L'inconvénient quand ta catégorie
part en dernier au programme de la journée est que le circuit est
énormément plus piétiné et avec le temps des derniers jours, une
vraie gadoue nous attend. Mais d'un autre côté, partir en dernier
permet de se lever beaucoup plus tard. Et ce matin, nous avons
flemmardé au lit jusqu'à 9 heures. Quarante-cinq minutes plus, nous
voilà sur la route en direction de Meaux sous un déluge. Mes
pointes seront plus que nécessaires pour courir.
Petit miracle lorsque nous arrivons au
Stade Corazza de Meaux : il ne pleut plus ! Espérons que
cela va durer, mais le ciel est toujours très menaçant. Les
premières courses, notamment celles des enfants, sont parties et
même terminées. Avant d'aller chercher mon dossard, nous partons
faire une petite reconnaissance à pied sur une partie du circuit.
Bah c'est détrempé, glissant et boueux ! Je récupère ensuite
mon dossard au stand. Je vais porter le numéro 463. Un petit
ballotin de chocolats nous est offert. Miam ! Je retrouve de
nombreux copains comme Thierry, Nico et Philippe de MEGA, Pascal de
Val d'Europe Athlétisme, Stéphane du BSGA, sans oublier mes
partenaires de club au PAAC : Christophe, Myriam et Edwige. Mon
pote Franck Borderon devait faire également partie de la fête, mais
il a préféré renoncer au dernier moment car il se trouve en petite
forme actuellement. Il reviendra plus fort très bientôt.
Mon fils Lucas va ensuite encourager sa
camarade de classe, Clara, qui participe à la course de 3090 mètres.
Elle est partie prudemment, puis a fait une très jolie course. Pas
facile avec une partie du parcours vent de face. Elle termine son
cross seconde cadette en 14'03'', à seulement dix petites secondes
de la gagnante. C'est déjà pas si mal !
C'est ensuite au tour des filles de
prendre part à leur course. Myriam va prendre la seconde place en
Master 2, tandis qu'Edwige va échouer malheureusement au pied du
podium. Bravo tout de même à toutes les deux pour avoir fait
honneur au maillot du PAAC !
Ensuite, je me change et c'est parti
pour un long échauffement de près de 3,5 kilomètres. Tout d'abord
seul en repérant la grande boucle intégralement, puis en compagnie
de mes anciens coéquipiers de Marne-et-Gondoire Athlétisme. Cette
fin d'échauffement s'est faite sous une jolie averse, mais dès
qu'elle s'est arrêtée, les nuages noirs sont immédiatement partis
pour laisser place au ciel bleu et au soleil, même si ce dernier n'a
pas la force de nous réchauffer. Par contre, le fort vent est
toujours bel et bien présent.
Nous nous dirigeons vers la ligne de
départ qui est dépourvue de son arche. En effet, quelques minutes
plus tôt, elle s'est écroulée, mais la ligne de départ est
toujours bien visible au sol. Nous sommes sur l'allée qui passe
entre les différents terrains de football. Je suis sur la partie
droite du chemin, à côté de Christophe et juste devant Pascal.
Nous sommes sous les ordres du starter. Le décompte commence et à
zéro nous nous élançons mais le pistolet ne lâche qu'un
malheureux ''clic''. Nous sommes donc rappelés et au second essai,
rebelote, mais le départ est bel est bien donné.
J'étais en première ligne, mais
rapidement je suis débordé de tous les côtés. Je me retrouve
rapidement dans le ventre mou du peloton, ce qui est déjà bien pour
moi. Le vent est de dos et le sol relativement en bon état avec un
peu de terre et beaucoup d'herbe. Mais une fois au bout, lorsque nous
arrivons au niveau du terrain équestre de sauts d'obstacles,
d'énormes flaques nous attendent. J'évite la première mais pas la
seconde. Le sol est maintenant une sorte de mélange de sable et de
boue. Ça tourne sur la droite et la sortie du terrain équestre
s'accompagne de l'arrivée de la boue. Nous serpentons un peu en
faux-plat montant.
Puis nous descendons un peu avant de
remonter dans le sable. J'ai entamé la petite boucle. En haut, il
faut essayer d'éviter une nouvelle énorme flaque d'eau. Je prends
le plus à droite possible dans l'herbe et il faut ensuite tourner à
droite sur un chemin étroit mais plus roulant le long de l'étang.
Il y a un petit trou devant moi. Ça y est, je ne perds plus de
place ! Waouh !!! J'essaye de grignoter un peu de mon
retard sur les coureurs qui serpentent à la queue leu-leu devant
moi. Puis il faut prendre un virage en légère montée sur la droite
afin de reprendre la direction du début de cette petite boucle. Le
sol est agréable avec le vent dans le dos. C'est très large, mais
nous nous suivons tous en file indienne car un petit sillon s'est
formé. Au bout, j'en termine avec cette petite boucle en tournant à
droite.
Me revoilà dans la petite montée en
sable. Pas facile mine de rien, ça casse le rythme. J'ai entamé la
grande boucle. En haut, le chemin tourne légèrement à droite et un
peu plus loin, au lieu de tourner à droite comme lors de la petite
boucle, nous continuons tout droit. Mais il faut se mettre le plus à
gauche possible pour éviter la boue. Le chemin tourne de lui-même
sur la gauche à deux reprises avant que le parcours ne remonte une
nouvelle fois. J'essaye de faire de mon mieux. Je ne lâche rien.
En haut, je tourne à droite pour
prendre une descente bien rapide mais piégeuse avec des ornières,
de la boue, … En bas, un petit groupe de 4-5 coureurs s'est formé
autour de moi. Un coureur du club de Villenoy me passe. Je me place
juste dans sa foulée. Une jolie bosse s'est présentée à nous. Pas
facile, surtout que nous longeons maintenant l'Avenue Henri Dunant
que nous surplombons avec le fort vent de face. En haut, la relance
n'est pas aisée avec une partie très glissante. Merci aux filles du
PAAC, qui se sont placées à cet endroit. Ça fait toujours du bien
les encouragements. Un peu plus loin, nous descendons avant un peu
de plat. Je suis toujours juste derrière le coureur de Villenoy. Je
trouve que ça avance vraiment bien. Je ne me sens pas si mal que
ça ! Quelques centaines de mètres plus loin, nous faisons un
droite-gauche, afin de continuer dans le même sens, mais en longeant
maintenant l'étang. Attention à ce virage serré, car une glissade
et plouf dans l'eau gelée. Par contre, le coureur de Villenoy manque
de chuter en se prenant le pied dans une souche. Je le passe un peu
plus loin. Nous sommes maintenant juste derrière deux autres
coureurs que je finis par doubler au bout de la grande étendue
d'eau. Nous continuons à la longer en tournant à droite afin de
nous retrouver sur l'autre rive. La succession de petites bosses dans
la boue se passe bien, mais pas facile. Une dernière bosse nous
amène au niveau du ''village de la course'' où de nombreux coureurs
des autres courses et de nombreux accompagnateurs nous encouragent.
Je laisse sur ma gauche la dernière ligne droite qui nous amènera
sous l'arche d'arrivée. Mais ce n'est pas pour tout de suite car
deux très grandes boucles nous attendent encore.
Lorsque j'arrive tout au bout de la
large ligne droite, je tourne à droite pour entamer une troisième
fois la petite montée en sable. Je suis toujours en tête de notre
petit groupe. Le coureur de Villenoy juste derrière. En haut,
j'évite le plus possible les grosses flaques, mais pas la boue
impossible à rater. Je suis dans la courbe sur la gauche puis dans
la montée qui suit.
Le coureur de Villenoy me double dans
cette montée et en haut, au lieu de tourner à droite pour descendre
comme lors de la grande boucle précédente, nous continuons tout
droit, légèrement sur la gauche pour entamer une descente. Je tente
de ne pas me faire lâcher mais il descend mieux que moi. En bas, se
trouve une énorme flaque qui recouvre l'intégralité du chemin.
Virage à gauche puis à droite en montant. Je suis revenu dans sa
foulée. Puis en haut, nous débouchons à proximité du terrain
équestre mais nous tournons immédiatement sur la droite avec
quelques mètres de plat avant une grosse et raide montée dans le
sable. Ça va, je ne perds pas le contact avec le coureur qui me
précède. Ensuite, le chemin se poursuit tout droit sur un faux-plat
montant. Nous continuons une centaine de mètres ainsi.
Au bout, il faut négocier un virage à
180 degrés très glissant suivi d'une légère remontée. Je glisse
dans ce virage mais je ne perds rien. Un peu plus loin, je négocie
assez bien la descente. En bas, nous recevons les encouragements
d'Eric Leblacher, un mec vraiment bien, dont son fils Théo est
formidablement monté sur la troisième marche du podium lors du
cross des lutins garçons. Un petit coucou à Eric et nous négocions
un double virage sur la droite. Ça ne monte pas trop fort mais c'est
une partie de glissades. Au bout, nous tournons à gauche dans la
fameuse descente de la boucle précédente. Une fois en bas, un
coureur de Meaux nous double. Nous restons à son contact. Il faut
maintenant négocier la bosse en sable et surtout la relance très
glissante qui suit. Toujours pas facile. Le coureur de Meaux est
repassé derrière nous. Je suis donc toujours juste derrière le
coureur de Villenoy. Un peu plus loin, nous négocions bien le virage
droite-gauche et comme lors du tour précédent, je repasse devant.
C'est limite un travail d'équipe ! Le parcours le long de
l'étang se passe bien et lorsque je me retrouve sur l'autre rive, je
passe bien les différentes bosses. Passage à côté du ''village de
la course'' pour entamer le dernier tour qui est identique à celui
que je viens de faire.
Tout au bout, nous tournons à droite
puis revoilà pour la quatrième et dernière fois la montée dans le
sable. Ça ne passe pas mal du tout. Je suis surpris de bien avancer.
Même si je donne tout ce que j'ai, je prends du plaisir à faire ce
cross. Comme quoi, je vais finir par aimer ce genre d'exercices. A la
sortie de la longue courbe sur la gauche, je croise Thierry qui a
l'air d'avoir la forme. Nous nous envoyons chacun un petit mot
d'encouragement. Je monte mieux la côte qui suit, d'ailleurs ce
coup-ci, le coureur de Villenoy ne me double pas et reste dans ma
foulée.
J'entame la descente en essayant
d'éviter au maximum la grosse flaque qui recouvre totalement le
chemin. Puis la montée avec les quelques virages se passe bien. Une
fois à la limite du terrain équestre, je me retrouve dans la bosse
la plus raide avec le sable. Mais je reste toujours en tête de
groupe. Le faux-plat qui suit me permet de souffler un peu sans trop
me relâcher.
Je négocie mieux le virage à 180
degrés sur ma gauche sans glisser cette fois. Un peu de montée et
une descente, nous amènent au niveau d'Eric, toujours présent et
toujours à nous encourager. Il nous annonce également nos places
provisoires. Je suis pour le moment 47ème. Si je pouvais rester dans
le top 50 ça me conviendrait énormément. Un peu plus loin, nous
descendons avant de nous retrouver le long de l'Avenue Henri Dunant
et sa bonne bosse. Pas facile la ligne droite suivante avec le fort
vent de face. Nous ne sommes plus que deux. Le coureur de Villenoy et
moi. Nous arrivons au fameux virage droite-gauche que je négocie en
premier afin de me retrouver le long de l'étang. Nous avançons
bien, personne ne devrait revenir sur nous. De l'autre côté, je
fais un effort dans les bosses successives qui me permet d'avoir 4-5
mètres d'avance sur mon camarade de course. Mais à la sortie de la
dernière bosse, j'entends les spectateurs me dirent que ça revient
très fort derrière moi.
En effet, il a lancé son sprint à 200
mètres de l'arrivée. 100 mètres plus loin, je tourne à gauche
avec l'arche d'arrivée au bout et surtout avec le coureur de
Villenoy juste sur mes talons. Il se décale sur ma droite mais je ne
lâche rien. J'entends des tonnes d'encouragements qui nous sont
destinés à tous les deux. Ça crie. Je serre les dents. Je suis à
fond. Il est pratiquement à ma hauteur, il ne reste plus qu'une
dizaine de mètres et c'est moi qui ai le dernier mot. Je franchis
l'arche d'arrivée 47ème/95 en 37'30''.
J'ai une envie de vomir mais ça finit
par passer. J'ai tout donné pour conserver cette place. Nous
recevons les félicitations des bénévoles qui récupèrent les
coupons qui étaient fixés aux dossards. Nous nous congratulons tous
les deux. Ce coureur de l'UA Villenoy est espoir et se prénomme
Maxence. Il termine troisième dans sa catégorie. Puis Myriam me
rejoint dans la zone d'arrivée. Elle a l'air d'être contente de
moi ! Elle a raison, c'est bon pour le moral de ne rien avoir
lâché. Puis je passe au ravitaillement final afin de prendre une
bouteille d'eau. J'y retrouve Philippe et Pascal qui ont terminé peu
de temps derrière moi. On discute un peu avant que je retourne me
changer à la voiture.
Passage ensuite aux affichages des
résultats qui sont très rapidement sortis. C'est vraiment une belle
organisation, sur un beau parcours et un grand merci aux nombreux
bénévoles qui ont été tous très sympas avec tous les coureurs.
Et surtout ils ont fait preuve de courage avec ce qui leur est tombé
sur la tête, même si le temps a été plus clément pour la
dernière course. Tant mieux pour moi !
En ce qui concerne les résultats des
copains ça donne ceci :
Cross de 3090 mètres :
12ème/17 en 14'03'' Clara FIEVET
(ACPM) –2ème cadette.
Cross de 5110 mètres :
18ème/61 en 22'52'' Myriam JACOBS
(PAAC) –2ème M2.
30ème/61 en 25'16'' Edwige BERGAMASCHI
(PAAC) –4ème M2.
Cross de 8790 mètres :
4ème/95 en 2943'' Christophe ROSSE
(PAAC) –1er M1.
7ème/95 en 31'16'' Thierry PAPPALARDO
(MEGA) –1er M2.
18ème/95 en 33'01'' Nicolas PAINEAU
(MEGA) –2ème M2.
47ème/95 en 37'30'' Jeff BACQUET
(PAAC) –17ème M1.
48ème/95 en 37'31'' Maxence BRAYER (UA
Villenoy) –3ème espoir.
54ème/95 en 38'16'' Philippe TOMAS
(MEGA) –9ème M2.
58ème/95 en 39'20'' Pascal FLAMAND
(Val d'Europe Athlétisme) –10ème M2.
75ème/95 en 41'58'' Stéphane WILLIAM (BSGA) –30ème M1.
Je retrouve Stéphane avec qui on
papote un peu. Toujours sympa de discuter avec ce trailer du club de
Bussy-Saint-Georges. Toujours le sourire même dans la difficulté.
Un grand merci à mon fils Lucas pour toutes les photos prises sur
l'ensemble du parcours malgré une petite blessure au pied. Pour la
peine, un bon plat diététique nous attend au Burger King, histoire
de le remercier, même si je n'ai pas vraiment faim ! C'était
ma 53ème course de l'année, la prochaine se fera la semaine
prochaine. En ce qui concerne ce cross de Meaux, il y a de très
fortes chances qu'on m'y revoit !