Samedi 20 mai 2017
Poursuite de la préparation express en deux semaines de mon marathon de Poitiers. Après le semi-marathon de Troyes qui s'est relativement bien passé et à une semaine de mon objectif, je vais participer ce samedi à un trail à Armentières-en-Brie long de 16 kilomètres. Pour ceux qui ne connaissent pas cette localité, il s'agit d'une petite commune de 1300 habitants, située dans le Nord Seine-et-Marne, à une douzaine de kilomètres à l'Est de Meaux. L'Armentièroise est organisée par la très sérieuse association ''Courir pour Armentières-en-Brie'', présidée par l'incontournable Eric Leblacher, ancien coureur cycliste professionnel avec notamment une 33ème place au Tour d'Espagne en 2006. Sans oublier ses qualités de duathlète, de coureur à pied,... Il ne faut pas oublier la présence de la municipalité qui appuie cette organisation.
La convivialité devrait être au rendez-vous avec une pasta party offerte à l'issue de la course, buffet d'arrivée avec des crêpes, de nombreuses animations musicales sur le parcours, ... Un programme sympa ! En parlant de programme, il s'étend sur plusieurs jours :
mercredi 17 mai
- 9h30 : 1er cross des écoles du village.
- 19h30 : Montée d'1 km en contre-la-montre.
samedi 20 mai
- 16h00 : 7 km en solo et en relais.
- 17h15 : courses enfants.
- 19h00 : L'Armentièroise (16 km en solo et en relais).
Mes objectifs sont de ne surtout pas me blesser, d'y aller tranquillement, de faire une sortie longue, de prendre du plaisir... et donc de poursuivre cette préparation marathon. Surtout que les entraînements de la semaine, depuis le semi, ne se sont pas super bien passés, peut-être dû à la chaleur.
J'arrive à Armentières-en-Brie, un
peu après 16 heures. Il me reste beaucoup de temps avant le départ
de ma course qui est prévue à 19 heures, mais ça me permet de voir
et d'encourager les coureurs du 7 kilomètres. Je me suis stationné
à proximité du circuit, pas loin du départ et de l'arrivée, à
côté des champs. Je commence par me rendre à la Salle des Fêtes
de cette petite localité. J'y croise Eric Leblacher que je salue.
Dans la cour de cette salle, se trouvent le ravitaillement final,
ainsi que le podium et des tentes où seront disposés les plats de
la pasta party d'après course. Vivement !
Je me dirige vers la liste des inscrits
du 16 kilomètres. Je vais porter le dossard numéro 168. Puis
direction le stand du retrait des dossards. Nous recevons pour cadeau
un sac à dos (bleu pour moi). Avant de quitter la Salle des Fêtes,
je vais dire bonjour à Damien Fievet qui a participé en relais au 7
kilomètres avec sa fille … avec succès. Le parcours de la course
a été (bien) fait à la main et nous donne une idée des
difficultés qui nous attendent notamment le passage entre le 9ème
et le 10ème kilomètres et les fameuses marches, là même où
mercredi a eu lieu la course du km vertical avec les 260 marches qui
nous attendent.
Quand je reprends la direction de la
voiture, j'ai le plaisir de croiser Pascal Pioppi, l'excellent de La
Marne, qui se reconvertit petit à petit dans le milieu de
l'animation sportive. Aujourd'hui il va officier en duo micro en
main. D'ailleurs, notre conversation se transforme ensuite en
interview quand il me tend le micro ! Toujours un plaisir de le
revoir, même si ça fait bien longtemps que l'on ne s'étaient pas
croisés. Comme il me reste pas mal de temps, je décide d'aller
marcher sur une partie du parcours, notamment sur les deux derniers
kilomètres de ma course. Il fait très beau. Ce matin il faisait un
peu frais, mais à cette heure, en plein soleil, c'est très
agréable.
Puis je retourne à la voiture pour me
préparer et faire un petit échauffement d'un peu moins de deux
kilomètres. J'ai enfilé mes chaussures de trail Salomon. Ça faisait
un moment que je ne les avais pas mises. J'espère ne pas avoir trop
mal au pied avec. Je me rends ensuite Rue de Tancrou, où l'arche de
départ est implantée. Un fourgonnette montée par des clowns est
placée juste devant la ligne de départ. Elle va servir de voiture
ouvreuse sur le premier kilomètre de la course. Je fais un petit
coucou aux quelques personnes que je connais et j'ai droit à des
compliments pour mon blog. Toujours sympa de l'entendre.
Le speaker annonce 262 inscrits sur
cette course en solo. Les relais partent en même temps que nous mais
la couleur du numéro de leur dossard différencie du notre. Une
minute d'applaudissement est demandée et respectée par tous les
coureurs, afin de remercier les nombreux bénévoles, sans qui nous
ne pourrions pas participer à cette course. Les deux favoris de la
course sont interviewer. Il s'agit de Karim Boudjemaï et d'Arnaud
Locicero. Nous sommes sous les ordres du starter et gooo ! Nous
partons tout droit. Au bout, la route qui est en voie sans issue,
nous amène vers des chemins de champs. Mais pour le moment nous
sommes sur une partie bitumée.
Je suis parti raisonnablement derrière
trois coureurs du club de Saint-Pathus. Il y a un léger faux plat
montant et un écart s'est creusé entre eux et moi. Nous sommes sur
le Chemin de Tancrou. Mais hors de question de commencer dès
maintenant à me battre pour essayer de réussir à m'accrocher à
tel ou tel coureur. Je suis ici surtout pour essayer de faire de la
distance et de ne pas me blesser. Le marathon étant la semaine
prochaine. Avant le départ, Pascal Pioppi m'a mis en garde sur le
passage très compliqué des marches. Ça me fait un peu peur, mais je
ne forcerai pas pour ne pas réabîmer le mollet droit. Nous
quittons le Chemin de Tancrou à peu près au passage du
kilomètre 1, en tournant à gauche.
Le chemin est maintenant fait d'herbes
assez épaisses et mi-hautes. Il faut être bien concentré pour
éviter les éventuels pièges pouvant y être cachés. Nous passons
en plein milieu d'une ferme sous l'acclamation des animaux présents
qui cancanent, meuglent, … Une bonne odeur typiquement fermière
nous reçoit. Nous débouchons sur la Rue de Mary en tournant à
gauche. Il s'agit d'une route, donc retour sur le bitume. Un peu plus
loin nous descendons en passant à côté de ma voiture. Nous entrons dans Armentières en tournant à droite Rue de Tancrou mais dans le sens inverse du départ. Je reçois des encouragements ''Allez Chauny''. Passage sous l'arche de départ, puis virage à gauche Rue des Vignettes où Pascal annonce mon passage et m'encourage. Au lieu de passer sous l'arche d'arrivée, nous tournons à droite dans une petite allée bien étroite qui passe entre les habitations. Le sol est jonché de cailloux. Dans ce chemin nous avons un virage à gauche puis un à droite. Dans ce dernier virage, je le prends un peu large et je me claque le bras gauche sur une gouttière. Nous débouchons sur la Rue d'Isles que nous prenons à gauche.
Une belle descente nous permet de bien relancer la machine. En bas nous tournons à droite et nous quittons la route à nouveau en tournant aussitôt à gauche. C'est d'abord de gros cailloux puis de l'herbe. Un premier virage à droite et un peu plus loin les signaleurs nous font pendre à gauche jusqu'à la Marne. A ce moment là, nous sommes au point le plus bas du parcours. Sur la seconde boucle, il va falloir prendre à droite, mais pour le moment nous tournons à gauche. Nous longeons donc la Marne par un chemin de champs relativement roulant avec quelques petites bosses. Après le km 3,5, le chemin tourne à gauche et s'élève bien comme il faut. Je me sens bien dans les montées. Je suis en tête d'un groupe d'une dizaines de coureurs depuis quelques minutes déjà. Mais quand j'arrive tout en haut, je me fais doubler par tout ce beau monde. Nous sommes revenu sur la route, mais pour peu de temps, car après avoir tournés deux fois à droite, nous redescendons vers la Marne sur des chemins de champs. En bas, nous longeons le fleuve par la gauche. Une nouvelle petite grimpette avant un peu de plat et une nouvelle montée en deux parties nous conduit jusqu'au Chemin de Tancrou.
Nous le prenons cette fois en sens inverse par rapport au premier kilomètre de la course. Passage à nouveau dans le centre du village sous l'arche de départ, puis rue Vignette et a descente de la Rue des Isles. Auparavant j'ai bien mieux négocié le passage du chemin étroit qui passe entre les habitations. Je ne me suis pas tapé sur la gouttière. Je profite de la descente pour récupérer un peu, puis nous tournons à droite avant de prendre sur la gauche dans le chemin de cailloux qui devient un peu plus loin en herbe. Ça tourne à droite et un peu plus loin à gauche en direction de la Marne comme lors de la première boucle. Une fois face à la Marne, le signaleur ne nous demande plus d'aller à gauche mais à droite.
Le chemin est assez plat mais très piègeux avec les hautes herbes bien épaisses. D'ailleurs, à un moment je demande des nouvelles à un coureur se trouvant au sol et se tenant à cheville. Un peu plus loin, un autre est également à l'arrêt. Je redouble donc de concentration de peur de la blessure. Inconsciemment je ralentis un peu et je me vois perdre quelques places. Le km 8 est passé, donc l'énorme difficulté du parcours se rapproche. Je quitte les bords de Marne en tournant à droite. Le chemin s'élève aussitôt. Plus on monte et plus c'est raide. Je croise les coureurs qui descendent. A un moment je suis à flanc de colline et je ne sais pas comment j'arrive à continuer de courir. Puis viennent les premières marches, très hautes. Là c'est obligé de marcher. Les coureurs devant moi sont arqués les mains sur les cuisses. J'en fais autant. Chaque levé de jambes est une galère ! Je les compte et quand j'arrive en haut j'en n'ai compté que 41 !!! Ça veut dire qu'il en reste bien plus que 200 sur le second tronçon de marches ! Nous redescendons par un chemin très étroit, glissant et serpentant. Heureusement qu'il y a une corde pour se retenir car je me serais retrouvé au sol bien plus d'une fois.
Mais dans cette descente, je sens que je me tape le bout des pieds dans le fond des chaussures. Je croise les coureurs qui montent et quand je suis tout en bas, je tourne à droite le long de la Marne. Je pensais que ça irait mieux, mais je ne me sens pas du tout à l'aise dans les chaussures. La montée était certes difficile, la descente m'aura le plus marqué, surtout que maintenant j'ai mal. J'essaye de me relancer au mieux en évitant au maximum les grosses flaques d'eau. Puis nous quittons une nouvelle fois les bords de Marne en tournant à droite. Ça commence par monter relativement calmement mais la pente devient de plus en plus raide et je suis maintenant sur les premières marches du second tronçon. Elles sont un peu moins hautes et plus rapprochées les unes des autres ce qui est un peu plus facile je trouve. Mais c'est de courte durée car ça brûle bien les jambes. A chaque chaque lacet, j'espère arriver au sommet mais ce n'est jamais le cas. J'avance en marchant de moins en moins vite. J'espère que la blessure au mollet ne va pas se réveiller. Malgré que ça soit étroit, j'essaye de me mettre le plus sur le côté possible pour ne pas gêner ceux qui vont plus vite que moi. Puis c'est terminé pour les 260 marches. Maintenant c'est au tour des montagnes russes sur un chemin très étroit qui monte, qui descend, ... Je finis par sortir des bois quand je suis tout en haut vers la Rue de Meaux. A cet endroit je retrouve Damien Fievet qui, après avoir couru le 7 km, officie maintenant en qualité de signaleur. Nous devons tourner à droite sur les hautes herbes le long de cette Rue de Meaux. Je n'ai plus de jambes. Les 5 derniers kilomètres vont être galères.
Au lieu de suivre toujours la Rue de Meaux qui tourne sur la droite, nous continuons tout droit en la coupant et nous nous retrouvons maintenant sur un chemin de terre avec de l'herbe. Nous allons tout droit pendant plus d'un kilomètre. J'avance au ralentis malgré que ça soit roulant. Mes jambes sont flinguées. Elles n'ont pas supporté les montées et surtout les descentes des marches. Je commence à me demander comment il va m'être possible de participer au marathon la semaine prochaine. Impossible de changer de rythme. Un virage serré sur la droite en restant toujours sur l'herbe qui est un peu plus épaisse par ici. Trois-Quatre cent mètres plus loin, je tourne à gauche sur un chemin défoncé et caillouteux. Plus je me rapproche de l'intersection avec la Départementale 17, et plus j'entends un copain, Fabrice qui m'encourage ''Allez Jeff''. Il est signaleur à cet endroit et sa mission est d'arrêter les véhicules pour laisser passer les coureurs. Il me dit de me dépêcher car un véhicule arrive. Mais je ne peux pas accélérer. J'ai surtout mal aux pieds. De l'autre côté de la Départementale 17, on poursuit tout droit c'est plutôt en faux plat descendant assez long. Je vais un peu plus vite mais ce n'est pas top. Puis nous tournons à droite pour traverser un pâturage.
On ne le traverse pas vraiment, on en fait plutôt le tour par l'intérieur. en suivant un parcours balisé. J'en sors en tournant à droite pour maintenant un long faux plat montant sur un large chemin de cailloux. Il reste moins de deux kilomètres de courses. J'en ai marre mais quel beau parcours. C'est vraiment parce que je n'ai repris l'entraînement il n'y a qu'une semaine, sinon quand on est en possession de ses moyens, on doit vraiment prendre du plaisir sur ce type de parcours dessiné entre champs, marches, parties publiques, parties privées,... Un régal.
Cette partie en faux-plat montant me paraît interminable. Je ne cesse de perdre des places. Le temps défile très lentement alors que j'ai l'impression que le chrono tourne très rapidement lui ! Un coureur qui me double m'encourage à rester dans son sillage. C'est très gentil de sa part mais je n'arrive toujours pas à changer de rythme. Je dois être à du 5'15'' au kilomètre. Je n'avance pas.
J'aurais passé la majeure partie de mon temps à courir seul, hormis dans les deux tronçons des marches où j'étais en grappe, surtout la première car j'étais devant et je crois que je bouchonnais un peu, même si, quand je m'écartais, les coureurs derrière moi ne semblaient pas en meilleur état que moi pour me doubler. J'en ai terminé avec les chemins, maintenant il ne reste que du bitume pour le dernier kilomètre de course. Je descends le Chemin de Tancrou avec le vent de face mais comme ça descend un peu ce n'est pas trop difficile. En bas, le chemin tourne à droite pour entrer dans la commune d'Armentières-en-Brie, et devient la Rue de Tancrou. Un peu avant de passer sous l'arche de départ, je reçois une fois de plus des encouragements ''Allez Chauny''. Je bifurque à gauche Rue des Vignettes et j'entends Pascal Pioppi dire à son comparse dans le micro, qu'il allait bientôt me voir passer sous l'arche d'arrivée. C'est ce que je fais quelques secondes plus tard où je termine 67ème/230 en 1h22'08''.
Que ce fut difficile pour moi. Je passe au ravitaillement final sur un stand fort sympathique. De l'eau gazeuse, de l'eau plate et du coca nous sont proposés pour nous réhydrater. En ce qui concerne le solide, il y a surtout des tartines de Brie de Meaux. Miam, trop bon !
Puis je change de stand pour me rendre à celui où est offerte la pasta party. On nous donne individuellement une barquette contenant des pâtes avec de la viande. On y rajoute chacun la quantité de gruyère désiré, puis on a un morceau de pain, une banane et un gobelet d'eau. Des tables sont prévues à l'extérieur mais aussi à l'intérieur de la Salle des Fêtes pour y manger. Mais je décide de retourner à la voiture afin de me changer. Il est déjà tard, environ 20h30 et ça serait bête de tomber malade.
J'y mange, puis je retourne une dernière fois à la Salle des Fêtes pour visionner les résultats qui sont affichés. Je me rends compte qu'il n'y a finalement que 8 équipes en relais qui font mieux que mon chrono. Et il reste quand même beaucoup de monde derrière moi.
Demain matin on verra bien comment vont réagir mon mollet ainsi que les pieds qui ont souffert dans les descentes. Le marathon de Poitiers est dans 8 jours. C'est proche, tellement proche, trop proche ? Un grand merci à Eric Leblacher et à toute sa bande d'organisateurs et de bénévoles qui ont fait n travail magnifique. Il n'y a rien à redire. Je ne peux qu'encourager les coureurs à revenir ou à venir dans les années qui suivent. Tout le monde y trouvera son compte ! Avant de partir, je vais dire au revoir à Pascal.
Quelques liens utiles :
2 commentaires:
ça nous a fait tres plaisir que tu sois là Jeff. Tu es une figure du sport et ton avis est écouté. On lit tes articles,on regarde tes photos, on suit ton parcours, on s'interesse à ta vie. On est dans le sport ce qu'on est aussi dans la vie, porte toi bien Jeff on est beaucoup à te souffler dans le dos pour ça court encore + vite....
Je t'ai vu en début de course, devant moi et j'ai fini par te dépasser alors que j'avais la sensation d'être plutôt régulier, je comprends que tu n'as pas vécu une course au top de ta forme. En tout cas, bon marathon et bravo pour cette énième course. Je suis tes articles depuis un moment car j'ai fait pas mal de courses en commun avec toi et aimant faire mes propres récits, j'aime bien voir ceux des autres de temps en temps aussi :-)
Enregistrer un commentaire