Lundi 15 août 2016
Un nouveau type de course pour moi. En
effet je m'essaye à la course de montagne par étapes. 5 étapes de
suite du lundi 15 août au vendredi 19 août. Les étapes ont toutes
lieu à 19 heures. Des courses courtes (5-6 kilomètres), mais avec
du dénivelé très important et constant. En effet, on part d'une
ville dans la vallée et le parcours grimpe, grimpe, grimpe avec au
mieux du 10%, donc au pire … Autre nouveauté pour moi, c'est le
lieu de la course. Je n'avais jamais couru en dehors de nos
frontières, mais cette course a lieu en Suisse dans le Canton de
Zurich. Un petit soucis se présente à moi : la barrière de la
langue. Je parle de nombreuses langues comme le Français, le
Français et également le Français, mais ici, c'est le côté pas
Français du tout, alors leur langue est quasi exclusivement
l'Allemand. Et mes derniers souvenirs de classe d'allemand … bah
j'en n'ai aucun !
La première étape du jour, prend
départ dans la ville de Wald. Il va falloir grimper, et même plutôt
escalader jusqu'à Farner Alp, tout en haut de la montagne. Par
contre, nous empruntons les routes, donc du bitume sauf à quelques
exceptions près avec des petits passages en chemin. Nous sommes
partis hier de France, et après une halte de nuit avant la
frontière, nous avons eu le plaisir de découvrir les merveilleux
paysages de la Confédération Helvétique Nous arrivons à Wald vers
16 heures. Pas facile de trouver le point de départ avec un GPS qui
ne capte pas ici et sans carte routière mais nous finissons par y
arriver.
Un long listing des engagés est
affiché. Je me rends vite compte que nous ne sommes pas très
nombreux à être de nationalité française. En effet, une partie
d'une main est suffisante : deux , dont un qui vit quand même
en France (moi), le second vit en Suisse. Il y a un peu d'autres
nationalités, comme des gens venant de Grande-Bretagne, Canada,
Allemagne, … et 90% de Suisses. Je me rends ensuite au stand pour
récupérer mon dossard. Pas facile de se faire comprendre, mais
finalement je réussis à retirer mon dossard qui sera le numéro 111
et que je vais conserver pour les 5 jours de course. Une puce de
chronométrage est intégré dans ce dossard.
Nous reprenons aussitôt après la
voiture pour monter presqu'en haut de la montagne. En effet, je vais
la stationner à 1,5 kilomètre du sommet. Comme ça, ça sera plus
pratique pour nous de la récupérer après la course, car il n'y a
aucune navette entre le point d'arrivée et le point de départ. Une
fois stationné, je me prépare tranquillement sans oublier de boire
car il fait très chaud, malgré que quelques nuages menaçants,
fassent leur apparition. Mais globalement, le soleil est bien
présent. Puis c'est le moment de faire les 4 kilomètres de descente
pour rejoindre la ligne de départ. J'y vais en footing, une
bouteille à la main, mais même en descendant c'est très dur. J'en
ai rapidement mal aux cuisses. Dire que je vais devoir me retaper
tout ça mais en phase montante. Et je n'ai même pas repéré ce qui
se trouvait après ma voiture et qui a l'air d'être le pire avec des
pourcentages supérieurs à 20%.
Petite pause pipi et dernière gorgée
d'eau avant de me placer dans le sas de départ, dans la rue
commerçante partiellement piétonne de Wald. Il y a les coureurs qui
vont participer à la Berglauf Cup Zürcher Oberland, et ceux qui ne
vont courir qu'une ou deux étapes, car chaque étape est une course
distincte. Voilà, je pense que le décor est planté. Maintenant
place à la galère. Déjà pour moi ça commence au départ. Car
j'ai compris que le speaker (qui ne parle qu'Allemand), a débuté un
compte à rebours, mais vu que je n'y comprends rien, je ne sais pas
du tout où il en est. C'est seulement quand j'ai vu que les autres
coureurs étaient en position de départ que j'ai compris que c'était
très proche. Et c'était le cas.
Nous sommes sur la partie la plus
facile du parcours. En effet, 100 mètres de plat dans cette rue du
départ. Mais nous tournons sur la droite, avec un premier faux-plat
montant, et encore 100 mètres plus loin, avec des pourcentages tout
de suite sacrément coton. Ça fait une très longue courbe et je ne
sais pas trop si je dois prendre la corde pour éviter le plus de
dénivelé ou prendre l'extérieur. En fait, je ne sais même pas ce
que je prends. Je regarde mes pieds en courant, et je suis déjà en
galère. Au bout d'un kilomètre, ça remonte encore plus. Nous
arrivons dans un petit quartier fort sympathique du haut de Wald,
avec une jolie fontaine datée de 1889. J'y ferais bien une petite
halte, mais je me dis que ce n'est que le début, alors poursuivons.
J'arrive une partie qui n'est pas une route bitumée. Un passe
herbeux avec des pourcentages de fou. Je me dis que dès qu'il y en a
un qui marche devant moi, j'en fais autant. Mais en fait, je ne vois
personne faire ça et au bout d'un moment, bah c'est moi qui me mets
à marcher seul. Je suis incapable de courir, trop dur. J'essaye de
repartir, mais en vain. Une fois que je quitte l'herbe, je retrouve
la route et même si le pourcentage est aussi élevé, je reprends
tout de même ma course. Mais je vois quand même que beaucoup
d'autres personnes marchent.
La route serpente quand nous quittons
Wald. Nous sommes en pleine campagne Suisse. Que c'est beau. Que ça
monte. Que ça fait mal. Nous courons (ou marchons c'est selon le
moments) au son des cloches des vaches. Les animaux ici doivent avoir
de sacrés mollets avec les pâturages aussi escarpés. Par moment je
me remets à marcher, puis à courir et à remarcher, … C'est trop
dur. Avec la chaleur, je n'arrête pas de goutter au sol. J'évite de
trop regarder sur ma droite même si le paysage est merveilleux, car
il y a un précipice en à-pique, et vu mon légendaire vertige …
Un virage très serré sur la gauche arrive ensuite. Je le fais en
marchant. Puis, plus haut, nous tournons à droite avec le
ravitaillement à Faltigberg. J'avais repris la course, mais je
m'arrête pour boire et me glisser une éponge sous la casquette.
C'est ensuite reparti. Cette partie est beaucoup plus facile. Ça
monte en faux-plat et en plus, nous sommes à l'ombre. Ça doit être
l'endroit où je vais le plus vite, mais c'est de courte durée car
ça remonte sec.
Mais ce n'est rien avec ce qui nous
attend. J'arrive au niveau du parking où se trouve ma voiture, puis
nous tournons sur la gauche direction Farner Alp. D'entrée, ce sont
des pourcentages de fou. Quand j'arrive à lever la tête, je
m'aperçois que quasiment tout le monde devant moi, marche. Enfin,
essaye de marcher, car c'est vraiment trop dur. Au début les
pulsions ont du mal à descendre. Je suis en surrégime en marchant !
Je ne pensais pas que c'était possible ça. C'est un chemin d'alpage
avec des traces en béton pour le passage de roues. C'est vraiment
très raide et le paysage est de plus en plus merveilleux. A un
moment j'essaye de recourir, mais ça ne dure que 100 mètres. Je n'y
arrive vraiment pas. Je ne suis pas le seul. Quelques spectateurs
m'encouragent par mon prénom. Il est noté sur le dossard. Mais j'ai
l'impression de m'appeler ''HOP HOP HOP'', car en Suisses, les
encouragements se font en criant : ''HOP HOP HOP''.
A chaque
fin de lacet, je me dis que l'arrivée est peut-être au virage
suivant, mais c'est toujours la même réponse : NON. Petit
passage en sous-bois où on quitte le bitume pour trouver un sol en
terre puis en cailloux. C'est à cet endroit que je me relance. Mais
ça ne va vraiment pas vite. Impossible d'aller un autre rythme que
celui que je fais. Je sors de cette partie boisée et je vois enfin
la ligne d'arrivée qui est là tout en haut. Mais pourquoi je me
suis lancé dans cette course ??? Un peu maso, mais allez un
dernier effort. Le problème c'est que les courtes distances
habituelles, deviennent de très très longues distances en montagne.
Je franchis enfin la ligne d'arrivée 201ème/263 en 45'14''.
J'avais dit avant la course que je
visais 45', mais honnêtement je pensais que j'avais visé très
large. En fait j'ai tout donné, et une fois en haut je me sens
limite pas bien, envie de tomber, tout tourne, … Dire que ce n'est
que la première étape ! Au ravitaillement, on nous propose une
boisson énergisante, qui est très bonne et fait beaucoup de bien.
Maintenant il faut redescendre ces 1500 mètres et je comprends bien
pourquoi j'en ai ch**, car même en descendant … ça fait mal. Des
pourcentages à plus de 20 % pendant ces 1500 mètres. Même ma
voiture n'aurait pas voulu y aller ! Au classement de la
Berglauf Cup Zürgler Oberland, je suis classé après cette première
étape 47ème de ma catégorie avec 1240 points. Pour information, je
suis en catégorie senior 2. Les catégories Suisses n'étant pas les
mêmes qu'en France. Petit pique nique, puis j'espère une bonne nuit
réparatrice avant la prochaine étape qui se profile déjà demain
soir.
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