Souffrir. Voilà ce qui nous attend tout au long du parcours. 42,195 km, quelle distance ! Il y a à peine un mois, un copain me demande si je veux faire un marathon. Après peu de réflexion, on s'est dit que la distance était vraiment longue mais que ça devait être une sacrée aventure. Alors bingo ! Hier je suis allé sur la place de la commune de Tigery (91), afin d'effectuer le retrait de nos dossards. Mon numéro est le 883. Ce matin, départ de l'appartement à 7 heures, direction Combs-la-Ville, ville arrivée où nous attend une navette qui nous conduit à Tigery sur la ligne de départ. Pendant ce trajet un léger mal de ventre se manifeste. Le stress. Arrivés à Tigery, nous nous imprégnions de cette magnifique ambiance, où coureurs de top niveau se mélangent avec des coureurs moyens voire quasi-débutants comme nous. Nous voilà sur la ligne de départ, prêts (on l'espère) à traverser les 13 communes de la Communauté de communes de Sénart.
9 heures. Coup de pistolet et les fauves sont lâchés. 1349 inscrits. De grandes lignes droites qui nous font traverser les communes et les champs sont très agréables. Tous les 5 km, il ne faut pas oublier les ravitaillements. Le temps est gris mais il fait bon. Au 15ème km, je dis à mon copain de me laisser car je me sentais fatigué. Au passage du semi-marathon je suis pas mal. Je passe 692ème/1202 en 1h49'41''.
Ça va jusque là. De nombreux spectateurs sont présents et nous donnent des ailes. Un peu trop pour moi. Après le 23ème kilomètre en plein milieu d'un carrefour une énorme crampe dans le mollet gauche me stoppe net. C'est la première fois que ça m'arrive à ce point. Mon mollet est carrément rentré à l'intérieur. J'essaie de m'étirer et j'arrive à repartir. Environ, tous les kilomètres, cette crampe se remanifeste violemment. Je dois alterner course, arrêt et marche. A chaque fois que la crampe revient, les nerfs en prennent un coup. A ce niveau là, c'est bien plus le mental que le physique qui fait que l'on continue un marathon.
Après avoir traversé la forêt de Sénart vers le kilomètre 38, un marcheur me double alors que je cours. Le coup au moral ... Je me dis que je ne peux pas abandonner. Une petite côte pour récupérer la route de Combs et on entre dans la ville-arrivée. Une énorme descente nous conduit aux portes du stade Alain Mimoun. Dès que j'entre dans l'enceinte du stade où ma femme et mon fils m'attendaient, je suis stoppé net. Et oui la crampe ne m'a pas lâché de la course. J'ai du attendre sur place une bonne minute avant de prendre la piste et d'en faire un tour. Pendant ce tour de piste où je voie l'arche d'arrivée je sens que les larmes sont prêtes à couler et mes nerfs prêts à se relâcher.
Je franchis enfin la ligne d'arrivée dans un très mauvais temps mais avec la fierté d'avoir fini un marathon. Je suis maintenant un marathonien. Les larmes sont vraiment proches. Dès que j'ai franchi la ligne d'arrivée une belle crampe est revenue et je me suis dit plus jamais ça.
Des membres de l'organisation nous mettent autour du cou une magnifique médaille en cristal Lalique. Je récupére mon vestiaire, retrouve ma famille et je leur dis que finalement j'en referai un.
Je pensais que ça aller être une aventure lorsque je m'étais inscrit et je ne m'étais vraiment pas trompé. Je finis en queue de classement 1065ème/1169 en 4h32'22'' mais avec la fierté d'avoir réussi à aller au delà de la douleur.