Semi-marathon de Crète ''Ημιμαραθώνιος Κρήτης'' (Grèce)

Dimanche 2 octobre 2022


Cinq mois après avoir pris part au marathon de Crète du côté de Chania, cette fois-ci nous nous apprêtons à participer au semi-marathon de Crète dans le centre de l'île à Archalochóri. Créé en 2015 (en 2014, il n'y avait qu'un 5 et un 10 km), il n'en est cette année uniquement à sa sixième édition. En effet, en 2020, comme dans la quasi totalité du monde, la course avait été annulée à cause de la pandémie du Covid-19. En 2021, un autre drame beaucoup plus local, avait entraîné une autre annulation. En effet, le 27 septembre 2021, six jours avant le déroulement du semi-marathon, un tremblement de terre de magnitude 5,8 sur l'échelle de Richter avec son épicentre à 8,7 kilomètres de profondeur sous Archalochóri, a provoqué d'immenses dégâts mais surtout le décès d'une personne et trente-six blessés. Du coup, il était impossible et inconcevable que la course ait lieu. Ce jour-là, nous étions en vacances en Crète sur le Plateau du Lassithi (à 21 km à vol d'oiseau de l'épicentre), et à 6h17 (heure du séisme), nous avions été réveillés en sursaut, les lits gigotant vivement de manière latérale. C'était une expérience !


C'est donc beaucoup plus dans la joie que cette sixième édition va ENFIN se dérouler ce dimanche. La foule de coureurs (mais aussi de spectateurs) est attendue comme tous les ans. Il suffit de voir le nombre d'arrivants lors de chaque édition pour constater de cet engouement sur le semi-marathon :
- 2015 : 599 coureurs classés
- 2016 : 439 coureurs classés
- 2017 : 704 coureurs classés
- 2018 : 680 coureurs classés
- 2019 : 757 coureurs classés


Plusieurs courses sont au programme de cette organisation :
==> 08h50 : 10 km (111m D+)
==> 09h10 : 21,095 km (226m D+)
==> 09h15 : 1000 m
==> 12h10 : 5 km (34m D+)


Samedi, nous sommes allés à Héraklion récupérer nos dossards à Liberty Square. Il s'agit de la capitale de l'île. Cela se passe très vite, il y a un peu de queue pour les autres courses, mais pour le semi-marathon nous passons pratiquement aussitôt arrivés. On nous remet les dossards 2475 (pour Julie) et 2476 (pour moi), mais pas que ! En effet, nous recevons plusieurs cadeaux : une bouteille de raki, une petite bouteille d'huile d'olive, un tee-shirt technique aux couleurs de la course et un sac à dos ''Run Crete''. Nous avons été gâtés !








En quittant notre logement de Marmaketo assez tôt ce dimanche, la douceur est déjà présente. Le trajet est relativement court en terme de distance, mais il ne faut pas oublier que la Crète est une île très montagneuse. Nous devons effectivement franchir un col avant de piquer sur Kastelli puis d'arriver à Arkalochóri. En approchant du théâtre antique, on compte de plus en plus de véhicules stationnés sur le bord de route. Mais en poursuivant, nous sommes aiguillés par des bénévoles vers d'immenses terrains vagues transformés en parking pour les coureurs, accompagnateurs ou simples spectateurs. C'est nickel !


Une fois le pied au sol, nous avons au moins... cent cinquante mètres de marche à faire ! Le site du théâtre en hémicycle est impressionnant. De nombreux coureurs déjà porteurs de leur dossard sur le devant du tee-shirt ont pris place sur les marches de ce théâtre, pendant que d'autres discutent, ou encore se restaurent aux très nombreux stands de produits et plats régionaux. Eh les gars, il faut d'abord courir avant de manger un dakos, du tiropitakia ou même s'hydrater à coup de... raki ! Quand je dis que c'est impressionnant, c'est très impressionnant !!! Moi qui ai couru des centaines et des centaines de courses à travers la France et même en Europe, je n'ai jamais vu ce côté sportif et festif ressortir aussi tôt dans une matinée de compétition (même à la fin d'ailleurs !).







Pendant que Julie est partie retrouver Sabrina, une amie Belge installée en Crète depuis... oulala et encore plus que ça, je retourne à la voiture déposer quelques habits (la chaleur grimpe déjà rapidement), puis je débute mon échauffement pendant trois kilomètres. Comme souvent, surtout en ce moment, le tendon d'Achille droit couine un peu mais une fois chaud ça va rouler tout seul.



Je retourne ensuite vers la zone de départ pour retrouver Julie, Sabrina et son conjoint Antonis. Nous encourageons les coureurs du 10 km qui partent vingt minutes avant nous. Leur départ est donné au son du canon qui projette des milliers de confettis dans les airs. Un départ digne d'une course de standing !





Une dizaine de minutes plus tard, c'est à notre tour de nous glisser dans le sas de départ. Un petit bisou à Julie avant de me faufiler plus en avant pour ne pas être trop gêné. Le speaker donne ses consignes... en grec. Je ne comprends rien sauf au moment où il commence à égrener les dix dernières secondes (ça je comprends car j'ai appris les chiffres en langue grecque) : déka, enniá, októ, eptá, éxi, pénte, téssera, tría, dío, éna !  Je ne suis donc pas surpris lorsque le canon projette à nouveau des milliers de confettis dans les airs.





Nous partons vers la sortie nord du site. Il faut doubler les deux handisports mais comme c'est large, ça ne pose aucun problème. Virage à gauche, puis descente à droite avant un nouveau virage à gauche sur du plutôt plat (il n'y a quasiment rien de plat dans ce coin de Crète !). C'est à cet endroit que chacun arrive à se caler sur son rythme. Le hasard ou plutôt l'énorme hasard (ce n'est pas ma faute), veut que je sois dans un groupe comportant cinq coureurs dont moi. Et ce que je n'ai pas encore dit, c'est que je suis le coureur qui ferme ce groupe mais surtout que les quatre autres coureurs sont des... coureuses. Motivation à rester bien au chaud (bon en terme de température elle est déjà élevée) derrière elles. Le seul souci est que lorsque nous tournons à droite à l'issue d'une courte côte pour arriver sur une longue artère commerçante d'Arkalochóri, elles me laissent toutes les quatre sur place. Aucun respect pour leur garde du corps ! Cette longue ligne droite... est longue. Mais de très nombreux riverains se sont positionnés sur les trottoirs pour nous encourager. C'est comme avec le speaker dont je ne comprenais pas les propos, là je ne saisis pas non plus ce qu'ils disent exactement, mais comme ils crient fort, je pense qu'ils m'encouragent ! Je me rends compte que certains d'eux tentent de lire mon prénom écrit en gros sur mon dossard, mais Jean-François paraît très compliqué à dire dans leur langue. J'aurais du m'inscrire sous le prénom de Jeff ! Lorsque j'arrive au bout de cette ligne droite, je passe déjà au km 1,9 en 7'45''. Julie est partie plus prudemment et passe en 9'31''.





Nous tournons sur la gauche à cet endroit précis. Le parcours est dessiné de telle façon à ce qu'on fasse une très grande boucle avant de revenir par la route qu'on aurait prise, si ici on avait opté pour la droite. Puis les deux derniers kilomètres seront identiques mais en sens inverse de ce que je viens jute de faire. A ce km 2, le premier ravitaillement en eau est implanté. Comme il fait très chaud et même si je n'ai pas du tout soif, je préfère boire une petite gorgée. C'est ce que je vais m'efforcer de faire à chaque ravito. J'entame une longue descente ou plutôt un très long faux plat descendant de plusieurs kilomètres. Je croise le premier du 10 kilomètres qui retourne vers le départ, ainsi que ses poursuivants. Le parcours de cette première course est un simple aller-retour. Les 4,8 premiers kilomètres sont identiques à notre course, mais ensuite ils doivent négocier un virage à 180 degrés pour faire demi-tour puis un léger détour dans les rues adjacentes avant de revenir en sens inverse de nous comme ils le font actuellement. Au début, les coureurs, ou micro-groupes, sont très éparpillés mais plus j'avance dans ma propre course, plus les coureurs que je croise sont nombreux. Je gère bien cette partie facile et en suivant les recommandations d'anciens participants, je m'efforce à descendre sans forcer pour en garder sous le pied car de grosses difficultés vont arriver dans pas si longtemps que ça. Même si le départ du 10 km a été donné vingt minutes avant le nôtre, je commence à doubler certains de ses concurrents qui sont dans la souffrance. Un manque d’entraînement et une chaleur qui continue de grimper ne les avantagent absolument pas. Courage à eux ! Je pourrais en dire autant et même encore plus à ceux qui font ma course, cette dernière étant beaucoup plus longue, plus raide et où il fera encore plus chaud. J'arrive au fameux demi-tour du 10 km. Ça fait 4,8 km de parcourus en 20'13''. Julie passe en 23'57''. Deux cent mètres après ce point de passage, j'entre dans le village de Choumenio.


De très nombreux spectateurs (certainement plus que le nombre d'habitants) et des groupes de musique se sont massés pour nous soutenir. Je suis pratiquement seul depuis que les filles n'ont pas eu la délicatesse de m'attendre. Je trouve que pour le moment ma course est bien gérée même si je sais qu'à la fin le chrono ne sera pas au rendez-vous. Mais ça sera ainsi pour tout le monde car entre un parcours très compliqué et la chaleur qui ne cesse de monter, ce n'est pas ce qu'on peut appeler des conditions parfaites pour la course à pied. Je suis ressorti de Choumenio aussi rapidement que j'en étais entré. Je suis en pleine campagne entouré de centaines et de centaines d'oliviers. C'est si beau la Crète ! J'arrive devant un véhicule de police stationné en pleine voie pour faire sortir les coureurs de cette route afin de descendre sur une plus étroite. Je me fais rattraper par deux coureurs qui se positionnent juste dans ma foulée. Quelques virages au milieu de la très haute végétation puis un groupe de musique surgit de nulle part avant que les choses sérieuses débutent. D'abord gentiment, avec la route qui commence à s'élever, puis juste en arrivant dans un virage à 90 degrés sur ma gauche, les deux coureurs qui me suivaient me doublent et là ça grimpe grave.


Par contre je suis assez surpris car ceux qui m'ont doublé commencent à coincer dans les pourcentages les plus raides (30 %) où ils se mettent à marcher. Moi je continue mon petit bonhomme de chemin, pas rapidement à cet endroit, mais je me rapproche d'eux et je les dépose. Je ne serais pas honnête en disant que j'ai fait ça en toute facilité car c'était plutôt en toute difficulté. Mais je veux passer le sommet en courant, pas en marchant. Lorsque la route tourne légèrement sur sa gauche, j'aperçois le ravitaillement de Galatas peu après cette effroyable montée qui a dû, et va faire des dégâts je pense. Les sept premiers kilomètres sont couverts. Comme je l'ai dit précédemment, j'ai profité du ravitaillement du sommet de la bosse pour boire une gorgée avant de me lancer dans la descente. J'entends les pas des coureurs que j'ai doublés et qui maintenant me suivent à distance respectable. Au bas de la descente, il y a un virage très serré, style virage de montagne. A cet endroit, un théâtre d'ombres a été installé. C'est vraiment cool et impensable d'avoir l'idée de proposer ce genre de chose aux coureurs pour les accompagner quelques secondes durant leur effort.


Après ce lacet, le faux plat descendant se poursuit. Je passe non loin du Monastère Saint Marina de Voni. Une fois en bas de ce faux plat, virage à gauche pour regrimper jusqu'au village proprement dit de Voni qui se trouve perché en haut de cette rue. Ce n'est pas raide mais ça monte quand même. Mes poursuivants n'arrivent pas à me reprendre (pas pour le moment). Plus je m'approche des premières maisons de ce village de cinq cents habitants, plus j'entends les encouragements fuser dans ma direction. Dans le village, on m'indique de tourner à gauche puis quelques dizaines de mètres plus loin à droite dans une étroite ruelle. Les petits vieux ont tous sorti les chaises de leur séjour pour s'installer en pleine rue le plus proche possible des coureurs. Double virage à gauche avec de plus en plus d'encouragements et un nouveau ravitaillement, donc une nouvelle gorgée d'eau pour moi. Dernier virage à droite avec une légère montée pour sortir de Voni. Quelques centaines de mètres plus loin, je passe le km 10 en 44'03''. Julie y passera quasiment dix minutes plus tard à 13 secondes près.



Je fais maintenant une longue partie de campagne avec pour seuls compagnons des oliviers et des coureurs que j'aperçois loin devant moi lorsqu'une ligne droite me permet de les voir. D'ailleurs, je me rends compte que je reviens progressivement (très progressivement même) sur l'un d'eux. Depuis Voni, la partie de montagnes russes s'est enclenchée. Les bosses succèdent aux descentes qui elles-mêmes succèdent aux bosses ! Mais rien de bien méchant si on continue à bien gérer sa course. Il fait chaud, je l'ai déjà dit mais il fait maintenant encore plus chaud. Ça monte encore plus à l'amorce du kilomètre 13 qui va nous permettre d'atteindre la commune de Thrapsano. Je monte, je monte, je me rapproche de ce coureur petit à petit et en fin de grimpette, il explose... quelques secondes avant de reprendre son rythme. Je passe au cœur du village où une foule immense nous encourage dans un brouhaha assourdissant, des musiciens jouent la BO du film ''Les charriots de feu'', les enfants des écoles chantent des chansons et applaudissent et même un animateur se met à courir à mes côtés en me tendant le micro qu'il avait en main.


Un truc de fou cette course ! Le parcours très difficile est à la hauteur de la qualité irréprochable de l'organisation et des villages traversés. En haut de cette montée, en plein dans Thrapsano, on bascule dans la descente. J'ai l'impression que le coureur que je rattrapais s'est refait une santé car je n'arrive plus à combler mon retard en conservant mon tempo. Du coup, une fois sorti de cette petite commune et au bas de la descente, j'accélère un peu. Je profite de la montée suivante pour finir de combler mon retard, je suis plus fort dans les parties difficiles, ce qui me permet de le doubler et de le lâcher aussitôt. Je suis à nouveau entouré de centaines d'oliviers. Avant la course on nous avait prévenu que le parcours n'était pas plat mais qu'il fallait surtout être vigilent lors de deux portions du tracé très compliquées : la courte mais très raide grimpette pour arriver à Galatas au km 7, puis la très longue montée qui débute (là où j'arrive au km 15 jusqu'à l'entrée d'Arkalochóri). J'y suis donc ! Je me sens très bien mais je ne veux pas me montrer présomptueux alors je grimpe (assez facilement) cette montée de plus de quatre kilomètres. A un moment, mon cerveau se déconnecte. Que m'arrive-t-il ? Je suis dans un état second ? Mon corps me lâche ? Aidez- moi !!! Je suis sur une route qui ne cesse de grimper. Il est censé n'y avoir que des oliviers à perte de vue autour de moi et je devine... j'aperçois... je vois... un ange vêtu totalement de blanc jouant de la musique sous un olivier ! Le soleil doit me taper sur la tête ! Je savais que j'aurais dû mettre une casquette. Mais quand je suis assez proche, cet ange blanc devient une charmante et talentueuse joueuse grecque de flûte traversière habillée d'une robe longue toute blanche. Bon je déconne, mais impossible de passer à une dizaine de mètres d'elle sans la saluer et sans l'applaudir.


Quand je dis que cette organisation est au top ! Sérieusement, un groupe de quatre coureurs m'a rattrapé puis doublé, mais quand ça commence à grimper plus sec, je les remets sagement derrière moi. Faut pas déconner quand même ! Au km 18, j'aperçois la ville d'Arkalochóri et même le bras mécanique qui élève le drapeau grec au-dessus du théâtre antique. Je vois donc l'arrivée mais il me reste tout de même trois kilomètres à couvrir. Les deux cents derniers mètres de cette très longue grimpette sont plutôt raides mais une fois passée, j'entre dans la ville d'arrivée. Me voilà dans les rues avec les spectateurs curieux et enthousiastes qui ne cessent de nous encourager. Je débouche sur la longue ligne droite qu'on a empruntée en début de course en sens inverse avant d'entamer l'immense boucle que je viens juste de terminer. La boucle est bouclée. Passage à ce km 19,2 en 1h28'20''.





Je n'oublie pas d'attraper une bouteille qui me permet de boire une gorgée et de la vider totalement sur la tête. C'est bien plus tard que Julie passera ici, elle souffre avec ce parcours très compliqué et cette forte chaleur. Son chrono à ce point de passage est de 1h53'58''.


Durant cette très longue ligne droite, j'aperçois sur ma droite une habitante perchée sur son balcon au second étage, un tuyau d'arrosage à la main. Elle me fait comprendre qu'elle me demande l'autorisation de m'arroser. Elle comprend très vite lorsqu'elle voit que je change totalement ma trajectoire en me dirigeant vers le pied de cette maison à plusieurs étages. Efkaristo poli !!!


Je ne me rendais pas compte à l'aller que cette très longue ligne droite descendait un peu car dans ce sens ça monte ! J'arrive au bout. Virage à gauche avec cette petite descente qui lors du départ était la montée où les filles n'ont pas voulu m'attendre ! Une honte ! D'ailleurs je ne les ai jamais revues durant la course. Certainement elles ont dû abandonner ! Ou plutôt elles m'ont mis la misère ! Je passe devant un énième point où de la musique nous accompagne. Ça n'arrête pas, entre musique et encouragements, les coureurs sont vraiment gâtés. Virage à droite pour une courte mais raide montée qui peut faire mal aux jambes de certains. Ce n'est pas mon cas. Depuis un kilomètre j'ai sorti le téléphone pour essayer de prendre quelques photos. Je me sens vraiment bien ! Une fois en haut, virage à gauche pour pénétrer dans l'enceinte où se trouve le théâtre antique de la ville, avant un autre à droite. Je suis au début de la ligne droite qui me permet de me retrouver face à l'arche d'arrivée. Énormément d'applaudissements se font entendre. Je passe à côté de l'arche de départ, tout en arrivant sur un tapis d'honneur qui va m'accompagner jusqu'à la fin. Virage serré sur la droite. L'arche d'arrivée est plantée devant moi à une soixantaine de mètres. Des enfants tendent leurs mains pour que les coureurs les tapent. Je me décale alors sur la droite de ce couloir pour ne pas louper une seule de ces mains.







C'est quand je me replace au milieu de ce couloir qu'il faut gravir la bosse artificielle permettant de grimper un mètre plus haut et de franchir aussitôt la ligne d'arrivée. Je termine 39ème/573 en 1h37'09'' et premier Français ! Bon le chrono n'est pas ce qui est le plus notable, mais je finis facile et frais et avec un tracé aussi compliqué et une météo estivale, ce n'était pas ce qui pouvait permettre d'aller bien plus vite.







J'ai aussi fait une petite erreur en voulant être raisonnable et avoir trop écouté les coureurs qui avaient déjà participé à cette épreuve, disant qu'il fallait grimper progressivement pour ne pas exploser plus loin. Je les ai écoutés et j'ai toujours monté dans un bon tempo peut-être un peu trop confortable pour moi. La zone de franchissement de la ligne d'arrivée est réduite et située juste au cœur du théâtre antique. Je suis le cheminement qui m'amène maintenant à la zone arrivée. Je me dirige vers des jeunes femmes qui remettent une médaille souvenir autour du cou de tous les arrivants. Une médaille très originale. Il s'agit d'une chaussure ''New Balance'' en céramique de belle taille. D'ailleurs, pas sûr qu'on puisse la conserver au cou toute une journée sans se choper un torticolis ! Je rigole mais elle est géniale je trouve ! Le tour de cou représente un imprimé du fameux disque de Phaistos découvert sur le site archéologique portant ce nom dans la Messara au centre de l'île. Ce disque est exposé au musée archéologique d'Héraklion. Une fois cette médaille au cou, un autre bénévole vient à ma rencontre pour me donner deux grosses parts de pastèque et de quoi boire aussi.




Je vais ensuite me placer sur la ligne droite qui permet de voir entrer les coureurs dans le site. En plus, l'avantage est que la voiture ouvreuse avec le chronomètre sur le toit se trouve juste devant moi. Les minutes passent, je pense à chaque fois qu'un coureur se rapproche, que Julie sera la prochaine. Mais la course a fait de gros dégâts. Des coureurs de club qui ont un physique bien affûté arrivent un à un et très loin derrière moi. 1 heure 55 de course, Julie n'est toujours pas là. Bientôt deux heures. Plus de deux heures même ! Elle finit par apparaître en bout de ligne droite. On voit qu'elle est marquée même si elle essaye de faire bonne impression sur ces 200 derniers mètres de course. Mais ce n'est que de l'illusion et depuis que je me suis posté ici, j'ai vu un très grand nombre de coureurs montrer une attitude ''facile'' alors que le corps dit tout le contraire. Je disais qu'énormément de gens allaient souffrir ici, c'est le cas de Julie qui va quand même bien se classer en prenant la 233ème place en 2h04'35'' !



A son tour, elle suit le cheminement pour me retrouver dans la zone d'arrivée. Nous y attendons Sabrina et son compagnon Antonis. C'est ce dernier qui arrive le premier à la 269ème place en 2h09'56'', peu devant Sabrina, 270ème en 2h10'17''.










C'est ensuite le moment d'aller nous balader devant les différents stands pour nous restaurer. En fait j'y ai fait mon repas plus que complet !!!! Il y avait de tout, je me suis fait péter le bide. J'ai même pensé à bien me réhydrater en buvant plusieurs verres de raki. Il faut faire attention avec cette forte chaleur : bien boire !












J'ai un petit regret sur cette matinée course à pied. Je regrette de ne pas m'être inscrit à la course de 5 kilomètres qui débute maintenant à midi passé. Je sais que mon état de fraîcheur et mon niveau m'auraient permis de faire un excellent classement. Après m'être changé à la voiture, nous retrouvons Sabrina et Antonis dans les tribunes de l'hémicycle. Il descend souvent pour revenir quelques instants plus tard, les mains remplies de verres de raki ! Le soleil tape et comme le raki coule à flot, il faut se méfier ! Nous assistons à un spectacle d'un groupe de danseurs de sirtaki, danse créée par Nikos Kazantzákis pour son œuvre ''Zorba le Grec''. Depuis c'est devenu une institution nationale. Ça se termine pour nous. Nous allons regagner le Plateau du Lassithi.








Que retenir de cette course ?
==> Un parcours magnifique à travers les oliviers mais très exigeant.
==> Des villages traversés très concernés avec des animations de grande qualité que tous les coureurs ont fortement appréciées.
==> Des organisateurs très pros avec un confort pour les participants que je n'avais encore jamais rencontré lors de mes 681 courses précédentes !
==> Un ravitaillement de malade où les bénévoles ont mis la main à la pâte pour confectionner des plats régionaux et des gourmandises locales qui ont su toucher les gourmands de coureurs que nous sommes !
==> Une médaille unique et collector.
==> Un engouement énorme avec de plus de 2000 coureurs classés sur les différentes courses proposées.
==> Même si l'organisation n'y est pour rien, le soleil et les 30 degrés aisément dépassés se sont également invités à la fête !
==> Énorme merci aux bénévoles et aux organisateurs !
Je suis amoureux de ce sport ! Je suis amoureux de cette île ! A Arkalochóri, un an après le terrible tremblement de terre meurtrier, c'est la grande fête du sport, la grande fête de la course à pied, la grande fête des rencontres humaines. Je ne sais pas si ça sera pour l'année prochaine, mais je sais qu'on me reverra ici avec un ou plusieurs dossards !

2 commentaires:

Sabrina a dit…

Hehe, super récit !! On se refait ça l'an prochain, avec tjrs autant de raki après 🤪!

Anonyme a dit…

Bonjour
Efxaristo polu pour ce compte rendu sympa et vivant.
Déjà avant le marathon d'Olympie au printemps dernier (un peu tristounet avec hélas seulement 49 coureurs et peu de supporters car sur de grandes routes), j'avais noté ce semi en Crète avec une ambiance de feu que tu confirmes et qu'on ne retrouve plus très souvent. Avec ces petits vieux sur leur chaise que l'on trouve aussi le long du marathon de Marathon.
Bon cela ne sera pas un parcours facile, on est presque sur du trail vu les bosses mais la Grèce et la Crète le méritent. Et puis après, il y aura la (re)découverte de l'île.
RDV dans 1 ou 2 ans.
Eric