Samedi 18 juin 2016
Petite escapade touristique et sportive en Normandie avec Laura. Direction Villequier, village de moins de 800 habitants en Pays de Caux, situé sur la rive droite de la Seine entre Rouen et Le Havre. Récemment (depuis le 1er janvier 2016), la commune a fusionné avec deux autres villages (Caudebec-en-Caux et Saint-Wandrille-Rançon), pour former la commune nouvelle de Rives-en-Seine. De plus, ce n'est pas anodin si nous allons là-bas car Villequier est jumelé avec le village de Villequier-Aumont dans l'Aisne, là-même où Laura habite avec ses parents. Donc ce choix de course a comme but pour Villequier-Aumont, d'aller défier Villequier sur leur terre. Match entre l'Aisne et la Seine-Maritime !
Hormis une marche de 6 kilomètres, il y aura deux trails au programme : le trail long appelé ''Le Trail des 5 Châteaux'' et le trail court nommé ''Le Trail des 3 Châteaux''. Laura va s'élancer sur le long avec j'en suis sûr une bonne possibilité de remporter le classement féminin et moi je vais me contenter du trail court vu ma forme actuelle et je veux surtout me préserver les tendons car j'ai d'autres courses qui m'attendent dans les semaines à venir, même si je pense aussi à autre chose qu'à la course à pied en ce moment avec ma mutation professionnelle qui va prendre effet le 1er juillet. Donc un bon moment de détente nous attend sur les rives de la Seine en Normandie. Il s'agit de la seconde édition de ce Trail des 5 Châteaux, après une première réussie avec succès.
L'arrivée sur Villequier même se fait
vers 12 heures 30. Un petit repas vite fait afin de vite le digérer
ou tout au moins de l'assimiler le plus rapidement possible. Nous avons
droit à une nouvelle averse, histoire de détremper encore un peu
plus les chemins de terre ou plutôt de boue, qui n'avaient pas
forcément besoin de ça en plus vu les intempéries des jours et des
semaines passés. J'ai pu me stationner sur le parking face à la
Seine juste à côté du village de la course. Retrait des dossards.
Moi je vais porter le numéro 15 pour le trail court et Laura portera
le numéro 671 sur le trail long.
Un groupe de rock local commence à
accorder ses instruments et à chauffer leur voix. Mais pour le
moment, les bâches sont encore présentes pour protéger les
instruments de la pluie qui a l'air de vouloir s'arrêter. Pourvu
que ça dur ! Plus les coureurs se rapprochent du village pour
retirer les dossards, plus le ciel se dégage. C'est bon signe ça.
Dès que le soleil pointe le bout de son nez, nous ressentons
aussitôt la température augmenter. Je commence ensuite mon
échauffement seul et je devais avoir peur de manquer d'énergie car
je n'ai pas trouvé mieux que de manger un insecte volant en courant.
Passage à la voiture pour boire un
peu, histoire de faire passer ce ''repas'' inopiné, puis avant de
poursuivre mon échauffement avec Laura cette fois-ci, elle me tend
un crayon à maquillage pour que j'inscrive ''VILLEQUIER-AUMONT''
dans le bas de son dos. Elle me met la pression pour que je ne me
trompe pas dans l'orthographe. Ouf, pas d'erreur !!! J'en ai
presque eu des suées ! Bon j'exagère un peu quand même. Mais
j'avais en plus le regard du maire de Villequier-Aumont qui avait lui
aussi fait le déplacement de l'Aisne, pour rencontrer le maire de
Villequier avec qui le jumelage a été effectué il y a moins d'un
an. Puis nous partons faire un petit échauffement tous les deux.
Quand nous revenons vers le village de
la course, le speaker annonce que contrairement à ce qui avait été
indiqué, le départ du trail court et du trail long allaient avoir
lieu en même temps alors qu'à la base le trail court devait partir
15 minutes plus tard. 750 coureurs sont annoncés au départ des deux
courses. En compagnie de Laura, je me dirige vers la ligne de départ
qui est une centaine de mètres plus loin que le village de la course
sur l'espace vert juste à côté de la stèle Victor Hugo. Sur ce
terrain herbeux, se trouve une bande de bitume qui serpente. Mais
comme elle est étroite, il y aura des coureurs sur le bitume mais
aussi sur l'herbe. Nous sommes assez mal placés, mais nous savons
que nous avons un peu moins d'un kilomètre et demi pour se faire
notre place avant les premières escalades.
Le compte à rebours est lancé puis le
départ est donné. Impossible de partir correctement. Je piétine
derrière Laura et les passages qui s'ouvrent devant nous se
referment aussitôt. Nous longeons la Départementale 81 par cette
espace vert. Je voulais continuer à suivre Laura car j'ai deux
grandes appréhensions sur cette course : les chaussures de
trail qui sont plus raides que celles de route et les ascensions. Ces
deux craintes à cause de mon tendon. Au moins à la fin de la course
je saurais si mon tendon est réparé ou non. Un très bon test !
Mais à un moment, pendant que Laura tente sa chance par la droite,
moi je vois une ouverture par la gauche et c'est à ce moment là
qu'on se sépare. Je commence à remonter énormément de places mais
en devant courir dans l'herbe pendant que la plupart des coureurs le
font sur la bande bitumée. Je ne sais pas si Laura est derrière moi
mais je préfère continuer à regarder où je pose les pieds pour ne
pas me retrouver en difficulté et me tordre une cheville. Signe que
nous sommes restés coincés au départ, le premier kilomètre qui
est relativement plat a été couvert en 4'21''. Très loin de mes
chronos de départs de courses !
300 mètres plus loin, nous coupons la Départementale 81 juste au pied du Château de La Martinière et nous commençons à grimper. Ça grimpe assez fort d'entrée mais c'est encore de la route sous nos pied. Après 250 mètres, un virage difficile comme un lacet sur la gauche et ça continue à monter. Nous finissons par arriver devant la grille de ce Château, puis nous longeons l'enceinte par la droite. Le chemin est très étroit et devient très glissant. Nous pénétrons totalement dans la forêt et maintenant, c'est là qu'on est contents d'avoir des trails aux pieds car que la boue glisse ! J'essaie de me concentrer pour continuer à bien courir et j'arrive à poursuivre ma remontée au classement. Mais il faut jongler entre la boue et les pierres sans oublier la présence constante de la boue plus ou moins profonde. Le second kilomètre a été effectué à 10 km/h. Ça se voit que c'est bien compliqué.
300 mètres plus loin, nous coupons la Départementale 81 juste au pied du Château de La Martinière et nous commençons à grimper. Ça grimpe assez fort d'entrée mais c'est encore de la route sous nos pied. Après 250 mètres, un virage difficile comme un lacet sur la gauche et ça continue à monter. Nous finissons par arriver devant la grille de ce Château, puis nous longeons l'enceinte par la droite. Le chemin est très étroit et devient très glissant. Nous pénétrons totalement dans la forêt et maintenant, c'est là qu'on est contents d'avoir des trails aux pieds car que la boue glisse ! J'essaie de me concentrer pour continuer à bien courir et j'arrive à poursuivre ma remontée au classement. Mais il faut jongler entre la boue et les pierres sans oublier la présence constante de la boue plus ou moins profonde. Le second kilomètre a été effectué à 10 km/h. Ça se voit que c'est bien compliqué.
Et ce n'est pas fini car la pente
continue à s'accentuer. Dans un virage sur la gauche, il faut
prendre le plus à gauche possible pour monter sur le talus afin
d'éviter une énorme mare. Le problème est que cette grimpette fait
arrêter tout le monde. Je marche pour le franchir et quand j'allais
reprendre ma course, j'entends derrière moi un gros ''PLOUF''. Un
coureur s'est essayé dans la mare … et ''PLOUF''. C'est très
raide ensuite. Les coureurs devant moi commencent à marcher et je
finis par en faire de même jusqu'à ce que ça devienne un peu moins
raide. Je me lance ensuite à la poursuite des coureurs qui sont
devant moi. Je bouche rapidement le trou mais quand je reviens à
leur hauteur c'est difficile de les doubler car je paye un peu cet
effort. Je préfère alors me caler derrière eux dans cette
ascension toujours très glissante et difficile. Mon troisième
kilomètre qui est 100 % ascensions s'est faite à la vitesse super,
hyper sonique d'un peu moins de 9 km/h ! Wouha et le pire c'est
que j'étais à fond. Mais les autres coureurs aussi et ça me
rassure.
La fin de cette très grosse et longue
ascension est un peu moins violente. Tous les coureurs qui
m'entourent profitent que la pente soit un peu moins pentue pour
reprendre un peu de force et on est tous à la queue-leu-leu. De
toute façon le chemin ressemble énormément à un chemin en
monotrace. Km 3,5, nous sommes au sommet et nous quittons les
sous-bois pour tourner à gauche et entrer dans l'enceinte du Château
de La Guerche. Ce Château est juste en face de nous. Nous nous en
approchons puis en faisons les trois-quarts de tour. A l'arrière du
Château, se trouve un groupe de musicien. Puis quand j'en termine
avec ce quasiment tour complet, je vois Laura qui entre à son tour
dans l'enceinte du Château. Je l'encourage.
Moi je prends sur ma gauche sur un
chemin d'herbe et de boue. Mais c'est assez plat. Ça glisse
énormément mais je m'en sors bien, puis au bout j'arrive au km 4.
Nous tournons sur la droite où nous débouchons sur un peu de route,
Chemin de la Haurée, avec un vent plein face. Mais c'est de courte
durée car nous tournons à gauche pour pénétrer dans un champs
avec d'énormes ornières cachées par des hautes herbes. Mais il n'y
a pas que des ornières qui sont cachées. En effet, de belles bouses
de vaches et des belles flaques d'eau sont d'autres obstacles à
éviter. Nous allons tout droit jusqu'à l'endroit où le seul arbre
se trouve, pour le contourner et tourner à gauche. Je regarde sur ma
gauche et je vois Laura qui entre dans cette pâture. Nous sommes
maintenant dans un faux plat descendant et j'en profite pour attaquer
un peu. Je reprends deux places. Puis il faut franchir un fossé et
un talus pour quitter cette pâture et entrer à nouveau en
sous-bois. Je suis bloqué derrière un coureur qui ne va pas assez
vite ce qui m'oblige de ralentir un peu, mais qui va quand même trop
vite pour que je puisse le doubler car le chemin est très étroit,
boueux et accidenté.
Nous finissons par tourner à droite
sur un faux-plat montant avec des pierres au sol et assez large. J'en
profite pour gagner encore des places. Nous allons tour droit jusqu'à
ce que je retrouve une route sur ma gauche, la Départementale 281.
Un coureur me double et double aussi deux autres coureurs qui sont
devant moi. Alors je décide de faire l'effort pour revenir sur lui
et je double aussi les deux coureurs qui me précèdent. Je suis
juste derrière lui, quand après 300 mètres de route, nous tournons
à gauche pour entrer dans la propriété du Château de Villequier.
Le sol est en gravillons. Nous devons aller tout droit en faux-plat
descendant pratiquement jusqu'au Château. En bas, un ravitaillement
est présent. Je m'en désintéresse et je tourne deux fois sur ma
gauche pour prendre l'allée parallèle à celle que j'ai descendue,
mais bien évidemment qui monte cette fois-ci. Quand je suis
pratiquement en haut, je croise Laura qui me fait signe. Je
l'encourage, elle est pour le moment en 4ème position chez les
filles.
Une fois en haut, nous restons dans
l'enceinte de la propriété du Château de Villequier, mais nous
tournons à droite. Le sol est maintenant une herbe assez courte avec
des faux-plats et quelques trous. Nous faisons le tour d'un arbre
pour prendre sur notre droite et descendre un peu. Un coureur est
calé juste derrière moi et nous revenons progressivement sur un autre coureur. Derrière nous, l'écart commence à se creuser. Nous
sortons de la propriété du Château de Villequier pour retrouver
les sous-bois et les chemins en monotrace hyper glissants. Ça
descend, attention aux chutes ! Des que ça tourne un peu, c'est
limite de faire un tout droit et d'aller goûter au fond du ravin.
J'accélère un peu quand je reviens juste derrière le coureur qui
nous précédait. Nous le doublons et le lâchons aussitôt. Un
nouveau petit virage à gauche et j'ai beaucoup de mal à rester sur
mes jambes puis nous sommes dans une petite partie montante qui casse
bien les pattes. Je dis au coureur derrière moi de me dire s'il veut
que je le laisse passer car je suis en train d'en ch*** un peu et que
c'est très étroit pour dépasser. Il me répond qu'il est bien
derrière moi mais peu avant qu'on arrive au somment il me demande
pour passer alors je me ranger sur le côté. La fin de la montée est compliquée,
mais je bascule ensuite dans une descente infernale où j'arrive à
plusieurs reprises à me faire peur tellement ça glisse. Un arbre
est couché à travers le chemin glissant et je calcule mes pas pour
bien le passer, mais quelques mètres plus loin, il faut prendre un
virage vraiment très serré sur la droite. Et avec la vitesse,
combinée au sol extrêmement gras, j'ai un mal fou à maîtriser ce
virage. D'ailleurs, mon pied gauche vient trouver appui sur la pente
de la paroi qui descend jusqu'au fond du ravin. Mais je me rattrape
correctement. Ouf. C'est reparti. Je peux jauger de mon avance sur
mes poursuivants en regardant en haut.
La descente est toujours raide mais en
ligne droite. Dès que ça redevient très raide, j'ai vraiment peur
de me retrouver au sol car je vois au dernier moment les pierres au
sol. Je reviens assez vite sur un petit groupe devant moi. Mais il y
a encore un bel écart. Quand la descente est moins abrupte, j'en
profite pour accélérer assez fortement afin de continuer à me
rapprocher. J'en vois pas le bout de cette descente. Maintenant ça
redescend encore très abruptement. Je ne sais pas comment je fais
pour rester debout à cette vitesse. Je ne peux plus du tout avoir de
nouvelles de Laura car il est hors de question de me retourner. Je
pense qu'elle est à mi-descente quand j'arrive vers le bas. Je
quitte les sous-bois pour arriver derrière la Mairie de Villequier.
On prend tout doit un chemin en dur très étroit. Une fois en bas,
je fais attention aux pavés quand j'entre dans les rues de la
commune. Virage à gauche avec la Seine tout au bout. Je double
quelques coureurs et une fois que j'arrive sur le Quai Victor Hugo,
je tourne à gauche pour la dernière ligne droite de 400 mètres
avant de franchir la ligne d'arrivée. C'est à cet endroit là que
le trail long, au lieu de prendre à gauche comme moi, doit tourner à
droite pour la suite de leur course. Derrière moi, un coureur essaye
de revenir mais je m'efforce de ne rien lâcher et je finis par
franchir la ligne d'arrivée 22ème/269 en 40'37''.
Je discute avec un coureur qui a
terminé 4ème de la course et qui a quand même bien galèré car il
n'avait pas de chaussures faites pour le trail. Puis je suis passé
au ravitaillement pour boire un bon jus de pomme. Vive les produits
du terroir qui jonchent la table de ce ravitaillement ! Je pars
ensuite à la voiture pour me changer en attendant la fin de la
course de Laura.
Laura va poursuivre donc sa course et
se trouve toujours à la quatrième place quand elle tourne à droite
sur le Quai Victor Hugo. Après un peu de plat sur ce Quai Victor
Hugo c'est parti pour une succession de grimpettes plus dures les
unes que les autres avec de nombreux passages en marchant et une
montée d'escaliers. Un petit passage dans les enceintes des Châteaux
de Caumont et de Bobec. Laura croise d'un peu trop près des ronces
qui la griffent sur le bas des jambes et lui font une belle estafilade
saignante à l'insertion de l'épaule et du bras gauche. Puis c'est
le moment de la grande descente jusqu'au Quai Victor Hugo en tournant
cette fois-ci sur la gauche pour les 400 derniers mètres de la
course. Elle arrive seule et a gagné une place car elle termine
68ème/315 en 2h07'44'' et surtout 3ème femme et 1ère espoir féminin.
Elle se voit remettre une belle rose,
comme pour tous les finishers d'ailleurs. Puis passage au très beau
ravitaillement avec de nombreux produits du terroir et de la bonne
bière. J'adore ce ravitaillement !!! Le groupe de rock enchaîne
les tubes à succès et franchement il joue très bien. Nous
attendons la remise des récompenses en compagnie de Rémi Danzy, Maire de
Villequier-Aumont, qui est très sympa et a l'air bien dynamique.
Les résultats sont ensuite affichés.
Laura va se voir récompenser pour sa troisième place. Un panier
garni avec quelques bouteilles d'alcool. A boire bien évidemment
avec modération. En ce qui me concerne, je prends la 8ème place en
catégorie Master 1 homme. Pas si mal et surtout un point très
positif et c'est une victoire pour moi : je n'ai pas eu mal dans
les ascensions pourtant c'était sacrément raide à certains
endroits et mes chaussures de trail ne m'ont pas blessées non plus.
Par contre, Laura a terminé avec une
épine dans la chaussure qui s'est baladée pendant la course et qui
par moment la gênait et se plaint aussi d'une bonne douleur à la
malléole. Mais bon, après une bonne nuit avec un repos bien mérité,
ça devrait aller mieux dès demain matin !
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