10 km Prom' Classic de Nice (06)

Dimanche 11 janvier 2015


Après une semaine terrible dont la France a été victime avec la barbarie dont ont usé les ******** avec les 12 décès de Charlie Hebdo, le décès de la policière et des 4 clients du supermarché, c'est avec beaucoup d'émotion que la vie continue. Et elle doit continuer sans rien oublier. La motivation pour la course à pied est toujours présente même si on se rend compte que c'est vraiment quelque chose de secondaire dans ce monde où des gens sont revenus au temps de la Préhistoire avec leur comportement. Et encore, je crois que je suis en train d'insulter les hommes préhistoriques !



Parlons un peu course à pied. J'ai pris l'avion en compagnie de mon fils Lucas, hier à 7 heures à l'Aéroport Charles de Gaulle à Paris. L'avion est même parti un peu plus tôt que prévu car tous les passagers étaient à bord et en avance. Le vol se passe très bien et on arrive sur Nice à 8h15 alors que c'était prévu pour 8h30. Bernard et sa femme viennent nous récupérer à la sortie de l'Aéroport de Nice. Nous allons passer le week-end chez eux. Mais avant d'aller à leur domicile à Cagnes-sur-Mer, nous prenons d'abord la direction de la Promenade des Anglais à Nice, où le village de la course ''La Prom' Classic'' a été installée à l'intersection du Quai des États-Unis Nous nous stationnons dans le parking souterrain juste à ce niveau là. C'est très pratique car nous n'avons plus qu'à traverser la chaussée pour entrer dans le village de la course.





Un très long listing avec les 8500 coureurs inscrits, est affiché à l'entrée de ce village. C'est assez impressionnant ! Le cheminement dans ce village de course nous amène tout d'abord au stand du retrait des dossards. J'ai le numéro 257. Je serai placé dans le sas pour les coureurs visant entre 35' et 40'. Mon objectif est de passer sous les 39 minutes et vu les derniers entraînements c'est largement envisageable. Le départ ne devrait poser des problèmes à personne car il y a 7 sas prévus et avec des départs distincts en vagues. Le temps réel sera le seul chrono qui sera pris en compte pour le classement final de la course. Le premier sas est réservé pour les élites et les moins de 40'. Le second est réservé pour les 40'-45', le troisième pour les 45'-50', le quatrième exclusivement réservé aux féminines qui le désirent, la cinquième pour les 50'-55', le sixième pour les 55'-1h et le dernier pour les plus d'1 heure. Bernard s'est lui placé dans le troisième sas.




La suite du cheminement nous fait passer au stand STC Nutrition où on nous offre un gel alimentaire. Puis on traverse le stand Kalenji où il y a de bons produits. C'est tentant. Et pour finir, on nous offre le tee-shirt technique de la course qui est de couleur jaune. Une petite balade dans le vieux Nice avec nos deux guides, qui ne nous ont pas perdu (enfin, pas vraiment !!! ). Heureusement que la balade qui a suivi dans le Haut de Cagnes n'a pas nécessité de rechercher sa route car c'était déjà bien dur à monter à pied ! Mais une fois en haut ça en valait vraiment le coup.




Après une bonne nuit, nous nous levons ce matin à 6 heures 30. Un rapide petit déjeuner et nous nous préparons. Nous quittons la maison à 7 heures 30 afin de trouver une place de stationnement juste à côté de l'arche du kilomètre 1 comme lorsque j'étais venu courir ici-même en 2013. 15 minutes plus tard, nous sommes sur place et je termine ma nuit dans la voiture.





Nous allons ensuite vers la ligne de départ en marchant. Il fait bon, le soleil se lève, la mer est belle (je pense à mes collègues de mon club de Marne-et-Gondoire Athlétisme qui eux n'ont pas le même temps ni le même paysage pour les Départementaux de Cross 77 même si le Parc de Noisiel est très bien). Je débute ensuite mon échauffement sur 4,1 kilomètres. Ma douleur très vive que j'ai ressenti hier au tendon d'achille gauche a l'air de ne pas trop me gêner aujourd'hui et c'est tant mieux. Mais je suis un peu inquiet car je me sens un peu … mou. Pendant l'échauffement, je rencontre Kévin Guillot qui est dans le club voisin du mien, celui du PAAC. Que le monde est petit ! On discute un peu et il est aussi fou que moi car une fois sa course terminée ici, il reprendra l'avion pour faire les départementaux de cross qui ont lieu, pour sa catégorie, en milieu d'après-midi ! Il aimerait battre son record ici. 



Nous retournons à la voiture pour finaliser notre préparation et il me reste un kilomètre pour aller me placer dans mon sas de départ. J'y vais tranquillement et j'évite la chute car je glisse bêtement après avoir marché sur l'herbe mouillée. Un coureur me rattrape au vol. Ouf ! Merci ! Il est 9 heures 45 et je suis dans mon sas. Il ne reste qu'un quart d'heure d'attente avant le départ de la course.



Le speaker appelle les élites à cesser leur échauffement et à se placer derrière la ligne de départ qui est située Promenade des Anglais juste en face du Monument du Centenaire à l'Espace Jacques Cotta. Juste avant de donner le départ, le speaker demande à tous les coureurs de respecter une minute de recueillement en souvenir des 17 victimes de la barbarie sans nom. Au lieu de respecter une minute de silence, nous avons fait une minute d'applaudissement. Énormément d'émotion est lisible sur les visages des coureurs et pas mal de larmes coulent.




A 10 heures 02, le départ de la première vague est donné. Je pars complètement sur la droite de la chaussée. La course est simple à comprendre. Nous allons rester uniquement sur la Promenade des Anglais. Dans un premier temps nous allons prendre la chaussée Nord de la Promenade en direction de l'Aéroport et au bout de 5 kilomètres, nous allons faire demi-tour en empruntant la voie Sud pour revenir vers notre point de départ. Les voies Nord et Sud sont séparées par un large terre-plein central orné de palmiers.



Ça se passe très bien pour moi. Je suis sur une base de 3'40'' au kilomètre. Je suis un peu gêné par quelques coureurs qui se sont faufilés dans le premier sas mais qui n'avaient à priori, en aucun cas la possibilité d'y figurer. Mais ce n'est pas bien grave. Je reste bien placé sur mon côté droit de la chaussée où il y a moins de gêne car j'ai l'impression qu'il y en a un peu plus de l'autre côté. Je passe sous l'arche indiquant le passage du premier kilomètre et je peux constater que ce premier kilomètre a été avalé en 3'39''. C'est ce que j'avais prévu. Mon fils est placé juste à cet endroit là pour la prise de photos. Bernard, qui est parti dans la troisième vague, passe un peu plus tard que moi.



Nous continuons tout droit. Enfin je dis tout droit mais en fait, il s'agit d'une énorme courbe de 5 kilomètres. Mais comme le degré de courbure est faible, on n'a jamais l'impression de tourner. Il y a énormément de monde de chaque côté du parcours. C'est grisant, mais je respecte mon tableau de marche en me calant dorénavant en 3'50'' au km. C'est ce que j'ai prévu pour le reste de la course. J'avance bien et je laisse sur ma droite les nombreux hôtels de luxe.



Troisième kilomètre de franchi et toujours dans le rythme de mon tableau de marche. Mais un peu plus loin, j'ai l'impression qu'il y a quelque chose qui ne va pas, j'ai l'impression de ne plus être maître de mes jambes et vers le km 4, plus de son ni d'image. Je suis victime d'un malaise. Je suis aidé par les spectateurs qui sont vraiment très sympas avec les coureurs. Je retrouve un peu de lucidité et je repars en trottinant. Mais je suis comme un pantin. Je passe le km 5 et je fais demi-tour au Parc Phoenix. Je me trouve dorénavant sur la voie sud de la Promenade des Anglais. Le ravitaillement est placé un peu plus loin et je n'avais pas prévu de prendre quoi que ce soit mais vu les événements je change d'avis et je me désaltère.






Je n'avance plus. Je me bats pour me caler à la vitesse de 4'30''-4'40'' au kilomètre. Et c'est très dur de m'y tenir. Je vois de loin l'arche du 9ème kilomètre. Mais le problème c'est que je n'en suis qu'au 6ème ! Je n'avance plus. Je me fais doubler par des dizaines de coureurs, puis par des centaines et des centaines. C'est le chemin de croix et je n'ai aucune excuse car le parcours est roulant et le temps est idéal pour la course à pied. Je ne suis pas parti trop vite car je maîtrise cette vitesse à l'entraînement. Un coup de pas bien et pas de moral d'un coup !



Heureusement, je m'accroche comme je peux et je ne veux vraiment pas abandonner. Je pense aux pauvres victimes des attentats qui eux se sont battus pour la liberté d'expression, ce qui les a conduit à la mort et moi je suis en vie et je me bats pour … terminer une simple course. Alors je n'ai pas le droit d'abandonner. Ce n'est que du sport et se faire un peu mal pour terminer c'est rien du tout par rapport à ça. Sur mon dossard, comme beaucoup d'autres coureurs, j'ai collé l'autocollant ''JE SUIS CHARLIE'', même si je sais pertinemment qu'il est interdit de modifier un dossard.



J'arrive sous l'arche du kilomètre 9. C'est vraiment la galère. Je passe à côté de Lucas et je continue d'être au ralenti. Quelle déception ! J'avais prévu de terminer le dernier kilomètre en 3'40'', mais je ne suis même pas certain de pouvoir le faire en 4'40''. C'est horrible !!!




J'aperçois de loin l'arche qui signale l'arrivée de la course. C'est proche maintenant, mais ça paraît en même temps tellement loin. A un moment, j'essaye d'accrocher des coureurs qui me doublent encore. Mais cette volonté reste dans ma tête et mes jambes ne veulent absolument pas répondre.



Je m'attends à tout moment de me faire reprendre par Bernard, mais il est vrai qu'il est parti deux vagues après la mienne, alors ça me laisse beaucoup de marge. Je suis dans les 50 derniers mètres et on est sur un tapis bleu pour ces derniers mètres. Je m'arrête de courir à 5 mètres de l'arrivée puis je franchis la ligne d'arrivée quasiment à l'arrêt 1191ème/7486 en 43'28''.



Je mets mes mains sur les genoux, le corps plié vers l'avant et je me mets à pleurer sans raison. Je n'arrive pas à me reprendre. Puis quand ça passe un peu, je récupère la médaille de la course qui nous est offerte et je passe au ravitaillement final. Je me restaure un peu pour essayer de reprendre un peu de force mais les jambes semblent toujours être en coton.





Je retrouve ensuite Lucas et la femme de Bernard. Puis Bernard, à son tour, vient nous rejoindre. Il est très content de sa course où il a terminé 2118ème en 47'13''. Kévin Guillot aura réussi un très bon chrono en 37'09''. Je ne suis pas en mesure de faire ma traditionnelle récupération. Mais vu ma vitesse sur les 6 derniers kilomètres de ma course, on peut dire que ça ressemblait déjà à une récupération. Nous quittons ensuite Nice pour regagner Cagnes et nous restaurer.



Puis le décollage de l'avion est prévu à Nice à 17h10. Nous décollons parfaitement à l'heure. La vue de la haut est magnifique mais de courte durée car le soleil se couche et le jour fait place à la nuit. Je vais revenir à Nice l'année prochaine pour participer une fois de plus à la Prom'Classic car j'ai une revanche à prendre !!!





Franck Borderon, un de mes amis de mon club de MEGA m'a appelé pour prendre de mes nouvelles de ma course et également pour m'annoncer les résultats des Départementaux de cross. Que du positif !!! Victoire par équipe chez les vétérans hommes, victoire de Pascal Guimond en vétéran, de Thierry Pappalardo en vétéran 2 et de Christine Pappalardo en vétérane 2, sans oublier la seconde place en sénior homme !!!

NOUS SOMMES TOUS CHARLIE

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Rétablis toi bien après ton malaise et repos maintenant !!
Thierry