Trail de la Mai'Zonnaise à Muizon (51)

Dimanche 4 mai 2014


Deux jours après le 10 km de Cergy-Pontoise, j'ai fait une sortie en récupération hier et aujourd'hui je suis de retour dans le département de la Marne pour participer à un trail court à Muizon, qui se trouve à quelques kilomètres de Reims. En effet la semaine dernière j'étais déjà venu dans ce beau département pour courir le 10 km d'Epernay, capitale mondiale de la boisson locale. J'adore cette petite boisson inconnue avec ses bulles qui s'appellerait Champagne, si je ne m'abuse !!! J'aime vraiment beaucoup cette région avec son magnifique paysage, ses collines, ses vignes et... ses courses !


Hier soir je finissais le travail assez tard alors je suis parti directement vers la région Champagne. Je me suis arrêté en cours de route pour dormir et ce matin j'arrive sous un magnifique ciel tout bleu à Muizon et plus précisément au lieu dit du ''Champ Jeudi''. Un énorme espace pour se stationner nous est réservé. C'est bien pratique. Ensuite il faut monter une belle petite côte pour accéder au terrain de football et du complexe sportif de ce ''Champ Jeudi''.


Je m'inscris à la course sur une distance indiquée de 12 kilomètres mais quand on regarde le graphique du tracé sur le site internet de la course, on se rend vite compte que la vraie distance est plus proche des 13,5 km que des 12 ! Au moins je vais pouvoir tester la résistance de ma cuisse sur les grosses montées et descentes. Si je peux me faire plaisir en prenant un peu de risque je le ferai mais je saurai me mettre des limites pour éviter une très mauvaise surprise. Je suis doté du dossard qui contient une puce avec le numéro 583.



Je redescends à la voiture pour me préparer puis c'est parti pour un échauffement léger. Je cours uniquement sur chemin pour commencer à habituer mes chevilles aux trous ou aux changements de type de sol. Je ne cours que deux kilomètres et retour à la voiture pour me désaltérer un peu. Le ciel est toujours tout bleu mais il ne fait pas particulièrement chaud. Pour une course c'est par contre un temps idéal. Il y a certes un peu de vent par moment et par endroit mais c'est vraiment une très belle matinée. 



Je remonte en haut du ''Champ Jeudi'' car à 9 heures 15, un briefing avec la présence obligatoire des participants, est fait par les organisateurs de la course. Consignes de sécurité et explications pour ne pas se perdre. Ça dure quelques minutes puis on part tous derrière les organisateurs de la course en courant pour rallier le départ qui sera donné à l'autre bout de Muizon. Ça fait un échauffement supplémentaire d'environ un kilomètre. On traverse toute la ville et on reçoit quelques applaudissements des riverains sortis se balader, acheter leur pain ou leur journal...



On se trouve ensuite à la sortie de Muizon, tous aux ordres du starter lorsqu'un. tracteur avec un agriculteur impatient écarte la masse des coureurs pour passer sans attendre notre départ. Une fois le tracteur passé, nous attendons quelques dizaines de secondes et le départ est donné. Ça commence par une longue ligne droite sur la route avec même un léger faux plat descendant. C'est bien pour se lancer en tout cas ! Après 600 mètres de course, on tourne sur la gauche, adieu le bitume et bonjour les chemins de terre totalement défoncés. Bon pour le moment c'est assez plat malgré les ornières. Le tracé est en courbe puis au km 1,5, nous tournons sur la droite. Il y a beaucoup plus d'herbes hautes ici et il faut vraiment faire attention à ce qu'elles peuvent bien cacher !



On tourne ensuite sur la gauche et c'est le passage au km 2. Pour le moment il n'y a pas réellement de difficulté hormis ce sol tout à fait instable et défoncé. Je ne suis pas parti trop vite et j'arrive à maintenir à peu près toujours le même rythme. On tourne ensuite sur la droite. C'est légèrement en faux plat montant. Vraiment léger ! On double quelques randonneurs. 500 mètres plus loin on tourne sur la gauche pour se faire engloutir par la forêt. Le chemin est toujours aussi difficile de par son aspect et il commence à s'élever progressivement et ça devient ensuite beaucoup plus pentu. D'ailleurs quand je reviens sur un coureur parti plus rapidement que moi, il se met à marcher pour franchir cette difficulté. Ça m'aide à le doubler. Ça monte comme ça jusqu'au km 4, puis juste à la sortie du virage sur la gauche, on dévale une longue descente scabreuse. Le tout est d'allier la rapidité de la descente en évitant les trous, les parties glissantes, les racines,... tous les obstacles quoi !!!



Le répit est de courte durée, car dès la sortie de la forêt, on se trouve au pied des vignes et malheureusement il va falloir aller tout en haut et tout en haut c'est vraiment très très haut et pour y accéder c'est excessivement raide ! Le sol à cet endroit est bitumé, certainement pour faciliter l'accès aux machines agricoles dans les vignes. Par contre c'est tellement pentu que je n'avance pas. Devant moi ça marche encore. Moi je me suis calé sur un rythme certes lent mais où je ne pioche pas trop dans mes réserves. Le spectacle visuel est merveilleux mais que c'est dur. 500 mètres après on tourne sur la droite et ce n'est plus du dur au sol mais des cailloux. Et c'est encore plus raide.


Un petit moment de répit sur une dizaine de mètres et le chemin tourne sur la gauche. Mais là c'est un véritable mur. Je suis incapable de monter en courant. D'ailleurs tous les coureurs qui m'accompagnent font comme moi et montent en marchant. Heureusement ça ne dure pas trop et à la sortie du nouveau virage sur la gauche il y a le ravitaillement. Je prends un fond de coca et c'est reparti. Je suis sur un chemin monotrace. C'est plus ou moins plat et je retrouve une jolie vitesse même si le chemin ne cesse de serpenter. D'ailleurs dans une courbe un peu plus prononcée, je pose le pied un peu trop sur le côté et je me rends vite compte que je ne suis qu'à quelques centimètres d'une chute dans le précipice qui est plus bas d'une quarantaine de mètres !


On continue comme ça jusqu'au km 6, puis c'est le lieu où les parcours des différentes courses se séparent. Moi je prends sur la droite et ça remonte encore. La terre au sol est très dure et c'est une partie assez désagréable car le passage des tracteurs donne l'impression que des véhicules avec des chenilles font des passages ici. Attention aux entorses. Je me sentais un peu seul, mais un coureur du club de l'EFSRA Reims, me reprend. On échange quelques mots pour s'encourager mais je ne peux pas rester avec lui. Je préfère continuer à ma vitesse. Ça monte jusqu'au km 7. Deux cent mètres plus loin, on entre à nouveau dans la forêt pour la descente. Une fois sorti de cette forêt, la descente se poursuit à travers les vignes à une vitesse vertigineuse. Je me retourne pour voir le coureur derrière moi qui n'est qu'à une centaine de mètres.


On prend la direction du village de Trigny où ça remonte un peu mais je me sens bien et je ne perds plus de temps sur le coureur de Reims qui est à une vingtaine de secondes devant moi. Un habitant de ce village m'apprend que je suis pour le moment en 6ème position de la course. Je tourne sur la droite pour continuer la descente en direction maintenant de Saint-Nicolas. Je peux voir que je suis en train de creuser l'écart sur les poursuivants. Puis à Saint-Nicolas, on retrouve encore les vignes avec un peu de faux plats. Passage ensuite au km 10 et c'est tout droit vers Muizon. Au km 11,5, je retrouve la ligne droite qu'on a fait en début de course. Là évidemment je suis en sens inverse. J'ai toujours le coureur de l'EFSRA devant moi et en me retournant je me rends compte qu'il sera difficile aux coureurs derrière de rentrer sur moi surtout qu'on est sur une partie roulante car c'est la route qui d'ailleurs est jalonnée d'étangs de chaque côté et on court au rythme des chants des grenouilles !

Ensuite la route monte un peu pour repasser au niveau de la ligne de départ et c'est parti pour la traversée de Muizon. A chaque changement de direction, les signaleurs nous encouragent. Je suis surpris que la cuisse tienne vraiment le coup car je ne l'ai pas vraiment ménagée et je poursuis mon effort pour conserver ma place. On emprunte des chemins qui passent entre les maisons puis je passe sous la grande route au km 13 pour retourner au ''Champ Jeudi''. Toute la traversée de Muizon est en montée. Je passe par l'endroit qui est réservé au stationnement des véhicules des coureurs et une dernière bosse se présente à moi pour accéder au plateau où se trouve la ligne d'arrivée. Je profite de cette montée pour voir ... que je ne vois pas les coureurs suivants. Un dernier effort et sous les encouragements et les applaudissements des spectateurs je franchis la ligne d'arrivée en terminant 6ème/116 en 1h02'37''.


Restitution du dossard et de la puce, puis je retrouve Julien le coureur de l'EFSRA Reims, très sympa. On se congratule et on discute un bon petit bout de temps. Puis j'apprends qu'en catégorie Vétéran 1 je suis le vainqueur de la course ! Pour une bonne surprise et bien s'en est une excellente. Surtout ça redonne de la confiance avec ces longs mois de galère suite à ma blessure qui m'a empêchée de faire le moindre sport pendant 3 mois. Le speakeur annonce qu'en fait le 12 km faisait pratiquement 13,5 km.



Je pars faire ma récupération puis en attendant la cérémonie des récompenses, je vais au stand m'acheter sandwich et une bière (oui je l'ai méritée !!!) car la faim se fait ressentir. Tout est prévu ici car il y a aussi un stand massage. Ça n'a pas vraiment désempli pendant toute l'après-course d'ailleurs !!!



Place aux différends podiums. Pour la première place en Vétéran 1, je reçois une bouteille du bon breuvage local : une bonne bouteille de Champagne !!! Maintenant il faut penser à récupérer avant mes prochaines courses qui se profilent très rapidement.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Bravo pour ce bel article qui décrit bien ce que nous (les organisateurs) avons voulu partager avec vous et ce que le coureurs ressentent sur le parcours. Nous sommes désolés pour les distances affichées un peu tronquées, mais en prenant en compte différents paramètres (contraintes des environs de Muizon, dénivelé minimum, point de vue magnifique, sécurité, etc.), il nous a été difficile de faire moins sur le 12 km (mais c'est aussi ce qui fait la particularité des courses nature). En espérant te revoir pour la 15ème édition!

Unknown a dit…

Oui, belle description de la course. Bravo à toi pour ta course et ton podium. J'ai terminé derrière toi mais 2ème V1. C'était la première fois que je participais à un trail et je crois que j'ai bien fait de faire la Maiz'onnaise tant l'organisation était tip top (le temps aussi !).
Bonne continuation.