Pratiquement 6 mois depuis ma dernière course à cause d'une bonne blessure pas encore vraiment guérie, me revoilà prêt (ou pas) à porter à nouveau un dossard ! Après avoir couru notre première épreuve de l'UTMB l'an passé en participant à l'ETC (Experience Trail Courmayeur, 15,2 km et 1290m D+), nous nous sommes inscrits en début d'année à l'épreuve supérieure : la MCC (Martigny-Combe-Chamonix, 40 km et 2300m D+). Le hic est que je me suis bien blessé au talon au moment du semi-marathon de Séville en janvier mais j'ai continué à courir jusqu'au semi de Rome début mars, ce qui m'a achevé. Depuis... rien, à part du repos, des séances de kiné, une infiltration, une immobilisation du pied (jusque début août)... mais rien qui ne ressemble à du footing. Dix jours avant la date de la MCC, je me suis testé sur trois sorties ''running'' allant de 5 à 10 km et pas de miracle, je n'avais plus la moindre endurance, ni vitesse. Nous sommes quand même partis à Chamonix chez la tante de Julie à J-5. J'ai refait un premier footing de 10 km très peu convaincant et deux jours plus tard (à J-2) un dernier de 10,5 bornes avec du très léger mieux. Vraiment très léger... ! Je sais qu'avec une si longue indisponibilité je ne pourrai pas faire de miracles, mais au moins je vais essayer de faire de mon mieux et aller le plus loin possible.
Samedi nous avons appris de la part de l'organisation que la course allait se courir sur le parcours de repli car la météo allait se déchaîner lundi : le déluge non stop, une température de 3 degrés pour notre passage au Col de la Forclaz et de 1 degré à celui de Balme, sans oublier les rafales de vent. Du coup, on regarde la nouvelle trace GPX grâce à laquelle on se rend compte que la distance de la MCC est ramenée à 38 km mais son dénivelé positif augmente sensiblement passant de 2126 D+ à 2365 D+. Bien plus compliqué en fait !
Dimanche nous nous sommes rendus au Centre Sportif Richard Bozon à Chamonix pour y récupérer nos dossards. Le cheminement était très fluide. On m'a attribué le dossard 13217 et le 13197 à Julie. Nos sacs de trail ont également été pucés. Ensuite, on nous a offert le tee-shirt souvenir officiel de la course. Avant de quitter le gymnase, nous sommes passés par le stand Hoka qui nous a offert notre photo d'avant course. Une fois rentrés à la maison et nos affaires pour le lendemain prêtes, j'ai pesé par curiosité mon sac de trail que je vais porter durant toute ma course : 5 kilos !
Aujourd'hui, nous nous levons à 6 heures du matin pour prendre notre petit-déjeuner. Martine, la tante de Julie, nous conduit au parking du Grépon où les navettes vont nous prendre en charge afin de nous transporter à Martigny en Suisse. Le déluge s'est déjà installé. A peine entré dans le bus que je me demande ce que je suis venu faire ici ! Nous quittons le parking du Grépon pour une bonne heure de route. Les trombes d'eau s'écrasent sur le pare-brise du bus. Lorsque nous passons en Suisse, on se rend compte que le mauvais temps n'a lui, pas de frontière. Nous montons jusqu'au Col de la Forclaz avant de piquer dans la descente pour arriver 1000 mètres plus bas à Martigny. Dire que notre course va débuter directement par cette très longue ascension jusqu'à ce col ! Je ne suis pas bien motivé !
On nous dépose au niveau du Stade de l'Espérance où évolue le FC La Combe en 3ème ligue régionale (équivalent de la 7ème division Suisse). Nous laissons notre sac de délestage dans un bâtiment communal à proximité de la salle des fêtes ''Eau Vive''. Il sera rapatrié à Chamonix pour qu'on l'ait à notre arrivée (si on arrive !). On reste ''planqués'' un bout de temps dans ce lieu pour s'abriter. La pluie a partiellement cessé. Mais ça ne va pas durer. Dernier passage aux WC, histoire de se sentir tranquille, puis nous nous dirigeons vers la Place Centrale où l'arche UTMB est dressée. Une première vague de coureurs s'élance à 10 heures. Nous sommes prévus dans la seconde à 10 heures 15. Dans la première se trouvait le présentateur de Koh Lanta : Denis Brogniart.
Départ – Martigny-Combe (Suisse) (altitude 507 m)
C'est sous l'averse que nous nous installons derrière l'arche de départ. Une fois la chanson de Lady Gaga terminée, c'est au tour de la musique officielle de la MCC, "Empire of Angels", de débuter. Quelques instants plus tard, le top est donné d'un ''Partez'' ! Nous effectuons les cinquante premiers mètres sur le plat du bas de la route de Plan-Cerisier, mais elle se met aussitôt après à monter bien comme il faut, avec des lacets de montagne à travers la vigne. Heureusement que pour le moment nous sommes encore sur le bitume. A noter, dans les trois premiers virages de ce début d'ascension (qui va durer jusqu'à ce qu'on ait gagné plus de 1000 mètres de dénivelé positif), des petits groupes d'élèves (en Suisse, l'école a repris depuis plusieurs jours) de l'école primaire de Martigny-Croix nous encouragent à tue-tête, cherchant à ''checker'' avec tous les coureurs. Merci à eux et à leur courage pour avoir bravé ces intempéries. La route ne cesse de monter de plus en plus. Comme la plupart des coureurs qui m'entourent, je sors les bâtons de trail et me mets à marcher vite. Mais même ainsi c'est compliqué. Je profite d'un virage serré pour apercevoir Julie dans le virage précédent en contre-bas.
J'enlève les bouchons des bâtons car cette fois-ci nous empruntons les chemins étroits d'herbe, de terre mais surtout de boue. Nous longeons des enceintes de résidences isolées, des prés où pâturent de belles vaches de montagne ainsi que des moutons. Ils doivent se demander ce que font tous ces bipèdes avec leurs bâtons s'escrimant à grimper, grimper, grimper. Les kilomètres défilent... lentement, très lentement, trop lentement. On m'avait dit que pendant la course je finirai par me dire ''mais qu'est-ce que je suis venu faire ici !'' à cause de ma blessure et de zéro entraînement. En fait, je commence déjà à me le dire alors que je n'ai encore couru (et marché) que quelques kilomètres. Ce qui me rassure, c'est que le tendon et le talon ne sont pas douloureux. Pourtant ils sont sacrément sollicités. Autre chose : les coureurs autour de moi ne vont pas plus vite, j'arrive même à en doubler. Chapeau aux quelques spectateurs qui ont réussi à venir à des endroits isolés en pleine montagne sous le déluge pour nous encourager. Ça fait beaucoup de bien. C'est en longeant un autre pâturage où les grosses cloches (qu'on appelle ''clarines'' en Auvergne) des vaches forment un orchestre annonçant notre approche du premier ravitaillement. C'est sous le déluge et avec 3 degrés que j'arrive à ce ravitaillement. Je remplis rapidement le petit bidon gauche de ma ceinture car je veux repartir de chaque ravito avec le plein. Je n'ai pas touché à mon second petit bidon ni à ma poche à eau. Lors de ce ravitaillement, je fais remplir à deux reprises mon gobelet rétractable de bouillon bien chaud. Julie arrive 8'16'' après moi à cet endroit.
Point intermédiaire – Col de la Forclaz (Suisse) (altitude 1527 m)
7,8 km – 1017 D+
726ème en 1h22'54'' – Jeff
928ème en 1h31'10'' – Julie
Je repars sans perdre trop de temps. Il nous faut continuer sur une belle bosse avant d'arriver tout en haut puis de commencer à descendre. Quelques mètres plus loin, nous tournons sur notre gauche pour nous retrouver sur une sorte de balcon. On aperçoit sur la droite et en fond de vallée, le village de Trient et son église rose. Je double quelques coureurs puis nous tournons à droite sous les arbres et surtout en pleine gadoue. C'est hyper glissant. J'ai bien fait de conserver mes bâtons à la main. On descend (pour le moment sans chuter) avec une succession de virages courts. Arrivés au niveau de la route, nous devons grimper sur une passerelle métallique qui nous permet de l'enjamber puis de poursuivre cette descente rendue très technique du fait de l'omniprésence de la boue très glissante. Je finis par arriver dans le lit de la vallée sans chute ni bobo. Nous poursuivons à droite pour aller jusqu'à l'entrée du village de Trient. Puis deux virages successifs nous font contourner cette fameuse église rose (peinte ainsi depuis 2011 et qui est maintenant l'une des plus photographiée du Valais et certainement aussi de Suisse). Nous courons maintenant sur un chemin de terre large qui permet de récupérer un peu le long du Trient qui est également le nom de la rivière. C'est lorsqu'on arrive en forêt qu'on tourne sur notre droite et direct dans le pentu en direction du Col de Balme. Ce n'est vraiment pas facile même si je m'efforce de faire de mon mieux. Je sais que sans la moindre activité sportive depuis si longtemps, la seule question que je peux me permettre est de me demander jusqu'où mon corps va m'autoriser à aller avant d'abandonner. Pour le moment il me permet de poursuivre. Evidemment, il est impossible de courir dans cette montée à 20% de moyenne pendant 6 kilomètres. Alors on ''bâtonne'', on sert les dents et ça passe. A chaque fois que ma montre vibre pour m'indiquer un nouveau kilomètre couvert, ce n'est pas le chrono que je regarde mais le dénivelé positif effectué : 1424 m, 1631 m... Plus je m'approche du sommet, moins il y a d'arbres pour se protéger des intempéries. La pluie est remplacée par des chutes de neige. Le vent plutôt léger devient de plus en plus violent. La température chute à 1 degré. Put*** ça caille ! Mais hors de question de baisser les bras, je continue à monter. Dans le brouillard, j'entraperçois le refuge du Col de Balme. Je finis par y arriver. Je suis presque à 2200 mètres d'altitude, le blizzard est piquant et le sol bien recouvert de neige. Au niveau du refuge se trouve le second ravitaillement de la course. Je sors mon gobelet rétractable de la poche avant de mon gilet de trail pour me faire servir du bouillon bien chaud. Je remplis ensuite avec grosses difficultés mes deux petits bidons avec de la boisson énergétique Näak. Grandes difficultés car mes doigts sont gelés. Je ne traîne pas longtemps, il fait vraiment trop froid. Julie arrive 23'37'' après moi à ce ravitaillement.
Point intermédiaire – Col de Balme (Suisse/France) (altitude 2195 m)
15,7 km – 1920 D+
743ème en 3h24'44'' – Jeff (17 places perdues)
943ème en 3h48'21'' – Julie (15 places perdues)
Le début de la descente est plutôt... en faux plat descendant. Nous courons sur un single uniquement entouré d'une couche de neige. On ne voit rien dans le creux vers la vallée où se trouve Le Tour. Au bout d'un petit moment, j'aperçois les chalets d'alpage de Balme et beaucoup de neige. A plus de 2000 mètres, c'est vraiment différent ! Je double quelques coureurs, ça se passe vraiment pas mal pour moi, ce qui est très étonnant. Je continue à essayer de réchauffer mes doigts glacés. Ça se passe très bien jusqu'à ce que je glisse sur la neige et m'étale de tout mon long, tête la première sur cette belle couche blanche. En glissant, je vois que je me rapproche d'une énorme flaque... Plouf ! Les deux mains totalement immergées dans l'eau glaciale. Je me relève immédiatement et reprends ma course tout en secouant vivement les mains, histoire d'essayer de les faire sécher. Je reprends ma remontée au classement dans ce froid. On descend plus rapidement jusqu'à ce qu'on arrive au Col des Posettes où on remonte (mais rien à voir avec les ascensions des cols de la Forclaz et de Balme). C'est même assez facile.
Ensuite, on débute la véritable descente en lacets où il faut être vigilent mais je suis à l'aise. Par moment c'est compliqué de doubler, alors j'attends un peu et dès que j'entraperçois une fenêtre, je fonce. La vue se dégage, ce qui me permet de constater que Le Tour et Argentière se trouvaient bien en-dessous. Je rattrape un nouveau petit groupe dans cette longue descente mais le chemin ne me permet pas de doubler, alors je reste sagement en queue. Finalement, vu qu'une petite envie de pipi s'est installée depuis que j'ai quitté le Col de Balme (je crois que j'ai bu trop de bouillon), j'en profite pour m'arrêter afin de satisfaire ce besoin naturel, laissant le groupe s'éloigner. Mais avec les mains froides, ce n'est pas facile de retirer les nœuds du short. Une bonne minute plus tard, je reprends ma course. Personne devant moi alors je peux me permettre de descendre à fond en faisant attention aux ornières, aux racines, la boue... Assez rapidement je fais la jonction avec le groupe où j'étais avant mon arrêt technique. Je profite d'un passage un peu plus compliqué pour doubler l'intégralité de ce petit peloton dont Denis Brogniart. Plus je descends, plus le single se retrouve en sous-bois. Juste avant d'arriver au Tour, nous empruntons une sorte de chemin bombé très glissant suivi de quelques marches qui permettent d'arriver sur la route, juste en-dessous du parking du Tour. Beaucoup de spectateurs se trouvent dans ce village. Nous recevons de très nombreux encouragements. Le prénom écrit en gros sur les dossards leur permet de nous identifier facilement. La traversée de ce village se fait rapidement. Plusieurs imposantes vaches montagnardes sont allongées paisiblement à moins d'un mètre du chemin qu'on emprunte. Nous traversons la petite rivière du Bisme grâce à un étroit pont qui nous permet de prendre le chemin sur notre droite au bas de la Montagne de Péclerey. Il y a quelques jours, avec Julie, nous avons randonné sur ce tronçon jusqu'aux Bois, donc je sais parfaitement ce qui m'attend. Le sentier est étroit en sous-bois. C'est une succession de légères montées et descentes. Un peu casse-pattes mais sans véritable difficulté. Une bonne descente me permet d'arriver au Planet dans une sorte de clairière. Dès qu'on repasse en sous-bois, la descente est de retour et surtout devient technique, ce qui n'est pas pour me déplaire. Après quelques virages, je longe la voie ferrée avant de passer dessous grâce à un petit tunnel dans lequel ruisselle un ru. Attention aux glissades et aux chutes ! Nous entrons dans la partie haute d'Argentière. La descente est maintenant douce sur le chemin du Vieux Four. Devant moi, un coureur se tord la cheville dans un des nombreux trous. Je prends de ses nouvelles et il repart aussitôt. Je reste avec lui jusqu'à ce qu'on tourne à droite pour contourner le cimetière afin de rejoindre la route de la Fis. Virage à droite pour prendre le pont qui enjambe l'Arve. Quelques mètres plus loin, je m'arrête au troisième ravitaillement de la course implanté devant le Bureau des Guides d'Argentière. Même processus que lors des précédents : je fais le plein de mes gourdes, je m'alimente et je repars. Julie m'envoie un SMS au même moment annonçant son passage au Tour. Elle arrive au ravitaillement d'Argentière 33'16'' après moi.
Point intermédiaire – Argentière (France) (altitude 1250 m)
26,5 km – 2121 D+
697ème en 4h54'15'' – Jeff (46 places gagnées)
903ème en 5h27'31'' – Julie (40 places gagnées)
Le parcours nous fait repasser sur le même pont en croisant les coureurs qui arrivent à leur tour au ravitaillement. Nous traversons Argentière par la route du Village et le chemin de la Moraine. Passage sous la voie de chemin de fer juste avant de prendre le large chemin forestier sur notre droite en sous-bois. A noter le joli street-art dans le court tunnel qu'on traverse. Cette partie du parcours est assez facile, sauf une montée raide longue de 300-400 mètres pour arriver au-dessus des Chosalets. Ça pique un peu ! Mais on bascule rapidement dans une descente qui permet de vraiment bien se relancer. Par contre, après c'est un long faux-plat montant sur ce chemin étroit qui serpente entre les arbres. Je finis par arriver en haut, puis j'entame la descente dans les alpages qui mènent au Lavancher. Je sais qu'il ne reste plus qu'une seule grosse difficulté qui débute au centre du village duquel je me rapproche et qui se terminera bien plus haut. Pour le moment je traverse les pâturages où se trouvent de nombreuses vaches. Me voilà dans l'entrée du Lavancher. Je préfère passer en mode ''marche'' pour récupérer avant la dernière grande montée, surtout que je commence à me sentir physiquement un peu juste. Je pensais que ça allait se produire bien plus tôt dans l'ascension du Col de Balme. Je ne vais pas me plaindre. Me voilà dans cette difficulté dès que j'arrive sur le chemin de la Coutire qui passe entre les maisons. Quelques marches viennent perturber la montée. Ça grimpe, ça grimpe, ça grimpe. A mi-hauteur, j'arrive au quatrième point intermédiaire mais il n'y a pas de ravitaillement ici. Il n'y en a plus jusqu'à l'arrivée d'ailleurs. Julie va passer à ce même endroit 45'37'' après moi.
Point intermédiaire – Le Lavancher (France) (altitude 1217 m)
31,6 km – 2269 D+
688ème en 5h38'20'' – Jeff (9 places gagnées)
922ème en 6h23'57'' – Julie (19 places perdues)
L'ascension se poursuit sur les hauteurs du Lavancher. Pas facile pour moi, mais je m'accroche, je sais qu'il me reste 100 mètres de montée en direction du Chapeau, 80, 50... Une fois en haut, je tourne à droite. Le chemin est plus facile. Tout en marchant vite, je m'alimente en prenant un œuf dur (que j'avais préparé la veille) et deux pâtes de fruit. Quelques minutes plus tard, je reprends des couleurs. Nous quittons la direction du Chapeau en prenant un chemin plein de rochers et étroit qui descend bien. J'essaye de reprendre les quelques places perdues lors de la fin de la montée du Lavancher. Mais doubler est très compliqué. Plus bas, c'est plus facile pour le faire car la descente devient moins technique mais surtout plus large. J'arrive au-dessus du village des Bois. Nous sortons de la forêt au niveau du stand de tir de biathlon avant de traverser le ''Désert Blanc''. Passage sur le pont qui enjambe l'Arveyron. Je passe sous la route (zone totalement inondée avec un passage surélevé pour éviter de se tremper encore plus qu'on ne l'est) pour accéder au Bois du Bouchet. C'est plat et je sais que Chamonix est juste après. J'en reviens pas, je vais terminer cette course avec des conditions dantesques. Je ne cours pas vite, mais ça avance quand même. Me voilà aux tennis de Chamonix sur la Promenade du Fori le long de l'Arve. Il faut un peu slalomer entre les promeneurs, les spectateurs et les grosses flaques. Une fois l'avenue de la Plage traversée, je me retrouve sur la partie bétonnée de ce chemin du Fori. Un couloir est sécurisé le long de la rivière grâce à des barrières de ville pour qu'on ne soit pas gênés par les spectateurs. J'arrive au niveau de l'Ultra Trail Village avant de tourner à droite sur l'avenue du Mont-Blanc. Je tourne ensuite à gauche juste au moment où j'arrive devant le commerce préféré de Julie : le ''Chalet 4810''. Me voilà dans la rue piétonne de Chamonix (rue Joseph Vallot) jusqu'à la fameuse horloge de Chamonix. On tourne à gauche puis deux fois à droite pour contourner un bloc d'immeubles et de commerces et d'arriver sur la place Balmat. Malgré le mauvais temps, il y a énormément de monde pour nous encourager et nous féliciter. Direction la place de l’Église, ce qui me permet enfin de voir la mythique arche UTMB signalant l'arrivée. C'est avec beaucoup d'émotion, d'applaudissements, de cris et de pluie que je la franchis en 686ème position après 6h26'02'' de course.
Après cette longue traversée du désert et l'absence totale de préparation, c'est mon exploit du jour. Je ne sais même pas comment mon mental et mon corps m'ont permis de franchir tous les obstacles qui se sont présentés aujourd'hui. Énormément de dénivelé, de mauvais temps, de kilomètres... Et le plus incroyable, si on me demandait si je suis fatigué, je répondrais sincèrement : non. Delphine, une copine de Bussy-Saint-Georges en Seine-et-Marne, vient me féliciter chaleureusement ! C'est très sympa qu'elle soit là pour m'accueillir sous cette pluie. Je passe ensuite récupérer ma médaille bien méritée, et la bière offerte, pas moins méritée également. Merci aussi à Eudeline, une amie chamoniarde qui a filmé mon arrivée et vient aussi me retrouver.
J'attends maintenant Julie qui en termine également à son tour 54'16'' après moi, et avec le sourire s'il vous plait ! Elle boucle cette MCC à la 924ème place en 7h20'18''. Bravo à toi ma chérie !
Point final – Chamonix (France)(altitude 1035 m)
37,4 km – 2364 D+
686ème en 6h26'03'' – Jeff (2 places gagnées)
924ème en 7h20'18'' – Julie (2 places perdues)
Une fois sa médaille récupérée et son passage au ravitaillement effectué, nous nous rendons au Centre Sportif Richard Bozon afin de récupérer les sacs de délestage mais surtout pour prendre une bonne douche bien chaude (enfin pour les hommes car les douches des vestiaires femmes offraient plutôt de l'eau froide).
La MCC était la 699ème course de ma carrière de coureur à pied et la 164ème et dernière sous les couleurs du Pontault AAC.