Dimanche
30 Octobre 2016
Article rédigé conjointement par Laura et moi-même.
Dans à peu près 5 jours et 16 heures,
Jeff et moi-même allons nous élancer sur la 38e édition de
Marseille-Cassis, course qui tient très à cœur à notre
Jean-François, et ce depuis sa première participation en 2008. Nous
partirons vendredi en début d’après-midi, avec Lucas, où un joli
Mobile-home nous attend, au camping de Ceyreste, non loin de la
Ciotat.
Pour ma première venue dans le
département des Bouches-Du-Rhône, je vais découvrir l’ambiance
de ces 20 kilomètres, dont on m’a tant vanté les mérites.
Toujours classée parmi les 50 plus belles courses du monde, l’IAAF
est une fois de plus le partenaire principal de l’événement. Dans
le contexte de sécurité que nous connaissons actuellement, de
nombreux aménagements ont été mis en place afin de garantir la
sécurité de nous, coureurs, mais aussi, de tous les spectateurs.
Nouveauté, pour sa 9e participation, Jeff va connaître les départs
par vagues. Sur le Boulevard Michelet, seuls la première vague
constituée des coureurs Élites et des SAS préférentiels (-1h20,
-1h30, -1h45) prendront le départ à 9h30, pour l’ascension de la
Gineste. Jeff va prendre le départ aux côtés de son ami Bernard,
dans un des sas suivants.
En ce qui me concerne, je serais sur la
course pour ma sortie longue, certainement à des kilomètres de
Jeff. L’objectif étant de découvrir la course et de faire en
sorte que cette sortie longue soit agréable et assez rythmée.
Je reprends la plume.
Nous avons fait le voyage en voiture
jusqu'à Marseille vendredi après-midi. Le trajet a paru rapide.
Samedi matin, nous avions pris rendez-vous avec Bernard et son épouse
au Parc Chanot afin d'y retirer notre dossard. Il y a de nombreux
halls. Celui où le village de la course est installé est celui du
Palais de l'Europe. Bernard et Lisbeth nous attendaient à l'entrée.
Nous commençons par le passage au stand du retrait des dossards. Je
me vois attribuer le numéro 7599. Des sas élites et préférentiels
étaient proposés. J'aurais pu bénéficier d'un de ces sas mais
j'avais décidé de rester avec Bernard lors du départ. Et comme
Laura l'a expliqué un peu plus haut, il y aura beaucoup moins de
gêne sur le Boulevard Michelet car les départs se feront par vagues
de 3000 coureurs toutes les 4 minutes.
Ensuite, nous passons au stand KMS afin
de vérifier que la puce intégrée au dossard est bien détectée.
C'est ce qui est le cas. Puis nous flânons dans les allées du
village de la course en passant de stand en stand. Nous nous arrêtons
un peu plus particulièrement sur certains stands comme celui qui
vante le Marathon de Provence Lubéron et où des dossards sont à
gagner. Laura et moi tentons notre chance. Maintenant plus qu'à
attendre que le hasard fasse son œuvre d'ici quelques jours. Nous
poursuivons notre petite balade avant de nous arrêter au stand
d'Endurance Shop où Laura va faire quelques emplettes : un joli
short qu'elle mettra pour faire ce Marseille-Cassis et une paire de
gants Karitraa … qu'elle conservera pour les températures plus
basses.
Le dernier stand qui va attirer notre
attention est celui de la Compagnie Fruitière où nous pouvons …
et devons, goûter des bananes et des ananas. Sympa ce genre de
stand ! Mais ça a pour conséquence de m'ouvrir un peu
l'appétit. Mais pas de panique car un restaurant est au programme ce
midi pour Bernard, Lisbeth, Lucas, Laura et moi.
Et comme pratiquement tous les ans,
nous allons manger au restaurant ''L’Écailler'' qui est situé
entre la Place aux Huiles et le Vieux Port de Marseille. Il fait un
temps magnifique. Nous mangeons sur la terrasse. Au menu il n'y a pas
que du poisson, mais en majeure partie nous optons pour ce mets. On
quittera la table avec le ventre bien rempli, et rien de tel qu'une
bonne balade à pieds de 2 heures dans le magnifique village de
Cassis pour aider à digérer. Le problème de cette commune est que
ça n'arrête pas de monter ou de descendre. Il n'y a qu'au niveau du
port où on retrouve du plat. Il faut être sportif pour y habiter.
Puis, après avoir effectués quelques
courses, nous finissons la journée en prenant nos appartements dans
un mobile-home au Camping de Ceyreste. Pour les personnes qui ne
connaissent pas Ceyreste, c'est une commune des Bouches-Du-Rhône,
située à côté de La Ciotat, non loin de Cassis et à proximité
du Var. Ce n'est pas la première fois que je viens dans ce camping,
qui m'a toujours laissé bonne impression. Nous allons y séjourner
quelques jours. Un peu de détente, un peu de vacances.
Après une nuit, où nous avons pu
bénéficier du changement d'heure et donc dormir une heure de plus,
nous nous levons à 5 heures 40 pour prendre la direction de la
course. Nous arrivons à Cassis vers 6 heures 20 et nous trouvons
une place de stationnement à proximité des navettes qui vont nous
conduire à Marseille. Quand on arrive au pied du bus, les
organisateurs scannent les dossards. On finit par
prendre le bus direction le Stade Vélodrome. Puis une fois à
Marseille, nous devons marcher un peu jusqu'à l'arrière du Stade
Vélodrome où une énorme zone réservée a été sécurisée. Nous
y accédons.
Bernard nous avait donné rendez-vous
vers 7 heures 45, au niveau du premier camion-vestiaire. Et nous nous
retrouvons donc très facilement. Nous nous préparons et échangeons
notre veste de survêtement contre un bon grand sac plastique qui va
nous permettre de conserver notre chaleur. Une petite pause WC est
nécessaire pour Laura et moi. Mais le soucis est qu'il n'y a que
trois WC dans cette zone et la queue est … hyper longue. A un point
que l'attente va durer quelques grosses minutes : en fait 1h20 !
Mais nous étions au soleil et dans la bonne humeur.
Il est 9 heures 20 quand nous sortons
de ce périple. Nous devons longer le Stade Vélodrome pour rejoindre
le Boulevard Michelet. Mais pour ce faire, il faut patienter car les
vagues commencent seulement à partir une à une. Nous allons nous
retrouver dans la dernière. Pas de soucis car le classement va se
faire au chronométrage à la puce.
Nous finissons par arriver sur la
Boulevard Michelet en passant sur le tapis qui met en fonction
les puces. Puis il reste 600 mètres pour passer sous l'arche et
prendre le départ. Nous y allons en mode footing, histoire de faire
un semblant d'échauffement. Puis avant de prendre le vrai départ,
une petite photo d'avant course.
Il est près de 10 heures 10, quand
nous prenons notre départ. Je prends la gauche du Boulevard Michelet
et les premiers mètres sont déjà en faux-plat montant. Laura part
plus prudemment et Bernard derrière elle. Cette première ligne
droite est très longue. Pratiquement deux kilomètres avec un
pourcentage un peu plus marqué sur sa fin. Je finis par arriver à
l'Obélisque où on prend légèrement sur la gauche Avenue de Lattre
de Tassigny. C'est beaucoup plus étroit à cet endroit et il faut
faire attention aux nombreux îlots directionnels qui sont autant de
pièges pour les coureurs. Je ne cesse de doubler des coureurs. Être
parti dans la dernière vague a cet avantage mais aussi un
inconvénient : j'ai l'impression d’effectuer un
contre-la-montre individuel malgré le nombre important de coureurs
autour de moi. Je ne sais pas où Laura en est mais je suis certain
qu'elle doit assurer comme toujours.
Quand j'arrive à proximité du magasin
Hyper Casino, il y a un peu de descente. Mais c'est de courte durée
car juste après, l'avenue monte bien jusqu'à ce qu'on passe sous un
pont où de très nombreux spectateurs s'y sont massés. Je passe
ensuite au km 4, puis à la sortie d'un rond-point où on va tout
droit, je me retrouve sur la Route Léon Lachamp. Je suis maintenant
dans un faux-plat montant. Puis j'arrive sur le rond-point de Luminy
où on tourne à gauche. Là c'est vraiment parti pour grimper, même
si ça reste encore raisonnable. Quand j'arrive au km 5, on nous
demande de rester sur la partie gauche de la chaussée, car un
véhicule de pompiers est en train d'évacuer un coureur vers
l'hôpital. Puis je passe au premier ravitaillement et comme j'avais
un peu faim avant le départ (ce qui était également le cas de
Laura), je prends deux quartiers d'orange et de la boisson. Puis je
continue. Mais depuis le départ, j'ai vraiment très mal aux deux
talons. Habituellement ça passe, mais aujourd'hui c'est l'inverse.
Plus ça va, et pire c'est. Poursuite de l'ascension mais toujours
dans la zone résidentielle. J'arrive dans le dernier virage sur la
droite qui me fait quitter les habitations.
Et maintenant, ça monte encore plus
sèchement. Les mètres passent lentement. J'essaye de penser à des
choses agréables pour m'ôter de l'esprit ces douleurs
insupportables. Et ça a tendance à marcher un peu. Malgré tout, je
continue à doubler de très nombreux coureurs partis avant moi. Des
spectateurs ont eu le courage de monter la pente du Col de la Gineste
afin de nous encourager. Un grand merci à eux car ça fait du bien
de se sentir soutenu. Les lacets ne cessent de défiler, mais à
chaque sortie de virage, toujours pas de trace du sommet. A des
moments, on peut se protéger du soleil en se mettant le plus près
possible de la paroi. La différence de température est assez
importante et un peu de fraîcheur fait du bien. Quand je passe au km
9, j'aperçois la banderole annonçant le sommet. A 200 mètres de ce
sommet de Col, j'échange quelques mots avec Laura et je dois me
résoudre à la laisser partir car je suis dans l'impossibilité de
changer de rythme. Je termine l'ascension sans forcer puis une fois
en haut, il y a quelques dizaines de mètres de plat, là même où
le ravitaillement est placé.
Je vois Laura s'arrêter pour prendre
de la boisson. J'en prends aussi mais à la volée. Comme j'ai
redoublé Laura, je l'attends quelques instants, puis on entame
ensemble le début de la descente infernale. Et elle est vraiment
infernale ! Je peux rester devant elle quelques centaines de
mètres, mais je dois rapidement lui dire que je dois freiner voire
m'arrêter. Trop de douleurs ! Elle me demande si je veux
qu'elle m'attende mais non je préfère qu'elle se fasse plaisir sur
la seconde partie de course. Je vois donc sa queue de cheval
s'éloigner de plus en plus de moi. Vers le km 12, deux coureurs se
trouvant juste devant moi, se retrouvent lourdement au sol suite à un
accrochage. Un peu de difficulté pour se relever, mais je pense
qu'ils vont reprendre leur course.
J'arrive sur le Plateau de Carpiagne.
Juste avant un nouveau ravitaillement, les militaires ont installé
un camion citerne et nous arrosent d'eau. C'est bien agréable car il
fait de plus en plus chaud. Puis passage au ravitaillement pour
prendre de l'eau. J'essaye de continuer à remonter encore des places
sur ce Plateau. Puis quand j'arrive à la hauteur du seul bâtiment
depuis qu'on a quitté Marseille, il s'agit d'un hôtel, ça remonte une nouvelle fois. Mais
peu de temps après, on commence à descendre en apercevant le
village de Cassis et l'hélicoptère de la course qui se trouve
au-dessus du port.
Je gère ma descente et en regardant
mon GPS je vois bien que je suis vraiment très loin de mon objectif.
J'aurais aimé m'approcher des 1h30 mais je vais finir à des années
lumières de cette marque. Plus on descend, plus c'est raide. Durant cette portion du parcours, j'ai pu voir à deux endroits différents, deux coureurs allongés au sol sans la moindre réaction avec à chaque fois un secouriste qui s'en occupait ! A trois
kilomètres de l'arrivée, j'entre dans Cassis. Mais je n'ai plus de
jus dans les jambes. Juste avant le dernier ravitaillement je décide
d'ingurgiter un gel pour me rassurer mais ça n'a aucun effet sur
moi. Après un peu de plat, je ne cesse de descendre et de tourner …
jusqu'au pied de la fameuse ''Côte des Pompiers''. Elle n'est pas
raide mais elle fait vraiment très mal. Surtout après une si longue
descente qui elle-même avait succédé à une très longue
ascension. Je crois que c'est à cet endroit de la course qu'il y a
le plus de spectateurs. Je bascule ensuite dans la dernière descente
qui est entrecoupée d'un peu de plat.
La seconde partie de cette descente est
extrêmement raide. Je me retiens pour ne pas me faire plus de mal,
mais en fait je ne sais pas ce qui est le mieux : se laisser
descendre ou se retenir. J'entre ensuite sur le Port de Cassis en
prenant une ruelle sur ma droite. Les 400 derniers mètres de la
course sont devant moi. Il y a beaucoup de monde des deux côtés de
ce Port. Les panneaux annonçant l'arrivée, défilent : 200
mètres, 150 mètres, 100 mètres... Dernier virage à droite, puis
je franchis la ligne d'arrivée 2743ème/14232 en 1h40'49''.
Un gros embouteillage de coureurs se
produit juste après la ligne franchie. J'arrive à prendre des
petites bouteilles d'eau pour m'hydrater. Puis il faut prendre son
mal en patience pour enfin finir par réussir à se présenter à
l'endroit où les médailles souvenir sont distribuées. C'est un
point noir de l'organisation ! Énormément d'attente avec une
gestion assez moyenne pour les médailles. Mais une fois la médaille
en main, je poursuis mon chemin pour aller au ravitaillement final et également pour revoir Laura et mon fils avec qui on avait donné
rendez-vous à cet endroit pour mieux se retrouver.
Je retrouve donc Laura qui aura fait
une très belle course en finissant en 1h36'50'', seulement à 9
petites secondes de la troisième espoir femme ! Un podium sur
un Marseille-Cassis, ça aurait eu sacrément de la gueule !
Puis maintenant il faut remonter tout Cassis afin de nous rendre aux
camions-vestiaire. Vu mon piteux état des tendons, nous y montons
tranquillement. Je reprends mon vestiaire et Laura se voit offrir une
jolie rose blanche. L'avantage est que nous sommes stationné juste à
côté.
Nous retournons au camping et en tapotant sur internet je
retrouve les résultats officiels de la course :
1914ème/14232 en 1h36'50'' Laura
VALLOIS (UA Chauny) –à 9 secondes de la 3ème place en espoir
femme.
2743ème/14232 en 1h40'49'' Jeff
BACQUET (UA Chauny).
6880ème/14232 en 1h55h33 '' Bernard
LEFEVRE (ASPTT Nice).
La course vue et écrite par Laura :
''Comme prévu, nous prenons la route aux
alentours de 14h00. Mais avant cela, Jeff est gentiment venu me
chercher en gare de Melun, pour m’emmener faire un semblant de
Fartlek, sur la base de loisirs de Bois-Le-Roi, lieu muni d’un
skate Park, pour le plus grand plaisir de Lucas : tous deux nous
avons effectué 25’ d’échauffement en forêt, puis 4 x 4’ et
une récupération de 15’. Le climat très brouillassant, et moi
toujours encombrée des bronches, j’eus beaucoup de mal à réguler
mon rythme cardiaque, s’emballant à n’en plus finir, alors que
Jeff effectuait cela avec une aisance déconcertante.
Sur le trajet, Jeff a préalablement
repéré trois aires de repos, dont celle où nous dormirons la
première nuit. Nous allons effectuer une halte pour se désaltérer,
une autre pour dîner, puis la dernière pour y installer notre
campement. Pour le repas du soir, ce sera une salade de boulgour et
de quinoa ! Afin de bien commencer notre première nuit, Jeff
nous a concocter une soirée cinéma, et pour flipper un peu, rien de
tel que du Stephen King !
9h00 le réveil sonne. Il est temps de
se lever, de prendre un petit déjeuner sur le pouce et de reprendre
la route pour le stade Vélodrome de Marseille, où un couple d’amis
de Jeff nous y attend. Il s’agit de Bernard L et de sa charmante
épouse Lisbeth.
Nous avons de la chance, nous trouvons
facilement une place à proximité du stade Vélodrome où sont remis
les dossards, Tee-shirt, Tickets SNCF, etc. on y trouve également
des stands de course à pied, de testing, mais aussi un stand
Endurance Shop sans oublier l’incontournable stand où l’on peut
déguster d’excellents morceaux de banane et d’ananas.
Une fois les dossards en main, nous
convenons d’un point de rendez-vous au vieux port de Marseille,
pour y prendre notre déjeuner. C’est La tradition depuis que
Bernard et Jeff se connaissent. Ils ont d’ailleurs leur restaurant
attitré L’Ecailler, où je confirme, nous mangeons très
bien à un tarif très raisonnable. Nous prenons chacun la formule à
15 euros qui comprend : l’apéritif (un kir ou un Pastis), un
entrée, un plat et un dessert, au choix divers et varié. Il y en a
pour tous les goûts.
Après ce petit moment sympathique,
Jeff me montre le parcours de la course en voiture jusqu’au 17e
kilomètre. Nous passons au col de la Gineste, récemment la cible
d’incendiaires criminels... Les trois derniers kilomètres, nous
les effectuons à pied, pour que Lucas repère les endroits propices
pour prendre de photos. Malheureusement, il ne pourra en prendre
aucune, pour diverses raisons. Je constate que Jeff souffre des ses
tendons. J’appréhende en silence pour la course de demain... Après
s’être arrêtés au port de Cassis, nous reprenons la route pour
aller faire quelques courses à La Ciotat. Nous nous installons au
Camping **** de Ceyreste en fin de journée. Nous sommes tous les
trois très fatigués du trajet de la veille, et ne tardons pas à
aller nous coucher. Certes nous reculons la grande d’aiguille d’une
heure, mais il faut tout de même mettre le réveil à 5h30 heure
d’hiver. Je peux dire qu’à 22heures, silence radio dans le mobile
home numéro 35...
Le lendemain matin, nous nous levons et
prenons la route pour les hauteurs de Cassis. Première petite
péripétie de la journée, Jeff a oublié son téléphone..... Direction le Stade Vélodrome. A la descente du bus, une petite
marche nous attend pour arriver au stade. Deux nouveaux contrôles sont en place devant l’enceinte du stade.
De nouveau un contrôle par scan du dossard, puis un passage au
détecteur de métaux lourds.
Ensuite Bernard nous rejoint. Nous
déposons nos sacs aux vestiaires. Le numéro du sac vestiaire et
reporté sur le dossard par un autocollant. Prochaine péripétie,
et pas es moindres : 2 cabines WC pour une foule d’environ
15000 personnes disposées en attendant l’entrée dans les sas, où
se trouvent des Dizaines de cabines WC ! Au total, nous fîmes
1h20 de queue, et, chose inespérée, il y avait encore du papier
toilette !
Le départ officiel de la course est
lancé comme prévu à 9h30. L’ouverture des sas élites et
préférentiels s’étant faite assez tôt, c’est vers 8h30 que
celle des sas généraux a eut lieue. Vers 9h30 Jeff et moi
effectuons un mini échauffement, 1km, de quoi se rassurer et se
dégourdir les jambes, après l’interminable attente. Nous ne
partirons qu’aux alentours de 10h10. Point
négatif de l’avant course, la parcage des coureurs dans une rue
renfermée et perpendiculaires au Boulevard Michelet.
Nous partons dans la dernière vague.
Point de Stress, le chrono ne se déclenche que lors du passage de la
puce au niveau de la ligne de départ. Je profite du chemin reliant
notre parcage à la ligne de départ pour enlever le sac poubelle
faisant office de tee-shirt d’avant course, et les hommes quant à
eux, effectuent une dernière pause WC.
10h10 je franchis la ligne de départ,
me voilà e route pour mon tout premier Marseille-Cassis, 20
kilomètres de régal, d’autant plus que je n’ai aucune pression.
Bernard et moi avons à peine franchi la ligne que notre Jeff s’était
déjà envolé. Après quelques mètres de plat, nous entamons déjà
du faux plat montant... Pour ma part je suis très raisonnable, je
passe le premier kilomètre en 4’25/4’30 si je me souviens bien.
Gelée dans l’attente d’avant course vêtue de mon sac poubelle,
désormais j’ai déjà très chaud. Au 2e kilomètre je sens déjà
quelques gouttelettes venir me chatouiller les tempes. Je pense aussi
à Bernard qui lui porte 2 Tee-shirt ... Il va sans doute subir cette
chaleur, qui dans le col de la Gineste sera plus dense, de part la
réverbération des roches sur le macadam. Plus les kilomètres
filent et plus le pourcentage de dénivelé positif s’accentue. Le
sommet du Col se trouve d’ailleurs à 326mètres. Donc pas de
précipitation, je cours comme si j’étais sur mon allure de sortie
longue. Sur la route, il faut être vigilant car de nombreux
obstacles sont présents, qu’ils soient matériels ou humain. Il y
a de gros terre-pleins, des dos-d’âne, des plots ou des passages
surélevés pour délimiter la route, les trottoirs sur lesquels j’ai
beaucoup couru aussi. Puisque nous avons fait le choix de partir avec
la dernière vague, nous effectuons donc une course contre la montre.
Je ne fais que doubler des coureurs par dizaine. C’est d’ailleurs
impressionnant et quelque peu dangereux parfois. Certains coureurs ne
sont pas très conscients de leur trajectoire et je me retrouve
souvent prise dans un entonnoir. La seule solution dans ce cas est de
ralentir, voir même de s’arrêter pour contourner. Au passage
vers le 4e km, il y a un pont qui surplombe la route et sur lequel
est installée une belle brochette de spectateurs criant maints
encouragements et brandissant de jolies banderoles. Certains
messages sont personnels et certains cris viennent du cœur « Allez
papa, tu vas tout déchirer ! » Sous ce pont est même
stationné un poids lourd qui joue de son klaxon. Rien de plus
motivant sur un effort tel Marseille Cassis que de voir tout ce monde
venu nous encourager.
Et c’est sur le 5e kilomètre que la
course commence à se corser, jusqu’au 9e kilomètre environ. Je ne
fais que monter, monter, monter... Cependant, après avoir gravi
quelques cols à vélo cet été en Haute-Savoie (Col des Aravis, Col
de La Forclaz, Col de l’Epine, de la Colombière...), celui-ci n’a
pas un pourcentage très violent. Pour ma part je le monte, sans
difficulté, mais sans trop forcer non plus. Je ne suis pas classée,
cela doit rester du plaisir. Des zigzags, je ne fais que cela, déjà
en suivant le tracé de la route mais en plus pour contrer la foule.
Je prends le plus souvent à la corde, malgré que ce soit plus raid,
mais au moins, je profite des quelques zones d’ombres. C’est
impressionnant le rafraîchissement que celles-ci nous procure. Les
kilomètres s’enchainent très rapidement. Je passe au 9e
kilomètres dans les 49’ / 50’ et soudain je repense à ce
que Jeff m’avait dit : « mon meilleur temps de passage
au 10e kilomètre sur MC est de 48’01 » et je me dis que vu
la forme qu’il arbore ces derniers temps, il ne dois pas être loin
de ce chrono, et très loin devant moi. Seulement, il souffre
terriblement des tendons. Je ne sais pas où il trouve la force de
lutter contre cette terrible douleur, moi, à sa place, je ne sais
pas si j’oserai courir.
Quand on parle du loup, à l’approche
du sommet de La Gineste, j’entends que l’on m’appelle. Je
regarde légèrement sur ma droite et qui vois-je, très étonnée,
Monsieur Jeff Bacquet, quasiment à l’arrêt à cause de la douleur
insupportable. Je lui demande s’il veut que je finisse à ses
côtés, il me dit que non, que je dois finir ma course comme je l’ai
commencée. Arrivée au sommet, je ne montre pas de signe de
fatigue. Prudente, je m’arrête pour la première fois au
ravitaillement proposé. Je me rafraîchis à l’aide d’éponges
humides puis je bois quelques gorgées à l’arrêt. J’ai fait
l’erreur de m’arrêter au début du ravitaillement, ne sachant
pas que celui-ci mesurait quelques dizaines de mètres. Il m’est
donc difficile de me frayer un chemin parmi cette horde de coureur,
afin de retrouver une allure de course correcte, et de rattraper
Jeff, qui lui ne s’est pas fait surprendre. Je Profite de la belle
descente d’un peu plus d’un km pour le rattraper puis continuer
sur ma lancée. Du 11e au 12e kilomètre, il y a une petite remontée,
qui casse un peu le rythme avant de reprendre sur du faux plat
descendant puis de belles descentes. Comme cela ne fait que
descendre, le rythme cardiaque n’est donc pas soumis à rude
épreuve. J’en profite donc pour accélérer l’allure. J’ai
l’impression d’aller très vite, mais ce n’est qu’une
impression. Je trouve que les 12e, 13e, 14e, 15e, 16e et 17e
kilomètres passent à une vitesse folle. A aucun moment j’ai envie
de ralentir. Durant ces kilomètres je m’accorde une seconde pause
hydratation puis je prends du salé (un Tuc), le petit-déjeuner
étant désormais à des années lumières.
Vers le 17e, j’arrive enfin dans
Cassis et j’arrive au pont que j’ai trouvé le plus difficile :
la côte des pompiers. Il s’agit d’une courte montée mais assez
raide, qui après plusieurs kilomètres de descente rapide, vient
casser le rythme, comme une impression d’être à l’arrêt. Mais
directement après, je retrouve la descente, plus raide que jamais,
où les écarts entre coureurs sont minimes et le risque de chuter
accentué. J’emprunte les trottoirs pas très larges et je fais
très attention. A plusieurs reprises je frôle et je raccroche des
coureurs.
J’arrive enfin sur le Port de Cassis.
La foule y est dense, des encouragements fusent de partout. Je n’ai
pas mal aux jambes mais je suis tout de même pressée d’arriver. A
l’arrivée, je suis heureuse de voir mon chrono, sachant que je
n’ai pas souffert, contrairement à mes dernières courses. Ma
montre affiche 1h36min51s. Pour une première édition je suis
satisfaite. Un ravitaillement en eau nous est proposé quelques
mètres après la ligne d’arrivée. J’y prends deux bouteilles,
que je bois dans la foulée. JE suis le flux de coureurs, en
direction de la remise des médailles. On me fait une croix sur
mon dossard plié en quatre, ni vu ni connu, puis l’on me remet ma
médaille, que je trouve vraiment jolie. Je retrouve ensuite Lucas au
point de rendez-vous que l’on s’était donné. J’en profite
pour me ravitailler en solide (pain d’épice, chocolat, gâteaux
salés...). Une quinzaine de minutes plus tard, Jeff nous rejoint.
Lui aussi se ravitaille puis nous partons récupérer notre sac au
vestiaire, qui se trouve sur le plateau de Cassis. Il faut donc
remonter la grande côte. Sur le trajet, un monsieur dont le père
est originaire de Chauny, notre club, nous interpelle. Quelle
coïncidence ! On nous remet notre sac, puis une bénévole
m’invite à aller chercher une rose quelques mètres plus bas.
Quelle gentille attention !
Avec Jeff, nous reprenons notre chemin
en direction de la voiture, puis nous retournons chercher Lucas,
parti faire quelques figures au Skate Park de la Ciotat.
Nous voulions nous baigner directement
après la course, mais les mesures de sécurité nous y en ont
empêché. Dommage, ce sera pour plus tard. Nous rentrons donc au
camping, où une bonne douche ainsi qu’une salade de pommes de
terre nous attendent.
Le soir même nous allons sur la plage
pour marcher un petit peu. Un peu d’eau fraîche pour les tendons de
Jeff lui fera le plus grand bien. Le pauvre, il souffre vraiment et a
vraiment du mal à dérouler. Le lundi midi, nous retrouvons Bernard
et sa femme pour un pic Nic sur une des plages de la Ciotat, à 10min
de notre camping, dont nous avons rendu les clefs très peu de temps
avant. En les attendant, je décide de piquer une tête dans la mer,
façon de parler, car je suis descendue prudemment dans la mer.
L’eau n’était pas si froide que ça. De ce fait, Jeff et Lucas
firent de même.
Ce fut un très bon Week-end, passé en
excellente compagnie, dans un cadre merveilleux.
Il n’est pas impossible que je n’y
retourne pas pour la 39e édition, cette fois-ci avec un vrai
dossard !''
Dans l'après-midi, nous allons nous
balader sur la plage de Saint-Cyr, commune du Var qui se trouve à côté de La Ciotat. Même si ça fait du bien l'eau froide, j'ai quand même du mal à marcher.
Heureusement que Laura est là pour m'aider ! Vu le changement avec l'heure d'hiver, il fait nuit noire dès 18 heures !
Le lendemain midi, nous retrouvons
Bernard et Lisbeth sur une petite plage à La Ciotat où nous nous
baignons et surtout où nous pique-niquons ! Puis place au
retour dans le Nord de la France, les bonnes choses ont souvent une
fin ! Ça nous aura fait de superbes petites vacances !
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