Semi-marathon des Courses de la Brader'y (59)

Samedi 2 septembre 2017


L'an passé, je m'étais inscrit au 10 kilomètres de Lille comme les deux années précédentes. Un événement qui a lieu tous les ans dans le cadre de la très réputée Braderie de Lille. Mais, suite à la vague d'attentats qui s'est produite, l'organisation ne pouvait plus être sécurisée et les courses ont donc été annulées. Les inscriptions ont été reportées sur l'année 2017, donc me voilà inscrit pour la troisième fois ici-même. Par contre, comme je suis en préparation marathon, un semi était plus opportun à s'inclure dans mon plan, alors j'ai demandé à l'organisation de basculer mon dossier ''10km'' en dossier ''semi-marathon''. Me voilà donc prêt à courir les 21,095 km en totalité sur le Grand Boulevard, en démarrant de La Madeleine direction Tourcoing, puis demi-tour vers le départ. Les quatre voies de ce Grand Boulevard, devraient permettre aux coureurs de ne pas se gêner les uns les autres. Par contre, je ne vais pas chercher du tout un temps, car je vais devoir courir sur une allure entre celles du semi-marathon et du marathon.


La semaine passée, j'ai fait ma dernière course en étant licencié avec le club de l'UA Chauny. Mais après 46 courses sous ses couleurs en 10 mois, je mute en faveur de mon nouveau club : le PAAC, section athlétisme (Pontault Amicale Athlétic Club). Mais en attendant que la mutation soit effective, je vais courir ce semi-marathon en tant que non licencié. Revenons aux courses qui sont réunies sous l'organisation des ''Courses de la Brader'y''. A 9 heures, le départ du semi-marathon au label international sera donné. Puis à 11 heures, ça sera au tour du 10 km qui a également un label international. Et pour finir, à 12h15, aura lieu un 2024 mètres (en soutien à la candidature aux Jeux Olympiques de Paris 2024, réservé aux enfants de 6 à 14 ans, mais sans classement ni chronométrage. Ensuite, avant de quitter la capitale des Hauts-de-France, un petit tour dans la braderie s'imposera !



Qui dit séjour dans le Nord, dit gastronomie locale. Je ne suis pas certain qu'un poulet au maroilles soit un plat idéal pour préparer un semi-marathon, mais qu'est-ce que c'est fichtrement bon ! Hier je suis également allé retirer mon dossard. Je vais porter le numéro 280. Ce matin, le réveil sonne à 7h30, soit une heure et demi avant le départ de ma course. Mais comme l'hôtel n'est qu'à 10 minutes à pied, alors je peux largement me permettre ce confort. 



Une fois prêt, je quitte l'hôtel en trottinant vers la Départementale 670 juste à l'entrée de la commune de La Madeleine, où le départ, ainsi que l'arrivée, sera donné. En fait le Semi-Marathon de Lille va se courir sur les communes de La Madeleine, Marcq-en-Barœul, Wasquehal, Mouvaux et Tourcoing, mais pas sur celle de Lille. En arrivant vers le départ, je croise Damien, un ami de l'Aisne, qui est accompagné d'un de ses amis de club. Nous allons nous placer ensemble dans notre sas de départ. Il y en a trois. Un premier réservé aux élites, un second avec justificatif et le troisième pour le gros du peloton. Nous allons dans le second sas. Il ne reste que peu de temps avant que le départ ne soit donné. Le speaker est le même que sur Marseille-Cassis avec sa voix chantante marseillaise. Du très gros calibre est annoncé sur ce semi. Des Kenyans à n'en plus finir. De gros noms qui font partis du gotha mondial de la course hors stade. Ça va aller très vite devant. Comme le parcours est pratiquement une ligne droite avec un demi-tour après le km 8,8, nous allons pouvoir les croiser. On ne va pas pouvoir les encourager car avec la vitesse à laquelle ils iront, ils n'auront pas le temps d'entendre nos encouragements.






Il est 9 heures dans quelques secondes. Les 7000 coureurs de ce semi-marathon à label international sont répartis sur les 4 voies de la Départementale 670. Les deux voies de gauche et les deux voies de droite sont séparées par un terre-plein central, donc tout ce beau petit monde se réunira vers le km 2,5. Quelques gouttes de pluie se sont montrées quand je me suis levé ce matin mais maintenant le ciel est tout bleu, le soleil bien présent et le vent assez faible. Le coup de pistolet retentit. Nous attendons quelques secondes pour pouvoir nous mettre à courir. Les premiers mètres se faisant en marchant. Le parcours a été annoncé comme relativement roulant par le speaker mais ce n'est pas vraiment vrai. En effet, il va falloir passer par 16 mini-tunnels, avec autant de descentes et de remontées pour passer sous les rues qui coupent le Grand Boulevard. Et dès les premiers mètres, nous descendons sous le premier tunnel pour remonter aussitôt. Ça risque de nous user à force. Je suis parti prudemment. Damien et son copain de club s'éloignent déjà de moi. Nous sommes sur les deux voies les plus à droite de la chaussée. Je ne suis pas parti trop vite. Et pour une fois j'ai très rapidement trouvé ma vitesse de croisière. Quelques hectomètres plus loin, seconde descente pour accéder à un nouveau mini-tunnel. Il est vrai qu'on perd un peu de temps à la remontée, mais ce n'est pas bien méchant. A part les premiers mètres de la course, sinon, nous ne sommes pas gênés par les autres coureurs. La chaussée a un super revêtement. Je n'ai fait aucune préparation pour ce semi-marathon, hormis quelques sorties longues, mais ça ne m'empêche pas de me sentir très à l'aise. Je vais essayer de rester le plus longtemps sur ce rythme avec comme but de ne jamais aller dans le dur et conserver cette zone de confort. Je suis rentré sur la commune de Marcq-en-Barœul, et à la sortie du 7ème et dernier mini-tunnel de l'aller, j'entre dans celle de Wasquehal, toujours sur cette Départementale 670 qui est interminable. Les coureurs qui se trouvaient sur les deux voies de gauche, doivent se rabattre sur celles de droite. Je prends de l'eau à la volée au ravitaillement du 5ème kilomètre. Le parcours est une succession de très longs faux-plats montants et descendants. Je croise les leaders de la course.


Un groupe de 8 coureurs des hauts plateaux qui avance à une vitesse vertigineuse. C'est vrai que ce groupe est sur un long faux-plat descendant mais quand même ! Plus tard, quelques européens passent, suivis des premières femmes qui viennent aussi des mêmes pays que les leaders masculins. Elles sont au nombre de quatre dans ce groupe 100% féminin. Encore plus loin, je croise Mélanie Doutard, coureuse de l'Amiens UC, qui n'est qu'à quelques encablures de Fanny Pruvost. Je commence à apercevoir l'endroit où je vais faire demi-tour. Nous sommes actuellement sur la commune de Tourcoing en longeant celle de Mouvaux. J'encourage Damien lorsque je le croise, puis quelques minutes plus tard, quand j'arrive à l'arrêt de Tramway ''Ma Campagne'', je fais demi-tour en prenant le plus large possible afin de relancer au mieux. Maintenant, je croise le flot incessant et immense de coureurs qui se trouve derrière moi. Je passe au km 9, tout va vraiment bien pour moi. J'avance très bien et je suis vraiment facile pour le moment. Au ravitaillement du km 10, je prends en début de table, un quartier d'orange et en fin de table une petite bouteille d'eau pour y boire une gorgée. Je pense que j'ai réussi à ne pas ralentir du tout sur ce ravito. Les longs faux-plats passent parfaitement bien. Ma cadence de foulées est rapide et sans difficulté. Les ''bips'' de ma Tomtom marquant les passages à chaque kilomètre, reviennent assez rapidement. Le moral est bon. Habituellement, sur un semi-marathon, j'ai tendance à trouver le temps un peu long et je me perds dans mes pensées et mes performances s'en font ressentir. Mais là, sans aucune pression, alors que mon objectif était de courir aux alentours de 1h38', ça passe tout seul. Je commence même à remonter quelques coureurs maintenant. Une coureuse qui était devant moi depuis un bout de temps, se trouve maintenant derrière à quelques mètres. Juste avant le 15ème kilomètres, alors que je suis entré à nouveau dans Marcq-en-Barœul, j'enchaîne deux mini-tunnels. Juste en haut du second, nous devons prendre le plus à droite possible afin de monter sur un pont, passer au-dessus de la Départementale 670 et revenir en sens inverse, donc dans le même sens qu'au départ, pour reprendre le dernier mini-tunnel qu'on vient de passer en sens inverse et prendre la Direction de Roubaix par la Départementale 660. On croise donc à nouveau tous les coureurs qui sont un peu moins bien placés que moi.



Le morceau de ce tunnel tourne sur la droite car il ne faut quand même par retourner vers Tourcoing. Une fois en haut, je suis sur la commune de Wasquehal. Je croise encore Damien. Le 16ème km, puis le 17ème km sont franchis. Puis nous faisons demi-tour pour prendre les autres voies de la chaussée dans le sens inverse et retourner une fois de plus vers ce même mini-tunnel. Quand j'en remonte, je laisse sur ma droite les coureurs qui n'ont pas encore fait le passage sur la Départementale 660. Moi je suis revenu sur la Départementale 670. Je passe au panneau indiquant le km 19. Ça devient bon. Je me suis senti vraiment très à l'aise durant toute la course. Je sais que j'en ai encore pas mal sous le pied, mais pour ne pas mentir, je ressens une légère baisse de rendement entre le km 19 et le km 19,5. Puis ça repart comme si de rien. Nous n'arrêtons plus d'enchaîner les mini-tunnels. Il y a énormément de spectateurs massés de chaque côté de cette Départementale, surtout sur les ponts qui passent au-dessus de notre axe. Dans le dernier kilomètre, un coureur commence à me parler. On va papoter jusqu'au bout, tout en conservant une vitesse plus que convenable. Le km 21 est franchi. Pour les 100 derniers mètres de la course, nous passons dans le 16ème et ultime mini-tunnel. L'arche se trouve de l'autre côté du pont. Ça monte et dès que nous sommes en haut, je franchis l'arche d'arrivée 497ème/4516 en 1h31'41''.





Je termine super frais. C'est mon 5ème meilleur chrono sur la distance. Je vois des coureurs qui en terminent aussi et qui sont allés au bout d'eux même. J'entends le speaker annoncer que le vainqueur de ce semi-marathon vient de réaliser la 4ème performance mondiale de l'année. A voir si c'est vrai ! Mais avec le plateau proposé, ce n'est pas si étonnant que ça. Je marche tranquillement jusqu'au mini-tunnel suivant où la zone du ravitaillement final est installée. Je prends des dattes et deux petites bouteilles d'eau. J'y croise un ami parisien, Abdel, qui aura mis 10 minutes de moins que moi mais c'est normal il est largement meilleur que moi. Je ne peux être que ravi de ce chrono sans aucune préparation et surtout sans aucune douleur musculaire. Demain matin je travaille et demain après-midi je vais donc pouvoir me faire une sortie running dans les bois de la Seine-et-Marne en guise de longue récupération.


Puis, un peu plus loin, juste avant de sortir du dispositif de sécurité de la course, nous passons dans un couloir où de nombreux bénévoles nous tendent une médaille commémorative, offerte à chaque finisher ! Faut être costaud dans la tête avec ce genre de parcours et ses immenses et interminables lignes droites, mais j'ai quand même vraiment aimé. J'imagine que le tracé de l'an prochain sera identique à celui-ci, ce qui ne m'empêchera pas de m'y revoir. La forme en ''Y'' du parcours est le symbole du Grand Boulevard. C'est pour cette raison que les courses du jour ont été rebaptisées les ''Courses de la Brader'Y''. Maintenant il ne me reste plus que les 10 minutes de marche pour retourner à l'hôtel où une bonne douche m'attend. Je vais ensuite aller me balader dans Lille avant de reprendre le TGV à 17h03. Prochaine course … la semaine prochaine en Seine-et-Marne peut-être sous les couleurs de mon nouveau club, si la procédure de mutation est achevée !

Aucun commentaire: