Vendredi 18 août 2017
Dernière étape de cette Berglauf-cup
Zürcher Oberland. La chaleur et les difficultés quotidiennes se
suivent et se ressemblent. Je vais finir par avoir besoin de vacances
pour récupérer de mes vacances sportives ! L'étape du jour va
nous voir partir de la vallée à Kempten pour arriver à Türli, sur
les hauteurs d'Adetswill. Aujourd'hui il fait encore une chaleur
insoutenable et un ciel magnifiquement bleu. 36-37-38-39 degrés.
Quel beau mois d'août … en Suisse. Désolé pour les personnes se
trouvant dans la moitié nord de la France !
C'est donc sous la forte chaleur que
nous allons nous balader pendant plus de deux heures au Wildnispark
de Zurich, un très beau parc animalier, qui se trouve exactement
dans la commune de Albis, au sud de Zurich, sur les hauteurs de son
fameux lac. Une balade bien montante dans les allées de ce parc
gratuit. Puis la route nous amène jusqu'à Adetswill, où je
stationne mon véhicule sur la place à côté du skate-park. C'est à
mi-distance entre le départ à Kempten et l'arrivée à Türli.
Quand je vais repérer la seconde partie de course, la plus raide, la
chaleur est encore lourde. On y croise un bénévole, qui balise le
parcours avec les fameux fanions. Quand je reviens à la voiture, le
ciel se charge très rapidement et la température se met à chuter
prodigieusement en même temps que les premières gouttes de pluie se
mettent à tomber. Mais ces quelques gouttes se transforment en
déluge. Moi qui me moquait du mauvais temps français !
Je me prépare en me protégeant au
mieux. C'est la dernière fois que je fixe ce dossard numéro 107 sur
mon débardeur. Puis une fois prêt je prends la direction de Kempten
en empruntant le chemin inverse du parcours de la course. Ça me
permet de faire mon échauffement en même temps. La pluie est
devenue plus fine, mais elle continue à jouer un rôle de
brumisateur. J'arrive finalement à côté d'un établissement
scolaire à Wallenbachstrasse. Je n'arrive que cinq minutes avant le
départ donc je me glisse dans le sas comme les autres coureurs. Mais
à ce moment là, la pluie redouble d'intensité et ça redevient le
déluge. Il fait limite noir tellement il fait sombre.
Au moins, aujourd'hui on ne va pas se
plaindre de la chaleur. Le décompte est lancé et le départ donné.
Les 300 premiers mètres de la course sont parfaitement plats. Mince,
j'ai l'impression d'aller vite pour la première fois depuis que je
suis en Suisse ! Pendant ce morceau plat, il faut prendre un
chemin étroit et surtout qui tourne à deux reprises assez sèchement
sur la droite puis sur la gauche. Attention aux chutes, surtout que
le bitume est rendu bien glissant avec ce qui tombe. Puis au bout,
nous tournons à gauche pour le début de l'ascension sur la
Eichholzstrasse. Nous montons dans une zone pavillonnaire. Pour le
moment ce n'est pas trop pentu. Puis la route tourne sur sa droite
pour devenir la Leisihaldenstrasse toujours avec la même intensité
de difficulté. Pour le moment, c'est une pente à 5-6% qui me
convient parfaitement, j'arrive à rester dans la foulée des
coureurs qui me précèdent. Puis la route commence à serpenter à
travers les habitations et surtout la pente s'élève plus
rapidement. Mais ce n'est rien avant qu'on se trouve au pied d'un mur
à plus de 20% quand ça redevient la Eichholzstrasse. Nous quittons
la zone habitée pour pénétrer en sous-bois, ce qui nous protège
partiellement de la pluie. Ça tourne ensuite sur la droite en
grimpant toujours autant. Me voilà à mon premier point de
comparaison avec l'année passée. Je passe avec 10 secondes d'avance
par rapport à 2016.
La pente s'affaiblit et nous quittons
les sous-bois. Le bitume est remplacé par un chemin de terre et de
cailloux. Ce chemin passe à côté de la ferme ''L'Adéli'', une
jolie bâtisse suisse qui est un Ranch de tourisme. Puis le chemin
tourne sur la droite en longeant les champs. Je suis maintenant
plutôt sur un faux plat montant. Ça me va très bien. Nouveau
changement de direction vers la gauche. Le vent et la pluie sont
toujours bien là. En plus, l'intensité de la pluie ne cesse
d'accroître. Le chemin reprend une pente plus importante maintenant.
A mon second point, j'ai toujours les 10 secondes d'avance. Puis il y
a une légère courbe sur la gauche avec le ravitaillement qui est
implanté à l'abri d'une production laitière. Malgré la pluie, je
prends quand même un gobelet d'eau, peut-être par habitude. Puis
nous quittons le chemin caillouteux en tournant à droite. Nous
empruntons la piste cyclable montante de la Kemptenstrasse. Nous
n'avons plus de végétation pour nous protéger de ce fort vent. Ça ne se passe pas trop mal pour moi. Par moment, je me fais doubler et
quand ce coureur arrive à ma hauteur, il ne peut pas me doubler à
cause du vent. La seconde partie de la piste cyclable est beaucoup
plus raide mais ça va bien quand même. Quel déluge !
J'entre dans Adetswill. C'est mon
troisième point de repère par rapport à 2016. Et maintenant j'ai 0
seconde d'avance. Je suis exactement dans le même chrono ! Nous
tournons à gauche en direction du sommet. Les choses sérieuses
commencent vraiment maintenant. Nous prenons la Brüglenstrasse, puis
la Postgässli est terrible. Courte mais raide. Les maisons sont des
deux côtés et les habitants nous encouragent. Je préfère ne plus
regarder le haut, c'est trop dur. Je finis quand même par y arriver
sans marcher. Nous prenons ensuite la Erholungshausstrasse qui va
nous mener jusqu'au sommet et surtout à l'arrivée de l'étape. Ça
monte bien, mais miraculeusement je me sens bien. Je suis plus
relâché et j'avance bien. Il fait vraiment noir. La voiture
ouvreuse, le fameux 4x4 a du rouler lumières allumées. Le déluge
ne cesse pas du tout. Les quelques ''S'' de la route me conduisent au
pied du mur final. Maintenant plus question de regarder le sommet. Je
me concentre car c'est hyper raide. Je sais que les sapins ne sont
pas loin. Il y a énormément de spectateurs malgré ce déluge.
Quand j'arrive à leur hauteur, je voulais continuer tout droit, mais
je me rends compte que la ligne d'arrivée est à droite. Je la
franchis 130ème/242 en 22'37''.
L'étape a été tronquée de 200
mètres car l'arrivée qui se faisait plus haut dans les sapins, a
été rendue complètement impraticable à cause des intempéries.
Donc les organisateurs ont redescendu rapidement la ligne d'arrivée
pour la placer tout juste à l'emplacement de mon point de repère de
2016. Dans l'ascension finale, j'avais repris 24 secondes d'avance.
Je suis satisfait et surtout content d'avoir été au bout de cette
Berglauf-Cup Zürcher Oberland. Que des courtes étapes mais quelle
intensité avec un dénivelé très important.
Au classement final de cette
magnifique course à étapes en montagne, je termine 103ème/449 avec
5332 points (25ème/60 dans ma catégorie H40). Je redescends en
courant toujours sous le déluge, en direction de ma voiture. Je suis
bien content de retrouver des vêtements secs. Il ne fait pas froid,
mais la pluie n'est pas très agréable après une course. Il va
bientôt être l'heure de quitter la Suisse. J'ai une fois de plus
adoré cette magnifique organisation même si j'étais le seul à
parler le français. Un peu moins d'un an à attendre pour participer
à la prochaine édition de la Berglauf-Cup Zürcher Oberland !
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