Roma Ostia Half-Marathon (Italie)

Dimanche 5 mars 2023



Cap sur la capitale italienne pour participer à la 48ème édition du semi-marathon Roma Ostia ainsi que pour visiter cette magnifique ville romaine et ses nombreux édifices historiques. Comme lors de notre semi de Séville où nous avions visité la ville durant une semaine en janvier, on refait la même chose ici. Le parcours de la course s'effectue en ligne. Et quand je dis en ligne, c'est réellement en ligne. Après un départ en effectuant une boucle dans le quartier de l'EUR (Esposizione Universale di Roma) repensé à l'époque en vue d'organiser l'Expo Universelle de 1942 finalement annulée à cause de la Seconde Guerre mondiale, nous allons parcourir pendant 17 km la longue ligne droite de la Via Cristoforo Colombo jusqu'à la mer à Ostia. Mais cette longue ligne droite ne sera pas de tout repos car il y aura une grosse bosse à franchir !




De nombreux meneurs d'allure sont prévus pour essayer d'amener les coureurs sur leurs différents objectifs. Lors du départ je vais me retrouver dans le sas rouge des moins de 1h30 avec le dossard 954 et Julie dans le sas vert des moins de 1h50 avec le dossard 3612. Mais depuis deux semaines, ma blessure récurrente au tendon d'Achille et au talon côté droit, est revenue. Elle est très douloureuse et handicapante. Mais en serrant les dents ça devrait le faire même si ma vitesse s'en fera largement ressentir. Le chrono ne sera donc pas mon objectif, mais aller chercher la médaille, oui !



Samedi, nous sommes allés chercher nos dossards. Trois kilomètres de marche nous ont permis de rejoindre le métro Garbatella. Nous prenons la ligne B direction Laurentina. Quatre stations plus tard, nous descendons à EUR Palasport. Un Italien nous donne la direction très gentiment et sans qu'on lui demande quoi que ce soit, des Salone delle Fontane où le retrait des dossards du "RomaOstia Half-Marathon" a lieu. Un peu de marche dans ce quartier de l'EUR nous permet d'observer au loin la Basilique dei Santi Pietro e Paolo (on se croirait aux États-Unis devant le Capitole) ainsi que le Palais de la Civilisation et du Travail, un bâtiment fasciste imposant datant de Mussolini.





Les Fontaines aux mosaïques se trouvant devant les Salone delle Fontane nous accueillent. L'organisation est très bonne. Nous récupérons rapidement nos dossards. Un très long listing reprend le nom de tous les coureurs inscrits. Puis nous traversons tout le "village" où de nombreux stands sont dressés, pour arriver à celui où on retire le tee-shirt offert aux couleurs de la course.



















En ce dimanche, j'ai passé une bien bonne nuit de me*** où je n'ai quasiment pas fermé l'œil. La cause ? Ma blessure (certainement une fracture à confirmer lors de futurs examens) au talon, ce qui augure d'une totale galère pour le RomaOstia Half-Marathon du jour. Ça m'a beaucoup travaillé durant la nuit. A 6 heures le réveil sonne. Petit déjeuner avec le gâteau sport. Une fois prêts, nous marchons pendant un bon kilomètre pour atteindre l'arrêt de bus, ligne 714 qui nous conduit dans le quartier de l'EUR. Nous descendons un peu trop tôt, ce qui nous rajoute un peu de marche supplémentaire.



Après avoir suivi le flot de coureurs qui marche vers la zone de départ, nous finissons par arriver à proximité de notre camion vestiaire. Nous nous mettons en tenue de course. J'hésitais à n'enfiler que le débardeur du club mais ma décision est vite prise : je mets un tee-shirt technique à manches longues en dessous, car il fait beau mais ça caille ! Dans le règlement, il est dit que ces camions fermaient leurs portes à 8h pour se rendre vers la zone d'arrivée. Mais comme le départ de la course est prévu à 9h, j'ai dit à Julie qu'il ne fallait pas s'inquiéter car ils disaient ça pour que les gens n'amènent pas leurs effets au dernier moment. Mais absolument pas ! Un cycliste de l'organisation avec son mégaphone qu'il porte à la bouche, ne cesse de dire que les camions vont fermer à 8 heures dans moins de 5 minutes. Et à 8 heures... les portes de tous les camions se ferment, les coureurs galopant pour tenter de glisser leurs affaires à l'intérieur. Quand c'est l'heure... c'est l'heure !




Je pars faire mon échauffement pendant que Julie reste à proximité de la zone de départ car sa vague s'élancera à 9h15. J'ai vraiment beaucoup de mal lorsque le pied droit touche le sol. Je vais galérer de chez galérer ! Avant de me glisser dans mon sas de départ, je retrouve Julie pour lui faire un bisou et lui souhaiter une belle course (et lui rappeler que si elle me rejoint durant ce semi, il ne faut pas qu'elle m'attende).





C'est le moment pour moi de me glisser dans mon sas de départ où je poursuis mon échauffement autant en courant lentement qu'en marchant. La ligne de départ est dessinée en haut de la Via Cristoforo Colombo juste à côté du Palais des Sports. Les élites et les meilleurs coureurs du plateau partiront en même temps que moi, ce qui promet un départ rapide.





Après que les handisports soient partis, nous sommes sous les ordres du starter. La pression monte en moi, j'ai tellement la crainte de pas arriver au bout alors que lors des derniers mois j'ai réalisé d'excellents chronos aussi bien sur 10 km que sur semi-marathon. ''Cinque, quattro, tre, due, uno, zero''. C'est parti. Le début de course est en descente sur cette Via Cristoforo Colombo. Je ne pars pas vite pour ne pas me mettre dans la difficulté dès les premiers mètres de course. Nous sommes pour le moment en direction de Rome et non de la mer. Une fois en bas, nous traversons le lago dell'EUR avant de tourner à gauche Viale Europa avec en toile de fond le Capitole de Washington ! Oups pardon la Basilica dei Santi Pietro e Paolo. Je serre déjà les dents, le premier kilomètre n'a été franchi qu'il y a une centaine de mètres.





Une fois juste devant cette basilique, nous tournons à gauche Viale Umberto Tupini. Puis un peu plus loin, double virage à droite afin d'atteindre la Viale della Tecnica comme si nous voulions revenir jusqu'à la basilique. Mais juste avant d'y arriver nous devons négocier un virage très serré sur notre gauche pour emprunter la large Viale dei Primati Sportivi. Passage au km 3, puis virage à gauche Viale dell' Oceano Pacifico. C'est à ce moment que Julie prend son départ un quart d'heure après le mien (mais le classement général se fait uniquement sur les temps réels, donc il n'y a pas de handicap à partir plus tard). Vers le km 4,5, nous arrivons en contrebas (et à l'arrière) de la ligne de départ. Nous sommes revenus sur la Via Cristoforo Colombo mais cette fois en direction d'Ostia et de la mer.







Je passe au km 5 dans la douleur même si le chrono n'est pas si mauvais (mais c'est uniquement grâce à la descente du premier kilomètre !). 20'49'' pour moi et 23'52'' pour Julie. Maintenant le parcours est simple à suivre : tout droit, toujours tout droit et encore tout droit jusqu'à... la ligne d'arrivée. La Via Cristoforo Colombo est une deux fois deux voies coupée par un large terre-plein central. La chaussée nord-ouest est neutralisée pour nous les coureurs tandis que celle sud-est reste ouverte à la circulation automobile. Je n'arrive pas à rester dans le rythme du meneur d'allure de 1h30. Le petit groupe qui le suit s'éloigne de plus en plus de moi. L'avantage de courir sur ce genre d'immenses lignes droites est que lorsque je franchis une flamme indiquant un kilomètre, je peux apercevoir au loin la suivante. Avantage... ou inconvénient car quand la forme n'est pas là ça paraît bien loin !





Mais bon, cinq nouveaux kilomètres ont été couverts. Mes 10 premières bornes ont été bouclées en 43'28'' alors que celles de Julie l'ont été en 48'12''. On ne connait pas la même course : je n'arrive pas à me détendre, la douleur étant trop handicapante et présente alors que Julie est mieux dans sa course, plus détendue. Légère descente puis au km 10,5, c'est le début de la longue montée. Un peu de pourcentage mais par rapport à Marseille-Cassis ce n'est pas bien méchant, surtout qu'elle ne dure que 2,5 kilomètres. Lors de cette longue grimpette, je redouble pas mal de coureurs qui m'avaient dépassé auparavant. Pas parce que j'ai accéléré (j'en suis incapable), mais parce que contrairement aux autres je suis resté sur le même tempo. Une fois en haut, on bascule dans une descente plutôt courte. Lorsque je retrouve le plat aux alentours du km 13, c'est au tour du meneur d'allure des 1h35 de me doubler et de me lâcher. C'est fou le chrono de me*** qui m'attend !










Me voilà au km 15. Je me dis que maintenant même si je dois marcher j'irai chercher la médaille. Mais en serrant les dents j'avance toujours (pas super vite). Au 15 km nous sommes passés en 1h07'14'' pour moi et en 1h13'11'' pour Julie. La suite du parcours est toute plate jusqu'à l'arrivée même s'il restera un faux-plat montant vers le 20ème kilomètre. Je profite du paysage pour faire passer le temps. Il est plutôt uniforme depuis qu'on est passés au km 5 : une belle chaussée large avec sur la gauche un terre-plein central végétalisé, sur la droite une vue sur la campagne romaine, et le tout toujours accompagné de majestueux pins parasols. Passage au km 20 et me voilà dans la dernière petite difficulté et ce faux-plat montant.







J'aperçois en haut la flamme indiquant le km 21. Mais je ne vois pas l'arche d'arrivée qui se trouve un peu plus bas derrière. Je poursuis ma course toujours le long de la ligne blanche sur la droite de la chaussée comme je l'ai fait depuis le début de cette immense ligne droite de plus de 15 kilomètres. Lorsque je m'approche de la flamme du km 21, l'arche de l'arrivée commence à apparaître juste derrière. Je reviens sur trois coureurs d'un même club avec leur débardeur jaune, ainsi que sur un autre porteur lui d'un haut vert. Malgré le chrono catastrophique, c'est une victoire pour moi d'avoir rallié l'arrivée (c'en était déjà une d'avoir pris le départ !). Je suis 1554ème/7225 en 1h36'54''.










Que ce fût compliqué ! Je ne suis pas fatigué, mais se taper 21 kilomètres avec une fracture du talon (confirmée par radio), bah... c'est du sport ! Je suis ensuite le cheminement qui va m'amener jusqu'à l'endroit où nos affaires personnelles nous attendent (et c'est là qu'on s'est donnés rendez-vous avec Julie). On me tend un sac contenant le ravitaillement final (banane, brioche, boissons, coupe-vent...). Puis je passe au stand ''Biraghi'' qui offre un Biraghini snack au fromage à tous les arrivants. Petite photo avec leur mascotte. Puis on me remet la très belle médaille de la 48ème édition du RomaOstia Half Marathon 2023, avant d'attendre Julie aux consignes.









Julie se rapproche de la ligne d'arrivée à son tour. Il ne lui reste plus que les 100 derniers mètres. Elle termine un peu fatiguée mais aura fait une bien belle course, quelques secondes de plus que lors du semi-marathon de Séville un bon mois auparavant. Elle boucle son RomaOstia Half Marathon 2465ème/7225 en 1h43'24''.










Julie me rejoint. En l'attendant j'ai récupéré mon sac qui a été acheminé dans la zone d'arrivée à Ostia, ainsi j'ai pu me faire une petite toilette et me changer intégralement. On avait décidé de s'offrir un Mc Do (notre traditionnel : une course, un Mc Do), mais on se rend compte qu'il se trouve à 3,7 km de nous. Du coup, une longue marche le long de la plage débute. Ça se passe plutôt bien même si la douleur au talon est très vive (comme pendant les 21,1 km de la course). Lorsque nous arrivons à destination, nous passons notre commande mais je commence à être victime d'un malaise. Sans prévenir, je sentais que mes jambes ne devenaient plus stables du tout et je me suis mis à suer abondamment. Il me faut beaucoup de temps pour faire passer ce malaise. J'ai dû trouver rapidement une table en terrasse pour m'asseoir. C'est seulement en grignotant un peu et en me mettant la tête dans les bras que ça commence à passer. La suite du repas m'a en partie requinqué. Moi qui suis dur au mal, je pense que j'ai dû aller bien au-delà de mes limites de souffrance en courant et mon corps vient de me le rappeler (bon je sais que ça ne me servira pas de leçon, je vais vite l'oublier) !




RAPPEL DES RESULTATS :
Jeff : 1554ème/7225 en 1h36'54''
Julie : 2465ème/7225 en 1h43'24''









Une fois le repas terminé et mes esprits retrouvés, nous allons chercher le train qui nous ramène dans Rome. Il nous reste quelques jours de vacances ici pour profiter de la capitale italienne. Sportivement, je vais devoir mettre ma saison entre parenthèses le temps de soigner cette fracture !

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