Athens Marathon Authentic (Grèce)

Dimanche 12 novembre 2023


Dans la liste des marathons mythiques, il y a évidemment celui de New York. Mais historiquement, il y en a un qui sort largement du lot : celui d'Athènes. Mais quelle est son origine ? Selon la légende grecque, la course mythique a pris naissance 490 ans avant Jésus-Christ quand un messager, nommé Philippides, a été dépêché des côtes de la ville de Marathon vers Athènes pour annoncer une victoire grecque face à la puissante armée perse. Le messager a parcouru une distance de 24,8 miles (39,91 kilomètres) pour faire part de la bonne nouvelle. Le souffle coupé, à son arrivée devant les leaders d'Athènes, il aurait proclamé les mots suivants : ''Réjouissez-vous. Nous avons gagné la guerre''. Il se serait ensuite effondré pour ne jamais se relever.


Le marathon est né de cette légende, mais contrairement à la croyance populaire, les Grecs n’ont jamais couru cette distance lors de leurs olympiades. Au mieux, leurs athlètes ont pris part à des compétitions s’échelonnant jusqu'à cinq kilomètres. Ce n’est qu’au tout début des Jeux Olympiques modernes, en 1896, que le marathon basé sur la distance entre Marathon et Athènes a été créé. Cette compétition aux allures surhumaines (à l'époque) a immédiatement frappé l’imaginaire des observateurs. La distance de 39,91 kilomètres a été modifiée pour devenir celle que l’on connaît aujourd’hui (42,195 kilomètres) lors des Jeux de Londres en 1908. Cette année-là, le Roi Édouard VII et la Reine Alexandria tenaient à assister à la course. Pour ce faire, la famille royale a demandé à ce que le départ se tienne devant le château de Windsor à l’extérieur de la ville. La distance entre le château et le stade olympique était de 26 miles (41,84 kilomètres). Les organisateurs ont ajouté quelques mètres de plus pour terminer la course autour de l’ovale et devant la loge royale, ce qui a ajouté 355 mètres. Depuis les Jeux de 1908, le marathon a désormais une distance officielle de 26,385 miles (42,195 kilomètres).



Depuis quelques jours, je me suis bien bloqué le dos. Ce n'est pas de bon augure pour le marathon qui se rapproche à vitesse grand V. On verra ! Jeudi, nous sommes allés au Pirée pour retirer nos dossards au Complexe Olympique de la zone côtière de Faliro. Les plans des différentes courses qui seront au programme du 40ème Athens Marathon The Authentic sont affichés dès l'entrée. Ensuite, passage au très long stand des dossards. Julie a récupéré le sien (2458) alors que le mien était introuvable. Mais une personne de l'organisation affectée aux litiges s'est occupée rapidement de moi et m'a créé un tout nouveau dossard. Du coup, on m'a attribué le numéro 2592. Merci à cette dame qui a été très réactive ! Nous avons cheminé ensuite dans le village expo du Marathon d'Athènes où de très nombreux exposants étaient installés. On a même discuté avec les organisateurs du Marathon de Crète auquel on a participé en 2022. Avant de sortir de ce complexe, nous avons retiré les tee-shirts techniques de la course offerts par l'organisation.



















Ce matin, le réveil sonne à 4h30 (3h30 heure française), car c'est le jour du "Athens Marathon Authentic". Le temps de nous préparer, nous rejoignons notre navette au niveau de la station de métro ''Syngrou-Fix" (une petite marche de cinq minutes). Une heure de bus plus tard, nous arrivons à Marathon, sur la côte nord-est de l'Attique. Une fois déposés, il nous faut marcher 700 mètres pour arriver dans le Stade municipal de Marathon, là où le village départ est installé. La course va partir sur l'avenue Marathonos qui longe le stade. L'organisation pré-course est en tout cas top !
























Puis nous voilà derrière la ligne de départ du fameux marathon qui relie donc Marathon à Athènes. Il donne vie à l’Histoire. En effet, non seulement il suit le parcours du soldat Phidippidès, mais il permet également d'arriver dans le Stade Panathénaïque où ont eu lieu les premiers Jeux Olympiques de l’époque moderne en 1896 !










Après la traditionnelle bénédiction donnée en langue grecque à tous les participants comme lors de toutes les courses (des plus courtes ou plus longues) organisées dans ce pays, le ''block 1" s'élance. Julie et moi, partons du ''block 2". Deux minutes après c'est parti pour nous ! Le flux de coureurs est important mais grâce à la largeur de la chaussée et au départ par blocks, c'est très fluide. Mon départ est fulgurant... Après 200 mètres de course, je m'arrête sur le côté pour une méga pause pipi. Je vois le flot continu de coureurs me doubler. J'essaye d'apercevoir Julie mais quand je repars, je suis incapable de savoir si elle se trouve devant ou derrière moi. Je me cale sur mon tempo. Les jambes tournent bien mais j'ai déjà le dos récalcitrant. Pour le moment, il y a peu de bâtiments en bord de route mais ça n'empêche pas la présence de nombreux spectateurs (pas mal d'enfants). Les premiers kilomètres se passent relativement bien. Je suis bien content de me retrouver sur les routes de cette mythique épreuve ! Au km 4, nous quittons la direction d'Athènes en tournant à gauche rue Marathonomachon. Avant de revenir sur cette immense ligne droite en direction de la capitale grecque, nous courons donc sur cette rue Marathonomachon jusqu'à ce qu'on arrive au Tumulus of the Athenian at Marathon (il renferme les cendres des 192 soldats athéniens tombés pendant la Bataille de Marathon) qu'on contourne complètement avant de revenir sur nos pas. 
Passage au km 5 :
Jeff : 23'54"
Julie: 24'01''
Au km 6,3, je retrouve l'avenue Marathonos. De temps en temps, des spectateurs nous tendent des brins d'olivier pour nous porter bonheur. Certains de ces brins sont liés par des rubans bleu et blanc et d'autres sans lien. Je finis par attraper un brin que je bloque dans ma ceinture où je range les gels et mon téléphone portable. Le parcours devient plat du 6ème au 10ème km (Nea Makri) après 5 kilomètres de léger faux plat descendant. Ma douleur au dos commence à être terrible. A chaque pas posé au sol, ma respiration est coupée. Il reste 32 bornes, ça va être l'enfer ! Je commence à me poser des questions. Marcher un peu pour faire souffler le dos ? Poursuivre en espérant que ça aille mieux ? Je me dis que si je m'arrête un peu, je risquais de ne plus pouvoir reprendre. Alors je continue. 
Passage au km 10 :
Jeff : 47'28"
Julie: 48'41''
Du 11ème au 17ème km le parcours monte par endroits. Je gère plutôt pas trop mal ces parties montantes en rattrapant quelques coureurs, mais dès que ça redescend, les chocs au sol sont douloureux. Des ravitaillements en eau sont présents tous les 2,5 km et en solide tous les 5 km. Je ne vais en louper aucun jusqu'à l'arrivée pour éviter les éventuelles crampes.
Passage au km 15 :
Jeff : 1h11'51"
Julie: 1h14'33''
Puis, jusqu'à Rafina Junction, nous rencontrons une descente rapide. En partant du carrefour Rafina, le parcours monte à nouveau, tandis que la partie la plus difficile se retrouve jusqu'au 20ème km. Je continue à serrer les dents et franchement c'est tout sauf facile pour moi. En ce qui me concerne, les descentes sont bien pires. Je passe difficilement la mi-course.




Passage au km 21,1 :
Jeff : 1h43'47"
Julie: 1h47'05''
Au fur et à mesure que nous longeons le quartier de Pikermi, nous parcourons certaines parties plus ou moins en montée jusqu'au 25ème km. C'est une succession de bons faux plats montants et descendants. Le parcours est tout sauf reposant. Ce n'est pas vraiment possible de se caler sur son tempo. Je fais ce que je peux mais je commence à sentir que je lève le pied, un peu marre de faire de l'apnée et de ces douleurs dans le dos. Même celle au tendon d'Achille est bien moins vive. Mais ce qui donne chaud au cœur, ce sont les milliers de personnes sur les bords de route qui ne cessent de vivement nous encourager.





Passage au km 25 :
Jeff : 2h06'42"
Julie: 2h09'27''
Le passage à travers la ville de Pallini (km 27 - km 28) se fait également en montée. Plus nous nous approchons d'Athènes, plus la foule nous encourage. On a limite l'impression d'être des héros applaudis au retour d'une mission. Bon, je m'emballe un peu ! A part ça, je suis de plus en plus dans le mal. Courir en retenant sa respiration pour essayer d'amoindrir la douleur n'est pas très recommandé par les entraîneurs de course à pied. On va me dire qu'en étant blessé ça ne l'est pas non plus. Pas faux !






Passage au km 30 :
Jeff : 2h37'59"
Julie: 2h40'03''
La dernière et la plus difficile partie du parcours part de Gerakas et monte jusqu'à Stavros Junction (km 30 – km 31). Cette montée raide est suivie d'une descente rapide menant à la place Agia Paraskevi. Ensuite, nous suivons l'avenue Mesogeion, en passant par les quartiers de Chalandri et Cholargos. C'est dans le quartier de Chalandri que le km 35 est placé. Et c'est pile à cet endroit que Julie me rejoint et que je m'arrête de courir. Je suis incapable de respirer à chaque fois que je tape au sol. Julie tente de me remotiver mais je suis très motivé, seulement bien bloqué du dos.




Passage au km 35 :
Julie: 3h09'06''
Jeff : 3h09'39"
La partie de descente la plus longue est celle qui part du ministère de la Défense nationale et se termine au carrefour Katechaki (km 37,5), où nous passons sous le beau pont ''Katechaki''. Depuis le km 35, je marche, donc j'ai largement le temps de l'admirer ! A plusieurs reprises je tente de courir à nouveau, mais dès la première foulée ça me bloque totalement, même la marche devient compliquée pendant quelques temps.








Juste après l'hôpital Erricos Dynnan, nous continuons à gauche sur l'avenue Michalakopoulou jusqu'aux feux tricolores au carrefour avec la rue Pheidippidou. Nous poursuivons sur la rue Pheidippidou jusqu'au carrefour des avenues Kiffisias et Alexandras. Plus loin, nous arrivons au km 39. En tournant à gauche avenue Sofias, j'essaye une énième fois de recourir et... magie, je repars enfin après quatre kilomètres de marche et une perte de temps énorme ! Je passe devant l'ambassade américaine, le Music Hall d'Athènes et le Parc de la Liberté (km 40), où se trouve la dernière zone de ravitaillement.





Passage au km 40 :
Julie: 3h37'16''
Jeff : 3h53'34"
Un coureur est en train de subir un massage cardiaque par les secouristes à mon passage au km 40. Je passe ensuite au pied de la sculpture "The Runner'', puis en arrivant à l'hôtel Hilton, nous poursuivons légèrement à droite en direction de la place Syntagma, en passant par l'hôpital Evaggelismos et le musée de la guerre.







Dans la dernière partie du parcours du marathon et après avoir tourné dans la rue Hrodou Attikou, j'ai le contact visuel avec le magnifique et historique Stade Panathénaïque, tout en passant devant la résidence présidentielle et les Jardins Nationaux. En tout cas, je ne pensais pas être autant encouragé "personnellement" par les innombrables spectateurs qui sont allés de leur : "allez l'OM" (avec un accent bien grec) grâce à mon débardeur de course. Il faut savoir que les supporters de l'Olympique de Marseille et ceux de l'AEK Athènes ont tissé une réelle amitié depuis plus de 40 ans !












Il ne reste que quelques mètres pour rejoindre le stade. C'est avec pas mal d'émotions que je pénètre dans son enceinte pour parcourir les 170 derniers mètres en ligne droite jusqu'aux pieds des Anneaux Olympiques ! Je termine mon marathon avec un chrono catastrophique (4h04'20''), mais au moins je l'ai achevé ! 











Du coup, je reçois une magnifique médaille de finisher du célèbre Athens Marathon Authentic ! Passage au ravitaillement puis je rejoins ma chérie qui a fait un excellent marathon !
Arrivée
Julie : 3h49'14"
Jeff : 4h04'20''










Pour le moment c'est chaud alors je me sens relativement bien, aucune douleur musculaire ou courbature. Par contre au niveau du dos ce n'est pas la joie. Récupération de nos sacs aux camions-vestiaires stationnés avenue Vasilissis Olgas. Ils sont parfaitement placés car c'est sur notre chemin pour rentrer à l'appartement. Et comme le Stade Panathénaïque est situé à 1,5 km de notre logement, c'est idéal pour ne pas marcher trop longtemps. En passant devant le Mc Donald's du quartier de l'Acropole, nous allions satisfaire notre coutume ''une course, un Mc Do" mais l'établissement est bondé de clients. Du coup, nous prolongeons jusqu'au ''Goody's Burger House" où il y a beaucoup moins de monde car plus éloigné du quartier touristique, qui fera parfaitement l'affaire. On a testé cette chaîne de fast-food jeudi au Pirée et on y avait bien mangé.






Vivement le prochain marathon pour que je ne reste pas sur cette contre-performance ! Je vais essayer de transformer mon inscription au semi-marathon de Lanzarote pour passer sur la distance du marathon. Je dois attendre l'aval des organisateurs car normalement il n'est pas autorisé de le faire là-bas ! En ce qui concerne cet Athens Marathon Authentic, son organisation est vraiment top. Les bénévoles sont gentils et efficaces, les ravitaillements nombreux et complets, le parcours magnifique et historique...





Plus tard dans la journée, notre ami Serge (qui vient de Sucy-en-Brie en région parisienne) termine à son tour son marathon avec un chrono légèrement supérieur à 7 heures. Bravo à lui pour sa pugnacité ! C'était son 30ème marathon !

Aucun commentaire: