I Run Myrtos (Grèce)

Samedi 31 juillet 2021


Profitant de nos vacances en Crète, nous nous sommes rendus compte au soir de notre premier jour à la télévision grecque, qu'ils parlaient d'une course à pied à Myrtos, non loin de Iérapétra. Mais je n'avais pas compris s'ils faisaient un compte rendu de cet événement ou si c'était pour le promouvoir. Et Julie en cherchant sur internet, a trouvé que la course avait lieu une semaine plus tard, le 31 juillet et que le hasard fait qu'à cette date on serait à... moins de 15 kilomètres de Myrtos. Du coup, ni une ni deux, je vais chercher la page internet (rédigée en grec) que je traduis et me voilà inscrit !


En plus d'une course non classante ni chronométrée pour les enfants, deux autres sont au programme : un 5 et un 12,2 kilomètres. J'ai opté pour le second choix. Le parcours est simple à retenir : départ à Myrtos, puis on prend la petite route avec un décor désertique, coincée entre la Mer de Libye et les falaises. Une fois à Tertsa, demi-tour pour retourner à Myrtos.





Ce matin, il fait une chaleur de fou : 43 degrés ! Une difficulté qui risque de faire souffrir bon nombre de coureurs, même s'ils seront quasiment tous Grecs donc habitués à la forte chaleur. Le premier créneau pour retirer le dossard est ce jour entre 11h et 13h alors nous sommes allés à Myrtos pour prendre possession du mien. Julie, qui a hésité dans un premier temps à s'aligner sur le 5 kilomètres, a préféré rester sur le bord du parcours pour m'encourager, la chaleur l'ayant fortement aiguillée dans ce sens. Pour participer à la course, il faut montrer patte blanche et soit présenter un certificat de vaccination complète contre le Covid-19, soit faire un test rapide sur place mais en attendant le résultat pour savoir si on peut s'inscrire ou non. Avec mon certificat c'est très rapide. On me donne mon dossard, le numéro 102, ainsi qu'un sac à chaussures contenant un tee-shirt technique de la course et également un ravitaillement pour l'après-course (banane, barre de céréales et petit gâteau) ainsi qu'un bon pour participer à la pasta party qui clôturera la soirée.









Nous nous baladons un peu dans les ruelles de cette jolie commune de Myrtos qu'on aime bien. Mais rien que le fait de marcher nous inonde de sueur ! J'espère que la température va un peu baisser d'ici la fin d'après-midi où le départ sera donné, même si je sais pertinemment que la chaleur baisse très peu dans cette partie de l'île. Lorsque je suis allé faire mon footing avant hier, il était 19h30 et c'était encore étouffant. Mais le plaisir de courir est vraiment présent !





Ce n'est que vers 18 heures que nous revenus sur Myrtos après avoir passé le reste de la journée à Iérapétra sans oublier de manger une excellente assiette de pâtes au poulet et aux champignons au restaurant ''L'Angolo'' sur le port (Julie a pris une appétissante pizza). Le listing des inscrits est affiché sur le mur de la salle des fêtes de Myrtos. Il n'y a quasiment que des Grecs. Nous allons partir en trois vagues distinctes. Moi je ferai partie de la seconde. Mais pour le classement final, tous les chronos seront remis dans l'ordre.






Il y a pas mal de monde sur la petite place qui sert de ''village'' pour la course. Nous retournons à la voiture stationnée à l'entrée de Myrtos pour me mettre en tenue. Une fois le débardeur de mon club du Pontault AAC enfilé, je n'oublie pas de me badigeonner de produit solaire car ça chauffe vraiment. Un peu plus tard je pars faire un mini échauffement d'1,2 kilomètre. Et ça me suffit largement pour être déjà trempé de sueur et complétement à tordre !








Petite chose qui pourrait paraître étrange en France, mais ici, trois popes débutent une cérémonie afin de bénir les coureurs et organisateurs mais également en mémoire du Bienheureux Métropolite de Iérapytni et Sitia, M. Eugenios !



Le barbecue d'après-course commence à être préparé, ce qui embaume toute la zone de départ et d'arrivée des courses ! C'est au tour des enfants de prendre part à leur running. Bientôt au nôtre !










La première vague venant de partir que je me place à mon tour derrière la ligne de départ. Le speaker énumère... en grec les dossards des coureurs faisant partie de ma vague. Pas facile à comprendre mais je pense que c'est bon pour moi.








Et quelques minutes après la première vague, mon départ est donné. Nous tournons deux fois à gauche pour prendre la direction de la plage puis aussitôt à droite afin d'emprunter la longue route coincée entre la Mer de Libye et les falaises plus ou moins hautes. Dès le départ je pars seul de ma vague en faisant ma course sans me soucier des autres. Je sais que les plus forts sont partis devant !









La chaleur est encore bien lourde mais lors du premier kilomètre je suis à l'ombre des parois du terrain. Par contre, dès que la route fait une sorte de corniche, je retrouve le chaud soleil et j'aperçois les coureurs qui ferment la marche de la première vague. Mon objectif est de revenir sur eux sans trop tarder mais pour le moment l'écart est encore important. Mais je recolle rapidement aux plus lents. Depuis le départ un motard de la police locale m'ouvrait la route. Il continue à le faire mais une fois que j'ai repris une petite dizaine de coureurs de la première vague, il me fait signe de continuer en s'arrêtant sur le bas côté. Je passe au km 2 à la hauteur de Vatos Beach. Une petite descente raide et courte me ramène pratiquement au niveau de la mer, suivie d'un peu de plat avant de remonter un peu plus loin. Au km 2,5 se trouve le premier ravitaillement mais malgré la forte chaleur je préfère rester concentré sur ma remontée.

J'ai l'impression que la route empruntée est implantée dans un désert. A part la mer à ma gauche et la montagne à ma droite, il n'y a pratiquement que de la rocaille et quasiment personne sur les bords de route. On reçoit quelques encouragements quand on passe à côté de familles installées sur la plage, mais également dans le lieu-dit de Vatos et ses quelques habitations et taverne. Et même si on court en bord de mer c'est tout sauf plat. Une succession de faux-plats montants et descendants laisse place à une véritable et longue montée. C'est dans les premiers hectomètres de cette difficulté que je reprends une vingt-et-unième personne de la première vague, sachant qu'elle était partie avec 48 unités. Prochain objectif, une coureuse mais qui est encore assez loin devant moi. Mais cette grimpette de près d'un kilomètre me permet de revenir sur elle. C'est juste à ce moment là que j'attrape une petite bouteille d'eau au second ravitaillement pour boire une gorgée. Je jette cette bouteille au pied des secouristes tout en enchaînant la descente. J'ai commencé à croiser les premiers qui repartent vers Myrtos. Lorsque j'entre dans le petit village de Tertsa, je traverse la rue principale (voire unique) et au bout il faut faire le tour d'un panneau indiquant le km 6 pour reprendre le direction de la ville de départ.

Je sais que je ne pourrai plus remonter beaucoup de coureurs de cette première vague. Avant le demi-tour, j'ai pu jauger des écarts et seuls deux athlètes restent à ma portée en se trouvant à peu près 200 mètres devant moi. Et c'est bien après ce demi-tour que les premiers coureurs de ma vague me croisent. Me voilà dans la grosse difficulté du parcours mais dans le sens inverse. Donc j'entame la longue montée (qui était la descente lors de l'aller) avec en point de mire les deux coureurs. Je gère un peu plus le retour mais ça ne m'empêche pas de me rapprocher petit à petit d'eux. Au moment où j'arrive au sommet, j'ai fait la jonction avec le premier coureur et je n'ai besoin que d'une centaine de mètres supplémentaires pour doubler le second. Me revoilà à nouveau seul.



Je me rapproche de Vatos où quelques voitures sont stationnées en bord de plage. Il y a encore des personnes attablées qui m'encouragent. Puis passage à un nouveau ravitaillement. Avec la chaleur je préfère boire et m'arroser la tête. Ce qui est bien à ce niveau, c'est qu'une sorte de brumisateur a été installé. C'est faible mais appréciable.

Les changements de déclivité sont assez éprouvants mais maintenant je gère totalement la fin de ma course. D'ailleurs je suis surpris par un coureur de la troisième vague qui me reprend juste à l'endroit où Julie avait avancé, c'est-à-dire à un bon kilomètre de l'arrivée. Pas grave, j'aperçois maintenant Myrtos et depuis que je suis passé à côté de Julie, la route est devenue ombragée, grâce au virage et à la montagne qui cache le soleil.












Je continue à me rapprocher de Myrtos et au moment où j'arrive au niveau des premières habitations, il y a beaucoup de monde pour nous encourager. Je me rends également compte que j'étais quasiment revenu sur deux autres coureurs partis avant moi et qui semblent avoir eu plus de difficultés pour terminer. Je continue à avancer sur la rue principale avant de tourner à gauche où je découvre l'arche d'arrivée. Plus qu'une cinquantaine de mètres et je franchis cette ligne d'arrivée 18ème en 51'21''.



Je suis légèrement en sueur !!! En rendant la puce de chronométrage, on me remet en échange une très jolie médaille. J'attends ensuite plusieurs minutes. Julie afin qu'elle rejoigne la zone d'arrivée. J'en profite pour me dégoter deux petites bouteilles d'eau car il fait très très soif !




Puis après, Julie me propose d'aller faire ma récupération en me baignant à la plage. Alors c'est parti ! Mais avec la température corporelle, pas facile d'y entrer. Par contre une fois dans l'eau on se sent bien.




Avant de quitter Myrtos, on repasse au niveau de la petite place. La cérémonie des récompenses a commencé ainsi que le barbecue d'après-course. Même si je ne comprends pas le moindre mot des personnes qui nous entourent, on peut ressentir l'excellente ambiance générale.



Voilà ma 642ème course effectuée. J'espère pouvoir la refaire à l'avenir, et pourquoi pas dès l'année prochaine ! Merci à cette belle organisation !

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