Championnat du Monde d'Athlétisme Masters : Semi-Marathon (69)

Dimanche 16 août 2015

Je suis de retour sur la Région Lyonnaise depuis samedi matin afin de participer au semi-marathon qui a lieu lors de la dernière journée de ces Championnats du Monde Masters. Comme ça, je vais avoir fait l'ouverture des Championnats avec le cross et donc la Clôture. Samedi dernier j'ai participé au 10 km du Touquet afin de préparer mon allure semi pour la course du jour. J'avais tourné en 4'16'' de moyenne avec l'espoir de faire la même chose ici à Vénissieux. Vu que j'ai déjà couru le cross, je n'ai pas besoin de retourner au C.I.T. (Centre d'Informations Technique) car les athlètes conservent les mêmes dossards pour toutes les épreuves auxquelles ils participent. Donc hier matin, je suis allé directement au Parc de Parilly où va se dérouler le semi-marathon, pour faire un footing sur une bonne partie du circuit.

Ce matin, le levé du lit était difficile car mon réveil a sonné à 4 heures. Ça pique ! J'ai fait un peu de rab car je l'ai repoussé de 10 minutes et donc debout à 4 heures 10. Le temps de me préparer tranquillement puis je prends la direction du Parc de Parilly, distant d'une petite demi-heure de route. Je me stationne sur le parking destiné aux coureurs et aux motorhomes. Parking très pratique car très proche du Stade du Rhône où auront lieu le départ et l'arrivée de la course. Il fait encore nuit noire et je vais faire un peu de marche pour me ''déverrouiller'' le tendon d'Achille.

Le jour se lève et je vais commencer mon échauffement. Je croise un copain de l'US Toul, Eric, qui va courir le marathon. Je ne serai pas seul aujourd'hui car une petite délégation que j'apprécie beaucoup de l'US Toul va porter les couleurs de la France soit pour le semi-marathon soit pour le marathon. En ce qui concerne le semi, il y aura Fanny en plus de moi. Les autres vont s'aligner sur le marathon : Antoinette, Raphaël et Eric. Mais on va pouvoir également compter sur les poumons de Kelly et de Thibault, ainsi que Jérôme, le mari de Fanny, pour nous encourager pendant toute la course !

Le départ de la course est prévue à 7 heures sur la route juste devant l'entrée du Stade du Rhône et je décide de rentrer dans le sas de départ vers 6 heures 45. Mais je me rends très vite compte que le sas est déjà quasiment plein. J'essaye de me faufiler un peu mais j'abandonne car c'est trop serré. Alors je décide de rester à l'arrière. Mais malheureusement il n'y a pas de tapis de chronométrage au départ, alors le temps scratch sera celui qui va compter et non le temps réel. Toutes les cinq minutes, le speaker annonce l'heure du départ dans différentes langues. Je suis entouré d'Anglais, d'Argentins, d'Espagnols, de Sud-Africains, de Suédois, de Sud-Coréens...

A 7 heures pile le départ est donné. Je commence à marcher au bout de quelques secondes et je finis par franchir la ligne de départ 23 secondes après le coup de pistolet. Ça ne s'arrange pas vraiment par la suite, car je suis bien gêné par les coureurs situés devant moi. Je fais de nombreux changements de ligne et ma vitesse est assez réduite. Quand on arrive tout au bout de cette longue ligne droite, on se trouve dans une très grande courbe douce sur la droite qui va nous ramener de l'autre côté du Stade avec la grande plaine qui avait servi d'aire de départ lors du cross. Je passe enfin au km 1 et je commence enfin à remonter un peu quelques places. La courbe est très longue et quand on arrive au bout, on tourne sur la gauche dans un virage bien serré. On se trouve sur une allée large de 9 mètres et qui parait sans fin. Mais après quelques centaines de mètres, on quitte cette large allée pour tourner sur la droite.

C'est partie pour une boucle en sous-bois sur une allée bien plus étroite. Je tente de m'accrocher à un petit groupe de coureurs de nationalités allemandes et espagnoles. Je suis maintenant dans un rythme qui me convient beaucoup mieux. Cette allée est serpentant en sous-bois. C'est franchement très agréable. Quand on arrive tout au bout, on prend un virage quasiment à 180 degrés dans une légère montée afin de récupérer une allée un peu plus large et super roulante car la chaussée est toute lisse sans la moindre aspérité. On va tout droit le long du parking où je me suis stationné. Je passe au kilomètre 3. On continue encore un peu tout droit, puis on replonge en sous-bois mais toujours sur le même genre d'allée. Ça va quand même vite et j'espère ne pas le payer un peu plus tard. Je croise les derniers de la course et je débouche sur la grande allée large de 9 mètres car la petite boucle en sous-bois de 2 kilomètres est achevée.

Je tourne sur la droite pour donc reprendre la très longue ligne droite. La chaussée est divisée en deux car tout au bout il faudra faire demi-tour et revenir sur nos pas. Un peu avant d'arriver au niveau du premier ravitaillement, j'entends un coureur crier ''Allez Jeff''. Quelle bonne surprise ! Il s'agit de Laurent, un ancien collègue quand je travaillais à Rosny-sous-Bois et que j'apprécie. Il fait aujourd'hui le marathon. Juste avant son passage j'avais croisé Raphaël qui est parti comme un boulet de canon. Je passe devant le ravitaillement mais je ne prends rien et quand j'arrive tout au bout au niveau de l'arche ''Parc Métropolitain de Parilly". Je fais demi-tour dans un virage à 180 degrés qui demande une jolie relance. Puis je croise les coureurs qui sont derrière moi. Je croise Fanny et un peu plus loin Eric. Je n'ai pas vu Antoinette. Je continue toujours tout droit. Je suis en tête d'un groupe de Français. En effet, je mène ce groupe composé de quatre Français. On entend énormément d'encouragements surtout grâce à la formation provisoire de ce groupe.

Puis on tourne sur la droite une première fois quand on arrive au niveau de la plaine et une seconde fois pour retourner à l'intérieur du sous-bois. Une ligne droite puis j'arrive dans une petite descente derrière un Finlandais. Puis on tourne pour reprendre une fois de plus la direction de la plaine. Quand j'y arrive, je tourne sur la droite à deux reprises. Il y a beaucoup de monde et j'entends les encouragements de Jérôme. Puis retour une fois de plus en sous-bois pour m'éloigner de la plaine. C'est un léger faux plat puis ça monte un peu plus avant de redescendre.

Je longe l'hippodrome de Parilly calé derrière un Sud-Africain. Je continue toujours à côté de cette enceinte puis au bout on tourne deux fois sur la gauche avec une montée qui fait mal. C'est maintenant une succession de petites bosses. La descente permet de se relancer et ça remonte aussitôt.

On continue à monter et à descendre, puis on tourne sur la gauche pour une ultime descente qui va me ramener face à la plaine. Je tourne sur la droite dans la courbe dans le sens inverse du départ. Je suis un Allemand, qui dans le virage suivant se tient à la barrière métallique pour mieux appréhender ce changement de direction, mais en s'appuyant trop fort, il la fait tomber juste devant moi. Il s'excuse tout de suite et on se retrouve dans la ligne départ en direction du Stade du Rhône.

Je croise Raphaël et Laurent, puis je finis par passer devant l'entrée du Stade, mais on continue encore un peu avant de faire demi-tour un peu plus loin, là où se trouvent Kelly et Thibault. Je repars dans le même sens que lors du départ pour faire la seconde boucle identique à celle que je viens de terminer.

Je suis maintenant dans la longue courbe qui va finir par m'amener dans la longue et large allée, après avoir tourné sur la gauche. Les 12 premiers kilomètres sont avalés.

Puis à mi ligne droite, je tourne sur ma droite pour faire la petite boucle de 2 kilomètres en sous-bois. Je suis derrière un Français et une Allemande. Dans cette boucle je passe devant eux et je creuse un petit écart. Dans le virage serré qui va m'amener sur l'allée très roulante qui longe le parking, il y a énormément de spectateurs et de cris. Quand d'autres coureurs reviennent sur moi et me passent, j'arrive à hausser mon rythme pour les accrocher. Après le km 14, je ressors de cette petite boucle et je débouche sur la large ligne droite que je prends en tournant à droite.

Je croise les meilleurs de la course qui se trouvent de l'autre côté de cette chaussée divisée en deux. Je finis par croiser Raphaël mais je n'ai pas vu Laurent qui a du le doubler. Avant d'arriver au ravitaillement, je suis le coureur Français portant le dossard numéro 2653 et tout d'un coup, il passe sous la rubalise pour couper ceux qui redescendent de l'autre côté et qui sont bien devant nous, puis il s'arrête derrière un buisson pour faire ses besoins natures. Mais ce fut une belle ''stratégie'' de sa part car quand je me retourne, je vois qu'il repart aussitôt dans le sens inverse. Je regarde mon Garmin et quand j'aurai fait mon demi tour plus loin et que je serai revenu à la hauteur où il a coupé, je vois que ça lui a fait gagner environ 5 minutes. Belle mentalité !!! Je ne vais pas balancer son nom mais il suffit de chercher les résultats sur le site de l'organisation et c'est facile à trouver grâce à son dossard. Quand j''arrive au ravitaillement, je prends vite fait un fond d'eau puis j'arrive au niveau de l'arche indiquant ''Parc Métropolitain de Parilly''. Demi tour à 180 degrés et je me relance. Un Finlandais se cale dans ma foulée. Je croise Fanny et bien plus bas, Eric.

Au fil de la course, les groupes se font et se défont. Je suis dorénavant accompagné de deux Espagnols, de deux Français ainsi que d'un Britannique. Après avoir pris la direction de la plaine, maintenant je m'en éloigne sur une ligne droite. Les tendons tirent mais ça va quand même pas trop mal. Puis je descends avant de tourner sur la gauche et reprendre une fois de plus la plaine. A nouveau j'entends les encouragements de Jérôme même si sur ce tour là je ne le vois pas.

Mais ça n'empêche que ça fait du bien de les entendre. Je prends la direction de l'hippodrome et j'ai un petit passage à vide pendant un peu moins de deux kilomètres. Quand je longe l'hippodrome ça devient vraiment compliqué. Et c'est encore pire dans la succession de montées. Puis ce qui me sauve, c'est quand deux coureurs Français dont une féminine reviennent sur moi. Je reste aux côtés de la Française et ça me relance. Le coureur Français lui, finit par être lâché. Je suis dans la ligne droite qui me conduit en direction de l'entrée du Stade du Rhône.

Je passe devant cette entrée et je continue encore un peu tout droit avant de faire demi-tour où se trouvent toujours Kelly et Thibault. Je les entends tous les deux m'encourager et surtout Thibault qui me crie que c'est la fin et que je dois tout lâcher. Je suis juste derrière la Française. Puis je tourne à droite pour pénétrer dans l'enceinte du Stade du Rhône. Une fois face à l'accès aux tribunes, on tourne sur la gauche pour les contourner et on se présente sur la piste d'athlétisme où la ligne droite des 100 mètres nous attend pour terminer la course. Je regarde derrière moi, mais le trou est fait sur les poursuivants. Nous allongeons tous les deux la foulée et je termine juste derrière elle 262ème/629 en 1h31'19'' (1h30'56'' en temps réel).

Fanny en termine quelques minutes après moi. Je suis quand même fatigué. Je profite de ce moment sur la piste d'athlétisme pour récupérer et me désaltérer au ravitaillement final. Puis j'enfile mon coupe-vent de MEGA pour ne pas attraper froid car j'ai bien sué et il y a un petit vent qui a vraiment tendance à refroidir. Ça serait bête de tomber malade ! J'ai terminé 61ème de ma catégorie M40.

Je quitte donc l'aire d'arrivée et je me dirige vers l'endroit où Thibault et Kelly se sont postés pour encourager tout le monde. C'est vraiment très important de se sentir porter par les encouragements et je les remercie bien et c'est pareil pour Jérôme qui se trouvait, lui, à l'autre bout du circuit.

Je rejoins Kelly qui se trouve seule car Thibault a du se rendre au pôle médical pour soigner quelques bobologies des nombreux coureurs. En effet, il a officié pendant les 13 jours de compétition dans le centre médical sur le site de Parilly. Il a pu démontrer ses qualités de masseur-kiné !

Nous encourageons Eric qui va en terminer de son second tour et qui fait donc son passage au semi-marathon. Il fait mine de tenter de s'accrocher à un coureur Espagnol, puis entame la seconde moitié de son marathon.

Puis c'est au tour de Raphaël de faire demi-tour devant nous, mais lui en termine avec sa troisième boucle. Un peu plus tard, Emigdi Montenegro, un coureur du Nicaragua, fort sympathique, passe à notre hauteur et ne peut s'empêcher de nous faire de grands signes. C'est ensuite au tour d'Antoinette d'en terminer avec ce troisième tour. Ça commence à devenir bon pour ce beau petit monde !

Maintenant on passe à la fin de course avec le passage devant nous de Laurent. Il a une très belle foulée et qui a l'air d'être sacrément efficace. Pour ce dernier tour, les coureurs du marathon doivent faire demi-tour un peu plus loin sur cette ligne droite. Il revient ensuite devant nous avant d'entrer dans l'enceinte du Stade du Rhône. Puis c'est au tour de Raphaël de faire la même chose. Quand à Eric, il entame en marchant le dernier tour. Je dis à Kelly que je vais essayer d'accompagner Eric pour qu'il se sente un peu moins seul. Je commence par marcher à ses côtés puis on trottine. Pour qu'il ne se fasse pas disqualifier, je reste sur le trottoir. Mais j'ai vraiment trop mal au tendon d'Achille, je lui dis que je préfère en rester là. Allez Eric, ça va le faire ! Puis je retourne vers Kelly mais en chemin je croise Laurent avec qui j'ai le plaisir de papoter, puis pareil avec Raphaël et Odile. Je retourne auprès de Kelly en même temps que Thibault et sa mère Antoinette arrive à notre hauteur.

Elle fait le demi-tour tout au bout, puis revient vers nous. On l'encourage et elle a encore le grand sourire avant de pénétrer dans l'enceinte du Stade du Rhône. Nous coupons pour rentrer par l'autre côté du Stade et on voit Antoinette déboucher tout au bout de la dernière ligne droite. Les mètres sont avalés et elle finit par franchir la ligne d'arrivée. Mais quelques mètres plus loin, elle doit s'allonger sur l'herbe. Heureusement que Thibault va la voir car les secours mettent du temps à réagir. Finalement elle est conduite sous les tentes de secours et sera même transportée à l'hôpital en observation. Elle a été au bout et n'a rien lâché !

Kelly nous prouve qu'elle maîtrise parfaitement la langue espagnole... ou pas, avec le très sympathique Emigdi Montenegro. Ce coureur du Nicaragua a fait une excellente course en terminant le marathon en 3h18'38''. Il reste avec nous un bon moment.

Les minutes s'écoulent et on finit enfin par voir Eric déboucher à son tour sur la piste d'athlétisme. Il aura fait preuve d'un grand courage. Il en termine et se voit être congratulé par un autre coureur qui venait de terminer quelques instants plus tôt. Que ça fait du bien de s'asseoir n'est-ce-pas Eric ?

En ce qui concerne nos résultats :

sur le semi-marathon :

Jeff BACQUET en 1h31'19''.

Fanny JEANDEL en 1h42'08''.

sur le marathon :

Laurent FASSY en 2h48'55''.

Raphaël GALANTE en 3h02'30''.

Antoinette LEPORE-NICOUD en 3h45'55''.

Eric DUGUET en 4h38'48''.

C'est maintenant l'heure des séparations mais on se reverra tous bientôt sur la Région Touloise avec grand plaisir. Les Championnats du Monde Masters 2015 se terminent. Je vais en garder un immense souvenir. Je n'ai pas trop été ridicule sur mes deux épreuves. Je n'ai pas triché, j'ai vraiment fait de mon mieux. Ce ne sont certes que des Championnats du Monde réservés aux vétérans mais l'esprit est vraiment là. Ces 13 jours de compétitions se terminent par la cérémonie de clôture qui se déroule sur la piste d'athlétisme au site de la Duchère. Les prochains Championnats du Monde Masters vont se dérouler un peu plus loin la prochaine fois. En Australie ! Un si beau voyage ?