Dimanche 8 octobre 2017
Nouveau week-end, donc nouvelle course. Et pour la troisième année d'existence de la Very Chantilly, je vais y participer pour la troisième fois. Une jolie course dans le cadre magnifique du massif forestier de Chantilly. Donc je n'ai pas envie de rater la moindre édition de cette course. Jusqu'à présent, la course la plus longue était un trail de 20 kilomètres. Mais, cette année, il laisse place à un trail de 21,1 kilomètres. Donc un Semi-Marathon en trail. Je me suis une fois de plus inscrit à la course la plus longue de l'événement, comme en 2015 et 2016. Un départ de l'hippodrome de Chantilly, sans oublier un passage à côté du Château de Chantilly et de son musée du cheval, puis une très très longue traversée de la Forêt, vont me transporter à l'intérieur du Parc Astérix où l'arche d'arrivée va nous attendre sous les yeux des visiteurs du parc d'attractions.
Deux autres distances sont encore prévues comme lors des années passées. Un 10 km partant de Senlis et un 5 km débutant à Thiers-sur-Theve avec la même arrivée dans le Parc Astérix. En fait, le 10 et le 5 kilomètres correspondent respectivement aux 10 derniers et 5 derniers kilomètres du Semi-Marathon. Un package au prix de 25 euros, est proposé afin d'être titulaire d'un dossard et d'une entrée au Parc Astérix. Ce qui n'est pas cher, vu le prix d'une entrée normale qui est déjà plus onéreux que ça. Des navettes vont nous transporter du parking du parc aux différents départs. Un petit mot sur les différents horaires, puis il n'y aura plus qu'à !
- 10h15 : départ du 21,1 km (navette à 8h45).
- 11h15 : départ du 10 km (navette à 9h45).
- 11h45 : départ du 5 km (navette à 10h15).
Mon fils Lucas, va participer au 5 kilomètres comme l'an passé où Laura lui avait mené le tempo. Cette année, il va devoir se débrouiller comme un grand... et sans entraînement.
Ce matin, le réveil sonne à 6 heures.
J'habite dans le sud Seine-et-Marne et la course a lieu juste
au-dessus de la Région Parisienne, alors ça fait tout de même 1h15
de route. Pas la meilleure des formes en ce qui me concerne, ce
matin. Départ de la maison à 7h35, circulation plus que fluide et
arrivée sur le parking du Parc Astérix à 7h50. Ce parking est
gratuit pour les coureurs alors qu'en temps normal il faut débourser
la somme de 10 euros. Direction ensuite le Capitole, qui est une
immense tente plantée à l'entrée du Parc, qui peut servir de lieu
de fêtes ou de colloques, … Nous sommes parmi les premiers à aller
retirer nos dossards. Je vais porter le numéro 131 sur le
semi-marathon trail et mon fils Lucas le 517 sur le trail de 5 km.
Nous retournons ensuite à la voiture
pour nous mettre en tenue. Lucas a le temps car la navette qui va le
transporter à son départ, ne ''décolle'' qu'à 10h15. La mienne
part à 8h45. Donc une fois ma tenue aux couleurs du PAAC enfilée,
je retourne à côté du Capitole où les bus nous y attendent. Avant
de monter dans ma navette, je tombe sur David, un copain de mon
frère. On va faire le voyage ensemble. Le trajet est relativement
long. Heureusement qu'on ne va pas devoir revenir par la route prise
par le bus, sinon demain on y sera encore. Le chauffeur nous dépose
en bout de piste de l'Hippodrome de Chantilly. Un peu de marche
jusqu'à la ligne de départ qui est située non loin des écuries de
l'Hippodrome.
Un bon petit déjeuner nous y attend :
pains au chocolat, croissants, chouquettes, café, jus, eau, … Pas
forcément parfait à ingurgiter quelques dizaines de minutes avant
une course, mais tant pis. Je prends un mini pain au chocolat, puis
un second. De toute façon, nous ne sommes pas des champions, il faut
profiter des bonnes choses. Pour me donner bonne conscience, je pars
faire seul mon footing d'échauffement sur seulement 1,3 km. Il fait
un temps parfait : pas chaud, pas froid, il a légèrement plut,
donc les zones de sable seront plus faciles à franchir et en plus le
soleil commence à pointer le bout de son nez. Un échauffement collectif est proposé
par l'organisation. J'ai aussi rencontré Gregory, qui fait parti de
mon ancien club de l'UA Chauny. Ça fait plaisir de le voir. Ses
enfants Clément et Margot vont courir le 5 km comme mon fils. Eric
Woerth, Maire de Chantilly, accompagné de Pascale Loiseleur, Maire
de Senlis, nous offre quelques mots, puis le speaker demande à tous
les coureurs de ce semi-marathon en mode trail, de se placer derrière
la ligne de départ. Je m'y place entre David sur ma gauche et
Grégory sur ma droite.
Le décompte est lancé, puis le départ
est donné. Le sol est en cailloux. Très rapidement un petit groupe
de 5-6 hommes prend la poudre d'escampette, puis un second se forme
aussi très rapidement. Moi, je suis un peu derrière ce second
groupe mais je trouve que ça n'avance pas si vite que ça alors je
remonte un à un les coureurs de ce second peloton. Je finis par
passer devant tout ce beau petit monde juste au moment où je me
retrouve en bout de ligne droite. Virage serré sur la droite pour
maintenant nous trouver en sous-bois mais les cailloux ont laissé la
place au sable. Pas facile de lever les jambes avec un sol de ce
type. Puis, un signaleur nous fait prendre à gauche qui nous fait
quitter ce sous-bois pour nous retrouver sur l'immense plaine située
entre l'Hippodrome et la ville de Chantilly. Le premier kilomètre
est franchi. Nous allons toujours tout droit, puis il faut tourner à
droite pour longer la clôture de cet Hippodrome. Mais, comme le groupe
de tête, je tourne beaucoup trop loin, ce qui me fait perdre de
nombreuses places. Passage à côté du Réservoir, puis on prend la
longue ligne droite en cailloux que les coureurs du 5 et 10
kilomètres de Chantilly connaissent car on la prend en sens
inverse. Puis passage entre l'Hippodrome et le Musée du Cheval avec
quelques pavés au sol. Nous courons maintenant sur le haut d'un
talus qui va nous amener à traverser la route pavée avec à notre
gauche le magnifique Château de Chantilly. On a été pris en photos par de nombreux touristes asiatiques. Une fois de l'autre côté
de la route, nous prenons un chemin moyennement large en terre qui va
nous faire longer l'enceinte du Château. Aussitôt ça grimpe, ce
qui casse un peu mon rythme qui jusqu'à présent n'était pas
mauvais du tout. Je croise quelques vététistes. Ça redevient à peu
près plat. Il faut prendre légèrement sur la droite toujours sur
un chemin de terre.
La massif forestier de Chantilly est
vraiment magnifique. Après le km 4, nous traversons une route avec
au passage un grand merci aux nombreux bénévoles qui gèrent
parfaitement notre sécurité. De l'autre côté de cette route, je
me retrouve sur une très large voie avec uniquement du sable. Pas
facile du tout. Au km 5, la fatigue s'est déjà bien accumulée dans
les jambes. Puis, nous tournons à droite. C'est la partie toute
neuve du parcours afin que la course passe de 20 kilomètres à un
semi-marathon. Je perds une nouvelle place et me voilà bien seul.
Cette ligne droite faite de terre et d'herbes hautes est longue de
près de 900 mètres. Au bout, virage à angle droit sur la gauche
pour une nouvelle ligne droite encore plus longue de 300 mètres avec
beaucoup de faux-plats, de la terre, de la boue, du sable. Au moment
de mon passage au km 7, je prends un chemin sur ma gauche. Il y a
encore du sable, mais ici il est bien dur, donc c'est beaucoup plus
facile pour courir. Mais je commence à me sentir vraiment dans le
dur, surtout qu'une petite gêne derrière la cuisse gauche, suite à
un coup reçu il y a quelques jours, me tracasse. Je suis content de
me faire reprendre par Grégory juste au km 8, car depuis 3
kilomètres j'étais vraiment seul. J'accélère très légèrement
pour ne pas lui faire perdre trop de temps et surtout, lui il
temporise. Nous discutons pendant un kilomètre, mais dès que ça
remonte quand on est sur un chemin plus dégagé avec moins d'arbres,
je le laisse partir.
Ce chemin est horrible. Il faut prendre
un des deux sillons, mais l'un et l'autre ne cessent de nous offrir de
gros trous et des zigzags. Je commence à croiser quelques coureurs
du 10 kilomètres qui sont en train de s'échauffer. Au km 10,5, je
tourne à droite où je suis sur du bitume !!! Ça fait du bien.
Je m'approche du premier ravitaillement et comme je ne me sens pas du
tout dans mon assiette, je prends une pâte de fruits que j'avais
glissée dans mon short et la mange. Une fois au niveau du
ravitaillement, je jette l'emballage à la poubelle et j'attrape à
la volée une petite bouteille d'eau. Nous sommes à Senlis. Au
moins, ici il y a du monde pour nous encourager. Je finis par jeter
la bouteille dans une poubelle publique que je trouve sur mon chemin.
Me voilà à côté du sas où les coureurs du 10 kilomètres vont
bientôt s'élancer. Traversée d'un rond-point et je plonge à
nouveau dans la verdure de la Forêt de Chantilly. Ce chemin est
rendu très glissant par la pluie récemment tombée. Et comme j'ai
des chaussures de route, j'ai un peu de soucis en ce qui concerne
l'accroche. Mais c'est un choix volontaire et réfléchi de ma part
car avec des chaussures de trail, j'ai tendance à ressentir des
douleurs aux tendons d'Achille. Pas avec mes New Balance. Cette
nouvelle longue ligne droite est absorbée (pas très vite), puis
virage à gauche. Pour le moment il n'y a plus de sable mais je n'ai
vraiment pas de jus aujourd'hui. Pourtant le départ était
prometteur, mais d'un coup plus rien. Je n'avance pas. Changement de
direction sur la droite avec un peu de sable mais surtout des
faux-plats montants et heureusement descendants, qui me font mal. Les
bénévoles sont vraiment gentils avec nous. Je commence à croiser
des coureurs du 5 km qui s'échauffent. Comme je me rapproche du
second ravitaillement qui est placé juste avant la ligne de départ
du 5 km, je prends une nouvelle pâte de fruits dans ma poche en
espérant que le sucre qu'elle contient, me redonne un semblant de
peps. Légère descente en virage sur la droite et me voilà à la
hauteur du ravitaillement où je prends un gobelet d'eau. Petite
montée en plein virage sur la gauche afin de me retrouver sur un
pont et donc du bitume, pour enjamber l'Autoroute A1. En voulant
accélérer dans cette petite montée, j'ai senti l'arrivée probable
d'une crampe alors j'ai aussitôt repris mon petit rythme. Je croise
mon fils Lucas qui est en train de s'échauffer. Une fois de l'autre
côté de l'Autoroute, je tourne à droite afin de m'enfoncer une
fois de plus en pleine forêt. Un peu plus loin, une signaleuse me
demande de faire attention lors du passage le long des rochers car
c'est relativement glissant. Km 17, puis km 18 passés. Même si je
n'avance pas bien vite, les kilomètres défilent tout de même. Je
longe le Golf de Morfontaine quand se profile la véritable
difficulté du parcours. Une grimpette avec des pierres, des souches
d'arbres, du sable et évidemment du vrai dénivelé. Au pied de
cette difficulté, je me fais doubler par la première féminine de
la course. Impossible à accrocher. A 2 mètres du sommet, je fais
une petite erreur et je suis obligé de terminer ces deux mètres en
marchant. Puis on tourne à droite pour une descente où il faut
faire très attention car les pièges sont nombreux. Je me suis
relancé … mais ma vitesse n'est pas très élevée. C'est maintenant à peu près plat, sur
un chemin de terre large de 2-3 mètres. Un peu plus loin, on nous
met en garde aux franchissements des trois petits ponts de bois qui
sont très glissants. Ça va, aucun soucis pour moi. Je longe
maintenant des champs dans une zone découverte avec le panneau
annonçant les deux derniers kilomètres. Ça aurait du me remonter
le moral, l'énergie ne revient toujours pas. Je débouche sur la
Départementale 607 que je prends sur environ 150 mètres avant de
tourner à gauche pour entrer dans le Bois qui se trouve dans
l'enceinte du Parc Astérix. Cette ligne droite nous fait arriver sur
le parking du parc qu'on prend en tournant à droite … sur du
bitume. Un peu plus loin, je passe à côté du panneau annonçant le
dernier kilomètre. Il faut prendre une petite bosse descendante sur
l'herbe avant de retrouver du bitume sur un couloir qui nous est
réservé le long d'une file de véhicules attendant leur entrée sur
le parking. Virage à droite puis à gauche pour une dernière partie
en sous-bois. J'entends que la première féminine du 10 km
m'encourage. Elle revient sur moi, il s'agit de Patricia. Je débouche
sur le parking du Capitole que je contourne pour entrer dans le
Backstage. Une porte dérobée nous fait pénétrer à l'intérieur
même du parc d'attractions par le haut de la Via Antica, qui est la
rue commerçante. J'aperçois l'arche d'arrivée. Les magasins
défilent sur ma gauche : Numérobis, Toursitix, Chez Rahàzade,
Les Galeries Gauloises et … je franchis la ligne d'arrivée
29ème/209 en 1h43'09''.
Une bénévole met la médaille
commémorative autour de mon cou, puis je me dirige vers Astérix
puis Obélix pour deux selfies sympas. Par la suite, j'ai un peu de
mal à récupérer, je me sens vraiment flagada. Je reste dans la
zone d'arrivée pour attendre mon fils. Je vois quelques copains
arriver et les félicite. Quelques minutes plus tard, j'aperçois
Lucas se présenter dans la dernière ligne droite avec Astérix
assis sur son menhir derrière lui. Il termine 37ème/179 en 27'11''
et 6ème en catégorie minime garçon. Il se voit également remettre
une jolie médaille.
Puis nous suivons le cheminement qui
nous conduit jusqu'au ravitaillement bien complet. Je me désaltère
surtout. Pas faim, pas de jambes, pas d'énergie, mais surtout très
soif. Nous entendons dans les hauts-parleurs, que le tirage au sort
est déjà en cours. Les numéros gagnants restent à disposition
tant que les coureurs n'ont pas réclamé leur lot. Malheureusement,
ni moi, ni Lucas ne gagnons. David, le copain de mon frère, a terminé
le semi-marathon 128ème en 2h05'49'', Grégory qui m'a lâchement
abandonné en pleine course (je rigole bien évidemment) a terminé
15ème en 1h35'03''. Ses enfants Clément et Margot, ont
respectivement terminé 40ème en 27'14'' et 43ème en 28'10'' sur le
5 km.
Une rumeur commence à grossir. Un
athlète serait décédé sur la fin du parcours. Mon fils me
confirme qu'il est passé juste à côté de lui, de nombreux
secouristes étaient présents et tentaient de le réanimer. Un peu
plus tard, nous avons eu la confirmation que bien malheureusement, ce
coureur d'une trentaine d'années avait perdu la vie. R.I.P.
Retour ensuite à la voiture pour me
changer. Mais auparavant je m'étais rendu aux consignes où les
vêtements qu'on avait laissé à Chantilly nous ont été rapatriés.
Une fois sec, car je commençais à avoir froid, je passe une
dernière fois au Capitole pour voir les résultats officiels et assister à la remise des récompenses, puis
l'après-midi dans le Parc Astérix nous tend les bras !
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