Mardi 24 juin 2014
Deux étapes ont été effectuées et la
fatigue qui commence à s'accumuler, surtout qu'il fait chaud. Je
suis pour le moment à la 32ème place au classement général.
Aujourd'hui place à l'étape la plus longue et la plus difficile de
ces ''6 Jours du Toulois''. Tous les ans elle fait et défait le
classement général avec des écarts importants qui peuvent se
produire ainsi que des défaillances. Le ''semi-marathon'' de
Bulligny est composé de 4 kilomètres de route (pas plats du tout)
et ensuite place aux ascensions dans la Forêt de Bulligny sur les
chemins jonchés de gros cailloux et d'ornières. Que du plaisir !!!
J'arrive à Bulligny une heure avant le
départ de la course. Il fait une chaleur accablante. Moi qui n'aime
ni la chaleur ni les montées je vais être servi aujourd'hui.
Jusqu'à présent dès que ça monte je le paye immédiatement cash
et c'est du à mon entraînement uniquement sur du plat depuis mon
retour de blessure. Mon objectif aujourd'hui sera de passer sous la
barre des 1h35', ce qui sera déjà beaucoup mieux que l'an passé
(en 2013 j'avais fait un peu plus de 1h38'), et surtout de ne pas
partir trop rapidement.
L'organisation est installée au pied
de l'église au centre du village et surtout au pied de la
vertigineuse descente finale. Passage obligé au panneau d'émargement
et un coup d'œil aux différents classements de cette magnifique
épreuve. J'appréhende grandement la course de ce soir dont le
départ sera donné à 19 heures. Et qu'est-ce qu'il fait chaud ! Ça avoisine les 30 degrés. Je retrouve les deux Sébastien, tous les deux de Toul ainsi qu'Eric
et aussi Raphaël que j'ai connu il y a quelques années en région
parisienne où il habitait avant de rejoindre le club de l'US Toul
après être arrivé ici pour raison professionnelle. Que le monde
est petit !
Je pars faire mon échauffement mais ça
se limite à pas grand chose car au bout de quelques centaines de
mètres je suis déjà trempé de sueur. Je m'échauffe avec une
bouteille d'eau à la main mais son contenu se vide rapidement. Un
dernier passage à la voiture puis je rejoins l'entrée du village de
Bulligny, d'ailleurs pas loin de ma voiture, pour le départ de la
course. Aujourd'hui nous sommes nombreux derrière cette ligne car il
y a les participants des 6 Jours, ainsi que des P'tits 6 Jours et
également ceux qui ne font que cette étape. On discute mais je sens
profondément le stress m'envahir. J'ai peur de cette étaaaaaaape !!!
A 19 heures pile le départ est donné.
J'étais placé trop loin dans le sas de départ et je me retrouve
vite coincé. J'emprunte le trottoir pour essayer de me dégager et
me replacer un peu mieux. De loin je vois Sébastien Nicolas partir
dans les premiers. Une fois l'église passée, je me retrouve au
niveau du deuxième Sébastien (Payet) et je continue à mon rythme
en le passant. On sort de Bulligny. Le paysage est très beau et ça
donne l'image d'une bande de bitume qui monte et descend en
serpentant entre les champs et les prés aux vaches. Au km 2, on
tourne sur la droite en prenant la direction d'Allamps. On est
toujours sur la route, mais dans un léger faux plat montant. Puis la
route tourne d'elle-même sur la gauche et ça monte un peu plus
franchement.
Je passe au km 3 et je pense fortement
au début de l'ascension qui se profile dans très peu de temps.
J'essaye de courir à l'économie pour ne pas le regretter dès que
ça sera la bagarre pour monter. Puis on quitte cette route
principale pour tourner sur la droite et je suis au pied d'un vrai
raidillon. C'est toujours bitumé mais c'est le début de la première
ascension qui va durer pratiquement jusqu'au km 8. Au passage du km
4, on quitte le ''confort'' du bitume pour les chemins de terre
caillouteux et défoncés. Il y a un petit replat et une légère
descente avant de remonter aussitôt. J'ai perdu quelques places et
je vois le ravitaillement du km 5 se profiler. Je prends un gobelet
d'eau et on change de chemin en prenant celui de gauche.
J'ai trouvé un rythme régulier et
même efficace car je suis loin des coureurs devant moi mais ils ne
creusent plus l'écart sur moi et au fil de la montée j'ai même
tendance à revenir un peu. Je suis bien seul, car il n'y a qu'un
seul coureur, Dominique, derrière moi qui est légèrement décroché,
puis le trou est fait avec les autres. Je suis surpris mais je
maintiens cette vitesse tout le long de cette grande ascension.
Dominique ne me reprend pas et je continue de me rapprocher des
coureurs devant.
Un virage assez prononcé est présent vers la gauche et les gros cailloux sont encore plus nombreux. Puis plus loin on débouche sur une grande route bitumée. On tourne sur la droite en la prenant. On y reste 100-200 mètres puis on tourne sur la gauche pour repénétrer sur des chemins. Je passe au km 8.
Un virage assez prononcé est présent vers la gauche et les gros cailloux sont encore plus nombreux. Puis plus loin on débouche sur une grande route bitumée. On tourne sur la droite en la prenant. On y reste 100-200 mètres puis on tourne sur la gauche pour repénétrer sur des chemins. Je passe au km 8.
Je suis sur une partie en faux plat
descendant et au bout il y a un ravitaillement. Je prends encore un
gobelet d'eau puis je tourne sur la droite pour entamer une boucle de
4,5 km. On va tout droit sur un faux plat montant puis plus loin je
tourne sur la gauche sur une longue partie en faux plat descendant.
J'allonge un peu la foulée sans me mettre dans le rouge. Puis je
tourne sur la gauche une fois de plus et à ce moment là Dominique
revient à ma hauteur. On échange quelques mots et il a raison, on
se sentait bien seul depuis le pied de l'ascension. Il est plus fort
que moi dans les descentes alors je ne suis pas en mesure de
l'accrocher. Vu que ça descend bien je perds rapidement 100 mètres
sur lui.
Le chemin est complètement défoncé.
Je suis dans une légère mais longue courbe sur la gauche et je
passe devant une sorte de petite ferme. Puis ça recommence à
grimper … pour de vrai. J'ai un peu de mal suite à un virage serré
à me relancer mais juste après j'arrive à retrouver mon rythme que
j'avais imprimé lors de la grande montée. Dominique est loin mais
progressivement je me rapproche. Un kilomètre d'ascension puis deux
kilomètres et à ce moment là je le redouble. Je passe au niveau du
ravitaillement qu'on a croisé au début de cette boucle. J'en
profite pour m'hydrater et je tourne sur la droite sur le long faux
plat montant qui va m'amener sur la route.
Au km 13, on quitte ce chemin et je
tourne sur la droite pour les 100-200 mètres de route pour retourner
ensuite sur la gauche et commencer la descente vers Bulligny. Et
comme prévu, dès que ça descend, Dominique revient sur moi et me
lâche. Et là je sais que je ne pourrais pas revenir sur lui. La
descente est longue et très technique car l'entorse est à l'affût
à chaque foulée. Je descends mieux car je ne perds que très peu de
distance. Un moment je double un coureur qui est quasiment à
l'arrêt, certainement victime d'une défaillance. Entre le km 16 et
17 je passe au dernier ravitaillement qu'on avait profité lors de la
montée au km 5.
Une petite remontée juste avant de
redescendre et me trouver au pied des vignes de Bulligny. Et ici
c'est un vrai piège. Ce n'est pas la montée la plus raide de
l'étape mais c'est celle qui fait le plus mal car après une longue
descente on doit à nouveau se battre sur une partie montante qui
paraît interminable. Je suis passé au km 18 et ça continue à
monter puis je reviens progressivement sur deux coureurs qui ont encore
150 mètres d'avance sur moi. Une fois en haut des vignes, le chemin
devient plat et ça fait du bien. Je m'engouffre dans une descente
courte mais raide, ombragée par les arbres et ça remonte un peu.
J'arrive au sommet du village avec le
vent de face. Les deux coureurs devant moi peuvent se protéger
mutuellement du vent mais ça ne m'empêche pas de me rapprocher
progressivement. Je suis ensuite dans la descente vertigineuse du
final de la course et j'accélère vraiment. Je reviens et dépasse
un des deux coureurs puis j'en fais de même avec le second. Dernier
virage sur la droite et ça descend encore plus fort. Je dévale la
pente qui m'amène sous la banderole de l'arrivée. Je termine
53ème/208 en 1h33'21''.
J'ai mis 5 minutes de moins que l'an
passé sur le même parcours pourtant il faisait bien chaud. C'est
vrai que les parties ombragées du parcours sont agréables même si
ça montait raide. La partie finale est traumatisante pour les
articulations. Je dois marcher un peu pour faire passer les quelques
douleurs articulaires puis je passe au ravitaillement final pour
m'hydrater grandement et correctement. J'y retrouve les copains de
l'US Toul. Au classement général des 6 Jours, je suis dorénavant
classé 30ème. Deux places de gagnées.
Je vais me doucher et mettre des
vêtements secs. Puis c'est l'heure du pot de l'amitié offert par la
municipalité de Bulligny. Je n'en prends pas car après une telle
course je sens que je ne vais pas me sentir forcément très bien.
Par contre une fois la pasta-party ouverte, je vais me servir et ce
soir le menu c'est poulet-riz-chorizo. Très bon ! Je quitte
ensuite Bulligny et demain c'est jour de repos en espérant que ça
permette de récupérer un peu avant les trois dernières étapes
toujours aussi montantes. Les organismes sont fatigués mais
l'ambiance est génial. Je ne peux que conseiller aux amoureux de la
course à pied de prendre une petite semaine de congés pour venir
s'aligner sur les ''6 Jours du Toulois''.
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