une meilleure adhérence car elles recouvrent la boue. C'est une petite course, mais je l'aime vraiment bien. C'est son côté ''varié'' avec de la route, de la terre, des cailloux, du plat , des montées, des descentes, … qui me plaît. Nous devons négocier un virage hyper serré sur la droite dans ce bois. Je perds quelques mètres sur le trio de tête. Les cuisses sont trop lourdes pour que je puisse me relancer, accélérer et boucher le trou. Je me retrouve à côté de Philippe. Nous discutons un peu, puis je le laisse passer. Quand nous sortons de ce bois, j'ai 4-5 mètres de retard sur lui.



Me voilà maintenant dans les allées des Jardins Familiaux de la commune de Villeneuve-Saint-Georges. Le sol est en cailloux avec quelques flaques d'eau. Premier virage à droite puis une longue ligne droite avant de tourner à droite une fois de plus. J'aperçois au loin la tête de course, puis Philippe. J'entends le souffle de coureurs non loin derrière moi. Après avoir continué à changer de direction dans les allées de ces Jardins Familiaux, je retrouve le bitume de l'Avenue Léo Lagrange, dans le sens inverse de tout à l'heure. Puis, lorsque j'arrive à l'intersection suivante, il faut tourner à gauche et réemprunter la piste cyclable de l'Avenue de l'Europe, également en sens inverse. Un duo de coureurs me doublent et me lâchent aussitôt. J'entends aussi la respiration bien prononcée d'un autre coureur derrière moi. Je suis pour le moment à la 7ème place. La piste cyclable commence à descendre légèrement puis c'est beaucoup plus prononcé. Je suis dans le virage au pied de la Rue des Sapeurs Pompiers de Paris. Dans cette côte, le coureur qui était derrière moi est revenu à ma hauteur. Nous finissons cette grimpette côte à côte. J'entre à nouveau dans les allées des Jardins Familiaux.




Au km 5, je me rends compte que ce coureur n'attaque pas et reste à mes côtés. Alors, progressivement j'accélère et je le lâche au train. Je suis sur le Chemin de Villeneuve à la Grange. J'entends ses pas s'éloigner petit à petit. Je me sens toujours bien, il n'y a que dans les parties montantes où les jambes me rappellent que la semaine dernière j'étais sur un marathon. Sinon tout va bien. Je change de chemin en tournant à droite sur le Chemin des Rompus. J'aperçois au bout une grande artère bitumée. Sur ma droite se trouvent des terrains de football. Grâce à leur présence, on peut voir plus loin et je peux visualiser la tête de course. Je dois avoir une bonne grosse minute de retard sur les premiers. Je quitte les chemins en tournant à droite sur l'Avenue de l'Abbé Sieyès. C'est très large. Philippe n'est pas si loin que ça devant moi. Ça va assez vite sur cette longue ligne droite. Je me rapproche du cimetière, ce qui veut dire que je ne vais pas tarder à quitter cette avenue. Au feu tricolore, je tourne à gauche Allée Beauséjour. Une longue descente nous fait serpenter dans cette zone pavillonnaire. J'entre dans l'enceinte du Centre Hospitalier par une grille où un véhicule est stationné juste devant. Ça nous fait ralentir. Puis dès que le rythme est relancé, il faut se ''taper'' une bonne petite bosse avant un faux plat montant. Je tourne à droite dans une grande descente pendant une centaine de mètres, puis virage serré sur la droite en direction des quais de livraison. Je franchis la ligne d'arrivée 7ème en 29'41''.



Plus de 15 km/h, nickel. Je restitue mon dossard, puis on nous offre un tee-shirt en coton aux couleurs de la course. Passage ensuite au ravitaillement final où je prends quelques quartiers d'orange et un gobelet d'eau. Nous discutons de notre course en regardant les autres coureurs arriver. Puis je retourne à la voiture pour me changer.




Un nouveau challenge nous attend : Trouver le restaurant collectif en traversant les différents couloirs, escaliers et étages de l'hôpital. Je ne vais pas dire que je l'ai trouvé du premier coup, sinon ça serait mentir, mais j'ai quand même fini par y arriver. En attendant la remise des récompenses, les organisateurs commencent par effectuer le tirage de la tombola. A un moment le numéro 4, qui est le mien, est tiré. Mon ''gros'' lot est composé d'un tee-shirt du département, de deux mousquetons, de deux porte-clés, un bonnet de piscine et d'une boîte de meccano.





Malheureusement je ne peux ni assister à la remise des récompenses ni au moment le plus important de la matinée : le buffet ! En effet, je dois quitter Villeneuve-Saint-Georges pour me rendre à mon boulot. Eh oui je bosse ce week-end. ! J'espère ne pas trouver le temps trop long jusqu'à ma prochaine course qui aura lieu … demain matin !!!

Marathon des Ecluses de la Mayenne (53)

Dimanche 24 septembre 2017


Il y a quatre mois, je me suis présenté au Marathon de Poitiers avec seulement quinze jours d'entraînement suite à une longue période de blessures qui m'a enquiquiné pendant le premier semestre de 2017. Malheureusement, ce qui devait se produire s'est produit : un abandon. Mon seul et unique en 537 courses ! Je ne voulais pas rester sur cet échec alors j'ai regardé quel marathon pouvait s'inscrire dans mon calendrier parmi toutes les autres courses que j'avais déjà prévues. Et celui de Laval s'est parfaitement imbriqué entre mes compétitions. Je ne suis pas un habitué de cette distance car je n'ai couru que trois marathons avant celui de Poitiers. En 2006 et 2007, j'ai fait celui de Sénart (77) et en 2015 celui de la Route du Louvre entre Nord et Pas-de-Calais. Lors de chacun de ces marathons, j'ai toujours souffert de crampes à partir du 25ème/30ème kilomètres. J'ai à chaque fois changé ma façon de préparer ces longues courses en écoutant mes différents entraîneurs, mais rien n'y a fait. Les crampes ne m'ont jamais laissé tranquille. Alors pour Laval, j'ai décidé de n'en faire qu'à ma tête et de faire à ma sauce. Uniquement des sorties plus ou moins longues, et aussi avec trois semi-marathons sans puiser dans mes ressources, lors des trois dimanches avant ce Marathon de Laval.


Le Marathon de Laval, connu sous le nom de Marathon des Écluses de la Mayenne, est une course en ligne entre les villes de Mayenne et de Laval. La quasi totalité du parcours (33km) se fait sur les chemins de halage le long de la rivière La Mayenne. Les paysages doivent être merveilleux mais heureusement que la rivière serpente un peu sinon les longues lignes droites risquaient d'être monotones. Les châteaux et les écluses vont jalonner le parcours. C'est un marathon à label régional, donc qualificatif aux Championnats de France de la discipline. Les ravitaillements sont prévus à chaque écluse, donc tous les 3 à 5 kilomètres. Parallèlement à cette course, il y a également le marathon-relais à deux coureurs et un 10 kilomètres. Cette dernière course s'élancera de Saint-Jean-sur-Mayenne. Et en plus, on va courir pour la bonne cause car cet événement est organisé dans le cadre des Virades de l'Espoir et donc pour la lutte contre la mucoviscidose. 2,50 euros reversés par dossard. L'organisation a prévenu les coureurs inscrits à l'avance par sms afin de leur donner le numéro de dossard. Moi je vais porter le numéro 4035.





Je suis arrivé hier après-midi sur Laval. Je ne pouvais pas arriver avant car ce samedi j'étais debout depuis 3 heures du matin pour bosser. Une fois à Laval, je me suis directement rendu au Square de Boston, le long de la Mayenne, afin d'aller au ''village'' de la course, qui est également le lieu de l'arrivée des trois courses de ce dimanche. Quand j'y suis allé, il n'y avait pas encore beaucoup de monde car le ''village'' était ouvert depuis peu. Un petit coup d’œil sur le listing des inscrits. Mais je connaissais déjà mon numéro de dossard puisque j'en avais été informé par SMS. Mais au cas où il y aurait eu un changement de dernière minute, j'ai préféré aller vérifier. Puis je me suis rendu au stand pour le retirer. On nous a offert un beau sac à dos aux couleurs de la courses, ainsi qu'un tee-shirt technique très sympa, également aux couleurs de la course. Puis nous devions passer à un détecteur de puces afin de vérifier si celle qui se trouvait dans mon enveloppe était bien activée. Tout va bien, donc tant mieux. Le speaker a invité les coureurs venant de l'extérieur de la Mayenne, à s'approcher du car-podium afin de se voir remettre un sac contenant des objets des sponsors.





J'ai repris la voiture pour me rendre sur les hauteurs de Laval et prendre possession de ma chambre d'hôtel que j'ai réservée au Fasthôtel. Une chaîne que je ne connaissais pas mais qui est très bon marché. Un lit deux places confortable, une salle de bain bien équipée, une jolie télévision et le calme. Parfait ! Hier soir, j'ai mangé une bonne plâtrée de pâtes que j'avais préparée la veille à la maison. Au moins j'ai ma pasta party perso devant la télévision et deux épisodes de ''Bones''.




Ce matin, le réveil sonne à 5 heures 30. Je suis surpris car ça m'est facile de me lever. Une fois prêt, je quitte l'hôtel. Il fait doux dehors. Puis je reprends la direction en voiture du Square de Boston où je dois prendre une navette qui va nous conduire à Mayenne. Pour en bénéficier, il fallait payer au moment de l'inscription, la somme pharaonique de … 1 euro. Je trouve une place de stationnement à 600 mètres du ''village''. Faut pas trop loin, car après la course je vais devoir revenir la chercher. Et je risque d'avoir un peu mal aux jambes. Quand j'arrive à pied à l'endroit du rendez-vous des navettes, la première arrive au même moment sur place. Je monte donc dans celle-ci. Une fois pleine, nous quittons Laval pour aller à Mayenne. Je profite du trajet pour terminer ma nuit.




Nous arrivons à la Salle Polyvalente Grand Nord de Mayenne. Le jour n'est pas encore vraiment levé … et j'irais bien me coucher. Aussitôt, une queue phénoménale s'organise pour aller aux WC. Mais j'avais vu le coup venir et je n'attends que 5 minutes. Au fur et à mesure que les navettes arrivent, cette queue augmente et finit par traverser totalement cette salle. Les derniers n'auront pas le temps d'aller à leur but ! Merci à mon frère Olivier qui m'a aidé à passer le temps au téléphone et pour les encouragements. Un grand merci aussi à tous les copains et copines qui y sont allés de leurs petites phrases gentilles pour m'encourager sur les réseaux sociaux. Je me rends sur le parking qui se trouve de l'autre côté de la route. C'est à cet endroit que le départ sera donné. Un camion y est placé afin de récupérer nos sacs pour qu'ils soient rapatriés à Laval. Je dépose le mien et me voilà en tenue. Je pars faire un petit échauffement sur le premier kilomètre de la course. L'heure du départ se rapproche. Le speaker présente les meneurs d'allure. Malheureusement il devait en avoir un pour 3h15, mais finalement il n'y en a que pour 3h30, 3h45, 4h00 et 4h15. Pourtant sur le site de la course, le 3h15 y était prévu. J'avais pour objectif de le suivre sur le premier semi puis comme je sais que les crampes allaient m'embêter, j'aurais pu poursuivre avec le 3h30 en essayant de tenir le plus longtemps possible. Mais finalement je vais devoir faire au feeling.




Nous sommes 500 coureurs dans le sas de départ de ce 23ème Marathon des Écluses de la Mayenne. Mais à ces 500 coureurs qui vont faire le marathon individuel, il faut ajouter les 150 duos. Le premier relayeur de chaque duo part en même temps que nous. Il passera son relais au niveau du semi-marathon. Deux petites boucles identiques pour un total de 6 kilomètres nous attendent avant la descente vers la Vallée de la Mayenne et l'interminable Chemin de Halage.



Le coup de pistolet retentit. Je suis parti aussitôt sur mon rythme de croisière. Nous traversons entièrement le parking pour passer sous un pont et une centaine de mètres plus loin, nous arrivons sur le Boulevard François Mitterrand. Il serpente au début puis descend. Mais évidemment, la descente est suivie d'une montée. Les cuisses ne sont pas encore à température alors je ne suis pas très efficace. Une fois en haut, il y a un peu de plat, voire un léger faux-plat descendant. Nous poursuivons ainsi jusqu'au rond-point. Enfin juste avant, car nous devons prendre un virage très serré à 180 degrés sur la droite pour reprendre la direction du parking du départ mais sur un chemin de terre. Ce chemin quasiment long d'un kilomètre nous conduit pratiquement jusqu'au pont. Quand je passe dessous, je suis à côté d'un coureur avec qui je discute. Nous sommes un peu seuls car devant le trou est fait et derrière nous , il y a aussi un trou. Nous allons jusqu'au bout du parking où nous faisons une boucle pour revenir vers la ligne de départ.


Je la coupe pour entamer la seconde boucle. Le coureur qui était avec moi s'est laissé décrocher. Moi je préfère poursuivre à mon rythme et ne pas trop m'occuper des autres. La seconde boucle se passe bien. Mon tempo est respecté. Quand je reviens vers le parking, il y a le premier ravitaillement. Je me force à attraper au vol un gobelet d'eau. Je vais le faire à chaque ravitaillement même si je n'ai pas soif pour tenter de repousser ces fichues crampes. Je traverse le parking et au lieu de reprendre la direction de la ligne de départ, je continue tout droit avec la seconde féminine dans ma foulée. Nous tournons à gauche Rue Mazarin en faux-plat descendant, puis virage à gauche sur le plat du Boulevard du Général Leclerc. Une centaine de mètres plus loin, nous tournons à droite et une trentaine de mètres plus loin encore à droite pour nous retrouver sur la Rue Ambroise Gestière. Je me rapproche d'un coureur petit à petit. Nous tournons à gauche dans la descente de la Rue du Val de Mayenne. Juste avant d'arriver en bas, je double le coureur qui était devant nous. Puis virage à droite Rue Françoise du Bailleul. Ça descend assez fort. J'ai un peu peur d'avoir du mal à retrouver mon rythme sur le très très long plat qui nous attend. Je prends le plus à droite possible de la chaussée pour négocier au mieux le virage très serré sur la gauche. Nous voilà Quai de la République. J'ai toujours la féminine dans ma foulée. Elle doit être une locale car j'entends que les gens sur le bord du parcours, l'encouragent.


Nous quittons le Quai de la République pour prendre tout droit le Chemin de Halage pendant … 33 kilomètres ! Rien que ça. Nous allons sans cesse conserver ce type de chemin qui est un mélange de terre dure et de gravillons. Je suis sur la rive gauche de la Mayenne. La rivière est très large et très calme. Nous avons quitté les habitations de Mayenne pour maintenant nous retrouver en pleine campagne. Nous avons légèrement accéléré car nous revenons sur des coureurs qui m'avaient doublé tout à l'heure. Je me sens très bien. Les kilomètres défilent sans que je m'en rende vraiment compte. J'arrive au second ravitaillement de la course qui est situé au km 10 sur l’Écluse de Saint-Baudelle avec sur l'autre rive le très beau moulin. J'attrape à la volée un gobelet d'eau et quelques abricots secs pour ne pas perdre de temps et surtout ne pas perdre mon rythme. Certains coureurs qui étaient devant nous, préfèrent s'arrêter pour prendre leur ravitaillement. Puis ils repartent très rapidement pour nous redoubler. Mais au bout de quelques centaines de mètres, l'écart de ne creuse plus et nous faisons jeu égal. On revient même un peu. Je me sens vraiment bien. Un coureur est revenu sur nous et se porte à ma hauteur. Nous allons rester tous les trois dans cet ordre pendant 2-3 kilomètres. En fait, au ravitaillement suivant, au km 14 où je ne prends que de l'eau, nous poursuivons de la même manière mais un peu plus loin, ce coureur décide de faire une énorme accélération. Je ne réponds pas à ce changement de rythme. Je reste à la même vitesse devant la coureuse. Puis, après le km 15, elle craque et me voilà seul. J'arrive à l’Écluse de La Roche. Sur le parcours il n'y a pas beaucoup de monde sauf quand on arrive aux différentes écluses. C'est bien, en plus ça coupe la monotonie du Chemin de Halage car même si le paysage est magnifique avec la rivière, les arbres, la nature, … ça paraît interminable quand même. Depuis le départ du Chemin de Halage à Mayenne, des bornes kilométriques jalonnent ce chemin. J'en suis déjà à la borne portant le kilométrage 10. Plus que 23 avant de quitter ce Chemin de Halage.


Au moins le sol est moins contraignant pour les articulations car plus meuble que sur du bitume, même si évidemment ça nous fait perdre un peu de vitesse. Je commence à entendre pas mal d'encouragements provenant tout au loin devant moi. En fait, j'arrive au km 21 à la zone de relais de Montgiroux. Il y a une foule immense. Les relayeurs doivent passer sur la gauche pour changer de coureur, tandis que les individuels comme moi, continuent tout droit. Je prends un ravitaillement. Ça grimpe car nous devons passer au-dessus du Pont de Montgiroux pour redescendre aussitôt sur le Chemin de Halage. Quand je retrouve le plat, je passe juste au niveau du panneau indiquant le semi-marathon. Je regarde ma TomTom, j'en suis à 1h37.




Lors de mes marathons précédents, les crampes arrivaient entre le 23ème et le 26ème kilomètre, alors je me jauge un peu mais je n'ai aucun signe qui me dit que ça va venir. Je passe à l’Écluse du Port Sacé. La Mayenne ne cesse de serpenter, ce qui empêche d'avoir des longues lignes droites de fou. Tant mieux ! Le prochain ravitaillement est placé à l’Écluse de la Nourrière. Comme à l'habitude je me désaltère. Le coureur avec qui je parlais lors des deux boucles dans la ville de Mayenne, revient sur moi. On reprend notre discussion, mais il va trop vite pour moi. Je commence surtout à en avoir plein les jambes. Me revoilà encore seul. Ça commence à faire un bout de temps que c'est ainsi. Je double régulièrement un coureur qui se met à marcher et quelques centaines de mètres plus loin, il me repasse en courant, puis s'arrête, … Il est très encouragé par ses amis qui vont de point en point à bord de leur voiture. Quand le Chemin de Halage est visible de la route, ce qui est assez rare, on les entend crier pour l'encourager. Me voilà maintenant au Pont de Rochefort. On peut y voir sur la rive droite l'ancien site industriel qui est encore en bon état. Ce marathon me permet de visiter le coin, moi qui ne connaissait pas la Mayenne du tout.


Je passe de nombreuses écluses dont celle de Maignannerie. Après le ravitaillement du kilomètre 30, je commence à en avoir plein les pattes. Je dois baisser de rythme. C'est le haut des cuisses qui a maintenant plus de mal à lever le reste des jambes. Mais hors de question de marcher. Pour le moment, je n'ai pas arrêté une seule fois de courir et j'ai bien l'intention de poursuivre longtemps ainsi. Avant le km 33, je passe sous le Pont de Saint-Jean-sur-Mayenne. C'est à cet endroit que les coureurs du 10 kilomètres ont pris leur envol. Ça devient bon, mais c'est difficile. J'ai l'impression de perdre pas mal de place mais il n'en est rien. La plupart des coureurs qui me doublent sont les seconds relayeurs de la course en duo. Je vais moins vite que sur ma première partie de course mais je préfère tenter d'éviter les crampes en optant pour un tempo régulier plus lent. Pour le moment ça passe. Le parcours tourne sur la droite. Nous passons à côté du Barrage de Boisseau. Sur ma gauche se trouve un magnifique golf. J'arrive sous le Pont de la Départementale 900 au ravitaillement du km 39 au niveau du club nautique. Au bout, j'aperçois le Viaduc qui se trouve à proximité de l'arrivée. Je suis maintenant sur du bitume car nous avons quitté le Chemin de Halage. Je serre les dents car c'est bien dur. Je passe sous le Viaduc de Laval, peu après le km 40. L'arrivée est à portée de main sur l'autre rive. Mais malheureusement nous ne prenons pas le premier pont pour y aller. En effet, je suis sur le Quai des Beaux de Gavre et au lieu de prendre le pont qui va m'amener directement au Square de Boston, je dois poursuivre tout droit.


Et à chaque passage de pont, ça grimpe. Je laisse également le second pont sur ma droite, mais au troisième pont, le Vieux Pont, je le prends. Il est couvert de pavés, ce qui rend la fin de parcours encore plus difficile. Une fois sur la rive droite, je prends la direction du Square de Boston. Une petite descente, suivie d'une remontée pour arriver à la hauteur du pont suivant et encore une petite descente avec devant moi l'arche d'arrivée qui se dessine juste à l'entrée du Square de Boston. J'entends le speaker annoncer dans le micro, des arrivées à plus de 3h32'. Je vais exploser mon record. J'en suis dans les derniers mètres et je finis par franchir l'arche d'arrivée 131ème/445 en 3h33'36''.








Record battu de plus de 13 minutes, mais ce qui me rend le plus heureux c'est que j'ai couru les 42,195 km sans m'arrêter une seule fois. Pas une crampe et pas la moindre pause, même pas aux ravitaillements. Tout d'un trait, c'est bien la première fois que j'arrive à faire ça. On met autour de mon cou, la médaille de la course. Bien content de l'avoir celle-là. C'est une revanche par rapport au marathon de Poitiers ! Je prends un des sièges placés juste derrière la ligne d'arrivée et une bénévole vient retirer la puce de chronométrage de ma chaussure.




Passage ensuite au ravitaillement final où je prends un gobelet souvenir qu'on peut conserver. Il est rempli de coca celui-là. Quelques instants après, je commence à me sentir mal. Tout se met à tourner autour de moi et j'ai l'impression que mes jambes vont se dérober sous moi. Je suis à deux doigts d'aller voir les secouristes, mais en marchant un peu ça passe. Je vais récupérer mon sac que j'avais laissé à Mayenne dans le camion qui l'a rapatrié ici. C'est le moment pour moi de quitter la zone arrivée qui n'est pas accessible aux spectateurs et accompagnateurs. Une nouvelle épreuve se présente à moi. Faire les 600 mètres de marche qui vont m'amener à la voiture. Je ne peux vraiment pas marcher vite mais je finis par y arriver. Une très belle organisation ce Marathon des Écluses. Je pense que l'an prochain, il pourrait à nouveau faire partie de mon calendrier. Bon, maintenant un peu de repos en terme de course à pied. Noooon j'déconne, la semaine prochaine je vais participer à un 10 kilomètres avec une amie. Au revoir Laval, mais certainement pas adieu !