Crète Marathon (Grèce)

Dimanche 8 mai 2022


On y est !!! En 2020 nous devions participer au Marathon de Crète (Μαραθώνιος Κρήτης) qui a malheureusement été annulé à cause de la pandémie due au Covid-19, puis en 2021, les nouvelles dates proposées ne correspondaient pas à nos possibilités. Mais 2022 est la bonne année. Enfin !! Pour ceux qui ne le savent pas (et ils sont peu nombreux !), la Crète est mon paradis sur Terre. J'adore la douceur de la vie crétoise, de ses habitants, ainsi que tout ce que sa nature et son histoire peuvent nous apporter. Nous sommes ici pour deux semaines, une première passée non loin de La Canée (ou Chania, ou Hania) car l'arrivée du marathon a lieu dans cette magnifique ville, et une seconde sur le Plateau du Lassithi chez nos amis Christine et Vassilis.


La course va nous conduire de la presqu'île de Rodopos jusqu'au Stade National de La Canée en empruntant quasiment exclusivement la Old National Road ''Kissamos-Chania'' en front de mer sauf pendant une quinzaine de kilomètres où on va piquer dans les terres afin de grimper et de prendre de l'altitude jusqu'à Voukoliès avant de regagner le bord de mer. Nos objectifs ? Prendre du plaisir sur cette magnifique île. On va essayer de faire au mieux tout en profitant de tout ce qui va nous entourer.



Nous nous sommes rendus au Stade National de La Canée hier matin pour y retirer nos dossards. C'est dans le gymnase de ce stade qu'on a récupéré nos sésames si précieux : le 121 pour Julie et le 104 pour moi. Nous avons reçu un très beau tee-shirt technique aux couleurs de la course. Avant de quitter les lieux, nous avons remarqué la présence au sol du marquage du 42ème kilomètre, qui sera le signe de la délivrance car il ne restera plus que 200 mètres à parcourir lorsque nous y passerons.









Ce matin nous nous levons à 4 heures (3 heures en France) car nous devons être au terminal des bus KTEL à La Canée pour 5h30 dernier carat. Donc le temps de nous préparer et nous prenons la voiture pour aller jusqu'à La Canée et trouver une place non loin de l'arrivée de la course. 7-8 minutes de marche nous suffisent pour arriver au fameux terminal des bus. Deux bus à accordéon attendent les coureurs. J'essaie de prolonger un peu ma nuit pendant le trajet entre La Canée et Kolymvari.


Dès qu'on aperçoit le Monastère de Gonia, les deux bus nous déposent. Nous devons terminer le trajet à pied sur les 600 derniers mètres. En passant devant ce monastère, Julie va admirer les biches qui appartiennent à l'église orthodoxe. Nous poursuivons jusqu'à ce qu'on arrive à l'Académie Orthodoxe de Crète (OAC). La mission principale de l’OAC est le témoignage par le dialogue de l’Orthodoxie dans le monde moderne. Elle se dédie à la culture de l’esprit par le dialogue entre l’Orthodoxie et les autres confessions et religions et en général entre la foi, la science et la civilisation. Ils ont la gentillesse de nous prêter leur bâtiment pour patienter et c'est dans leur cour que le départ sera donné.












Peu avant le départ, nous partons faire un mini échauffement sur la petite route qui mène vers la pointe nord de la presqu'île de Rodopos. Puis c'est l'heure de nous rapprocher de l'arche de départ. Il faut savoir une chose quand on vient en Crète : l'Eglise Orthodoxe est un élément central de la vie crétoise et de ses habitants qui sont très croyants. Du coup, juste avant le départ, les organisateurs se sont tournés vers le Bienheureux Métropolite Ireneos Galakis pour attirer sa bénédiction.




Nous sommes maintenant sous les ordres du starter. Parmi les coureurs, l'immense majorité est grecque mais on entend également pas mal notre langue. On fait la connaissance d'un Jurassien. Il y a peut-être une vingtaine de coureurs français au départ quand même !

-----Km 0 au km 8-----


Km 0,1 – Et c'est parti ! Après une petite bosse, cent mètres après le départ, nous passons devant le Monastère de Gonia, appelé également Monastère de la Panagia Odigitria, que nous avons déjà visité lors d'un précédant voyage en Crète. Nous avions pu découvrir cet ensemble du 17ème siècle avec plaisir. Je me souviens de la vue impressionnante offerte par une terrasse plantée pile sur la mer face au golfe de Chania. C'est de cet endroit que l'armée ottomane avait débarqué en Crète en 1645 pour se lancer à la conquête de l'île. Dès que je laisse ce bâtiment derrière moi, j'entame une longue et douce descente. Attention de ne pas partir trop vite quand même !


Km 1,5 – Nous quittons la presqu'île de Rodopos en entrant dans Kolymvari pour récupérer la Old National Road qui va être pendant une énorme partie du parcours notre fil conducteur. Cette commune n'a pas un grand charme mais elle est épargnée par le tourisme de masse pour une raison principale : elle n'a pas de plage de sable ! Mais il s'agit tout de même d'une petite ville côtière active avec son petit port. Kolymvari est également dotée de son ''laïki'' chaque vendredi. Il s'agit de son marché traditionnel aux fruits et aux légumes cultivés localement. La route est en bon état, mais par contre ce n'est pas plat. Il y a sans cesse des petites bosses qu'il faut franchir, ce qui a tendance a nous empêcher de conserver un tempo très régulier.

Km 4,0 – La suite de la Old National Road nous permet de traverser la petite commune de Kamisiana. Son cœur de village se trouve un peu plus haut sur ma droite. Pour le moment, nous courons sur de très longues lignes droites. On est déjà tous un peu disséminés sur le parcours. Je suis pratiquement seul. Il n'y a que le Jurassien qui est quelques mètres derrière moi.


Km 5,5 – Lorsque nous entrons dans Tavronitis, qui est un petit village tranquille avec une belle plage de sable et un centre en long où se trouvent des magasins, des cafés et des tavernes traditionnelles, nous quittons la Old National Road pour prendre la direction des terres et des villages perchés. Dans ce virage je me trompe en poursuivant tout droit mais on me dirige rapidement sur la droite. Je me retrouve maintenant juste derrière le Jurassien. En revenant à ce village, si un jour un touriste vient faire une petite halte ici, il ne faut pas oublier d'aller voir le célèbre pont de Travronitis qui est un lieu important dans la Bataille de Crète. Il a été la première cible des parachutistes allemands lors de la Bataille de Crète en 1941. Il en porte encore les stigmates. C'est maintenant le début de la très longue montée de sept kilomètres en direction de Voukolies. Rapidement je me fais lâcher et me retrouve à nouveau seul. Mais la montée est régulière alors je finis par trouver un rythme très correct qui me convient bien.

Km 7,5 – J'entre dans Polemarchi qui est un village de plaine situé à une altitude de 80 mètres. Les 170 résidents vivent pour la plupart de diverses activités agricoles. Le nom de la commune provient d'un centurion romain nommé Polemarchos. On peut y admirer le moulin à huile de la région, l'emplacement de Kato Vrissi avec l'eau de source et le vieil arbre près du cimetière du village. Au sommet de Polemarchi, il y a la colline de Limni avec la belle forêt de pins et l'église d'Agia Paraskevi. Du sommet et en me retournant, je peux admirer la rivière Tavronitis, l'aéroport de Maleme, la mer et des oliveraies. Je poursuis ma longue montée sur cette route très large et toujours en très bel état.

-----Km 8 au km 18-----


Km 10,0 – Je continue de monter lorsque je traverse l'énorme village de Neratzia riche d'une petite... vingtaine d'habitants ! Tout ça pour dire que cette traversée est assez rapide. Mais c'est fort mignon.

Km 11,0 – On commence à se trouver assez haut lorsque la route traverse maintenant Koulkouthiana, pas bien plus grand que le village précédent, mais tout aussi joli. J'aime ces grappes de maisons posées de-ci ou de-là et qui forment de nombreux villages. La douceur crétoise passe ici également !

Km 12,5 – Entrée dans Voukolies. C'était autrefois un endroit où les filles des villages environnants s'y rendaient pour rencontrer leur futur mari. Le monument le plus célèbre est la tour construite par les Turcs en 1866 au sud-ouest du village. Les Turcs l'ont utilisée pour consolider leur position et même jusqu'à aujourd'hui, on peut y admirer ses vestiges. Les habitants de Voukolies travaillent principalement dans l'agriculture et l'élevage puisque la vallée de la rivière Tavronitis, dans laquelle leur village est construit, est un endroit très fertile. Lors de cette traversée, j'ai comme qui dirait embêté trois chiens qui se chamaillaient en plein milieu de la rue. A mon passage, j'ai attiré bien involontairement leur attention, et du coup je n'étais plus seul à courir. Mon ''peloton'' est passé de un coureur à quatre. Mais un signaleur a réussi à faire arrêter les chiens de courir à mes côtés. Peu avant la sortie de Voukolies, un automobiliste a voulu passer malgré l'interdiction faite par une policière. Ayant quitté son poste pour s'occuper de lui, j'ai failli louper mon changement de direction à gauche en poursuivant tout droit. Mais c'est bon, vu ma parfaite compréhension du grec (!!!), j'ai compris sans problème que je prenais la mauvaise direction.

Km 13,0 – Après le demi-tour de Voukolies, le premier village traversé dans la descente est celui de Neo Chorio qui fait figure de village fantôme. Entre 1981 et 1991 il était passé de plus de 500 habitants à moins d'une centaine ! Mais il est agréable d'y courir et d'observer le charme de ses habitations ainsi que de son calme. L'odeur des fleurs d'oranger embaume avec plaisir les rues. A plusieurs reprises, j'entends un ou des paons appeler ''Léon''. Depuis quelques kilomètres, je suis suivi par un véhicule de l'organisation qui filme la leader féminine de la course. Elle se trouve juste derrière moi.

Km 15,2 – Nous poursuivons la redescente (qui n'est pas qu'une simple descente car elle est sans cesse entrecoupée de remontées) vers la mer en passant par Neriana qui se trouve encore à 90 mètres d'altitude. Ce village tranquille tire son nom de nombreux petits ruisseaux qui alimentent la vallée, ce qui lui confère une riche végétation et des vergers de qualité. Nous passons à côté d'une taverne locale bien connue appelée Frosini's Garden (jardin de Frosini) située dans un grand jardin, où la majeure partie des produits utilisés y est cultivée. Un havre de paix pour consommer de délicieux plats crétois traditionnels. Egalement un havre de paix pour les deux ânes qui profitent en toute liberté de cet endroit !

Km 16,0 – J'entre dans Metochi Sirilou avec une nouvelle petite montée. Altitude 60 m et population estimée à 40 habitants. Les maisons entourent la place centrale qui abrite un café traditionnel, une fontaine et une aire de jeux. Le bâtiment dont le village tire son nom est une forteresse datant de l'époque vénitienne avec d'énormes pierres sculptées. Sur l'une de ces pierres (connues dans le dialecte crétois sous le nom de Kadunades), il y a encore les armoiries vénitiennes. A Metochi Siriliou, il existe plusieurs abris datant de l'occupation allemande et l'un d'eux subsiste encore intact sur la colline au sud du village.

Km 17,0 – Entrée maintenant dans Sirili, encore en montant, qui est un village tranquille avec environ 240 habitants. A Sirili, les habitants produisent de l'huile d'olive, du vin, des agrumes et bien sûr du raki. Le 8 août de chaque année, la fête traditionnelle du Sirili, appelée Xerotigana, a lieu. Xerotigana est la confiserie crétoise bien connue qui est trempée dans du miel et constitue l'un des délices de la cuisine crétoise. Régulièrement, sur la place centrale se mélangent des tables, de la musique crétoise, de la danse, de la nourriture, beaucoup de vin et bien sûr de la Xerotigana.

-----Km 18 au km 27-----


Km 18,7 – Nouveau village, cette fois-ci il s'agit de Vlacheronitissa. Pour y accéder il y a un véritable raidillon à gravir. Dire que je pensais que depuis Voukolies, il n'y aurait qu'une véritable descente jusqu'à ce qu'on retrouve le bord de mer !  Le nom Vlacheronitissa est fortement lié à la Vierge Marie de Vlachernon. Selon la tradition, après la chute de Constantinople (29 mai 1453), l'un des survivants a emporté avec lui l'image sacrée et l'a apportée dans ce village pour la cacher dans un champ. A Vlacheronitissa, il y a également la ''Colline 107'', où les envahisseurs allemands ont lancé de puissantes forces de parachutistes pendant la Seconde Guerre mondiale, afin d'occuper l'aéroport de Maleme et de pouvoir ensuite conquérir la Crète. Au-dessus de cette colline,  il y a aussi maintenant une croix en bois à la mémoire de ceux qui ont été tués dans ces batailles. Il reste les ruines du centre téléphonique souterrain allemand. Une fois en haut, nous basculons dans la descente avec toujours la voiture et la leader féminine dans ma foulée.

Km 20,6 – Une fois face à la mer, nous tournons à droite juste au niveau de l'aéroport de Maleme en direction de La Canée, tout en récupérant la Old National Road... et le vent de face ! Cet aéroport a été le point d'atterrissage des parachutistes allemands lors de la bataille de Crète en 1941. Les Allemands y ont rencontré une résistance héroïque de la population locale et des forces alliées mais ont réussi finalement à occuper l'aéroport après de nombreuses pertes. Les 4 500 parachutistes allemands morts à cet endroit sont enterrés dans le cimetière allemand situé sur la colline au-dessus de Maleme. Un alignement de militaires nous encourage avec vigueur ! Passage au semi-marathon en 1h36'34''.

Km 22,0 – Après avoir laissé l'aéroport derrière moi, j'entre dans Maleme. Ses habitants vivent surtout de la culture des oranges et des olives ainsi que du tourisme. La belle plage de sable du village, qui s'étend sur plus d'un kilomètre, a contribué au développement du tourisme. La commune figure parmi les destinations les plus populaires de Crète. Il se dit que le nom de Maleme provient du mot ''malama'', qui signifie or, peut-être à cause de la mine d'or qui y opérait autrefois. Après 10 kilomètres en compagnie de la première féminine, je me résous à la laisser partir, le vent de face commençant à me fatiguer un peu ! Donc je préfère légèrement lever le pied.

Km 24,0 – La Old National Road traverse maintenant Pyrgos Psilonerou. Pas un grand charme mais c'est agréable. Beaucoup de commerces, des hôtels ainsi que la plage. Ce qui est bien, c'est que depuis le départ, même s'il n'y a pas beaucoup de monde sur les trottoirs, dès que des marcheurs, des promeneurs, des riverains... nous voient passer, on a quasiment systématiquement droit à de vifs encouragements !

Km 25,0 – Place maintenant à mon entrée dans Gerani qui est un petit village côtier et qui s'étend de Pyrgos Psilonerou au pont de Platanias.

-----Km 27 au km 37,5-----


Km 28,0 – Nous entrons dans Platanias qui est le siège de la municipalité homonyme et se situe à seulement 10 kilomètres de la ville de La Canée. Le village est bâti sur une colline et s'étend jusqu'à la mer (là où nous courons). Comme c'est le cas pour tous les autres villages de la région, les premiers signes d'habitation sont identifiés dans l'Antiquité, tandis que des preuves réelles apparaissent à partir de la période vénitienne. Pano Platanias est bâti sur les pentes de la colline et offre une vue panoramique. C'est en fait la partie la plus ancienne du village qui garde encore vivants ses éléments d'histoire, comme l'observatoire turc. Kato Platanias est l'extension moderne du village à la plage. Il y a une énième nouvelle côte à franchir ici ! Que ça fatigue ! C'est dans cette localité que je reviens sur le Jurassien qui est passé en mode marche histoire de faire passer ses crampes. L'exigence du parcours et la présence du vent de face en sont les principales raisons. J'ai beau l'encourager à m'emboîter le pas mais il ne peut pas pour le moment.

Km 30,0 – Poursuite du parcours avec maintenant Agia Marina, avec sa plage aux eaux turquoises. En face de la plage d'Agia Marina, je peux apercevoir l'île de Saint-Théodore, qui ne peut cependant pas être visitée. On ne peut s'y rendre qu'une fois par an, le jour de la célébration du temple qui y est construit. Sur cette petite île, au moins 100 chèvres sauvages crétoises, connues sous le nom de Kri-Kri, ont trouvé refuge, c'est pourquoi elle a été déclarée zone protégée. Un petit mot sur les ravitaillements. Depuis le km 5, l'organisation en a prévu tous les 2,5 kilomètres. Ce qui permet de s'hydrater correctement même si la température est parfaite pour courir.

Km 31,5 – Traversée de Stalos et plus précisément de son bord de mer Kato Stalos. Selon la mythologie crétoise, Stalos tire son nom de Talos, le géant de bronze qui faisait le tour de la Crète trois fois par jour et la protégeait. Il se dit que le mythique Talos avait sa maison là où Stalos se trouve aujourd'hui. Cependant, une deuxième version dit que Stalos tire son nom de l'époque ottomane, lorsque les propriétaires terriens turcs ''stalizan'' leurs moutons dans la région, c'est-à-dire les rassemblaient pour se reposer à l'ombre des arbres de la région.

Km 34,0 – Dès qu'on sort d'une commune on entre dans une autre sans qu'on s'en rende vraiment compte. Mais par contre ça n'arrête plus de nous offrir une succession de véritables montées et descentes. Je me trouve maintenant à Galatas et plus précisément à Kato Galatas. C'est le lieu de naissance de l'un des plus importants compositeurs grecs contemporains, Mikis Theodorakis. Dès que je passe le km 36, je suis foudroyé par plusieurs crampes au niveau des deux quadriceps et du mollet droit. Du coup, je suis obligé d'alterner marche et course. La fin de course va être très longue. C'est vraiment bête car j'étais sur la base de 3h21 malgré le fait d'avoir levé un peu le pied. Mais là, ça va être de très grosses poignées de minutes qui vont s'envoler. Nouvel objectif : seulement aller chercher la médaille et limiter les dégâts.

Km 37,0 – On entre dans Daratsos. Il y a quelques temps on y avait passé plusieurs nuits sur les hauteurs de cette commune. Elle est très étirée entre la plage et les hautes collines, ce qui fait que pour la traverser dans le sens ''nord-sud'', c'est assez coton (je l'ai déjà testé !), mais heureusement aujourd'hui nous sommes dans le sens ouest-est ! Mais ça ne m'empêche pas d'alterner toujours marche et course. Dès que je cours trop, je reçois de nouvelles décharges de crampes !

-----Km 37,5 à l'arrivée-----


Km 37,5 – Nous y voilà ! Nous entrons dans la ville où se trouve l'arrivée : La Canée, l'une des destinations touristiques les plus populaires de Grèce (et la grande ville préférée de Julie). La Canée combine la beauté naturelle de la région avec sa riche histoire et sa tradition culturelle importante. La ville a un patrimoine culturel important, principalement en raison du contact avec différentes cultures au fil du temps. Elle a été érigée sur l'emplacement d'une importante ville minoenne appelée Cydonie. Je suis rejoint par Manon, une Française qui me suivait depuis un long moment mais qui me voit galérer avec les crampes. On échange quelques mots jusqu'à ce qu'on rejoigne le circuit des enfants qui courent le 2,5 kilomètres dans le cadre de l'évènement du Marathon de Crète.

Km 39,5 – Lorsque nous quittons le circuit des enfants, nous tournons à gauche avec une montée assez douce qui descend aussitôt qu'on est en haut. Impossible de courir dans la descente ! C'est le début du ''circuit touristique et historique'' de cette magnifique ville. Nous commençons par passer à côté du bastion San Salvador qui est situé à l'angle nord-ouest des murs vénitiens de la vieille ville de La Canée. Il a été nommé d'après l'église et le monastère de San Salvador des moines franciscains. Le bastion de San Salvador faisait partie des fortifications construites par les Vénitiens au 16ème siècle dans la ville. Il était entouré de fortifications utilisées pour la défense et la protection contre les ennemis extérieurs.

Km 39,7 – Je reprends la course en contournant la forteresse de Firka qui domine le côté nord-ouest du port vénitien de La Canée. Elle a été construite par les Vénitiens au 16ème siècle, juste avant que la ville ne tombe aux mains des Turcs et s'appelait alors ''Revellino del Porto''. La forteresse de Firka était clairement utilisée comme forme de protection contre les attaques, tandis que l'intérieur servait de caserne et de stockage de munitions. Un grand réservoir voûté au centre servait à recueillir l'eau des toits. Je suis donc sur la ''balade'' agréable du port même si avec ces fichues crampes, je trouve ça moins sympa que lorsque nous nous y promenons.

Km 39,8 – Passage devant le musée maritime créé en 1973 et riche de plus de 2500 pièces !

Km 40,2 – Une fois de l'autre côté du port, je passe devant la Yali Tzamisi (mosquée des mers) ou Tzami Koioutsouk Hassan (en l'honneur du premier commandant de garnison de La Canée Küçük Hasan) qui domine le port vénitien et est l'un des monuments les plus célèbres de La Canée. C'est la première mosquée construite par les Ottomans en Crète. Au cours du temps, elle a été utilisée comme lieu de prière, musée archéologique, entrepôt, musée d'art populaire et aujourd'hui elle accueille des événements et des expositions. Lors de l'entretien du sol, le département archéologique a découvert qu'à l'emplacement actuel de la mosquée se trouvait une petite église vénitienne, qui a été démolie lors de l'occupation de La Canée par les Turcs.

Km 40,6 – Depuis mon entrée sur le port, j'ai réussi à tout le temps courir, mais à faible allure et alors que je longe les chantiers navals vénitiens, également connus sous le nom d'Arsenalia, du mot latin ''arsenalli'', mes crampes se rappellent violemment à moi. Ces arsenaux ont été construits au 16ème siècle, lorsque la flotte des Vénitiens régnait en Méditerranée. Une fois ces chantiers navals passés, j'arrive à la hauteur de la taverne ''Faka'' où nous avons déjà mangé à plusieurs reprises, dont la dernière fois hier midi ! Bon là j'aurais eu le temps de lire le menu vu que je passe en marchant.

Km 40,8 – Me voilà devant le musée national du football grec. C’est l’une des visites incontournables de La Canée si on adore le football... mais je ne l'ai encore jamais faite ! Il s’agit d’un musée consacré à l’équipe nationale de football grecque, qui a remporté le championnat d’Europe 2004. Mais le plus intéressant, ce sont les nombreux maillots d’équipes nationales qu'il est possible d'admirer : parmi eux celui de Zidane (celui du ''coup de boule'' lors de son dernier match), celui de Pelé, celui de Maradona… Et le mieux, c’est que l’entrée est gratuite ! Donc oui, il faut que je vienne me balader ici un de ces quatre !!! Je continue à alterner marche et course mais les quadris sont de plus en plus tendus.

Km 40,9 – La fin se rapproche sacrément. Je passe derrière le marché municipal de La Canée, un immense bâtiment de 4 000 mètres carrés. Il a été construit en 1913. Jusqu'à la fin du 19ème siècle, le marché municipal de La Canée était un marché de rue en plein air où, des bouchers, des poissonniers et des magasins de légumes étaient officieusement installés. Peu de temps avant la bataille de Crète en mai 1941, un abri anti-aérien a été achevé du côté sud-est du marché municipal de La Canée. Pendant l'Occupation, il était utilisé par les Allemands pour les besoins de l'armée d'occupation. 800 mètres plus tard, nous passons cette fois devant ce marché municipal de La Canée. Mais malheureusement il ne sera pas possible d'aller errer à l'intérieur pendant nos vacances car sa structure est en totale rénovation.

42,0 – Entrée dans le Stade National de La Canée qui est principalement dédié à l'athlétisme. Une centaine de mètres dans l'enceinte de ce stade me permet d'accéder à la piste en tartan, il ne me reste plus qu'à faire une ligne droite en me concentrant et en espérant que les crampes me laissent franchir la ligne d'arrivée de ce Marathon de Crète ! C'est pas très vite que j'en termine 31ème/146 en 3h37'35'' et premier Français.



On me remet une très très belle médaille en souvenir de la course. Je me place juste à proximité de la ligne d'arrivée pour attendre Julie qui ne devrait plus tarder vu mes soucis de fin de course. Les minutes s'égrènent et elle finit par apparaître non loin de l'arche finale. Un dernier effort et elle est termine à son tour 42ème en 3h46'16''. Déçue par son objectif raté en dessous des 3h45, mais record personnel battu tout de même !!!



Je me rends vite compte qu'elle a pris cher également. Le parcours très compliqué et le vent de face ne nous ont pas aidés du tout. Mais nous avons tous les deux la même satisfaction d'avoir terminer cette course difficile et d'avoir cette jolie médaille autour du cou.





Nous allons voir le podium féminin avant de nous rendre au ravitaillement final pour prendre de l'eau mais également du thé glacé aromatisé aux herbes des montagnes crétoises. Pas mauvais du tout !




Nous quittons le Stade National de La Canée pour rejoindre notre voiture afin de regagner notre logement où une bonne douche nous attend, sans oublier un bon repas à la taverne Mama's Place à Stavros !






Prochaine course... très bientôt je pense, mais où et quand ? Peut-être en Crète, qui sait ?

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