Pour la 3ème année consécutive, je vais participer au 10 km de Soissons dans le département de l'Aisne. J'ai bien aimé mes deux premières apparitions dans cette ville surnommée ''La Cité du Vase''. Mais, même si les gens ne le savent pas forcément, Soissons est surtout historiquement la première Capitale de la France, bien avant Paris. Mais ça remonte à quelques années car c'était en 486 à la suite de la Bataille de Soissons. Mettons de côté cette petite incursion historique pour retourner sur le plan sportif. L'an dernier le parcours avait été changé. Cette année, les organisateurs ont décidé de conserver ce nouveau circuit. L'arrivée est très ''motivante'' car nous avons une belle ligne droite sur l'Esplanade du Mail qui est uniquement piétonne avec de très nombreux spectateurs des deux côtés qui poussent les coureurs dans les derniers mètres.
J'ai toujours couru ici avec Laura et cette année ça sera encore pareil. Mais elle finira bien devant moi tout de même. Surtout que ses chronos ne cessent de s'améliorer et que les miens stagnent après avoir régressé à cause de ma blessure qui continue à aller tout de même de mieux en mieux. A part le Challenge pour les enfants, il y aura deux autres courses. Le 5 kilomètres avec un départ à 18 heures et le 10 kilomètres à 18 heures 45. Mon fils Lucas va s'aligner sur le 5 puis ça sera à notre tour sur le 10. Il faudra faire deux fois le circuit. Un parcours roulant, propice aux bons chronos quand on est en forme. Le petit point négatif à mes yeux ce sont les lignes droites dont je ne suis pas vraiment un fan. Mais c'est une course que je recommande vivement à tout le monde. L'organisation a toujours été au rendez-vous. Mon objectif sera de faire mieux que les deux dernières courses.
Ce matin nous avons profité de nos
passeports du Parc Astérix puis direction Soissons qui ne se trouve
qu'à une heure de route. Le ciel est tout noir. Nous avons eu
quelques gouttes mais ça risque d'être bien le déluge quand ça va
décider de tomber franchement. Nous nous stationnons à deux pas du
Centre Mail-Scène Culturelle où les inscriptions se font. Laura a
déjà récupéré le sien. Je jette un coup d’œil à l'affichage
des préinscrits. Je vais porter le dossard numéro 18. Je le retire
puis je passe au stand d'à côté où on nous donne un sac contenant
quelques petits cadeaux, telles une sacoche banane, une poche à eau,
… Puis je vais voir l'affichage pour le 5 kilomètres, mais mon
fils Lucas qui est bien fatigué me dit finalement qu'il ne le sent
pas trop et qu'il ne préfère pas courir. Pas grave, il y en aura
d'autres.
Nous allons ensuite marcher sur le
parcours. Le ciel très noir est plus que menaçant mais pour le
moment ça tient le coup. Laura va avoir une adversaire
supplémentaire de qualité car Roxane a finalement décidé de
s'inscrire sur le 10 km. Antoine, son père, va en faire de même. Je
vais essayer de rester avec lui pendant la course. Essayer !
Kényans et Éthiopiens sont également présents et présentes, ce
qui va encore augmenter la qualité du plateau des coureurs.
Finalement Lucas me dit qu'il a envie de courir alors pendant qu'il
va se changer à la voiture, je retourne au Centre Mail-Scène
Culturelle pour aller chercher son dossard. Mais il y a maintenant
une foule immense. J'arrive à m'en dépatouiller par un petit tour
de passe-passe.
Je le rejoins à la voiture et c'est le
déluge. Nous nous préparons à l'intérieur du véhicule. Ce qui
tombe est froid en plus. On ne voit même plus à travers le
pare-brise tellement ça tombe fort. Puis au bout d'une quinzaine de
minutes ça se calme un peu. J'envoie alors Lucas faire un petit
échauffement. Moi j'en profite pour commencer aussi un peu le mien.
COURSE DU 5 KM :
Puis l'heure du départ du 5 km
approche. Il est prévu à 18 heures. Lucas va se glisser dans le sas
de départ qui est placé juste devant le Centre Mail-Scène
Culturelle. Il a réussi à bien se positionner. Plus de 300 coureurs
s'y sont mis. Un peu de stress mais il faut encore attendre un petit
peu car un handisport doit tout d'abord prendre le départ. Puis
c'est parti. Lucas part raisonnablement pour ne pas rapidement se
griller. Et aussi car la distance de 5 km lui fait un peu peur. Après un petit passage pavé pour
faire le tour de l'église, Lucas se trouve un rythme pas trop élevé
mais quand même efficace. Un peu plus loin il se trouve dans la
première ligne droite, qui voit le franchissement de trois
ronds-points. Il est en compagnie d'un coureur vêtu de rouge et ils
font jeu égal.
Un tour au trois-quarts complet de ce
dernier rond-point, puis les voilà dans la zone pavillonnaire de
Soissons. Le sol n'est pas de première qualité mais en cherchant la
meilleure trajectoire possible, on peut facilement éviter les
parties en mauvais état. Après quelques virages, Lucas franchit le
km 2. Ça commence déjà à être compliqué pour lui. Quand je le
retrouve un peu plus loin sur le parcours, c'est facile à lire sur
son visage qu'il aimerait être à l'arrivée. Mais il poursuit.
Une très longue ligne droite de plus
d'un kilomètre coupé par un rond-point l'attend. Roxane et Antoine
l'aident en courant avec lui et en l'encourageant. Ça l'aide
vraiment car ça lui permet de gagner de nombreuses places au
classement. Il finit par arriver sur l'Esplanade du Mail pour les 300
derniers mètres de la course. Il double encore quelques coureurs
puis franchit la ligne d’arrivée 90ème/288 en 25'32''.
Petit passage au ravitaillement final
après avoir ôté son dossard et l'avoir mis dans l'urne pour le
tirage au sort d'après course.
COURSE DU 10 KM :
Je termine tranquillement mon
échauffement avec Roxane et Antoine, puis je me dirige vers le
Centre Mail-Scène Culturelle pour me placer dans le sas de départ.
Nous serons plus de 500 coureurs à nous élancer sur cette course.
C'est un très beau nombre en pensant à ce qui est tombé tout à
l'heure et qui aurait pu en décourager plus d'un. Mais il ne pleut
plus. Par contre c'est étouffant car il fait chaud et en plus le
taux d'humidité est très élevé. J'ai pas mal d'amis qui vont
courir cette course. Je ne vais pas tous les citer, mais il y aura
Roxane, Laura, Antoine, Mathilde, Katalin et Charles qui va
accompagner Sonia, son épouse.
L'handisport a pris son départ donc il
nous reste trois minutes. Le starter lève le pistolet mais tarde à
tirer. Finalement ça part. Roxane est partie devant en compagnie de
Saliha. Nous allons tout droit jusqu'à l'Hôtel de Ville. Virage à
droite, mais le sol est maintenant pavé. Je ne sais pas trop comment
poser le pied sans me faire mal et finalement je fais n'importe quoi.
Je n'avance pas de peur de me faire mal mais pour de vrai je ne me
fais pas mal. Nouveau virage à droite pour contourner l'église et
me retrouver Rue de la Congrégation. Ça reste pavé jusqu'à ce
qu'on laisse l'église derrière nous. Je ne sais pas trop où sont les amis,
sauf Roxane qui est bien devant moi dans la foulée de Saliha. Elle
tourne à gauche Boulevard Alexandre Dumas. De nombreuses secondes
plus tard, j'en fais de même. C'est une première longue ligne
droite qui est entrecoupée par trois ronds-points. Je suis un peu
asphyxié avec cette humidité mais pour le moment j'avance assez
bien. Par contre je pense avoir mal placé ma chevillère
ligamentaire car ça me brûle un peu.
Je fais le tour du dernier
rond-point. Enfin les trois-quarts. Je prends la Rue Lavoisier. Elle
est bombée et en mauvais état. Je n'aime pas trop ce passage, mais
elle ne dure pas très longtemps. Je tourne à droite Rue de
Vic-sur-Aisne. Dans ce virage, je me fais trop serrer
contre le trottoir et je dois choisir entre poser le pied de travers
sur la bordure ou me prendre le panneau de signalisation. J'opte pour
le panneau mais ça ne m'empêche pas de ressentir une douleur au
tendon. Et quand je vois qui m'a serré … c'est Laura !!! Bah
voyons !!! Pas grave mais du coup j'ai perdu ma vitesse et j'ai
beaucoup de mal à me relancer surtout que je suis toujours avec
beaucoup de difficultés à respirer. Qu'est ce que je déteste ce
temps ! Virage très serré sur la droite Rue Raymond Poincarré.
Elle est large mais nous ne devons utiliser que la partie droite de
la chaussée car l'autre est réservée à la circulation des
véhicules.
Puis nous tournons à gauche Avenue de
Pasly. Dès le début de cette artère, se trouve le ravitaillement.
Je prends un gobelet d'eau. J'en bois une gorgée et je tends ce
gobelet à un coureur qui est avec moi depuis quelques temps. Il le
prend. Je passe le panneau du km 3 et tout au bout, la rue tourne
deux fois sur la droite pour me permettre d'arriver au début de la
plus longue ligne droite du parcours : le Boulevard Edouard
Branly qui deviendra le Boulevard Henri Martin, à la sortie d'un
rond-point. Je n'aime pas les lignes droites mais comme quoi les
exceptions confirment les règles, cette fois-ci je me sens bien sur
ce tout droit. Je perds quelques places mais rien de bien méchant.
Puis ça tourne sur la droite. Je suis sur l'Avenue du Mail. Un peu
plus loin, virage à droite et aussitôt virage à gauche pour
pénétrer sur l'Esplanade du Mail avec la ligne d'arrivée en point
de mire. Antoine me double et j'entends ses encouragements. Je
pensais qu'il se trouvait déjà devant moi. Je n'arrive pas vraiment
à lui répondre car je ne suis pas bien. D'ailleurs je ne trouve pas
la moindre ressource pour essayer de m'accrocher à lui. Passage à
côté de la ligne d'arrivée. C'est parti pour le second tour
identique au premier. Donc passage sur les pavés. Mais cette fois,
je cours dans le caniveau pour les éviter au maximum. Ça fait moins
mal d'ailleurs. Puis virage à droite Rue de la Congrégation. Un
coureur reprend sa course après s'être un peu arrêté. Me voilà
ensuite sur le Boulevard Alexandre Dumas et ses trois ronds-points.
J'arrive dans le dernier.
Ça fait bien longtemps que je ne vois
plus Roxane ni Laura. Par contre de temps en temps j'aperçois
Antoine qui m'a pourtant pris pas mal de temps. Mais les lignes
droites permettent d'avoir des points de mire. Mais celui-là
s'éloigne de plus en plus. Me voilà Rue Lavoisier puis dans le
virage où je m'étais fait serrer lors du premier passage. Quand je
me fais doubler j'essaye de me relancer en tentant de m'accrocher
mais ça ne dure jamais bien longtemps. Virage serré sur la droite
Rue Raymond Poincarré. Charles et Sonia me doublent. Charles
m'encourage. Je leur demande de me prendre sur leur porte-bagages,
mais j'arrive à m'y accrocher qu'environ 200 mètres.
Puis c'est au tour de Katalin de me
reprendre. On échange quelques mots et je la laisse partir mais
finalement je me ravise car ça commence à m'énerver de courir en
mode footing sans pouvoir accélérer. Alors je reviens à sa hauteur
et quand nous tournons à gauche Avenue de Pasly je prends un peu
d'eau puis je me place devant Katalin pour l'aider un peu. Je me sens
bien mieux. Au bout nous tournons deux fois sur la droite afin
d'accéder à la plus longue des lignes droites de la course.
J'encourage Katalin et quand j'arrive au rond-point qui coupe cette
ligne droite en deux, je me retourne et je me rends compte que je
l'ai un peu lâchée. Alors je lève un peu le pied. Un petit vent
frais a fait son apparition depuis que je suis passé vers le km 7,5
et c'est juste à ce moment là que j'ai commencé à aller plus vite
et à me sentir beaucoup mieux. Je remonte quelques places et mon
rythme n'a plus rien à voir avec les 7 premiers kilomètres de ma
course. Je me retrouve Avenue du Mail puis j'entre sur l'Esplanade du
Mail avec Katalin quelques mètres derrière moi. Quelques coureurs
essayent de se rapprocher alors je préfère continuer en haussant
légèrement le rythme jusqu'au bout. De très nombreux spectateurs
sont placés des deux côtés et j'entends même des ''Allez Jeff'''.
Puis je franchis la ligne d'arrivée 127ème/498 en 43'50''.
Chrono tout pourri. De pire en pire. Je
retrouve aussitôt Roxane qui a terminé 6ème femme et 71ème en
40'19'' et Antoine qui m'a mis presqu'une minute en finissant 110ème
en 42'53''. On discute pas mal de temps puis nos retournons à la
voiture pour nous changer car même s'il fait bon, la sueur nous
rappelle qu'on peut rapidement attraper froid. Laura me rejoint à la
voiture. Elle a terminé 76ème en 40'54''. Elle m'avait dit avant la
course avoir un lièvre pour l'amener sous les 39' mais c'est un peu
raté.
Puis je retourne avec Roxane et Antoine
au pied du podium pour le début des récompenses. Elles seront
entrecoupées de quelques tirages au sort pour faire gagner des lots.
Pendant ce temps là, Lucas va faire un petit tour à l'affichage des
résultats et ça donne ceci :
Course du 5 km :
90ème/288 en 25'32'' Lucas BACQUET
(non licencié)
Course du 10 km :
71ème/498 en 40'19'' Roxane THERY (non
licenciée) --6ème femme au scratch.
76ème/498 en 40'54'' Laura VALLOIS (UA
Chauny) --1ère espoir femme.
110ème/498 en 42'53'' Antoine THERY
(non licencié).
116ème/498 en 43'26'' Sonia GAMBA (UA
Chauny).
117ème/498 en 43'26'' Charles GAMBA
(UA Chauny).
127ème/498 en 43'50'' Jeff BACQUET
(Marne-et-Gondoire Athlétisme).
132ème/498 en 44'00'' Katalin TRANNIN
(AC Villers-Cotterêts) --3ème master 1 femme.
176ème/498 en 45'55'' Mathilde
LANDOUZY (AC Villers-Cotterêts) --2ème espoir femme.
Pendant que Roxane se refroidit, les
tirages au sort s'enchaînent mais la chance ne nous sourit pas. On
en vient à récompenser la première espoir femme du 10 km, donc
Laura monte sur la plus haute marche. Des primes sont distribuées
aux 20 premiers hommes et aux 20 premières femmes. Roxane et Laura
se voient remettre une jolie petite prime de respectivement 120 euros
et 100 euros. Puis nous quittons Soissons pour terminer la soirée.
Si demain matin je vais un peu mieux, je vais m'aligner sur une autre
course pour essayer de me rassurer un peu.