37ème édition Marseille-Cassis (13)

Dimanche 25 octobre 2015


Nous voilà à ma semaine préférée de course à pied avec pour moi l'inévitable Marseille-Cassis, course toujours classée parmi les 50 plus belles courses au monde par l'IAAF, la Fédération Internationale d'Athlétisme. C'est vrai que ce parcours hors du commun avec un départ en face du Nouveau Stade Vélodrome à Marseille, suivi d'une montée de plus en plus pentue pendant 10 kilomètres puis une descente vertigineuse vers le petit port de Cassis avec une arrivée les pieds dans la Méditerranée, sans oublier le paysage merveilleux qui nous donne un spectacle sans nom, font que cette course est à part. J'ai ai fait un paquet à travers la France et elle est ma préférée. Ce dimanche va être ma 8ème participation à un Marseille-Cassis consécutif.




Nous arrivons sur Marseille hier samedi tôt le matin. Première chose à faire : se rendre au Parc Chanot qui se trouve juste à côté du Nouveau Stade Vélodrome, pour aller retirer mon dossard au Palais de l'Europe. Il y a quelques jours, quand j'ai imprimé mon bon afin de retirer mon dossard, je me suis rendu compte que j'avais oublié d'envoyer mon justificatif de niveau permettant d'avoir un sas préférentiel. Je voulais celui du moins de 1h30'. Et comme la date butoir était le 1er septembre, alors je vais devoir m'élancer dans la masse des coureurs. Et c'est un gros désavantage car il faut s'installer plus d'une heure avant le départ dans le sas pour espérer être relativement bien placé et sans la moindre possibilité de faire d'échauffement. Alors qu'un sas préférentiel, nous parque dans un coin de rue avec de belles lignes droites permettant un véritable échauffement et aussi une entrée dans le sas lui-même au dernier moment. Mais bon, je n'ai pas été attentif, alors c'est le jeu.





Je passe donc à l'immense stand des retraits de dossards où 15000 coureurs vont devoir passer pour participer à la course. Quand moi j'y suis, il n'y a presque personne car il est bien tôt encore. Une fois mon dossard 2303 en poche, je vais voir une responsable de l'organisation pour tenter gentiment de décrocher un sas, mais elle m'explique que ce n'est plus possible. Alors tant pis. Puis passage au stand du retrait du tee-shirt technique souvenir de la course, et pour finir je passe au stand KMS, qui est le chronométreur de la course, afin de vérifier que ma puce est bien activée, ce qui est le cas, car mon nom apparaît sur l'écran.





Je fais ensuite un tour dans le village de la course où de nombreux stands sont présents afin de vendre leurs articles de sports ou pour présenter des courses. Je flâne pas mal de temps dans les allées de ce village. Ça sent déjà le départ de la course. On est plongé dans cette ambiance que seuls les coureurs connaissent avant le départ d'une grande épreuve. Un mélange d'envie, d'excitation, de joie, et aussi peut-être un peu de crainte.




Puis, avant d'aller à Cassis, où je vais passer mon samedi, je profite de la proximité du Nouveau Stade Vélodrome pour aller y faire un tour. On ne peut pas entrer à l'intérieur mais il n'y a pas de problème pour en faire le tour sur le parvis. En ce qui concerne l'accès intérieur, ça sera pour demain matin, car pour aller dans les sas de départ, on va devoir traverser ce stade au niveau de la pelouse. C'est toujours un bon moment, surtout pour les supporters Marseillais comme moi ! Maintenant, je prends la direction de Cassis pour m'installer. Je prends la route du Col de la Gineste, ainsi que du Plateau de Carpiagne où on fait une petite halte, histoire de s'imprégner encore un peu plus du parcours de demain, et je finis par arriver à Cassis. Dans l'après-midi je vais faire une énorme erreur de débutant. En effet, on va aller marcher deux heures dans cette petite ville de Cassis qui est toute en montées, et comme il faisait chaud, j'ai mis directement les chaussures sans chaussettes, ce qui a provoqué de jolies inflammations derrière les talons. Et maintenant je ne supporte plus le port des chaussures !!!



Ce matin, le réveil sonne à 6 heures 15, mais on a profité du changement d'heure pour dormir un heure de plus. Ce qui n'est pas négligeable du tout. J'ai beaucoup de mal à enfiler mes chaussures à cause d'hier après-midi, puis je vérifie que je n'ai rien oublié dans mon paquetage avant de prendre la navette qui est juste à 200 mètres de l'endroit où je suis. Le bus nous conduit sur Marseille, où un peu de marche nous attend pour arriver au niveau de l'arrière du Nouveau Stade Vélodrome.






Nous pénétrons dans l'enceinte de ce stade et les toilettes sont pris d'assaut. J'arrive sur la pelouse du Stade Vélodrome. C'est un merveilleux édifice. Je ne vois pas un coureur passer sans prendre la moindre photo ! Je reçois un coup de téléphone de mon ami Bernard, qui ne va pas tarder à arriver lui aussi. Je l'attends donc au niveau de la pelouse, puis une fois là, nous poursuivons notre cheminement vers le départ.



Sur le Boulevard Michelet, nous arrivons d'abord aux camions-vestiaires, qui vont rapatrier nos affaires sur Cassis afin de pouvoir les récupérer après notre course. Alors nous nous préparons. Je mets des Compeed derrière les talons en espérant ne pas souffrir surtout dans la très très longue ascension. Il ne fait pas froid et j'hésite à prendre le grand sac poubelle dans lequel je me glisserai afin de conserver ma chaleur. Je le prends quand même au cas où. Nous déposons les sacs, puis direction les sas.






Une fois dans le sas j'entends derrière moi ''Allez MEGA''. Il s'agit de Christelle et de Marc, tous deux du club de Bussy-Saint-Georges, donc club voisin au mien. Je ne les connaissais pas mais ils sont très bons amis à Virginia, une membre de mon club de MEGA. Ils sont très sympas et on va tous les quatre patienter ensemble pendant … 1 heure 10 ! C'est un peu rageant de voir les coureurs des sas préférentiels s'entraîner le long de notre sas ! J'ai finalement mis le sac poubelle pour plus de conforme thermique.





Ça va, le temps passe quand même vite et à 9 heures 30 le coup de pistolet du starter se fait entendre. Mais on ne bouge pas. Il y a tellement de monde que l'on met pas mal de temps à commencer à marcher. On rejoint la ligne de départ … en marchant lentement et une fois sous l'arche j'arrive enfin à trottiner tout doucement. J'essaye de me glisser sur la droite de la chaussée, le long des barrières, mais c'est l'enfer. Les meneurs d'allure des 1h30 sont hors de vue tellement ils sont loin, et ceux des 1h45 sont également loin devant moi. J'accélère, je ralentis, je slalome, je galère quoi ! Puis les barrières disparaissent et je peux prendre la contre-allée. J'arrive enfin à prendre un rythme meilleur malgré le faux plat montant qui marque le début de l'ascension. Je quitte la contre-allée pour retrouver l'axe principal du Boulevard Michelet. Le bitume est noir de coureurs et les trottoirs sont noirs de spectateurs. Presque deux kilomètres déjà d'effectués quand j'arrive à l'Obélisque tout en haut du Boulevard Michelet.


Nous prenons légèrement sur la gauche sur l'Avenue De Lattre de Tassigny en direction de Luminy. Toujours du faux-plat montant, mais quand on arrive au niveau du Centre Commercial Casino, là ça monte vraiment franchement. Les organismes commencent déjà à être fatigués après 3 kilomètres de course. En ce qui me concerne, je n'arrive pas du tout à trouver la moindre bonne sensation depuis le départ. Je cours très tendu en essayant de ne pas penser à mes pieds mais je n'y arrive pas. J'ai l'impression d'être en surrégime alors que je suis loin de ma cadence voulue. Mais j'ai quand même réussi à reprendre et à doubler les meneurs d'allure de moins de 1h45. C'est déjà ça ! Nous passons sous un pont où il y a également énormément de monde dessus chantant et criant. Un groupe de musique est placé en dessous sur la droite.



Un peu de répit en retrouvant un faux plat montant pendant plusieurs centaines de mètres. Puis, au rond-point, nous tournons à gauche direction Vaufrèges et ça recommence à bien monter. Les kilomètres sont indiqués à rebours et nous passons au km 15. Premier ravitaillement. C'est un peu la cohue alors j'attends la fin du long stand pour prendre une petite bouteille d'eau, ainsi qu'un gobelet d'eau au sirop. Ça continue à bien monter dans Vaufrèges.




Tout au bout, on arrive dans un grand virage à l'aveugle sur la droite et là, ça ne monte plus beaucoup, ça monte super beaucoup ! La vraie ascension du Col de la Gineste est en marche. Il n'y a plus la moindre maison et très rapidement on peut voir en contre-bas le serpent des coureurs qui se trouvent encore à Vaufrèges. En très peu de temps, on a gagné beaucoup d'altitude. Je n'arrive pas à me rapprocher des meneurs d'allure des 1h30. Je les aperçois au détour des lacets et je perds confiance en moi en levant le pied. Pas de moral aujourd'hui. Je continue à monter et je profite du paysage qui est vraiment merveilleux. Il y a quelques courageux qui sont montés pour nous encouragés. Ça fait beaucoup de bien. Et le fait que nos prénoms soient inscrits sur les dossards, ça permet de recevoir des encouragements personnalisés. Les kilomètres défilent … à basse allure. Que ça monte ! Par moment ça va mieux, mais ça ne reste qu'éphémère. Je finis par arriver tout en haut de ce Col de la Gineste où il a a beaucoup de spectateurs.






Je prends la même stratégie pour ce nouveau ravitaillement en attendant la fin du stand qui est déserté des coureurs. Puis je me lance dans la descente qui va d'abord ne durer qu'un kilomètre. Je ne la fais pas comme un fou car le changement de rythme après avoir plafonné pendant longtemps dans une grosse ascension, m'a déjà joué de mauvais tours avec l'apparition de crampes. Je descends donc vite mais raisonnablement. D'ailleurs je double des coureurs arrêtés et perclus de crampes. Je retrouve un peu de plat puis même une remontée, mais elle passe bien. Vu que mon objectif est complètement fichu, je cours beaucoup plus décontracté et c'est sans doute pour ça que la côte à cet endroit est bien avalée. Ensuite nous sommes dans un long faux-plat descendant qui nous amène sur le Plateau de Carpiagne. Pour ceux qui ne connaissent pas, Carpiagne est un camp militaire. Le paysage est désertique mais beau. Au km 7 (donc plus que sept kilomètres à effectuer) se trouve le troisième ravitaillement. Encore et toujours la même stratégie.




C'est plat à cet endroit, puis nous remontons un petit peu quand on arrive à un hôtel restaurant, le seul bâtiment présent depuis le pied de la montée de la Gineste jusqu'à l'entrée de Cassis ! Km 6. Un petit effort pour arriver en haut de cette petite montée et une fois que j'y suis, un nouveau spectacle merveilleux s'offre à nous. Cassis tout au bout et tout en bas ! Nous entamons une descente vertigineuse. Là, les kilomètres passent beaucoup plus rapidement. On arrive au niveau des premiers bâtiments construits sur les hauteurs directement dans la roche.


Les virages sont difficiles à prendre dans cette descente car c'est vraiment très raide. Mais je ne vais pas me plaindre car c'est quand même plus facile en descendant que pendant l'ascension de tout à l'heure ! Plus on descend, et plus il y a de spectateurs qui crient, qui nous encouragent, qui brandissent des drapeaux ou des panneaux du style ''allez papa'', ''allez vous êtes les meilleurs'', … Mine de rien la descente me fatigue quand même. Je sens que le dessus des cuisses travaille beaucoup. Les virages sont de plus en plus rapprochés et je passe à côté du panneau indiquant l'entrée dans Cassis. On retrouve la foule immense et compacte du début de course sur les trottoirs. Les groupes de musique sont aussi présents. Je suis sur du plat et il ne reste plus que 3 kilomètres de course à faire dans Cassis. Nous tournons à droite avec un petit faux plat montant et un autre ravitaillement mais cette fois-ci je ne m'en soucis pas. Puis ça descend un peu avant de retrouver du plat. Je tourne sur ma gauche pour une descente à nouveau vertigineuse. Encore des crampes pour des coureurs.




J'arrive tout en bas de cette jolie et assez longue descente, puis nous tournons à droite pour la dernière grosse difficulté du parcours : La côte des Pompiers ! Vue comme ça elle ne paraît pas si terrible, mais après une longue descente depuis le Col de la Gineste et devoir retrouver une position complètement différente avec des muscles fatigués, ça change tout. Je ne la monte pas à fond, je préfère la monter en gérant tranquillement. Les gens savent très bien que c'est un endroit redouté par les coureurs car il y a autant de monde ici qu'à l'entrée de Cassis ou qu'au départ. Puis je bascule dans la descente qui est raide. Nous tournons sur la gauche avec un peu de plat avant de redescendre sur la droite. Je me laisse emmener dans le pourcentage de la descente. Il y avait moins de monde sur les trottoirs et d'un coup ça redevient très important. Normal, nous quittons la route, pour prendre une petite rue étroite qui nous amène sur le port de Cassis.



Pour comparer l'ambiance à cet endroit, il faut se rapporter à des Cols du Tour de France. Habituellement quand j'arrive à cet endroit, j'ai du mal à aller vite mais comme aujourd'hui je n'ai pas été très bien pendant toute la course, je peux répondre sans problème aux accélérations des coureurs qui se trouvent avec moi. On continue à courir sur le port. On en fait l'intégralité, puis dernier virage sur la droite avec l'arche d'arrivée tout à bout à côté de la plage. Un dernier petit effort et je franchis la ligne d'arrivée 1871ème/14500 en 1h33'42''.



Évidemment je suis très loin de ce que je voulais faire. Mon objectif annoncé était sous les 1h30. Je ne vais pas trouver d'excuses. J'étais dans un jour sans aujourd'hui. Mais j'ai quand même la satisfaction d'un huitième participation et finalement le chrono est loin d'être catastrophique. Il y en a plein qui aurait aimé l'avoir. Alors relativisons ! On nous offre une très jolie médaille souvenir de la course. Puis je prends la direction de la Plage, quand j'entends Gilles m'appeler. C'est un copain qui fait parti du club du PAAC, club ami au mien et il a participé cette année à sa première édition de Marseille-Cassis. Il aura fait un excellent chrono en terminant 181ème/14500 en 1h18'16''.








On discute un peu puis je vais vers la mer. Je tombe par hasard sur Rémi Migliore, du club de l'UA Villenoy. Il est originaire de Cassis et il aura fait un sacré numéro en terminant 85ème/14500 en 1h14'11''. Je n'ai réussi à voir un autre représentant de la Seine-et-Marne, Franck Léger de l'AS Chelles qui a terminé 68ème/14500 en 1h12'14''.






J'enlève mes chaussures, mes chaussettes, mes boosters, et je file dans la Méditerranée. Au début l'eau paraît bien fraîche mais une fois dedans que ça fait du bien aux jambes. C'est bon pour la récupération ! J'y reste de longues minutes. Bernard me rejoint. Il a terminé 8043ème/14500 en 1h54'53''. Puis il faut refaire de la marche avec une montée pour rejoindre le parking de la Madie et les camions-vestiaires. En cours de route on retrouve Christelle et Marc qui ont terminé respectivement 9890ème/14500 en 2h00'55'' et 3596ème/14500 en 1h40'44''.





Je reprends mon paquetage au camion, et je change mon haut pour mettre du sec. C'est ensuite le moment de remonter tout Cassis pour retrouver la voiture. C'est une sorte de nouvelle épreuve qui se profile pour nous. On finit par y arriver et que c'est bon de s'asseoir dans la voiture ! Mais malheureusement il va être le moment de reprendre la route pour la région parisienne car après ma semaine de vacances qui avait débuté avec quelques jours à Center Parcs, il est maintenant l'heure de retrouver la triste réalité parisienne !

4 commentaires:

Christelle Frazao a dit…

Super reportage! Bravo Jeff!

Unknown a dit…

Excellent récit Jeff, merci. C'est cool la rencontre avec Cricri et Marco au départ :)

Jeff a dit…

Merci beaucoup Joël.
Oui c'était très sympa cette rencontré et ça a permis de ne pas voir le temps d'attente dans le sas passer !

Anonyme a dit…

Merci Jeff pour le compte rendu de cette belle course. Et bravo pour ton temps malgré le fait que tu n'aies pas eu de sas préférentiel "par oubli". Bravo aussi aux Seine et Marnais qui étaient présent à cette course mythique !

Bernard DA COSTA