Trail des Marcassins (95)

Dimanche 1er février 2015


La fin de la course de la veille à peine terminée, il fallait déjà penser à la course de ce matin. Un trail très difficile vu les résultats de l'année précédente. Hier, nous nous sommes donnés avec Bernard, rendez-vous ce matin vers 8 heures 15 à Saint-Brice-sous-Forêt pour le deuxième acte du week-end. J'ai donc troqué mes chaussures de route Asics contre des chaussures de trail Kalenji. Merci de m'avoir conseillé ce modèle ! Contrairement à hier où c'était très compliqué de se stationner à Malakoff, aujourd'hui je trouve une place très facilement Rue de la Planchette, à deux pas de l'arrivée de la course et de la Maison des Associations où le village de la course est installé.

 

Je retrouve Bernard qui est arrivé un quart d'heure avant moi. Pourtant j'étais à l'heure au rendez-vous mais il est tombé du lit ce matin. Il ne fait pas chaud du tout mais le temps n'est pas du tout menaçant. Par contre la pluie tombée les derniers jours va sans aucun doute être déterminante pour l'état des chemins qu'on va emprunter sur la totalité du parcours. On se rend à la Maison des Associations pour le retrait des dossards. Nous avons les numéros 1499 (pour moi) et 1500 (pour Bernard).­ On va ensuite marcher sur la seule partie du parcours qui est bitumée, donc le premier kilomètre. Même ici ça sera très difficile car il y a une longue et raide montée sur la seconde partie de ce premier kilomètre. Certainement histoire de nous mettre d'entrée dans le bain (avant le vrai bain ... de boue).






Nous allons nous préparer aux véhicules, mais c'est dur de quitter nos vêtements chauds. Je regarde le départ de la première course et j'encourage Christian, de mon club de Marne-et-Gondoire Athlétisme, qui fait le parcours du 34 kilomètres. Je pars ensuite faire un léger échauffement seul. J'aurai bien le temps de parfaire mon échauffement sur le début de la course car il ne faudra pas partir trop vite avec les très nombreuses difficultés qui nous attendent. Je retrouve Bernard sur le parking du Centre Commercial Carrefour où le départ de la course sera donné.















A 9 heures 47, le départ de la course est donné sur ce parking. Nous sommes excessivement nombreux. Plus de 700 coureurs ont été annoncés par le speaker. On quitte le parking en tournant sur notre droite puis on monte une petite bute de terre en tournant à gauche pour prendre la Rue du Pont-d'Hennebrocq. C'est certes du bitume mais c'est complètement défoncé et les très nombreuses ornières sont remplies d'eau et de boue. Puis on descend en direction de la ligne d'arrivée qu'on finit par laisser sur notre droite et en continuant tout droit où c'est parti pour 350 mètres de montée à 9%. Bah ça fait déjà bien chauffer les cuisses. J'arrive enfin en haut.




On tourne sur la gauche pour quitter le bitume et on monte sur la terre, ou plutôt devrais-je dire dans la boue. Les pièges sont nombreux car cette boue peut dissimuler à tout moment des racines ou des pierres, ... Je me place sur la gauche du chemin, ce qui me permet de doubler un coureur qui est en perdition au niveau de l'adhérence puis au bout on tourne assez sèchement sur la droite et ça monte. Le coureur que j'avais doublé, qui porte le débardeur de l'US Métro, me redouble et semble bien plus à l'aise que moi. Puis on descend et on tourne sur la gauche en direction de Montmorency. J'en suis au km 2 et on tourne sur la droite à deux reprises pour passer entre les pavillons sur un étroit chemin puison repénètre dans la forêt. Je suis maintenant sur un chemin en monotrace dont la boue n'est plus pareil qu'au début. Maintenant c'est une sorte de glaise car c'est totalement détrempé et glissant. Jusqu'à présent je tentais d'éviter les nombreuses flaques, mais maintenant il ne vaut mieux pas. Des bosses raides mais courtes viennent couper le rythme. Ça marche pour quelques coureurs devant nous, mais avant qu'on ne les rattrape, ils ont repris la course.


Le chemin continue de monter et on arrive à hauteur des Hauts de Montmorency mais bien évidemment toujours en forêt. C'est à ce moment là qu'on pénètre un peu plus profondément dans les sous-bois. Et le chemin s'est élargi avec la descente qui vient. A chaque foulée, nos pieds s'enfoncent tellement que les chevilles sont sous la boue. Mes chaussures qui étaient bleues avant la course, sont toutes recouvertes de boue. La descente est vertigineuse et en bas un virage à gauche se profile et va nous amener vers une nouvelle montée. Le coureur du SO Houilles, qui se trouvait juste à côté de moi, chute et se retrouve complètement allongé au sol dans la boue.




La montée n'est pas très pentue mais ça fait quand même mal tellement ça glisse. Ça glisse mais mes chaussures accrochent quand même bien. Puis ça descend rapidement toujours dans la boue Des petits branchages sont au sol et si on a le malheur de penser que c'est mieux de courir dessus plutôt que dans la boue, et bien c'est encore pire. Le chemin se rétrécit à nouveau et ... on remonte. Je suis fatiguééééééé !!!! La descente qui suit nous amène sur un chemin de terre dure. On tourne sur la droite et là ça ne glisse pas mais qu'est-ce que ça monte encore. A mi-pente, on tourne à gauche pour retrouver la glaise, histoire de faire une petite boucle avant de reprendre l'ascension de la côte précédente. Et pratiquement en haut, je remonte deux coureurs du 34 kilomètres. Bonne surprise, c'est Sylvie et Michel de mon club de MEGA ! On s'encourage mutuellement et je continue ma montée, puis on retourne sur les chemins glissants et pour le moment c'est l'endroit le plus glissant. Même la descente est super scabreuse. Je rattrape un autre coureur du 34 kilomètres qui quitte involontairement le chemin pour se retrouver sur le bas-côté, manquant de justesse de se retrouver au sol. Je le double et j'entends : ''Allez Jeff''. Je ne me retourne pas sinon la sanction arrive immédiatement avec une chute, mais je reconnais la voix de Serge, un ami qui est au club de Sucy. Je l'encourage à mon tour mais en continuant ma course. Puis on remonte un peu pour faire une petite boucle avant de trouver un chemin en léger faux plat descendant et qui est donc moins piégeux.



On fait quelques virages et on tourne sur la droite pour retrouver le chemin de terre dure mais dans l'autre sens et en commençant également par le bas. Les coureurs devant moi commencent à monter en marchant. Moi je continue en courant mais au bout d'un moment ce n'est plus possible. C'est beaucoup trop raide et les kilomètres commencent à avoir raison de mon physique. Une fois en haut on retrouve du plat mais aussi du glissant en tournant sur la gauche et c'est le passage du km 9. En tournant à droite on remonte sévèrement. D'ailleurs la fin de l'ascension se fait pour tout le monde en marchant, les mains sur les cuisses. En haut c'est reparti et j'arrive bien à me relancer. Je me suis bien habitué aux chemins complètement boueux et glissants. Je me trouve maintenant sur un chemin monotrace sur le bord d'une ravine avec en contre-bas le Fort de Domont. La moindre glissade et on se retrouve 20 mètres plus bas ! Mais ce petit chemin tortueux me convient bien. Puis lors des kilomètres suivants c'est une succession de montées à plus de 15% dans la glaise. C'est limite impossible de monter. A chaque fois que j'arrive en haut, j'ai de moins en moins de faciliter à me relancer. Je n'en peux plus ! En plus, je commence à avoir soif, mais comme c'est un trail en auto-suffisance alors c'est à nous de nous débrouiller et je suis parti le plus léger possible avec uniquement un gel au cas où.



Après une nouvelle descente casse-figure, on tourne comme on peut dans un virage à quasiment 180 degrés. D'ailleurs je m'aide bien involontairement en m'appuyant sur un coureur qui essayait aussi de tourner. Il repart avant moi et je le suis. Dorénavant je suis dans une sorte de coulée qui monte. C'est pas trop possible de doubler car c'est très étroit. Mais cette coulée se termine par une nouvelle montée de dingue !!! En haut on relance pendant quelques mètres avant une nouvelle montée mais très courte cette fois-ci. Puis on retrouve un chemin forestier pour engins agricoles bien large. Ça monte mais c'est beaucoup plus facile. Je passe au km 15. Ça devient bon. Ça monte maintenant un peu plus mais pas trop non plus. Puis au bout on tourne sur la droite pour entrer à nouveau dans les chemins étroits et vraiment glissants, dont les chevilles se font sans cesse caresser par les flaques de boue.




Je me débrouille bien dans ce genre de partie de glissades. A priori les grosses difficultés hormis la boue, sont derrière nous. Je vais tout droit et je double quelques coureurs. Au bout, on tourne sur la gauche pour la dernière ligne droite de 600 mètres. C'est relativement plat mais toujours autant détrempé. J'aperçois enfin l'arche d'arrivée et j'en suis vraiment bien content. Encore un petit effort et je franchis enfin la ligne d'arrivée 105ème/594 en 1h43'52''.





Je n'en peux plus. On nous offre une jolie médaille de la course, puis direction la Maison des Associations pour le ravitaillement. Il est très complet : sandwich saucisse-moutarde, soupe aux légumes, morceaux de fromage, quatre-quart, fruits secs, carrés de chocolat, coca, bière, ... J'apprécie particulièrement la soupe qui a le mérite de réchauffer. Bernard termine la course 285ème/594 en 2h01'. Sur le 34 kilomètres, Christian JOUAN (MEGA) termine 189ème/320 en 4h13'27", Serge HENRY (SUCY) termine 319ème/320 en 5h31'17'',  Sylvie CADIERNO (MEGA) et Michel BACH (MEGA) ne figurent pas au classement final.




Puis je retourne à la voiture pour me changer car je commence vraiment à avoir froid. J'ai terminé la course avec le genou droit et l'avant bras gauche en sang. Mes boosters pourraient tenir seuls debout avec le paquet important de boue qui les recouvre. C'est le trail le plus difficile, et de loin, auquel j'ai participé. Habituellement quand j'ai aimé une course, j'ai tendance à dire que je vais y revenir. Mais ici, j'ai certes beaucoup aimé, mais ce n'est vraiment pas sûr car j'ai vraiment souffert ! Par contre je conseille vivement à quiconque d'y participer car l'organisation est au top !


Cette course s'appelle le Trail des Marcassins, mais je n'en ai pas vu un seul. J'en aperçois plus facilement sur la calandre de ma voiture ! Et aujourd'hui c'était la 150ème course que je faisais sous les couleurs de mon club de MEGA (sur un total de 361 courses).

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Super parcours mais il faut aimer la boue. Bravo à toi.

Jean Emmanuel

Jeff a dit…

Il parait que c'est bon pour la peau JEP !!!

Anonyme a dit…

Faudra plus te plaindre après un malheureux cross de 10 km !!
Il manque les temps et classements des coureurs MEGA ...

Thierry

Jeff a dit…

Oui Thierry. Je les mets des que je les ai