38ème Marseille-Cassis (13)

Dimanche 30 Octobre 2016


Article rédigé conjointement par Laura et moi-même.

Dans à peu près 5 jours et 16 heures, Jeff et moi-même allons nous élancer sur la 38e édition de Marseille-Cassis, course qui tient très à cœur à notre Jean-François, et ce depuis sa première participation en 2008. Nous partirons vendredi en début d’après-midi, avec Lucas, où un joli Mobile-home nous attend, au camping de Ceyreste, non loin de la Ciotat.

Pour ma première venue dans le département des Bouches-Du-Rhône, je vais découvrir l’ambiance de ces 20 kilomètres, dont on m’a tant vanté les mérites. Toujours classée parmi les 50 plus belles courses du monde, l’IAAF est une fois de plus le partenaire principal de l’événement. Dans le contexte de sécurité que nous connaissons actuellement, de nombreux aménagements ont été mis en place afin de garantir la sécurité de nous, coureurs, mais aussi, de tous les spectateurs. Nouveauté, pour sa 9e participation, Jeff va connaître les départs par vagues. Sur le Boulevard Michelet, seuls la première vague constituée des coureurs Élites et des SAS préférentiels (-1h20, -1h30, -1h45) prendront le départ à 9h30, pour l’ascension de la Gineste. Jeff va prendre le départ aux côtés de son ami Bernard, dans un des sas suivants.


En ce qui me concerne, je serais sur la course pour ma sortie longue, certainement à des kilomètres de Jeff. L’objectif étant de découvrir la course et de faire en sorte que cette sortie longue soit agréable et assez rythmée.

Je reprends la plume.






Nous avons fait le voyage en voiture jusqu'à Marseille vendredi après-midi. Le trajet a paru rapide. Samedi matin, nous avions pris rendez-vous avec Bernard et son épouse au Parc Chanot afin d'y retirer notre dossard. Il y a de nombreux halls. Celui où le village de la course est installé est celui du Palais de l'Europe. Bernard et Lisbeth nous attendaient à l'entrée. Nous commençons par le passage au stand du retrait des dossards. Je me vois attribuer le numéro 7599. Des sas élites et préférentiels étaient proposés. J'aurais pu bénéficier d'un de ces sas mais j'avais décidé de rester avec Bernard lors du départ. Et comme Laura l'a expliqué un peu plus haut, il y aura beaucoup moins de gêne sur le Boulevard Michelet car les départs se feront par vagues de 3000 coureurs toutes les 4 minutes.








Ensuite, nous passons au stand KMS afin de vérifier que la puce intégrée au dossard est bien détectée. C'est ce qui est le cas. Puis nous flânons dans les allées du village de la course en passant de stand en stand. Nous nous arrêtons un peu plus particulièrement sur certains stands comme celui qui vante le Marathon de Provence Lubéron et où des dossards sont à gagner. Laura et moi tentons notre chance. Maintenant plus qu'à attendre que le hasard fasse son œuvre d'ici quelques jours. Nous poursuivons notre petite balade avant de nous arrêter au stand d'Endurance Shop où Laura va faire quelques emplettes : un joli short qu'elle mettra pour faire ce Marseille-Cassis et une paire de gants Karitraa … qu'elle conservera pour les températures plus basses.











Le dernier stand qui va attirer notre attention est celui de la Compagnie Fruitière où nous pouvons … et devons, goûter des bananes et des ananas. Sympa ce genre de stand ! Mais ça a pour conséquence de m'ouvrir un peu l'appétit. Mais pas de panique car un restaurant est au programme ce midi pour Bernard, Lisbeth, Lucas, Laura et moi.






Et comme pratiquement tous les ans, nous allons manger au restaurant ''L’Écailler'' qui est situé entre la Place aux Huiles et le Vieux Port de Marseille. Il fait un temps magnifique. Nous mangeons sur la terrasse. Au menu il n'y a pas que du poisson, mais en majeure partie nous optons pour ce mets. On quittera la table avec le ventre bien rempli, et rien de tel qu'une bonne balade à pieds de 2 heures dans le magnifique village de Cassis pour aider à digérer. Le problème de cette commune est que ça n'arrête pas de monter ou de descendre. Il n'y a qu'au niveau du port où on retrouve du plat. Il faut être sportif pour y habiter.





Puis, après avoir effectués quelques courses, nous finissons la journée en prenant nos appartements dans un mobile-home au Camping de Ceyreste. Pour les personnes qui ne connaissent pas Ceyreste, c'est une commune des Bouches-Du-Rhône, située à côté de La Ciotat, non loin de Cassis et à proximité du Var. Ce n'est pas la première fois que je viens dans ce camping, qui m'a toujours laissé bonne impression. Nous allons y séjourner quelques jours. Un peu de détente, un peu de vacances.



Après une nuit, où nous avons pu bénéficier du changement d'heure et donc dormir une heure de plus, nous nous levons à 5 heures 40 pour prendre la direction de la course. Nous arrivons à Cassis vers 6 heures 20 et nous trouvons une place de stationnement à proximité des navettes qui vont nous conduire à Marseille. Quand on arrive au pied du bus, les organisateurs scannent les dossards. On finit par prendre le bus direction le Stade Vélodrome. Puis une fois à Marseille, nous devons marcher un peu jusqu'à l'arrière du Stade Vélodrome où une énorme zone réservée a été sécurisée. Nous y accédons.






Bernard nous avait donné rendez-vous vers 7 heures 45, au niveau du premier camion-vestiaire. Et nous nous retrouvons donc très facilement. Nous nous préparons et échangeons notre veste de survêtement contre un bon grand sac plastique qui va nous permettre de conserver notre chaleur. Une petite pause WC est nécessaire pour Laura et moi. Mais le soucis est qu'il n'y a que trois WC dans cette zone et la queue est … hyper longue. A un point que l'attente va durer quelques grosses minutes : en fait 1h20 ! Mais nous étions au soleil et dans la bonne humeur.





Il est 9 heures 20 quand nous sortons de ce périple. Nous devons longer le Stade Vélodrome pour rejoindre le Boulevard Michelet. Mais pour ce faire, il faut patienter car les vagues commencent seulement à partir une à une. Nous allons nous retrouver dans la dernière. Pas de soucis car le classement va se faire au chronométrage à la puce.





Nous finissons par arriver sur la Boulevard Michelet en passant sur le tapis qui met en fonction les puces. Puis il reste 600 mètres pour passer sous l'arche et prendre le départ. Nous y allons en mode footing, histoire de faire un semblant d'échauffement. Puis avant de prendre le vrai départ, une petite photo d'avant course.









Il est près de 10 heures 10, quand nous prenons notre départ. Je prends la gauche du Boulevard Michelet et les premiers mètres sont déjà en faux-plat montant. Laura part plus prudemment et Bernard derrière elle. Cette première ligne droite est très longue. Pratiquement deux kilomètres avec un pourcentage un peu plus marqué sur sa fin. Je finis par arriver à l'Obélisque où on prend légèrement sur la gauche Avenue de Lattre de Tassigny. C'est beaucoup plus étroit à cet endroit et il faut faire attention aux nombreux îlots directionnels qui sont autant de pièges pour les coureurs. Je ne cesse de doubler des coureurs. Être parti dans la dernière vague a cet avantage mais aussi un inconvénient : j'ai l'impression d’effectuer un contre-la-montre individuel malgré le nombre important de coureurs autour de moi. Je ne sais pas où Laura en est mais je suis certain qu'elle doit assurer comme toujours.





Quand j'arrive à proximité du magasin Hyper Casino, il y a un peu de descente. Mais c'est de courte durée car juste après, l'avenue monte bien jusqu'à ce qu'on passe sous un pont où de très nombreux spectateurs s'y sont massés. Je passe ensuite au km 4, puis à la sortie d'un rond-point où on va tout droit, je me retrouve sur la Route Léon Lachamp. Je suis maintenant dans un faux-plat montant. Puis j'arrive sur le rond-point de Luminy où on tourne à gauche. Là c'est vraiment parti pour grimper, même si ça reste encore raisonnable. Quand j'arrive au km 5, on nous demande de rester sur la partie gauche de la chaussée, car un véhicule de pompiers est en train d'évacuer un coureur vers l'hôpital. Puis je passe au premier ravitaillement et comme j'avais un peu faim avant le départ (ce qui était également le cas de Laura), je prends deux quartiers d'orange et de la boisson. Puis je continue. Mais depuis le départ, j'ai vraiment très mal aux deux talons. Habituellement ça passe, mais aujourd'hui c'est l'inverse. Plus ça va, et pire c'est. Poursuite de l'ascension mais toujours dans la zone résidentielle. J'arrive dans le dernier virage sur la droite qui me fait quitter les habitations.




Et maintenant, ça monte encore plus sèchement. Les mètres passent lentement. J'essaye de penser à des choses agréables pour m'ôter de l'esprit ces douleurs insupportables. Et ça a tendance à marcher un peu. Malgré tout, je continue à doubler de très nombreux coureurs partis avant moi. Des spectateurs ont eu le courage de monter la pente du Col de la Gineste afin de nous encourager. Un grand merci à eux car ça fait du bien de se sentir soutenu. Les lacets ne cessent de défiler, mais à chaque sortie de virage, toujours pas de trace du sommet. A des moments, on peut se protéger du soleil en se mettant le plus près possible de la paroi. La différence de température est assez importante et un peu de fraîcheur fait du bien. Quand je passe au km 9, j'aperçois la banderole annonçant le sommet. A 200 mètres de ce sommet de Col, j'échange quelques mots avec Laura et je dois me résoudre à la laisser partir car je suis dans l'impossibilité de changer de rythme. Je termine l'ascension sans forcer puis une fois en haut, il y a quelques dizaines de mètres de plat, là même où le ravitaillement est placé.




Je vois Laura s'arrêter pour prendre de la boisson. J'en prends aussi mais à la volée. Comme j'ai redoublé Laura, je l'attends quelques instants, puis on entame ensemble le début de la descente infernale. Et elle est vraiment infernale ! Je peux rester devant elle quelques centaines de mètres, mais je dois rapidement lui dire que je dois freiner voire m'arrêter. Trop de douleurs ! Elle me demande si je veux qu'elle m'attende mais non je préfère qu'elle se fasse plaisir sur la seconde partie de course. Je vois donc sa queue de cheval s'éloigner de plus en plus de moi. Vers le km 12, deux coureurs se trouvant juste devant moi, se retrouvent lourdement au sol suite à un accrochage. Un peu de difficulté pour se relever, mais je pense qu'ils vont reprendre leur course.




J'arrive sur le Plateau de Carpiagne. Juste avant un nouveau ravitaillement, les militaires ont installé un camion citerne et nous arrosent d'eau. C'est bien agréable car il fait de plus en plus chaud. Puis passage au ravitaillement pour prendre de l'eau. J'essaye de continuer à remonter encore des places sur ce Plateau. Puis quand j'arrive à la hauteur du seul bâtiment depuis qu'on a quitté Marseille, il s'agit d'un hôtel, ça remonte une nouvelle fois. Mais peu de temps après, on commence à descendre en apercevant le village de Cassis et l'hélicoptère de la course qui se trouve au-dessus du port.




Je gère ma descente et en regardant mon GPS je vois bien que je suis vraiment très loin de mon objectif. J'aurais aimé m'approcher des 1h30 mais je vais finir à des années lumières de cette marque. Plus on descend, plus c'est raide. Durant cette portion du parcours, j'ai pu voir à deux endroits différents, deux coureurs allongés au sol sans la moindre réaction avec à chaque fois un secouriste qui s'en occupait ! A trois kilomètres de l'arrivée, j'entre dans Cassis. Mais je n'ai plus de jus dans les jambes. Juste avant le dernier ravitaillement je décide d'ingurgiter un gel pour me rassurer mais ça n'a aucun effet sur moi. Après un peu de plat, je ne cesse de descendre et de tourner … jusqu'au pied de la fameuse ''Côte des Pompiers''. Elle n'est pas raide mais elle fait vraiment très mal. Surtout après une si longue descente qui elle-même avait succédé à une très longue ascension. Je crois que c'est à cet endroit de la course qu'il y a le plus de spectateurs. Je bascule ensuite dans la dernière descente qui est entrecoupée d'un peu de plat.




La seconde partie de cette descente est extrêmement raide. Je me retiens pour ne pas me faire plus de mal, mais en fait je ne sais pas ce qui est le mieux : se laisser descendre ou se retenir. J'entre ensuite sur le Port de Cassis en prenant une ruelle sur ma droite. Les 400 derniers mètres de la course sont devant moi. Il y a beaucoup de monde des deux côtés de ce Port. Les panneaux annonçant l'arrivée, défilent : 200 mètres, 150 mètres, 100 mètres... Dernier virage à droite, puis je franchis la ligne d'arrivée 2743ème/14232 en 1h40'49''.












Un gros embouteillage de coureurs se produit juste après la ligne franchie. J'arrive à prendre des petites bouteilles d'eau pour m'hydrater. Puis il faut prendre son mal en patience pour enfin finir par réussir à se présenter à l'endroit où les médailles souvenir sont distribuées. C'est un point noir de l'organisation ! Énormément d'attente avec une gestion assez moyenne pour les médailles. Mais une fois la médaille en main, je poursuis mon chemin pour aller au ravitaillement final et également pour revoir Laura et mon fils avec qui on avait donné rendez-vous à cet endroit pour mieux se retrouver.








Je retrouve donc Laura qui aura fait une très belle course en finissant en 1h36'50'', seulement à 9 petites secondes de la troisième espoir femme ! Un podium sur un Marseille-Cassis, ça aurait eu sacrément de la gueule ! Puis maintenant il faut remonter tout Cassis afin de nous rendre aux camions-vestiaire. Vu mon piteux état des tendons, nous y montons tranquillement. Je reprends mon vestiaire et Laura se voit offrir une jolie rose blanche. L'avantage est que nous sommes stationné juste à côté.



Nous retournons au camping et en tapotant sur internet je retrouve les résultats officiels de la course :
1914ème/14232 en 1h36'50'' Laura VALLOIS (UA Chauny) –à 9 secondes de la 3ème place en espoir femme.
2743ème/14232 en 1h40'49'' Jeff BACQUET (UA Chauny).
6880ème/14232 en 1h55h33 '' Bernard LEFEVRE (ASPTT Nice).

La course vue et écrite par Laura :

''Comme prévu, nous prenons la route aux alentours de 14h00. Mais avant cela, Jeff est gentiment venu me chercher en gare de Melun, pour m’emmener faire un semblant de Fartlek, sur la base de loisirs de Bois-Le-Roi, lieu muni d’un skate Park, pour le plus grand plaisir de Lucas : tous deux nous avons effectué 25’ d’échauffement en forêt, puis 4 x 4’ et une récupération de 15’. Le climat très brouillassant, et moi toujours encombrée des bronches, j’eus beaucoup de mal à réguler mon rythme cardiaque, s’emballant à n’en plus finir, alors que Jeff effectuait cela avec une aisance déconcertante.

Sur le trajet, Jeff a préalablement repéré trois aires de repos, dont celle où nous dormirons la première nuit. Nous allons effectuer une halte pour se désaltérer, une autre pour dîner, puis la dernière pour y installer notre campement. Pour le repas du soir, ce sera une salade de boulgour et de quinoa ! Afin de bien commencer notre première nuit, Jeff nous a concocter une soirée cinéma, et pour flipper un peu, rien de tel que du Stephen King !

9h00 le réveil sonne. Il est temps de se lever, de prendre un petit déjeuner sur le pouce et de reprendre la route pour le stade Vélodrome de Marseille, où un couple d’amis de Jeff nous y attend. Il s’agit de Bernard L et de sa charmante épouse Lisbeth.

Nous avons de la chance, nous trouvons facilement une place à proximité du stade Vélodrome où sont remis les dossards, Tee-shirt, Tickets SNCF, etc. on y trouve également des stands de course à pied, de testing, mais aussi un stand Endurance Shop sans oublier l’incontournable stand où l’on peut déguster d’excellents morceaux de banane et d’ananas.
Une fois les dossards en main, nous convenons d’un point de rendez-vous au vieux port de Marseille, pour y prendre notre déjeuner. C’est La tradition depuis que Bernard et Jeff se connaissent. Ils ont d’ailleurs leur restaurant attitré L’Ecailler, où je confirme, nous mangeons très bien à un tarif très raisonnable. Nous prenons chacun la formule à 15 euros qui comprend : l’apéritif (un kir ou un Pastis), un entrée, un plat et un dessert, au choix divers et varié. Il y en a pour tous les goûts.

Après ce petit moment sympathique, Jeff me montre le parcours de la course en voiture jusqu’au 17e kilomètre. Nous passons au col de la Gineste, récemment la cible d’incendiaires criminels... Les trois derniers kilomètres, nous les effectuons à pied, pour que Lucas repère les endroits propices pour prendre de photos. Malheureusement, il ne pourra en prendre aucune, pour diverses raisons. Je constate que Jeff souffre des ses tendons. J’appréhende en silence pour la course de demain... Après s’être arrêtés au port de Cassis, nous reprenons la route pour aller faire quelques courses à La Ciotat. Nous nous installons au Camping **** de Ceyreste en fin de journée. Nous sommes tous les trois très fatigués du trajet de la veille, et ne tardons pas à aller nous coucher. Certes nous reculons la grande d’aiguille d’une heure, mais il faut tout de même mettre le réveil à 5h30 heure d’hiver. Je peux dire qu’à 22heures, silence radio dans le mobile home numéro 35...

Le lendemain matin, nous nous levons et prenons la route pour les hauteurs de Cassis. Première petite péripétie de la journée, Jeff a oublié son téléphone..... Direction le Stade Vélodrome. A la descente du bus, une petite marche nous attend pour arriver au stade. Deux nouveaux contrôles sont en place devant l’enceinte du stade. De nouveau un contrôle par scan du dossard, puis un passage au détecteur de métaux lourds.

Ensuite Bernard nous rejoint. Nous déposons nos sacs aux vestiaires. Le numéro du sac vestiaire et reporté sur le dossard par un autocollant. Prochaine péripétie, et pas es moindres : 2 cabines WC pour une foule d’environ 15000 personnes disposées en attendant l’entrée dans les sas, où se trouvent des Dizaines de cabines WC ! Au total, nous fîmes 1h20 de queue, et, chose inespérée, il y avait encore du papier toilette !

Le départ officiel de la course est lancé comme prévu à 9h30. L’ouverture des sas élites et préférentiels s’étant faite assez tôt, c’est vers 8h30 que celle des sas généraux a eut lieue. Vers 9h30 Jeff et moi effectuons un mini échauffement, 1km, de quoi se rassurer et se dégourdir les jambes, après l’interminable attente. Nous ne partirons qu’aux alentours de 10h10. Point négatif de l’avant course, la parcage des coureurs dans une rue renfermée et perpendiculaires au Boulevard Michelet.

Nous partons dans la dernière vague. Point de Stress, le chrono ne se déclenche que lors du passage de la puce au niveau de la ligne de départ. Je profite du chemin reliant notre parcage à la ligne de départ pour enlever le sac poubelle faisant office de tee-shirt d’avant course, et les hommes quant à eux, effectuent une dernière pause WC.

10h10 je franchis la ligne de départ, me voilà e route pour mon tout premier Marseille-Cassis, 20 kilomètres de régal, d’autant plus que je n’ai aucune pression. Bernard et moi avons à peine franchi la ligne que notre Jeff s’était déjà envolé. Après quelques mètres de plat, nous entamons déjà du faux plat montant... Pour ma part je suis très raisonnable, je passe le premier kilomètre en 4’25/4’30 si je me souviens bien. Gelée dans l’attente d’avant course vêtue de mon sac poubelle, désormais j’ai déjà très chaud. Au 2e kilomètre je sens déjà quelques gouttelettes venir me chatouiller les tempes. Je pense aussi à Bernard qui lui porte 2 Tee-shirt ... Il va sans doute subir cette chaleur, qui dans le col de la Gineste sera plus dense, de part la réverbération des roches sur le macadam. Plus les kilomètres filent et plus le pourcentage de dénivelé positif s’accentue. Le sommet du Col se trouve d’ailleurs à 326mètres. Donc pas de précipitation, je cours comme si j’étais sur mon allure de sortie longue. Sur la route, il faut être vigilant car de nombreux obstacles sont présents, qu’ils soient matériels ou humain. Il y a de gros terre-pleins, des dos-d’âne, des plots ou des passages surélevés pour délimiter la route, les trottoirs sur lesquels j’ai beaucoup couru aussi. Puisque nous avons fait le choix de partir avec la dernière vague, nous effectuons donc une course contre la montre. Je ne fais que doubler des coureurs par dizaine. C’est d’ailleurs impressionnant et quelque peu dangereux parfois. Certains coureurs ne sont pas très conscients de leur trajectoire et je me retrouve souvent prise dans un entonnoir. La seule solution dans ce cas est de ralentir, voir même de s’arrêter pour contourner. Au passage vers le 4e km, il y a un pont qui surplombe la route et sur lequel est installée une belle brochette de spectateurs criant maints encouragements et brandissant de jolies banderoles. Certains messages sont personnels et certains cris viennent du cœur « Allez papa, tu vas tout déchirer ! » Sous ce pont est même stationné un poids lourd qui joue de son klaxon. Rien de plus motivant sur un effort tel Marseille Cassis que de voir tout ce monde venu nous encourager.

Et c’est sur le 5e kilomètre que la course commence à se corser, jusqu’au 9e kilomètre environ. Je ne fais que monter, monter, monter... Cependant, après avoir gravi quelques cols à vélo cet été en Haute-Savoie (Col des Aravis, Col de La Forclaz, Col de l’Epine, de la Colombière...), celui-ci n’a pas un pourcentage très violent. Pour ma part je le monte, sans difficulté, mais sans trop forcer non plus. Je ne suis pas classée, cela doit rester du plaisir. Des zigzags, je ne fais que cela, déjà en suivant le tracé de la route mais en plus pour contrer la foule. Je prends le plus souvent à la corde, malgré que ce soit plus raid, mais au moins, je profite des quelques zones d’ombres. C’est impressionnant le rafraîchissement que celles-ci nous procure. Les kilomètres s’enchainent très rapidement. Je passe au 9e kilomètres dans les 49’ / 50’ et soudain je repense à ce que Jeff m’avait dit : « mon meilleur temps de passage au 10e kilomètre sur MC est de 48’01 » et je me dis que vu la forme qu’il arbore ces derniers temps, il ne dois pas être loin de ce chrono, et très loin devant moi. Seulement, il souffre terriblement des tendons. Je ne sais pas où il trouve la force de lutter contre cette terrible douleur, moi, à sa place, je ne sais pas si j’oserai courir.

Quand on parle du loup, à l’approche du sommet de La Gineste, j’entends que l’on m’appelle. Je regarde légèrement sur ma droite et qui vois-je, très étonnée, Monsieur Jeff Bacquet, quasiment à l’arrêt à cause de la douleur insupportable. Je lui demande s’il veut que je finisse à ses côtés, il me dit que non, que je dois finir ma course comme je l’ai commencée. Arrivée au sommet, je ne montre pas de signe de fatigue. Prudente, je m’arrête pour la première fois au ravitaillement proposé. Je me rafraîchis à l’aide d’éponges humides puis je bois quelques gorgées à l’arrêt. J’ai fait l’erreur de m’arrêter au début du ravitaillement, ne sachant pas que celui-ci mesurait quelques dizaines de mètres. Il m’est donc difficile de me frayer un chemin parmi cette horde de coureur, afin de retrouver une allure de course correcte, et de rattraper Jeff, qui lui ne s’est pas fait surprendre. Je Profite de la belle descente d’un peu plus d’un km pour le rattraper puis continuer sur ma lancée. Du 11e au 12e kilomètre, il y a une petite remontée, qui casse un peu le rythme avant de reprendre sur du faux plat descendant puis de belles descentes. Comme cela ne fait que descendre, le rythme cardiaque n’est donc pas soumis à rude épreuve. J’en profite donc pour accélérer l’allure. J’ai l’impression d’aller très vite, mais ce n’est qu’une impression. Je trouve que les 12e, 13e, 14e, 15e, 16e et 17e kilomètres passent à une vitesse folle. A aucun moment j’ai envie de ralentir. Durant ces kilomètres je m’accorde une seconde pause hydratation puis je prends du salé (un Tuc), le petit-déjeuner étant désormais à des années lumières.

Vers le 17e, j’arrive enfin dans Cassis et j’arrive au pont que j’ai trouvé le plus difficile : la côte des pompiers. Il s’agit d’une courte montée mais assez raide, qui après plusieurs kilomètres de descente rapide, vient casser le rythme, comme une impression d’être à l’arrêt. Mais directement après, je retrouve la descente, plus raide que jamais, où les écarts entre coureurs sont minimes et le risque de chuter accentué. J’emprunte les trottoirs pas très larges et je fais très attention. A plusieurs reprises je frôle et je raccroche des coureurs.

J’arrive enfin sur le Port de Cassis. La foule y est dense, des encouragements fusent de partout. Je n’ai pas mal aux jambes mais je suis tout de même pressée d’arriver. A l’arrivée, je suis heureuse de voir mon chrono, sachant que je n’ai pas souffert, contrairement à mes dernières courses. Ma montre affiche 1h36min51s. Pour une première édition je suis satisfaite. Un ravitaillement en eau nous est proposé quelques mètres après la ligne d’arrivée. J’y prends deux bouteilles, que je bois dans la foulée. JE suis le flux de coureurs, en direction de la remise des médailles. On me fait une croix sur mon dossard plié en quatre, ni vu ni connu, puis l’on me remet ma médaille, que je trouve vraiment jolie. Je retrouve ensuite Lucas au point de rendez-vous que l’on s’était donné. J’en profite pour me ravitailler en solide (pain d’épice, chocolat, gâteaux salés...). Une quinzaine de minutes plus tard, Jeff nous rejoint. Lui aussi se ravitaille puis nous partons récupérer notre sac au vestiaire, qui se trouve sur le plateau de Cassis. Il faut donc remonter la grande côte. Sur le trajet, un monsieur dont le père est originaire de Chauny, notre club, nous interpelle. Quelle coïncidence ! On nous remet notre sac, puis une bénévole m’invite à aller chercher une rose quelques mètres plus bas. Quelle gentille attention !

Avec Jeff, nous reprenons notre chemin en direction de la voiture, puis nous retournons chercher Lucas, parti faire quelques figures au Skate Park de la Ciotat.

Nous voulions nous baigner directement après la course, mais les mesures de sécurité nous y en ont empêché. Dommage, ce sera pour plus tard. Nous rentrons donc au camping, où une bonne douche ainsi qu’une salade de pommes de terre nous attendent.

Le soir même nous allons sur la plage pour marcher un petit peu. Un peu d’eau fraîche pour les tendons de Jeff lui fera le plus grand bien. Le pauvre, il souffre vraiment et a vraiment du mal à dérouler. Le lundi midi, nous retrouvons Bernard et sa femme pour un pic Nic sur une des plages de la Ciotat, à 10min de notre camping, dont nous avons rendu les clefs très peu de temps avant. En les attendant, je décide de piquer une tête dans la mer, façon de parler, car je suis descendue prudemment dans la mer. L’eau n’était pas si froide que ça. De ce fait, Jeff et Lucas firent de même.

Ce fut un très bon Week-end, passé en excellente compagnie, dans un cadre merveilleux.
Il n’est pas impossible que je n’y retourne pas pour la 39e édition, cette fois-ci avec un vrai dossard !''





Dans l'après-midi, nous allons nous balader sur la plage de Saint-Cyr, commune du Var qui se trouve à côté de La Ciotat. Même si ça fait du bien l'eau froide, j'ai quand même du mal à marcher. Heureusement que Laura est là pour m'aider ! Vu le changement avec l'heure d'hiver, il fait nuit noire dès 18 heures !





Le lendemain midi, nous retrouvons Bernard et Lisbeth sur une petite plage à La Ciotat où nous nous baignons et surtout où nous pique-niquons ! Puis place au retour dans le Nord de la France, les bonnes choses ont souvent une fin ! Ça nous aura fait de superbes petites vacances !

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