Trail des Maquisards (45)

Samedi 23 août 2014


Petite pause avec les courses sur route pour revenir sur des terrains beaucoup plus accidentés et variés avec le trail. Je vais participer au Trail des Maquisards. Je pars en fin de matinée de la région parisienne pour prendre la direction de la Forêt Domaniale d'Orléans qui est la plus vaste forêt domaniale de France métropolitaine. De quoi s'y perdre donc ! Ça roule très bien et la fin du trajet se fait sur des routes de forêt en terre et les voitures qui précèdent font de très grands panaches de poussières. Les derniers kilomètres avant d'entrer dans la forêt, ont été fait sous une pluie assez forte, ce qui risque d'avoir quelques répercussions sur l'état du parcours.



J'arrive au Carrefour de la Résistance et un très grand parking nous est réservé. Les bénévoles nous placent pour optimiser les places de stationnement. Le Carrefour de la Résistance est un haut lieu de la seconde guerre mondiale. En effet, de jeunes courageux se sont organisés ici même, lieu appelé le ''Maquis de Lorris''. Ils s'étaient donnés pour mission de commettre des sabotages et des attentats contre les troupes allemandes mais le 14 août 1944, ces derniers sont venus en nombre et ont massacré les jeunes combattants du ''Maquis de Lorris''. Pour ceux qui sont intéressés par cette partie de l'histoire de la seconde guerre mondiale il suffit de cliquer sur ce lien : Résistance du Maquis de Lorris. Avant 1944, ce Carrefour s'appelait le Carrefour d'Orléans.



C'est donc dans un lieu fort chargé d'histoire que va se dérouler le Trail des Maquisards. Trois distances sont proposées par les organisateurs : 6 km à 15h40, 15 km à 15h30 et 23 km à 15h30 également. Moi j'ai opté pour la course du 15 kilomètres qui me suffira largement. Le ''village'' de la course est implantée juste à côté du Carrefour de la Résistance. Je vais récupérer mon dossard, le numéro 265, puis je retire le tee-shirt de la course qui nous est offert. Lorsque je vais m'imprégner du parcours affiché, un bénévole nous explique qu'avec les récentes précipitations, le niveau de la rivière qu'on devra traverser à gué est plus élevé que prévu et il y aura de très nombreux passages de boue bien glissants où on s'enfoncera énormément. Tout un programme !



Je retourne à la voiture pour épingler mon dossard sur mon débardeur de club. Le ciel s'est bien dégagé et le temps va être idéal pour courir. Le seul ''hic'' sera le sol. Je pars faire quelques kilomètres d'échauffement dans cette gigantesque Forêt d'Orléans. Et effectivement il y a des parties bien boueuses. Le speaker de la course nous signale au micro que la Forêt d'Orléans n'est pas toute plate et qu'ils nous ont prévu de jolies côtes bien raides ! Je retourne boire un peu à la voiture puis je prends la direction de la ligne de départ qui est placée juste à côté de nombreuses tombes Route des Grandes Maisons.


Le départ était prévu à 15h30 avec un départ décalé des joëlettes 10 minutes plus tôt. Mais leur départ n'est donné qu'à 15h30, donc ça va repousser le notre. Dès que les joëlettes sont en course, le speaker nous narre l'histoire du ''Maquis de Lorris'' avec une pointe d'émotion qui se fait sentir dans sa voix. Quelques secondes de silence de la part des très nombreux coureurs, puis nous sommes tous prêts à en découdre. Nous sommes plus de 500 inscrits sur les deux grandes courses et qui partiront en même temps.




A 15 heures 40, donc avec 10 minutes de retard, le départ est donné. Je m'étais bien placé derrière la ligne et je peux rapidement bien me positionner sur le chemin. Après 100 mètres tout droit, nous nous trouvons en plein sur le Carrefour de la Résistance. Nous prenons la seconde sortie de ce rond-point, Route des Bordes. Le chemin est très large et la poussière se soulève. Dès les premiers mètres je suis pris de nausées. Je crois que je n'ai pas digéré mon sandwich de ce midi. Je sais, ce n'est pas digne d'un repas d'avant course mais je n'avais pas eu le temps de me préparer mieux. Ça a l'air de passer un peu.




Je reste un kilomètre sur cette très longue ligne droite. Elle était bien roulante. Puis je tourne sur ma gauche pour prendre un chemin herbeux avec de nombreuses ornières cachées ainsi que des racines très piégeuses. D'ailleurs je ralentis car je laisse volontairement un espace entre le coureur qui me précède et moi pour pouvoir mieux voir les pièges du sol mais des coureurs me passent et se mettent entre celui qui me précède et moi. Donc je n'arrive pas vraiment à me placer comme je le veux. Attention à la gadoue. Ça descend un peu et virage serré sur la droite.



Je suis dans la foulée d'un coureur et on doit produire des efforts à chaque fois qu'on saute pour éviter les zones de boue. C'est déjà fatigant ! On va de la gauche à la droite puis encore sur la gauche... pour trouver les meilleurs appuis possibles. Au bout, nous tournons sur la gauche. C'est toujours de l'herbe assez haute mais c'est un peu plus roulant sauf au bout quand on est obligé de quitter le chemin pour éviter un marécage. Et... ouf, je retrouve un chemin large et dur comme au début de la course. C'est à cet endroit là que je double les deux joëlettes parties dix minutes avant nous.


Nous entrons ensuite dans les sous-bois sur du monotrace et ça descend puis ça monte bien. On doit descendre un escalier en rondins de bois bien glissant. Je tourne aussitôt sur la gauche et il y a une côte courte mais très raide qui m'amène face à l'Etang du Ravoir. Je prends sur la droite et je tourne une seconde fois encore sur la droite pour descendre et retrouver un chemin en monotrace. Le parcours est sinueux et je me trouve entre les hautes fougères. Ça remonte à nouveau avant un peu de plat. Moi je commence à être raplapla. Ensuite c'est un vrai raidillon entre les arbres. Les coureurs devant moi arrêtent de courir et se mettent à marcher. J'en fais de même tellement ça grimpe. En haut je me relance grâce à un chemin plus large et surtout descendant.


Je me retrouve à nouveau face à l'Etang du Ravoir et je tourne sur la droite avant de tourner sur la gauche. Je suis au sommet d'une descente raide. Tellement raide, qu'une corde est installée pour nous aider à descendre sans chuter. Elle doit faire 70-80 % d'inclinaison. Je me lance sans la corde et sans chuter puis je remonte aussitôt par un chemin sinueux. Et ça monte ! J'ai mal aux jammmmmbes ! En haut un peu de répit car je retrouve un chemin large pour engins forestiers. Je suis repris par un coureur mais je ne peux pas vraiment rester juste dans sa foulée. Je fais jeu égal mais quelques mètres derrière. Juste assez de temps pour me refaire une santé et je quitte ce chemin pour me ré-engouffrer dans les sous-bois et les chemins étroits. J'en sors pour me trouver encore sur du plus large et ça descend juste avant qu'on tourne à gauche où ça monte. C'est tout droit jusqu'au km 10 et la traversée de la rivière à gué. Merci à Eric pour cette jolie vidéo (on me voit vers la 5ème minute).







Quelques coureurs la traversent en marchant mais moi je fais les 100 mètres de traversée en courant. J'essaye d'immortaliser ce moment mais c'est pas facile de prendre une photo en pleine course. Surtout qu'il ne faut pas que ça tombe dans l'eau ! Plouf ! Je sors sur l'autre rive et les chaussures sont bien plus lourdes. Un ravitaillement est placé juste à cet endroit là. C'est le second après celui placé un peu après le km 4. Je prends une gorgée d'eau en continuant tout droit. Au bout je me fais doubler par la première féminine de la course. Elle va pratiquement à ma vitesse mais je ne suis pas capable de hausser ne serait-ce qu'un peu mon niveau tellement mes jambes sont lourdes.


Nous tournons sur la droite. C'est plus roulant. Au loin on voit qu'il y a pas mal de spectateurs qui sont amassés à un carrefour devant nous, mais avant d'y arriver, on nous fait quitter ce chemin pour entrer dans une sorte de marécage. On s'enfonce jusqu'au dessus des chevilles, on glisse, on monte, on descend. C'est duuuuuuuuur ! On  nous dit qu'on est bientôt sorti de ce bourbier et qu'on va retrouver un chemin large. Effectivement c'est le cas mais ils ne nous ont pas dit que ça allait monter. Je commence à en avoir ras-le-bol des côtes. Mais c'est quand même avec plaisir qu'on souffre sur ce genre de parcours. Un peu maso les traileurs !!! J'aurai passé la majeure partie de la course seul.


Je tourne sur la gauche et je vois le fameux carrefour que j'apercevais de loin tout à l'heure. Avant de m'y trouver on descend un peu puis on remonte et une fois sur ce carrefour, on tourne à 120 degrés sur ma droite pour pénétrer sur un chemin avec des herbes assez hautes. Ce chemin dure environ un kilomètre. Ensuite un large chemin s'invite et c'est en faux plat descendant. Je me refais un peu la cerise et ensuite on tourne sur la gauche pour le même genre de chemin sauf que c'est en faux-plat montant. Et pour moi ce faux-plat est un véritable calvaire. Je n'ai plus de jus et j'ai l'impression que je ne vais pas en voir le bout. Puis je m'engouffre sur ma droite dans les sous-bois où les pièges sont très nombreux. Mais ça va ce n'est pas trop long. Je traverse un chemin large pour prendre un chemin qui est jalonné de fougères. Ensuite dernier virage sur la gauche de la course et je suis dans les 100 derniers mètres. Je passe sous l'arche d'arrivée en finissant 31ème/205 en 1h10'09''.


Mission accomplie. Je voulais faire 1h15' et finalement j'ai fait bien en dessous. Mais je n'aurais pas pu faire beaucoup plus de distance. Je suis vraiment exténué. Je passe au ravitaillement final qui est très copieux. Moi je m'axe surtout sur les boissons : coca, eau plate, eau pétillante, menthe... En solide il y a des fruits, des morceaux de quatre-quarts et des yaourts. J'en prends un à l'ananas.


Je retourne à la voiture pour me doucher et me changer car je suis trempé et dégoûtant. Ça fait du bien de se sentir propre. Je pensais faire une récupération mais je suis vraiment claqué et je n'en ai plus la force. Je retourne au ''village'' de la course pour voir les coureurs arriver et également pour voir mon classement officiel. Je suis classé à la 12ème place en catégorie V1.



Je ne vais pas attendre que les derniers de la course en aient terminé car il me reste de la route pour rentrer chez moi. Alors je quitte cette merveilleuse organisation pour reprendre la route. Je garderai une très bonne image de cette course avec une organisation irréprochable. Si l'occasion se représente, ça sera avec plaisir que je reviendrai sur ce Trail des Maquisards !

2 commentaires:

Raphaël a dit…

Sympa cette course. Trop fort la tentative de photo dans la rivière

Ericand a dit…

merci pour ce beau récit de ce magnifique trail.
Tu finis à une belle place bien que ce Trail n'est pas facile du tout.
L'an prochain tu fais le 23 Km