3ème étape ''6 Jours du Toulois'' - 20,7 km Villey-Saint-Etienne (54)

Mardi 19 juin 2018


Aujourd'hui, place à la troisième étape des ''6 Jours du Toulois''. Une étape que j'appréhende car il s'agit de la plus longue. Un trail de la longueur d'un semi-marathon. Jusqu'à présent j'ai vraiment bien réussi à limiter les dégâts. Ma place au général de 34ème en est le témoin. Mais aujourd'hui, quasiment toute la journée, je n'ai pas arrêté de me dire que je vais vraiment souffrir. J'ai du ''bouffer'' de l'énergie rien qu'en y pensant. Nous quittons l'appart-hôtel de Nancy pour nous rendre sur la jolie commune de Villey-Saint-Etienne, distante d'une vingtaine de minutes.






Une fois sur place, petit tour avec Lucas en voiture pour lui montrer où il pouvait se mettre afin de faire de jolis clichés photographiques. Évidemment, il a rencontré de nombreux copains moutons !!! Ensuite, je prends la direction du Stade du Chauffour, où le ''village'' de la course est dressé. Plusieurs parkings sont à notre disposition. Vu que nous arrivons relativement tôt, je me mets sur le plus proche. Tant qu'à faire … 150 mètres de marche plus loin, je suis sous le hall du stade, où j'y retrouve Manon, toujours présente en tant que bénévole, à défaut de courir ! Quelques minutes plus tard, Fanny arrive à son tour.









Un petit coup d'œil au classement général affiché pour voir que je suis bien classé à la 34ème place pour le moment. Julien, qui était forfait hier et a donc été crédité du temps du dernier, se trouve maintenant dans les profondeurs du classement. Malheureusement, sa blessure n'allant pas mieux, il ne pourra pas être là non plus aujourd'hui et il n'a plus de joker l'autorisant à continuer si ça allait mieux pour la prochaine étape. Signature de la feuille de présence.







Retour à la voiture pour me préparer et c'est parti pour un échauffement de deux kilomètres dans les rues ensoleillées et très chaudes de Villey-Saint-Etienne. Je ne me sens pas formidablement bien. J'ai surtout l'impression d'être épuisé avant que la course ne commence. Ca craint un peu quand même. Je croise ensuite tous les copains et il va bientôt être l'heure de prendre le départ.






Direction alors l'arrière du Stade du Chauffour sur la Route de Toul, où la ligne de départ est placée. Damien semble frais comme un gardon. Je ne vois pas qui pourrait lui ravir sa première place au général, ni lui disputer une seule des six victoires d'étape. Trop fort Damien ! Petite photo avec Philippe, qui cette année me met la misère. L'an dernier j'étais devant. Cette année c'est lui. Les joies du sport et de la course à pied.




C'est l'heure du départ. Troisième jour et troisième problème avec le pistolet du starter, mais le départ est tout de même donné. Nous partons donc Route de Toul pour traverser Villey-Saint-Etienne. Après une petite place, nous poursuivons tout droit sur la Rue de Liverdun. Il s'agit d'un faux-plat descendant avec quelques dos d'âne à franchir. Mais c'est idéal pour démarrer. Ca va tout seul ! Et en plus c'est sur une route bien bitumée.







Puis, nous tournons à gauche pour la petite montée du Chemin de Chambray. Montée d'une bonne cinquantaine de mètres, puis c'est plat, juste avant de quitter la route en tournant à droite sur un chemin blanc avec de gros cailloux. Ça descend. Je me sens fatigué, mais je profite de cette descente pour me faire plaisir car je sens bien que ça ne va pas aller. Un bon kilomètre de descente, où sur la fin, je me fais lâcher par ceux avec qui je me trouvais. C'est encore moins bon signe. Dès qu'on arrive en bas, nous tournons légèrement sur la droite sur du plat. Philippe est à mes côtés, on a un peu le temps de discuter.













Ensuite, nous devons tourner à gauche pour pénétrer dans la forêt par un sentier défoncé et qui se met à grimper de plus en plus fort. Les premiers hectomètres se passent moyennement bien, puis je commence à craquer tout doucement, voyant Philippe s'envoler hyper rapidement alors que moi je suis planté dans la montée. Je n'ai fait que trois kilomètres de course. Un peu plus haut, je profite quand même de l'ombre des arbres, mais c'est difficile alors que le chemin serpente entre les arbres, et qu'il est devenu bien plus roulant. Au kilomètres 4, Olivier revient sur moi. J'ai un peu mal au dos, mais c'est surtout les jambes qui ne répondent plus du tout. Le pire est qu'il me reste 17 kilomètres à faire. Ca me promet l'enfer ! Comme honnêtement je ne me vois pas rallier l'arrivée dans cet état, je dis à Olivier que je pensais quitter le parcours au km 9 pour rentrer directement au Stade car il n'y sera plus loin. Puis, il part à son tour. Le pire, c'est que maintenant je suis en partie descendante, mais ça n'avance pas du tout. 


Un peu plus loin, nous tournons à droite dans un champ où une sorte de foin jonche le sol. Je perds des places à ne plus en finir. Je m'attends à ce qu'Eric me double avant le km 9. Ce champ se termine quand on pénètre sur un single. J'essaye de me mettre le plus à droite possible pour ne pas gêner tous les coureurs qui vont bien plus vite que moi. Je manque tellement de lucidité que je ne vois pas les hautes orties qui viennent me caresser tout le côté droit du corps. Puis, une longue montée se présente à moi. Je préfère ne pas regarder le sommet qu'on ne peut d'ailleurs pas voir, car elle se termine par une large courbe. Une fois en haut, c'est relativement plat quand on tourne à droite. Nous sommes sur un chemin de champs. Nous contournons ce champ en tournant à gauche tout au bout, puis encore à droite. Laurent, le frère d'Olivier, me double à son tour. Je suis en totale perdition. Un faux-plat montant survient. Que c'est dur !
























Un peu plus tard, je coupe la Départementale 10 A, pour continuer tout droit, toujours sur un chemin blanc. Lucas me retrouve ici et quelques mètres plus loin, j'entends Manon m'encourager, mais j'ai du mal à réagir. Je devais m'arrêter ici pour repiquer vers Villey-Saint-Etienne, mais je vais tenter de faire les 12 derniers kilomètres. Passage au ravitaillement où je bois abondamment. Je suis déshydrater et j'ai l'impression que je vais tomber dans les pommes, sans oublier que j'ai l'impression que mes jambes ne veulent plus me soutenir.





Le dénivelé est plutôt un faux-plat descendant mais je n'avance plus du tout. Je croise Fanny, qui s'est mise sur le bord de ce chemin pour nous encourager. Ca fait du bien, mais ça ne me fait pas avancer plus vite. Le km 10 est franchi. Virage sur la gauche, toujours sur chemin de cailloux, mais avec enfin un peu d'ombre. Ca me fait du bien mais pas tant que ça. J'ai réussi à accrocher la foulée d'une féminine pendant … 100 mètres. Nouveau virage à droite cette fois-ci. Bernard, entraîneur à l'ACGV, me lance quelques mots d'encouragements mais il doit bien voir que je suis au bout du bout. Nous sommes sur du bitume qui est entièrement recouvert de gravillons, ce qui n'est pas très agréable. Retour en forêt sur un sol dur et en faux-plat descendant. L'ombre est vraiment la bienvenue. Au kilomètre 12,5, je prends deux gobelets en eau à ce troisième ravitaillement, avant une légère montée qui nous fait passer devant un ancien fort. Puis nous enchaînons sur une petite boucle dans cette forêt. Elle est tout d'abord plate, puis en tournant à gauche, ça descend bien, mais au second virage à gauche ça se complique. D'abord un petit faux-plat avant quelques centaines de mètres plus loin, une vraie montée où je regarde mes pieds. Je ne suis pas à 10 km/h, loin de là. Je vais finir par m'écrouler. Et je sais que si je m'arrêtais de courir, je ne pourrais jamais redémarrer. On débouche sur la fin de cette petite boucle pour entamer une seconde plus longue. De larges allées y sont présentes. Il n'y a pas vraiment de difficultés mais ça ne m'empêche pas d'être dans le très difficile. A un moment, un coureur voyant que je n'étais pas bien du tout, m'a demandé ce qu'il y avait. Il a eu la gentillesse de m'offrir un gel avant de poursuivre son chemin. Je ne connais même pas son prénom pour le remercier ! La boucle terminée, je me retrouve au même ravitaillement que le précédent où je prends encore beaucoup d'eau. Puis nous prenons le sens inverse de tout à l'heure en direction du km 11 alors que j'en ai fait plus de 17. Je n'en reviens pas d'avoir déjà été aussi loin en étant aussi mal. Je pensais vraiment m'écrouler bien avant. Je sors de la forêt, puis je continue tout droit sur la route en direction de Villey-Saint-Etienne.






Énormément de coureurs m'ayant doublé se sont montrés surpris de ma présence ici alors que les jours précédents, j'étais beaucoup plus haut dans le classement. Je suis capable d'en suivre aucun. Les derniers ne doivent pas être bien loin de moi. Quand j'entre dans Villey-Saint-Etienne, par la Route de Banevaux, c'est pourtant descendant, mais je me rends compte que je n'arrive pas à garder une trajectoire rectiligne. J'entends des encouragements qui me sont adressés, mais je n'arrive pas à voir de qui ça peut venir. Courbe sur la droite, toujours sur la même rue où j'ai l'impression d'être dans une montée.











Quand on arrive sur la Route de Toul, on tourne à droite sans prendre la bande bitumée. En effet, le parcours nous fait passer sur l'herbe, ce qui n'est pas vraiment un cadeau pour moi. Ensuite, nous retrouvons la route en tournant à gauche Route de Fontenoy, là où je me suis stationné. Je quitte ensuite définitivement la route, pour pénétrer dans l'enceinte du Stade du Chauffour par une petite descente, suivie d'une remontée jusqu'à la ligne d'arrivée que je finis par franchir sous les encouragements. Je suis classé 123ème/182 en 1h56'55''. Un véritable enfer !














Un mètre plus loin, je me retrouve au sol, tout bouge autour de moi. Sébastien m'aide à me relever et il a eu la gentillesse de courir chercher de la boisson sucrée et quelques bonbons pour essayer de me redonner un peu de jus. Merci aussi aux secouristes pour leur aide. Je marche un peu mais je ne suis pas capable d'aller plus loin, alors je passe de longues minutes allongé sur l'herbe à l'ombre. Merci à Manon et à Lucas de s'inquiéter de mon état. Eric va finir quasiment sur mes talons !




Je finis par me relever bien difficilement pour aller ''m'inonder d'eau'' au ravitaillement final. Puis, je ne me souviens plus trop jusqu'au moment où je suis en train de me changer à la voiture. Je n'ai jamais mis autant de temps à me sécher et à mettre des habits propres et secs je crois ! Je retourne tout doucement dans le stade pour voir les résultats.
1er/182 en 1h17'26'' Damien LALLEMAND (NAM).
7ème/182 en 1h22'25'' Guillaume CARLIER.
14ème/182 en 1h26'36'' Clément BIGEREL (US Toul).
32ème/182 en 1h35'44'' Philippe BON.
49ème/182 en 1h40'55'' Patrick COLLIN.
55ème/182 en 1h41'47'' Olivier SIATKA (US Toul).
80ème/182 en 1h47'37'' Laurent SIATKA (ACGV).
123ème/182 en 1h56'55'' Jeff BACQUET (PAAC).
130ème/182 en 1h58'26'' Eric DUGUET (US Toul).
Au classement général je m'écroule totalement en passant à la 57ème place. Je ne pensais même pas me maintenir dans la première moitié au général.






C'est l'heure du repas avec Éric, Fanny, Damien et sa sœur Clara, Manon, … Au menu spaghettis, cordon bleu. Merci à Margaux et Alicia pour le service ! Ca fait du bien de manger un peu. Je ne connaissais pas cette facette de Manon, qui doit couper ses spaghettis en morceaux de moins d'un centimètre (et encore je suis large !). Ca ressemble plus à du vermicelle ! Maintenant la question se pose vraiment sur la suite ou non de cette édition 2018 des ''6 Jours du Toulois'' car je suis vraiment très épuisé. Mes quatre mois d'arrêt total et ma reprise très tardive avec cette fichue double hernie discale toujours présente, ont eu raison de moi aujourd'hui. Demain repos au Center Parcs !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bravo pour avoir assurer cette distance vu les circonstances. Espérons que le jour de repos t'aura été profitable pour avoir le plaisir de te revoir pour la suite de cette édition des 6 jours.
Patrick