Dimanche 7 avril 2019
Après une petite préparation concoctée par notre coach Stéphane, nous voilà fin prêts à prendre le départ des 42,195 kilomètres du ''Marathon de Cheverny''. Un cadre magnifique nous attend en pleine Sologne avec en point d'orgue le château de Cheverny et son magnifique parc. Un merveilleux bâtiment connu pour diverses raisons mais notamment en tant qu'inspiration à Hergé pour créer l'aspect extérieur du château de Moulinsart où réside le Capitaine Haddock. D'ailleurs une exposition permanente interactive réalisée en collaboration avec la Fondation Hergé fait découvrir l'univers de Tintin et les personnages des différents albums.
Le parcours est composé de trois boucles, une petite (4,4 km), une grande (16,7 km) et une encore plus grande (21,1 km), avec passage à chaque tour non loin du fameux château de Cheverny. Un tracé qui nous fera successivement passer à Cour-Cheverny, au golf, au Domaine de Montcy, ... Un peu avant la mi-course, nous pénétrerons dans le parc du château de Cheverny avant de passer plus loin devant le château de Troussay. Le 38ème kilomètre risque d'être un véritable piège pour les coureurs avec un ravitaillement gastronomique au Domaine du Portail. Fromages de chèvre et vins du cru nous y attendent. A quatre kilomètres de l'arrivée sur le tapis rouge, il ne faudra pas que ça nous coupe les jambes, mais il va être difficile de repousser cette gourmandise !
Le vendredi, le retrait des dossards est faisable en magasin, mais nous ne serons sur place qu'à partir du samedi. Le village du Marathon est ouvert le samedi de 10h à 19h et le dimanche de 7h à 8h30, ce qui nous permettra de nous y rendre pour récupérer les dossards. Je vais porter le numéro 477 et Julie le 1055. Le programme des courses proposées lors de cet événement est relativement chargé. Il y en aura donc pour tout le monde et surtout tous les goûts :
Samedi
- 8h00 : départ du trail de 63 km
- 10h00 : départ du trail de 31 km
- 14h15 : départ de la course lutin (700m)
- 14h30 : départ de la course mini (1000m)
- 14h45 : départ de la course poussin (1400m)
- 15h30 : départ du 10 km
Dimanche
- à partir de 8h00 : rando de 11 km
- 9h00 : départ du semi-marathon
- 9h00 : départ du marathon-duo
- 9h00 : départ du marathon
Pour le confort des coureurs, des meneurs d'allure sont à notre disposition pour des objectifs de 3h00, 3h15, 3h30, 3h45, 4h00, 4h15 et 4h30. Le notre est aux alentours des 3h45, le record de Julie étant de 3h56'21'' (temps officiel) et 3h53'03'' (temps réel). Un plaisir de courir pendant tout un marathon aux côtés de sa chérie. Les ravitaillements seront présents tous les 5 km sans oublier le fameux 38ème kilomètre et son ravito gastronomique ! Des animations musicales vont rythmer nos passages aux différents ravitos. Lors du retrait des dossards, nous allons recevoir un tee-shirt et une bouteille de Cheverny. Il faudra devenir finisher pour récupérer une médaille millésimée. Le Graal quoi !
Nous avons quitté Pontault ce samedi en fin de matinée pour prendre la direction de Cheverny. Mais avant d'aller vers le ''village'' de la course installé juste de l'autre côté de l'enceinte de la propriété du Château de Cheverny, nous passons d'abord à l'Hôtel du Château situé à Tour-en-Sologne où nous sommes reçus avec grande amabilité par la propriétaire des lieux. Après nous être appropriés notre chambre (la numéro 9 pour les fans de chiffres !!!), nous nous sommes rendus à ce fameux ''village'' de la course qui ne se trouve qu'à une dizaine de minutes de voiture de notre hôtel.
Les premières courses ont déjà eu lieu ou se courent encore comme le 10 kilomètres route. Nous pouvons voir les premiers et premières franchir la ligne d'arrivée qui sera la même pour les marathoniens. Pour le moment, le temps est malheureusement assez maussade avec une petite pluie fraîche. Mais demain, la météo devrait être plus clémente pour nous. Avant de faire un petit tour dans le ''village'' du marathon, nous allons regarder le listing des inscrits pour confirmer nos dossards numéros 477 et 1055.
Une seule file est constituée pour retirer les fameux sésames qui seront à épingler sur les différents débardeurs, tee-shirts ou coupe-vent. Mais la remise des dossards s'effectue très rapidement. On nous offre également un sac contenant une grande bouteille de Cheverny blanc (ce qui nous en fait donc deux !), sans oublier le tee-shirt technique vert de la course. Une organisation qui a l'air bien huilée ! Nous errons ensuite un peu à travers les différents stands. Nous tentons notre chance en remplissant un bulletin chacun pour gagner des inscriptions au marathon duo de Tours qui aura lieu en septembre. Plus qu'à croiser les doigts !
L'inscription au Marathon de Cheverny fait bénéficier du tarif réduit pour la visite du Château de Cheverny, ainsi que de ses jardins et de l'exposition permanente sur l'univers de Tintin. D'ailleurs cette exposition est vraiment très bien faite pour les gens qui aiment les personnages d'Hergé. Nous avons beaucoup apprécié. Puis nous avons enchaîné avec la visite du château qui a inspiré Hergé pour créer Moulinsart et de ses magnifiques jardins. On y trouve un labyrinthe végétal, des grandes allées bordées d'arbres immenses tels un cèdre du Liban ou un séquoia géant, sans oublier un magnifique ruban de tulipes composé de 150 000 bulbes.
Une belle balade ponctuée par un excellent repas au Boeuf Gourmand à Blois. Je sais que ce n'est pas forcément une assiette spéciale ''marathon'' avec une boisson énergétique, mais qu'est ce que c'était bon ! Un grand merci aux copains de notre club du PAAC pour tous leurs messages d'encouragements. Nous n'avions pas besoin de ça pour être motivés mais ça nous donne un coup de boost supplémentaire. Merci à tous. Une bonne nuit nous sépare maintenant du départ de notre marathon.
Nous avons quitté Pontault ce samedi en fin de matinée pour prendre la direction de Cheverny. Mais avant d'aller vers le ''village'' de la course installé juste de l'autre côté de l'enceinte de la propriété du Château de Cheverny, nous passons d'abord à l'Hôtel du Château situé à Tour-en-Sologne où nous sommes reçus avec grande amabilité par la propriétaire des lieux. Après nous être appropriés notre chambre (la numéro 9 pour les fans de chiffres !!!), nous nous sommes rendus à ce fameux ''village'' de la course qui ne se trouve qu'à une dizaine de minutes de voiture de notre hôtel.
Les premières courses ont déjà eu lieu ou se courent encore comme le 10 kilomètres route. Nous pouvons voir les premiers et premières franchir la ligne d'arrivée qui sera la même pour les marathoniens. Pour le moment, le temps est malheureusement assez maussade avec une petite pluie fraîche. Mais demain, la météo devrait être plus clémente pour nous. Avant de faire un petit tour dans le ''village'' du marathon, nous allons regarder le listing des inscrits pour confirmer nos dossards numéros 477 et 1055.
Une seule file est constituée pour retirer les fameux sésames qui seront à épingler sur les différents débardeurs, tee-shirts ou coupe-vent. Mais la remise des dossards s'effectue très rapidement. On nous offre également un sac contenant une grande bouteille de Cheverny blanc (ce qui nous en fait donc deux !), sans oublier le tee-shirt technique vert de la course. Une organisation qui a l'air bien huilée ! Nous errons ensuite un peu à travers les différents stands. Nous tentons notre chance en remplissant un bulletin chacun pour gagner des inscriptions au marathon duo de Tours qui aura lieu en septembre. Plus qu'à croiser les doigts !
L'inscription au Marathon de Cheverny fait bénéficier du tarif réduit pour la visite du Château de Cheverny, ainsi que de ses jardins et de l'exposition permanente sur l'univers de Tintin. D'ailleurs cette exposition est vraiment très bien faite pour les gens qui aiment les personnages d'Hergé. Nous avons beaucoup apprécié. Puis nous avons enchaîné avec la visite du château qui a inspiré Hergé pour créer Moulinsart et de ses magnifiques jardins. On y trouve un labyrinthe végétal, des grandes allées bordées d'arbres immenses tels un cèdre du Liban ou un séquoia géant, sans oublier un magnifique ruban de tulipes composé de 150 000 bulbes.
Une belle balade ponctuée par un excellent repas au Boeuf Gourmand à Blois. Je sais que ce n'est pas forcément une assiette spéciale ''marathon'' avec une boisson énergétique, mais qu'est ce que c'était bon ! Un grand merci aux copains de notre club du PAAC pour tous leurs messages d'encouragements. Nous n'avions pas besoin de ça pour être motivés mais ça nous donne un coup de boost supplémentaire. Merci à tous. Une bonne nuit nous sépare maintenant du départ de notre marathon.
Ce matin le réveil sonne à 6 heures
30, ce qui nous laisse suffisamment de temps pour nous préparer
tranquillement. C'est une bonne heure plus tard que nous prenons la
direction de Cheverny. Pas facile de se stationner mais on finit par
se garer au bout de la route de Romorantin. Un petit kilomètre de
marche nous amène au village de la course. Lors de cette marche nous
rencontrons les frères Dubreucq, Antoine et Ludovic, avec qui nous
papotons quelques minutes. Ils font figure de favoris sur ce
marathon. Il y a beaucoup de monde aux consignes alors après mûre
réflexion, nous décidons de retourner à la voiture pour nous
préparer là-bas et y laisser nos effets. Ça évite de se
déshabiller longtemps avant le départ. Lorsque nous sommes prêts,
nous partons faire notre échauffement en direction de la billetterie
du château. La grille est grande ouverte lorsque nous y arrivons, mais
les coureurs y passent au compte-gouttes car les bénévoles ne font
entrer que les participants dans les jardins. On s'y faufile rapidement
avant de nous dépêcher de nous glisser derrière l'arche de départ
placée sur la grande allée se trouvant devant le château.
Nous arrivons à bien nous placer. Le
temps passe, puis cinq minutes avant le départ qui est prévu à
9h00, le speaker annonce que finalement il est repoussé d'une
demi-heure. On n'a pas trop compris le motif, mais surtout ça
caillait grave (1 ou 2 degrés) et pas la possibilité de se remettre
au chaud. Alors je repars courir deux bons kilomètres avec Julie
parmi les longues et belles allées des jardins … sans oublier la
pause pipi de circonstance. Nous finissons par nous replacer derrière
l'arche de départ. Cette fois-ci le départ devrait être le bon.
Le
coup de pistolet finit par retentir. Nous partons avec le château
dans le dos, sur l'allée en gravillons vers la grille nous
permettant de sortir du domaine 200 mètres plus loin. Nous tournons
immédiatement sur la droite pour prendre la petite route qui longe
le mur d'enceinte du domaine. Il y a énormément de monde de chaque
côté de la chaussée. Ça descend jusqu'au km 1
avant de remonter. Nous tournons
ensuite à droite sur la départementale 52 avec des vignes sur notre
gauche et les jardins du château sur la droite. Le paysage est
magnifique.
Je me suis placé devant Julie pour
imprimer le rythme. Je me sens très bien sauf que j'ai une nouvelle
envie de pipi, mais à force de traîner, je ne peux plus m'arrêter
car nous entrons dans la localité de Cour-Cheverny. Sa traversée
est sympa car il y a beaucoup de monde aussi par ici pour tous nous
encourager. La rue tourne sur la droite une première fois. Beaucoup
plus loin, nous tournons à nouveau à droite avenue du château.
Nous passons entre l'église Saint-Etienne de Cheverny et l'accès
principal au château et de son domaine. Nous arrivons sur un
rond-point avec à gauche l'arche d'arrivée que nous devrons passer à
l'issue des trois tours différents du parcours, à droite la
départementale 102 et en face l'allée du Chêne des Dames. Nous
prenons tout droit. Ce rond-point est synonyme de fin de petite
boucle. Nous voilà donc parti pour la grande boucle. Cette allée du
Chêne des Dames est longue de 2,6 kilomètres. C'est certes une
allée, mais elle est bitumée. Je m'arrête une trentaine de
secondes pour satisfaire à mon besoin naturel, puis je reprends ma
route rapidement pour revenir sur Julie qui est calée pour le
moment sur le rythme du meneur d'allure de 3h30.
Je reviens sur elle dans la première
partie montante de cet axe avant de reprendre ma place. La fin de
cette ligne droite est également en légère montée. Lorsque nous
tournons à droite, nous avons déjà parcouru 7 kilomètres. Nous
sommes sur un chemin de terre sous les arbres.
Julie qui avait bien
froid avant la course, enlève maintenant son coupe-vent pour
faire apparaître le tee-shirt vert de la course. Rapidement, nous
trouvons un tronçon descendant, mais au bout il faut faire un petit
effort pour grimper un monticule et tourner à gauche. Nous y sommes accueillis par un bénévole nous souhaitant la bienvenue au km 8 ! Nous
bifurquons à droite sur le chemin de l'Archanger où nous retrouvons
du bitume. Un peu avant le km 9,5, nous tournons à droite sur la
très large départementale 102. Alors que Julie est toujours bien
derrière moi, j'en profite pour discuter pendant quelques centaines
de mètres avec les coureurs qui nous entourent.
Puis passage devant un groupe de
musiciens bretons et nous voilà au second ravitaillement. Pour le
moment Julie ne s'arrête à aucun ravito et son allure est belle.
Nous tournons à gauche chemin de la Levraudière. Il est beaucoup
plus étroit que la route précédente. Au km 11, Julie me dit de
lever un peu le pied pour ne pas payer plus tard notre vitesse
actuelle. Nous sommes en pleine campagne avec quelques habitations
ça et là. Malgré ça les kilomètres défilent bien.
Quelques virages plus loin, nous nous retrouvons sur une chaussée
plutôt en mauvais état avec une partie recouverte de gros
cailloux. Le km 13 est franchi. Un peu plus loin nous coupons la
départementale 52 en effectuant un rapide gauche-droite, puis nous
prenons la direction du chais Terra Laura du domaine de Montcy.
Pour y accéder, nous devons courir
dans du gravier bien mou puis nous entrons dans ce bâtiment très sombre. Nous en ressortons par l'autre côté en retrouvant un chemin
de terre. Le km 14 est déjà balisé mais il s'agit d'un problème
car ce n'est que dans 250 mètres qu'il devrait l'être. Nous
poursuivons en tournant à gauche sur une route bitumée.
Il y a également quelques habitations
par ici. Julie semble sereine et à plusieurs reprises je lui demande
si ça va. Ce qui est le cas pour nous deux. La température ne cesse
d'augmenter, le vent est quasiment inexistant. On est bien, même
très bien, pour courir. Nous nous retrouvons avec un bois sur notre
droite et encore quelques vignes sur la gauche. Va falloir qu'on
goûte le Cheverny blanc offert lors de l'inscription quand nous
rentrerons en région parisienne !
Nous devons ensuite tourner à gauche.
A cette intersection se trouve une maison grande ouverte avec une mamie bien ancienne assise à la porte qui encourage les coureurs.
Nous poursuivons en prenant une étroite rue coupée en son milieu
par des cônes de Lubeck. En effet, un peu plus loin nous négocions
un virage à 180 degrés autour d'un fût pour revenir sur nos pas.
Mais nous ne retournons par jusqu'à la maison de la mamie. Nous
tournons avant à gauche et nous nous arrêtons pour la première
fois de la course afin de remplir la petite bouteille de Julie à ce
ravitaillement. Nous reprenons assez rapidement notre chemin par la
voie de la rue Colin. Il y a des pâturages de part et d'autres de
cette route. Ce qui est sympa sur ce parcours c'est que le paysage ne
cesse de changer au fil des kilomètres.
Au km 16, nous tournons à droite pour
prendre la route de Cormeray avec deux beaux chevaux sur notre droite
qui se mettent à courir au passage des coureurs. C'est large à cet
endroit. Un peu plus loin, virage à gauche pour emprunter l'étroit
chemin de Letarge qui serpente le long de quelques mares. Ça descend
un peu mais ça remonte presque aussitôt.
Nous retrouvons des champs de chaque
côté de ce chemin, puis nous tournons à droite où ça descend un
peu avant de nous retrouver en sous-bois. A partir de ce moment là
je commence à avoir de vives nausées. Il faut savoir que je suis
bien malade depuis maintenant deux semaines. Ça s'était calmé mais
depuis 2-3 jours c'est reparti de plus belle. A chaque pas que je
fais, j'ai l'impression que je ne vais pas pouvoir me retenir de
renvoyer mais je préfère taire ce ''léger'' soucis technique pour
ne pas inquiéter Julie. Je suis là pour la soutenir, pas pour la
faire stresser. Nous passons dans la cour d'un producteur de vin, le
Domaine du Petit Chambord, avant de retrouver la route de l'Aumône.
Au km 19, Julie me signale qu'elle doit marcher un peu. Un manque de
sucre se fait ressentir. Une demi pâte de fruit et nous
reprenons notre route. 400 mètres plus loin, nous pénétrons dans
le domaine du Château de Cheverny en empruntant la chemin des Noues
bordé d'immenses arbres. C'est très roulant et même descendant un
peu plus loin. Une fois en bas, nous apercevons sur notre gauche
l'arche pour les coureurs effectuant ce marathon en duo. C'est à cet
endroit que le changement de relayeur s'effectue. Nous poursuivons
tout droit où ça commence à remonter mais comme le ravitaillement
se trouve à cet endroit, je dis à Julie de s'arrêter pour manger
et boire un petit quelque chose tout en marchant.
Après nous être remis à courir,
j'accélère seul pour me placer devant le château et attendre le
passage de Julie, histoire d'essayer de faire une jolie photo
souvenir de cette course. Je me remets à courir pour me mettre à
ses côtés. Nous sommes dans l'allée de la première ligne droite
de la course. Nous ressortons par la même grille qu'au tout début,
mais au lieu de tourner à droite, nous le faisons par la gauche avec
un passage sous l'arche indiquant le km 42. Ce n'est pas pour tout de
suite ! Nous remontons jusqu'au rond-point avant de tourner à
droite allée du Chênes des Dames. Nous passons au semi-marathon en
1h48'07''. C'est parti pour la très grande boucle. Je ne cesse d'avoir envie de vomir mais je reste toujours
devant Julie comme si de rien n'était. Cette longue ligne droite
nous conduit jusqu'au km 24 qui se trouve une centaine de mètres
après avoir tourné sur la droite. Nous sommes maintenant sur un
chemin de terre avec le petit promontoire à grimper tout au bout. Je
regarde régulièrement si Julie est toujours bien derrière moi, ce qui est le cas. Nous avons décidé de réduire notre allure depuis le début de cette dernière boucle pour tenir le plus longtemps possible. Plus loin, nous sommes sur la très large
départementale 102 avec le ravitaillement du km 27. Nous nous
remontons le moral en nous disant qu'il ne reste plus que 3 x 5
kilomètres à faire et qu'on peut s'octroyer un peu de marche à
chacun des ravitaillements restants. Je me concentre au mieux pour ne
pas renvoyer mais ça devient pratiquement impossible. Après le km
30, nous passons à l'intérieur du bâtiment Terra Laura. Moins de
12 kilomètres à effectuer ! Nous retrouvons la mamie toujours
à sa porte de maison pour encourager les coureurs. Nous effectuons
le virage à 180 degrés sur cette étroite rue coupée en deux avant
de nous arrêter au ravito du km 32. C'est très compliqué pour moi
de repartir mais je le fais quand même. J'ai une seule envie :
me plier en deux. C'est au km 33 que j'avoue à ma chérie ma grande
difficulté et que je veux qu'elle finisse seule alors qu'elle
souhaite m'attendre.
Je laisse Julie
poursuivre la narration du reste de sa course :
33e km. Jeff, en proie à des
nausées de plus en plus pénibles depuis quelques temps, se sent
désormais trop mal pour continuer à mes côtés, malgré le rythme
assez aisé pour lui. Il décide de faire une pause pour se soulager.
Je veux l'attendre mais il refuse et me demande de poursuivre sans
lui, de peur de trop pénaliser mon chrono... C'est donc seule et
assez inquiète que je reprends ma route. La petite halte que nous
venons de faire m'a permis de me détendre un peu et je repars
déterminée à boucler ces fichus 42,195 km malgré les douleurs
musculaires aux cuisses qui me freinent depuis... le semi-marathon !
Partie trop vite sur les 15 premiers km avec de bonnes sensations,
j'en ai payé le prix à la fin du premier semi qui fut difficile
jusqu'à ce qu'une pâte de fruit me redonne un peu de jus.
Il ne me reste donc maintenant
« plus que » 9 km à parcourir. Je me retourne pour voir
si Jeff me suit mais rapidement je ne le distingue plus. J'espère
qu'il ne va pas défaillir !
Depuis le km 27 nous segmentons
les étapes à venir en « petits footings de 5 km ». Il
ne m'en reste donc plus que deux. Qu'ils vont être longs et
laborieux ! J'attends avec impatience le ravitaillement du 37e
km qui signifiera à la fois hydratation, repos temporaire et
surtout... plus que 5 km à parcourir ! Je dis bien
« parcourir » et non « courir » car désormais
j'alterne course allure footing et marche pour reposer mes gambettes
endolories. Il faut bien avouer que dans ces conditions le plaisir
n'est plus vraiment là. Mais tant qu'il n'y a pas de blessure ou de
malaise il faut se pousser pour aller jusqu'au bout. Quand les jambes
ont mal, le mental prend le relais. Je jette un œil à ma montre :
grâce à l'avance prise sur le premier semi, même en me traînant
je devrais arriver à finir avant la barre fatidique des 3h53, mon
précédent chrono sur la mythique distance, réalisé en novembre
dernier à La Rochelle pour mon 1er marathon. Si j'ai raté
l'objectif que je m'étais fixé pour aujourd'hui (à savoir passer
sous la barre des 3h45), tout n'est pas encore perdu ! Il faut
tenir bon.
Comme lors de la 1e boucle, nous
arpentons la jolie campagne qui entoure Cheverny, sous un beau soleil
de plus en plus chaud (alors qu'il faisait seulement 1° ce
matin au moment du départ!) : champs, prés, bois, fermes, grandes
maisons solognotes fort bien entretenues et... domaines viticoles.
Nous en traversons d'ailleurs quelques-uns qui proposent au passage
des dégustations. Bizarrement je m'oriente davantage vers le Coca et
l'eau offerts aux ravitos...
Dès que le parcours dessine des
boucles (parfois plutôt carrées) je scrute mes poursuivants à la
recherche de l'homme à la casquette et au maillot rouge, mais hélas
point de Jeff à l'horizon. J'espère qu'il va bien quand même.
Peu avant le 37e km se présente
le dernier véritable point de ravitaillement dans le Domaine du
Portail. Un verre de Coca à la main, je marche quelques mètres
avant de reprendre ma route laborieusement. Nous entamons désormais
une petite « boucle » inédite, dernière étape avant le
final dans le centre de Cheverny. C'est paisible et bucolique, nous
croisons chevaux, poules et dindons qui font les beaux. A ce stade de
la course les coureurs sont davantage disséminés et beaucoup de
ceux qui m'entourent traînent les pattes, marchent ou sont en proie
à des crampes. Et dire que nous nous sommes volontairement engagés
dans cette galère et qu'en plus nous avons payé pour ! Lol
Les meneurs d'allure 3h45 m'ont
rattrapée et je n'ai pas réussi à les accrocher. Mon objectif
s'envole mais tant pis, l'essentiel est désormais de terminer.
J'ai vraiment mal géré ma
course et je découvre ainsi ce que signifie « être dans le
dur » sur de nombreux kilomètres, sans toutefois rencontrer de
véritable « mur » du marathon. Je poursuis tant bien que
mal. Je me retrouve à hauteur d'une autre coureuse, visiblement en
souffrance, mais qui tient bon. Nous nous encourageons mutuellement.
En fait elle court plus doucement que moi mais de façon continue
alors que je m'arrête de temps en temps pour marcher un peu et/ou
boire... avant de la rattraper à chaque fois. Au final elle
terminera 40 secondes derrière moi.
Juste avant la borne kilométrique
du 40e km se trouve un stand d'épongeage. Je m'y arrête brièvement
pour me rincer les mains et la bouche pendant qu'un des bénévoles
remplit ma bouteille d'eau. Et ça repart. Plus que 2,195 km !
Je retrouve ma camarade de galère, nous courons un peu ensemble. Ce
qui nous reste à parcourir est infime au regard de ce que nous avons
déjà fait, pourtant cela nous semble interminable. Je la lâche
finalement peu avant le 41e km où un autre coureur vient me tenir
compagnie. Encore un bout d'un chemin forestier et au fond à gauche
se profile la route qui longe le domaine du château de Cheverny :
la délivrance approche !
Le public se densifie nettement
et les clameurs nous accompagnent pour ces dernières centaines de
mètres. Des inconnus m'encouragent chaudement, cela me pousse
jusqu'à la ligne d'arrivée que je franchis alors en 3h50'43.
Piouuu, qu'est-ce que ça fait du bien quand ça s'arrête ! Lol
Quelques mètres plus loin une
bénévole me passe la médaille de finisher autour du cou.
Je me retourne mais pas de Jeff
en vue pour le moment. Je regarde mon téléphone : pas de
message alarmant, tant mieux. Je marche un peu, fais une petite pause
à l'ombre d'un barnum puis retourne vers la ligne d'arrivée. Je lui
envoie quelques messages d'encouragement mais j'ignore totalement où
il peut en être. Un peu plus de 9 minutes plus tard il me rejoint en
trombe, pile à temps pour terminer sous la barre des 4h ! Une
fin de course épique avec un goût assez amer pour lui comme pour
moi... peut largement mieux faire la prochaine fois !
Je reprends le fil
de ma course depuis que j'ai laissé Julie partir seule :
Dès qu'elle part après ce 33ème
kilomètre, je commence à me ''libérer'' et c'est la grande galère.
Rapidement je ne peux plus courir car les vomissement reviennent sans
cesse. Les meneurs d'allure de 3h45, puis ceux de 4h00 me doublent.
Je suis passé au ravitaillement ''gastronomique'' sans en profiter
malheureusement. Les meneurs d'allure de 4h15 se rapprochent de moi.
Je regarde mon Gps et je peux observer que ma vitesse de marche est
très faible avec des passages à 12 voire 13 minutes/km. Moi qui
courait à 5'20'' avec Julie, je perds 6 à 7 minutes par kilomètre,
un truc de fou. Au km 38, je tente de courir mais une crampe fait
mine d'arriver alors je stoppe aussitôt. Une centaine de mètres
plus loin, j'essaye à nouveau et ça va mieux. Je cours lentement
puis mon rythme s'élève de plus en plus. Je commence à remonter de
très nombreux coureurs. Les trois derniers kilomètres sont couverts
à une allure de fou avec des sensations revenues de je ne sais où.
4'04'', 4'05'', 4'03'' au kilo. Pratiquement 15 km/h en fin de
marathon. Sous l'arche du km 42, je suis même revenu sur les talons
du second meneur d'allure de 4h00 que je finis par doubler avant de
franchir l'arche d'arrivée en 3h59'52'' (3h59'44' temps réel).
Inespéré de passer sous cette barre
des 4h alors que mon allure lors de mes nombreux vomissements devait
m'amener ici en 4h16 (prévision Gps). Je suis le dernier coureur à
franchir la ligne d'arrivée en passant sous cette barre. Ma chérie
m'attendait juste derrière cette ligne. La première
chose que je lui demande c'est : ''Ton record ???'' Ouf,
même si elle est déçue elle a fait 3h50'43'' (3h50'35'' temps
réel) , record personnel ! On nous remet une jolie médaille
commémorative de la course. Même si je suis dégoûté de l'avoir
laissée seule à cause de ma maladie, ça me réconforte de savoir
que je n'ai pas tout gâché. Ça ira mieux lors de notre prochain
marathon qui aura lieu à Valence en Espagne en fin d'année.
Julie va faire une petite récupération
sur les vélos d'appartement qui sont mis à notre disposition, puis
nous passons au ravitaillement surtout pour bien nous hydrater. Nous
allons nous asseoir quelques minutes sous une tente pour récupérer
de nos 42,195 kilomètres. En fait, je ne me sens pas du tout
fatigué. Je pense que mon finish est la preuve que physiquement
j'étais très bien aujourd'hui.
Nous nous amusons à faire quelques
clichés photographiques rigolos, sympas et c'est vraiment trop bien
de courir en amoureux. La même passion au sein d'un couple est une
chose tellement belle à vivre et pratique. J'adore courir avec ma Julie que
j'aime.
En ce qui concerne les frères
Dubreucq, Antoine a remporté le marathon en 2h24'. Il devance au
classement son frère Ludovic de 14 minutes. 1 et 2 pour les
Dubreucq. La Somme et notamment le club de l'Amical du Val de Somme
était bien représentée.
Nous allons jeter un coup d’œil aux
résultats déjà affichés qui confirment nos chronos. Nous devons
ensuite retourner à pied jusqu'à la voiture avant de rentrer à
l'hôtel où notre chambre nous attend pour prendre une bonne douche
bien réparatrice. Nous quittons le Loir-et-Cher pour rentrer chez
nous. Un grand merci à nos amis, ainsi qu'à mon frère pour les
messages d'encouragement !
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