Lundi 19 juin 2017
Nous voilà à la seconde étape des 6
Jours du Toulois. Aujourd'hui, direction Ecrouves qui touche Toul.
Mon fils aimait bien venir sur cette étape, car il y a un skate
parc. Mais brevet oblige, il est resté en Seine-et-Marne avec sa
maman pour bosser. Une chaleur écrasante est tombée sur une bonne
partie de la France. C'est étouffant. En écoutant la radio, on
entend les journalistes conseiller de ne pas faire d'efforts à
l'extérieur par ce temps et de bien s'hydrater. S'ils savaient ce
qui nous attend encore aujourd'hui ! A 16 heures, le thermomètre
affiche 40 degrés à l'ombre. Un truc de fou ! Heureusement
qu'il reste encore 3 heures avant le départ de la deuxième étape,
ça permettra peut-être de baisser au moins un petit peu.
J'arrive à Ecrouves vers 17h30.
Stéphane se stationne juste à côté de moi. Je me prépare d'abord
dans la voiture toute climatisée et quand je veux terminer à
l'extérieur, je me rends vite compte que ce soir on va grave en
ch***. Nous allons sur le stade Roger Challier où le village de la
course a été monté. Je vais faire la bise à Fanny puis j'émarge la liste des participants, comme il faut le faire avant chaque départ
d'étape. Nous cherchons un peu d'ombre mais c'est quasi impossible
d'en trouver. Pour le moment j'ai mis ma ceinture porte bidons mais
j'hésite encore pour courir avec. Je vais bien finir par réussir à
me décider ! Je croise les copains comme Raphaël, Seb, Éric,
Laurent, … Je ne vais pas tous les citer de peur d'en oublier.
Il reste 20 minutes avant le départ de
la course. Je pars faire mon échauffement à des endroits un peu
ombragés. Je croise Clément. Je ne savais pas qu'il était présent
cette année. Ça fait plaisir d'échanger quelques mots avant que je
repasse une dernière fois à la voiture après mes deux petits
kilomètres de footing. Je me suis décidé, je vais courir sans le porte
bidons. Mais je n'oublie quand même pas de boire un peu. J'entends
le speaker appeler les coureurs à se présenter derrière la ligne
de départ située sur un chemin qui surplombe le stade, coincé
entre l'enceinte sportive et un muret.
Il fait 37 degrés. Je me place mieux
qu'hier, à côté de Stéphane et Raphaël juste derrière. Seb est
tout devant avec les meilleurs, normal il en fait parti. Ça ne tarde
pas car j'entends le speaker annoncer le départ dans 4 secondes. Et
donc 4 secondes plus tard … paaaaan.
Un quad ouvre le chemin et il fait
tellement sec qu'en courant on mange la poussière. Mes lunettes me
permettent de ne pas en avoir plein les yeux. Nous passons
pratiquement juste après le départ, sous quelques arbres. Une
différence de température est significative. Mais vraiment de très
courte durée, car, peut-être cent mètres plus loin, nous
entrons dans un champs en plein soleil. Je ralentis légèrement pour
laisser un peu de distance volontairement avec le coureur qui me
précède, pour ne pas rater un piège. On monte ensuite un peu vers
le km 1, pour retrouver un peu de route. Elle nous fait entrer dans
la commune de Pagney-derrière-Barrine. Nous prenons ensuite la
seconde rue à gauche. Ça commence à légèrement remonter et je
sais que je suis dans les prémices de la plus grande ascension qui
s'achève au km 4 alors que je n'en suis qu'au 1,5.
Je suis juste à
côté de Raphaël dans ce lotissement. Puis on tourne à droite et
la route disparaît pour laisser place à un chemin d'herbes qui monte encore plus. Je fais
une erreur que je paye tout de suite cash. J'oublie de relever les
lunettes de soleil alors qu'il y a pas mal d'ombre et donc je vois moins bien.
Et surtout je ne vois pas un trou dissimulé sous l'herbe. La
cheville droite part immédiatement et j'entends même un petit crac.
Je m'arrête aussitôt. Le coureur juste derrière moi a vu ma
cheville se plier et me demande si ça va aller. Je repars quasiment
aussitôt mais ma foulée devient beaucoup plus raide. Nous
continuons de monter, puis un lacet nous fait virer fortement à
gauche. Ça continue de monter assez fort. J'ai retrouvé un tempo,
même s'il est moins rapide que tout à l'heure. Avant de prendre un
virage serré sur la droite, j'aperçois Fanny qui s'est placée à
cet endroit et joue au photographe.
Quelques mots échangés et je tourne à
droite. Le chemin est plus étroit mais il n'y a plus d'herbe. Je
préfère ce passage. Il reste 1,5 kilomètres de montée. Je me suis
calé juste derrière un coureur qui m'avait doublé. C'est efficace
car ça me permet de recoller avec d'autres coureurs partis devant.
Nous allons bientôt arriver au sommet car la végétation devient
moins dense. Un gros virage à gauche sur un chemin blanc mais avec
de gros cailloux nous mène jusqu'à l'ancien Fort d'Ecrouves. C'est
à cet endroit qu'a été placé le premier ravitaillement. Ça tombe
bien car j'ai bien soif. Le tiers de la course est couvert. Nous
tournons à gauche et aussitôt à droite pour une longue partie
descendante. Mais ce n'est pas vraiment une descente rapide au début.
C'est limite plat. Le sol n'est pas trop mal à cet endroit. Par
contre, plus on avance et plus ça descend. Le plus pentu c'est à
partir du km 6. C'est tellement raide que je ne suis pas à l'aise du
tout et la raideur dans la cheville ne m'aide pas vraiment. Je me
retiens.
Me voilà tout en bas. Je tourne à
gauche en plein soleil. Je m'étais habitué a l'ombre et d'un coup
on se retrouve en plein cagnard. Le chemin est relativement plat et
mon rythme est correct. Je vais essayer de m'y tenir. Je me suis
placé dans l'ornière gauche. Elles ont été certainement creusées
par le passage des tracteurs sur ce chemin … de tracteurs. Un
ravitaillement supplémentaire a été ajouté au km 7 et je trouve
que c'est une excellente idée, j'ai encore soif. Ça tourne très
légèrement sur la gauche et d'un coup ça remonte sous les arbres.
Mais ça ne dure pas très longtemps et
on bascule aussitôt dans une courte descente et en même temps on
retrouve le soleil. Quelques centaines de mètres plus loin, ça
commence à monter légèrement. Ce chemin de tracteur devient le
Chemin de Morte Moselle et quand il tourne à gauche, je suis
vraiment dans un mur. Je me penche en avant sans regarder le sommet.
Heureusement que ce n'est pas très long, mais qu'est-ce que ça
grimpe et qu'est-ce qu'il fait chaud. On s'encourage entre coureurs.
En haut, le chemin tourne à droite et merci pour ce petit bout de
plat. Le chemin de terre descend quand on aperçoit le début de la
commune d'Ecrouves. Elle a la particularité d''être très étirée
sur sa largeur. Donc il reste encore pas mal de kilomètres. Une
petite montée nous fait quitter le chemin de terre pour retrouver du
bitume sous les encouragements des spectateurs. Nous tournons à
droite où une descente nous attend mais auparavant je prends un
gobelet au ravitaillement, puis j'entame la descente. Elle s'arrête
quand nous tournons à gauche Rue des Vignes l'Evêque. Et ça
remonte sec. C'est assez raide même si c'est sur bitume. Le coureur
avec qui j'avais fait un petit bout de chemin auparavant, me lâche.
J'arrive enfin en haut et je profite de la petite descente qui suit.
Des cyclistes me doublent et m'encouragent. Ah mince, je ne me
souvenais plus qu'il y avait une côté à cet endroit. Et elle est
encore bien raide. Je n'ose pas regarder le sommet et j'essaye de
penser à autre chose (mais je ne sais plus à quoi). En haut,
nouvelle petite descente. Sur le bas-côté droit, un enfant nous
arrose avec un jet d'eau. Une riche idée !
Puis me voilà dans le début de la
courte mais très très raide côte de l'église. 200 mètres
seulement mais qu'est-ce qu'elle est raide. Je me fais un point
d'honneur de ne pas marcher. J'entends des ''allez Jeff''. Mais je
suis incapable de lever la tête pour voir de qui il s'agit. Je sais
seulement que ça me fait beaucoup de bien. Une fois en haut, je
tourne à droite dans une aussi raide descente mais sur l'herbe cette
fois en passant entre les maisons. Puis en bas, il faut bien négocier
le virage à gauche pour retrouver la route. Le km 10 est passé. Un
petit faux-plat montant sur cette petite route, nous amène à
l'arrière du pénitencier d'Ecrouves. Au bout, je tourne à droite
Route de Pagney, qui descend jusqu'à ce qu'on quitte cette route pour
un petit chemin à gauche, qui grimpe dans la rocaille et nous fait
atterrir derrière le premier terrain de football. En haut, je tourne à
droite pour longer la main-courante derrière le premier but, puis je
continue en faisant toute la longueur et au bout je longe le second
but. Je vais entrer dans l'enceinte du stade où se trouve le village
de la course. Je dois faire les ¾ de tour de la piste. Je jette un
coup d’œil derrière moi. J'ai toujours le même écart avec le
coureur derrière moi. Je termine cette seconde étape sous la
canicule 36ème/162 en 58'56''. Au classement général des 6 Jours
du Toulois je suis désormais à la 28ème place.
Bon bah je crois que j'ai bien chaud.
Je passe au ravitaillement. Je prends plusieurs gobelets d'eau, de
menthe, de grenadine et quelques abricots secs. Le coureur qui m'a vu
me tordre la cheville, vient prendre de mes nouvelles. C'est bien
gentil de sa part. Je retourne me changer à la voiture et j'en
profite pour encourager Éric qui en est dans ses derniers 400 mètres.
C'est difficile pour tout le monde avec cette chaleur !
Je vais jeter un coup d’œil aux
résultats. Comme je ne voyais pas Stéphane pendant la course, je me
doutais qu'il avait eu un problème et il ne figure pas sur les
résultats. Donc malheureusement un abandon pour lui. Tout devant,
victoire comme hier du jeune Thomas Villemin en 45'56''. Il devance Seb qui prend la seconde place en 47'51''. Clément prend la 13ème
place en 51'28''. Raphaël qui a bien galéré avec ses problèmes de
dos termine 22ème en 55'27''. Patrick aura beaucoup souffert en
prenant la 72ème place en 1h03'52'', quelques places devant Laurent
77ème en 1h04'25''. C'est la même chose pour Éric qui a conclu la
seconde étape 137ème en 1h14'38''.
Le pot de l'amitié est ensuite
offert par la commune d'Ecrouves, comme tous les soirs où la commune
qui reçoit le fait. C'est la coutume de cette course et je pense que
c'est une très bonne coutume.
Avant de partir, il ne faut pas oublier
le repas offert par l'organisation. La pasta party de ce soir n'est
pas vraiment pasta car c'est du riz avec un cordon bleu de volaille.
Ça me convient parfaitement ! Demain, une étape que je ne
connais pas du tout à Chaudenay-sur-Moselle, donc une totale
découverte … sous une nouvelle journée de canicule.
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