Samedi 2 septembre 2017
L'an passé, je m'étais inscrit au 10 kilomètres de Lille comme les deux années précédentes. Un événement qui a lieu tous les ans dans le cadre de la très réputée Braderie de Lille. Mais, suite à la vague d'attentats qui s'est produite, l'organisation ne pouvait plus être sécurisée et les courses ont donc été annulées. Les inscriptions ont été reportées sur l'année 2017, donc me voilà inscrit pour la troisième fois ici-même. Par contre, comme je suis en préparation marathon, un semi était plus opportun à s'inclure dans mon plan, alors j'ai demandé à l'organisation de basculer mon dossier ''10km'' en dossier ''semi-marathon''. Me voilà donc prêt à courir les 21,095 km en totalité sur le Grand Boulevard, en démarrant de La Madeleine direction Tourcoing, puis demi-tour vers le départ. Les quatre voies de ce Grand Boulevard, devraient permettre aux coureurs de ne pas se gêner les uns les autres. Par contre, je ne vais pas chercher du tout un temps, car je vais devoir courir sur une allure entre celles du semi-marathon et du marathon.
La semaine passée, j'ai fait ma dernière course en étant licencié avec le club de l'UA Chauny. Mais après 46 courses sous ses couleurs en 10 mois, je mute en faveur de mon nouveau club : le PAAC, section athlétisme (Pontault Amicale Athlétic Club). Mais en attendant que la mutation soit effective, je vais courir ce semi-marathon en tant que non licencié. Revenons aux courses qui sont réunies sous l'organisation des ''Courses de la Brader'y''. A 9 heures, le départ du semi-marathon au label international sera donné. Puis à 11 heures, ça sera au tour du 10 km qui a également un label international. Et pour finir, à 12h15, aura lieu un 2024 mètres (en soutien à la candidature aux Jeux Olympiques de Paris 2024, réservé aux enfants de 6 à 14 ans, mais sans classement ni chronométrage. Ensuite, avant de quitter la capitale des Hauts-de-France, un petit tour dans la braderie s'imposera !
Qui dit séjour dans le Nord, dit
gastronomie locale. Je ne suis pas certain qu'un poulet au maroilles
soit un plat idéal pour préparer un semi-marathon, mais qu'est-ce
que c'est fichtrement bon ! Hier je suis également allé
retirer mon dossard. Je vais porter le numéro 280. Ce matin, le
réveil sonne à 7h30, soit une heure et demi avant le départ de ma
course. Mais comme l'hôtel n'est qu'à 10 minutes à pied, alors je
peux largement me permettre ce confort.
Une fois prêt, je quitte
l'hôtel en trottinant vers la Départementale 670 juste à l'entrée
de la commune de La Madeleine, où le départ, ainsi que l'arrivée,
sera donné. En fait le Semi-Marathon de Lille va se courir sur les
communes de La Madeleine, Marcq-en-Barœul, Wasquehal, Mouvaux et
Tourcoing, mais pas sur celle de Lille. En arrivant vers le départ,
je croise Damien, un ami de l'Aisne, qui est accompagné d'un de ses
amis de club. Nous allons nous placer ensemble dans notre sas de
départ. Il y en a trois. Un premier réservé aux élites, un second
avec justificatif et le troisième pour le gros du peloton. Nous
allons dans le second sas. Il ne reste que peu de temps avant que le
départ ne soit donné. Le speaker est le même que sur
Marseille-Cassis avec sa voix chantante marseillaise. Du très gros
calibre est annoncé sur ce semi. Des Kenyans à n'en plus finir. De
gros noms qui font partis du gotha mondial de la course hors stade.
Ça va aller très vite devant. Comme le parcours est pratiquement
une ligne droite avec un demi-tour après le km 8,8, nous allons
pouvoir les croiser. On ne va pas pouvoir les encourager car avec la
vitesse à laquelle ils iront, ils n'auront pas le temps d'entendre
nos encouragements.
Il est 9 heures dans quelques secondes.
Les 7000 coureurs de ce semi-marathon à label international sont
répartis sur les 4 voies de la Départementale 670. Les deux voies
de gauche et les deux voies de droite sont séparées par un
terre-plein central, donc tout ce beau petit monde se réunira vers
le km 2,5. Quelques gouttes de pluie se sont montrées quand je me
suis levé ce matin mais maintenant le ciel est tout bleu, le soleil
bien présent et le vent assez faible. Le coup de pistolet retentit.
Nous attendons quelques secondes pour pouvoir nous mettre à courir.
Les premiers mètres se faisant en marchant. Le parcours a été
annoncé comme relativement roulant par le speaker mais ce n'est pas
vraiment vrai. En effet, il va falloir passer par 16 mini-tunnels,
avec autant de descentes et de remontées pour passer sous les rues
qui coupent le Grand Boulevard. Et dès les premiers mètres, nous
descendons sous le premier tunnel pour remonter aussitôt. Ça risque
de nous user à force. Je suis parti prudemment. Damien et son copain
de club s'éloignent déjà de moi. Nous sommes sur les deux voies
les plus à droite de la chaussée. Je ne suis pas parti trop vite.
Et pour une fois j'ai très rapidement trouvé ma vitesse de
croisière. Quelques hectomètres plus loin, seconde descente pour
accéder à un nouveau mini-tunnel. Il est vrai qu'on perd un peu de
temps à la remontée, mais ce n'est pas bien méchant. A part les
premiers mètres de la course, sinon, nous ne sommes pas gênés par
les autres coureurs. La chaussée a un super revêtement. Je n'ai
fait aucune préparation pour ce semi-marathon, hormis quelques
sorties longues, mais ça ne m'empêche pas de me sentir très à
l'aise. Je vais essayer de rester le plus longtemps sur ce rythme
avec comme but de ne jamais aller dans le dur et conserver cette zone
de confort. Je suis rentré sur la commune de Marcq-en-Barœul, et à
la sortie du 7ème et dernier mini-tunnel de l'aller, j'entre dans
celle de Wasquehal, toujours sur cette Départementale 670 qui est
interminable. Les coureurs qui se trouvaient sur les deux voies de
gauche, doivent se rabattre sur celles de droite. Je prends de l'eau
à la volée au ravitaillement du 5ème kilomètre. Le parcours est
une succession de très longs faux-plats montants et descendants. Je
croise les leaders de la course.
Un groupe de 8 coureurs des hauts
plateaux qui avance à une vitesse vertigineuse. C'est vrai que ce
groupe est sur un long faux-plat descendant mais quand même !
Plus tard, quelques européens passent, suivis des premières femmes
qui viennent aussi des mêmes pays que les leaders masculins. Elles
sont au nombre de quatre dans ce groupe 100% féminin. Encore plus
loin, je croise Mélanie Doutard, coureuse de l'Amiens UC, qui n'est
qu'à quelques encablures de Fanny Pruvost. Je commence à apercevoir
l'endroit où je vais faire demi-tour. Nous sommes actuellement sur
la commune de Tourcoing en longeant celle de Mouvaux. J'encourage
Damien lorsque je le croise, puis quelques minutes plus tard, quand
j'arrive à l'arrêt de Tramway ''Ma Campagne'', je fais demi-tour en
prenant le plus large possible afin de relancer au mieux. Maintenant,
je croise le flot incessant et immense de coureurs qui se trouve
derrière moi. Je passe au km 9, tout va vraiment bien pour moi.
J'avance très bien et je suis vraiment facile pour le moment. Au
ravitaillement du km 10, je prends en début de table, un quartier
d'orange et en fin de table une petite bouteille d'eau pour y boire
une gorgée. Je pense que j'ai réussi à ne pas ralentir du tout sur
ce ravito. Les longs faux-plats passent parfaitement bien. Ma cadence
de foulées est rapide et sans difficulté. Les ''bips'' de ma Tomtom
marquant les passages à chaque kilomètre, reviennent assez
rapidement. Le moral est bon. Habituellement, sur un semi-marathon,
j'ai tendance à trouver le temps un peu long et je me perds dans mes
pensées et mes performances s'en font ressentir. Mais là, sans
aucune pression, alors que mon objectif était de courir aux
alentours de 1h38', ça passe tout seul. Je commence même à
remonter quelques coureurs maintenant. Une coureuse qui était devant
moi depuis un bout de temps, se trouve maintenant derrière à
quelques mètres. Juste avant le 15ème kilomètres, alors que je
suis entré à nouveau dans Marcq-en-Barœul, j'enchaîne deux
mini-tunnels. Juste en haut du second, nous devons prendre le plus à
droite possible afin de monter sur un pont, passer au-dessus de la
Départementale 670 et revenir en sens inverse, donc dans le même
sens qu'au départ, pour reprendre le dernier mini-tunnel qu'on vient
de passer en sens inverse et prendre la Direction de Roubaix par la
Départementale 660. On croise donc à nouveau tous les coureurs qui
sont un peu moins bien placés que moi.
Le morceau de ce tunnel tourne sur la
droite car il ne faut quand même par retourner vers Tourcoing. Une
fois en haut, je suis sur la commune de Wasquehal. Je croise encore
Damien. Le 16ème km, puis le 17ème km sont franchis. Puis nous
faisons demi-tour pour prendre les autres voies de la chaussée dans
le sens inverse et retourner une fois de plus vers ce même
mini-tunnel. Quand j'en remonte, je laisse sur ma droite les coureurs
qui n'ont pas encore fait le passage sur la Départementale 660. Moi
je suis revenu sur la Départementale 670. Je passe au panneau
indiquant le km 19. Ça devient bon. Je me suis senti vraiment très
à l'aise durant toute la course. Je sais que j'en ai encore pas mal
sous le pied, mais pour ne pas mentir, je ressens une légère baisse
de rendement entre le km 19 et le km 19,5. Puis ça repart comme si
de rien. Nous n'arrêtons plus d'enchaîner les mini-tunnels. Il y a
énormément de spectateurs massés de chaque côté de cette
Départementale, surtout sur les ponts qui passent au-dessus de notre
axe. Dans le dernier kilomètre, un coureur commence à me parler. On
va papoter jusqu'au bout, tout en conservant une vitesse plus que
convenable. Le km 21 est franchi. Pour les 100 derniers mètres de la
course, nous passons dans le 16ème et ultime mini-tunnel. L'arche se
trouve de l'autre côté du pont. Ça monte et dès que nous sommes
en haut, je franchis l'arche d'arrivée 497ème/4516 en 1h31'41''.
Je termine super frais. C'est mon 5ème
meilleur chrono sur la distance. Je vois des coureurs qui en
terminent aussi et qui sont allés au bout d'eux même. J'entends le
speaker annoncer que le vainqueur de ce semi-marathon vient de
réaliser la 4ème performance mondiale de l'année. A voir si c'est
vrai ! Mais avec le plateau proposé, ce n'est pas si étonnant
que ça. Je marche tranquillement jusqu'au mini-tunnel suivant où la
zone du ravitaillement final est installée. Je prends des dattes et
deux petites bouteilles d'eau. J'y croise un ami parisien, Abdel, qui
aura mis 10 minutes de moins que moi mais c'est normal il est
largement meilleur que moi. Je ne peux être que ravi de ce chrono
sans aucune préparation et surtout sans aucune douleur musculaire.
Demain matin je travaille et demain après-midi je vais donc pouvoir
me faire une sortie running dans les bois de la Seine-et-Marne en
guise de longue récupération.
Puis, un peu plus loin, juste avant de
sortir du dispositif de sécurité de la course, nous passons dans un
couloir où de nombreux bénévoles nous tendent une médaille
commémorative, offerte à chaque finisher ! Faut être costaud
dans la tête avec ce genre de parcours et ses immenses et
interminables lignes droites, mais j'ai quand même vraiment aimé.
J'imagine que le tracé de l'an prochain sera identique à celui-ci,
ce qui ne m'empêchera pas de m'y revoir. La forme en ''Y'' du
parcours est le symbole du Grand Boulevard. C'est pour cette raison
que les courses du jour ont été rebaptisées les ''Courses de la
Brader'Y''. Maintenant il ne me reste plus que les 10 minutes de
marche pour retourner à l'hôtel où une bonne douche m'attend. Je
vais ensuite aller me balader dans Lille avant de reprendre le TGV à
17h03. Prochaine course … la semaine prochaine en Seine-et-Marne
peut-être sous les couleurs de mon nouveau club, si la procédure de
mutation est achevée !
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