Mardi 25 juin 2013
Troisième étape de ces ''6 Jours du Toulois''. Exceptionnellement, je ne vais pas vous faire vivre la
journée comme à l'habitude, c'est-à-dire dans l'ordre
chronologique des événements, mais je vais commencer par la fin.
Pour moi ça aura été un véritable naufrage. Une fringale
conjuguée avec une déshydratation, m'a vu passer au km 13, d
'environ 4'15-4'20'' au kilomètre à environ 6'. Alors que c'était un semi-marathon mode trail. Je n'ai jamais
couru aussi lentement. Enfin si à cette vitesse là, on peut dire
courir. J'ai connu l'enfer. Ça me tournait, je voyais des points dans
les yeux, mes jambes à plusieurs reprises se sont dérobées. Les
kilomètres ne défilaient pas du tout. Le spectre de l'abandon était
vraiment présent et merci à David, qui se reconnaîtra et qui m'a
beaucoup soutenu sur le finish.
Enfin revenons par là où tout a
commencé. Il était une fois … Non sérieusement, enfin pas trop car ce blog n'a pas pour but d'être sérieux tout de même !!! Aujourd'hui, il a pas mal plu. Ce
qui va rendre la course encore plus dure. Car hormis les 3,5 premiers
kilomètres qui sont sur route, tout se fera dans les Bois de
Bulligny. J'arrive sur place à Bulligny vers 17h30. Il fait frais
mais c'est agréable pour courir. Je sens la fatigue suite à l'étape
d'hier, mais je suis assez confiant car je l'avais très bien
maîtrisée. Mais aujourd'hui ça va être une autre paire de
manches. Car c'est l'étape la plus dure de ces ''6 Jours''. La plus
longue (un semi en mode trail) et qui comporte le plus de dénivelé.
Je commence par aller émarger la
feuille d'engagement comme avant chaque étape. Ça se trouve face à
l'église, là où l'arrivée sera jugée. Puis je vais me préparer
pour m'échauffer. Je ne cours que sur 2 kilomètres et je sens que
les jambes sont bien lourdes. La journée de demain, qui est une
journée de repos, fera un bien fou à tous les acteurs de cette
course. Un petit bonjour aux coureurs que je connais, puis on se
dirige tous vers la ligne de départ qui est un peu plus à l'entrée
du village sur la route principale.
A 19h00, le départ est donné. On
traverse complètement le village. La route zigzague un peu. Quand
nous passons au niveau de l'église, il y a énormément de
spectateurs qui nous encouragent. C'est sympa et ça fait chaud au
cœur car on va en avoir besoin de ces encouragements. Nous quittons
Bulligny toujours en restant sur la route. Dans un premier temps on
descend, puis on monte et la route devient un peu plus plate. Au km
2, nous quittons la route principale, pour tourner à droite et
prendre une autre route. Nous commençons déjà à monter. Ça débute
par un faux plat, mais ça commence déjà à tirer dans les jambes.
Nous sommes partis pour 5,5 kilomètres de montée.
Nous quittons ensuite la route pour
rentrer dans les Bois de la Dame puis dans le Bois de Bulligny. Dès
les premiers mètres ça monte raide. C'est une sorte de goudron
trouée au sol. Puis on bascule dans une très courte descente pour
remonter aussitôt et là c'est non stop jusqu'au sommet. Le sol
n'est plus pareil du tout. Et comme il a bien plu, ça glisse pas
mal. Éric, qui a tourné une vidéo pendant la première étape, se
met à ma hauteur et on discute un peu. Il me parle de mon blog et moi du sien. Puis je continue à ma
vitesse. Je gère bien cette ascension. Je me sens bien même si les
jambes sont lourdes. Les kilomètres passent assez rapidement. Même
dans la montée je vais très bien. Quand j'approche, du sommet, je
ressens un petit coup de mou, mais au km 8, c'est plat et même en
légère descente. J'en profite pour récupérer et prendre un
ravitaillement en eau.
Le chemin est vraiment défoncé et
glissant. On descend pas mal puis nous remontons. A partir du km 11,
je sens la fatigue poindre en moi. Je me fais doubler par des
coureurs qui ont à peu près mon niveau. Mais j'arrive quand même à
rester à distance et ne pas trop perdre de terrain sur eux. On
repasse au même ravitaillement que précédemment après avoir
effectué une boucle dans les bois de 5 kilomètres. Puis à partir
du km 13, le drame. Plus rien ne répond chez moi. Ça descend, mais
je galère comme pas possible. Je me sens épuisé. C'est arrivé
tout d'un coup. Il reste de très nombreux kilomètres et franchement
j'ai vraiment du mal. Comme décrit au début de cet article, ma
vitesse est passé d'un coup à environ 6' au kilomètre. Je sens le malaise arriver à grands pas.
Des coureurs qui me connaissent me
voyant en pleine déroute, m'encouragent. Je commence à voir des
points noirs dans les yeux et ça me tourne vraiment. Là je me dis
que ça va être très chaud de rallier l'arrivée. Mais je me dis
aussi que si par bonheur j'arrivais à terminer, demain c'est une
journée de repos et jeudi je pourrais peut-être repartir plus en
forme.
Je cours machinalement comme un robot pendant plusieurs
kilomètres. On continue à m'encourager. Même par mon nom. Quand on
me double, je prends à chaque fois un courant d'air tellement la
différence de vitesse est importante. A 3 kilomètres de l'arrivée,
on tourne sur la gauche pour remonter dans les vignes. Là c'est
vraiment trop. Je n'y arrive plus. C'est horrible cette sensation de ne
pas être dans son corps et de tout subir. Mais je m'accroche. Cette côte dans les vignes est vraiment très longue.
Puis enfin on en sort en passant sous
des arbres et une descente courte mais vertigineuse. Ne sentant plus
trop mes jambes, j'ai une grosse peur de chuter. Puis dans le dernier
kilomètre, un coureur, David, qui est sur le bord de la route, me voit à la dérive et
décide de m'accompagner jusqu'au bout. Il me force à parler pour
rester lucide et concentré. Je suis tous ses conseils et ça m'aide
réellement. Il y a pas mal de spectateurs sur les bords de route car
nous sommes entrés dans le village par le haut de Bulligny. Dernier virage sur la
droite et dernière descente rapide sur une centaine de mètres. Et
dans un ouf de soulagement je franchis la ligne d'arrivée 139ème/284 en 1h38'20''.
Un grand merci à toi David, car ça
m'a vraiment aidé. Un semi en mode trail c'est quand même bien plus
dur que sur la route. Ca n'a même rien à voir. C'est la première
fois que je découvre cet état et je me serais bien passé de cette
expérience. Une fois arrêté, je m'appuie sur un mur et je tremble
de partout. Je rentre dans la salle se trouvant face à l'église, où
le ravitaillement final est installé. Je bois une dizaine de gobelet
avec l'eau au sirop. Je crois que je suis bien déshydraté. Un des coureurs qui m'a encouragé pendant que j'étais à la dérive et qui m'a appelé par mon nom, m'a dit que lorsqu'il avait voulu s'inscrire la première fois à cette épreuve, il s'est inspiré de mon blog. C'est sympa. Ce soir
pas de pasta party pour moi, je dois aller m'allonger. Et pas non
plus de récupération car mes jambes ne me portent plus du tout.
Pour ceux qui le veulent, il y a le pot
de l'amitié qui est offert par la municipalité de Bulligny. Il y a
également un barbecue et ensuite la traditionnelle pasta party. Mais
moi je quitte les lieux et jeudi sera un autre jour. Enfin espérons
le. Au classement général des ''6 Jours du Toulois'', je chute à
la 74ème place. 16 places de perdues. A partir de jeudi si ma condition physique me le permet je vais tenter de grignoter quelques places. A noter la présence de Frédéric Biancalani, ancien footballeur professionnel ayant joué à Nancy, Metz, Reims et actuellement entraineur de l'équipe féminine de Nancy. Il a terminé 33ème en 1h23'15''.
4 commentaires:
Salut Jeff,
Visiblement, tu en chies grave d'après ton blog !
Accroches toi, cette journée de repos t'auras certainement requinquée .
Et le plus dur doit être fait !
Je suis avec toi, bon courage
Thierry
Oh oui c'est peu dire Thierry.
J'espère que demain je vais pouvoir reattaquer et essayer de gagner quelques places.
Mais c'est trop bien cette épreuve.
Merci de ton soutien mon Président.
Sympa de t'avoir croisé sur le parcours.
J’espère que cette journée de repos t'auras fais le plus grand bien et que tu repartiras a l'attaque des demain.Je suivrais cela sur les résultats d'Ecrouves jeudi soir...
Merci Éric.
Oui c'était très sympa de nous être croisé.
J'ai les jambes bien lourdes je crois que je vais encore souffrir demain mais je pense que ca ira tout de même.
On se voit samedi à Foug.
J'attends ta vidéo avec impatience.
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