Vendredi 23 juin 2017
Aujourd'hui une étape bien spéciale attend les coureurs des ''6 Jours du Toulois''. En effet, cette cinquième et avant dernière étape va se courir en contre-la-montre sur les flancs de colline de Charmes-la Côte. Une côte extrêmement raide va ouvrir l'étape. Le départ étant placé juste à son pied de la Rue Bellevue, juste à côté du mini terrain de sport. Depuis que je participe à cette épreuve, le contre-la-montre s'est toujours déroulé dans cette commune, donc je connais parfaitement les difficultés et les pièges du parcours. Il va falloir partir raisonnablement, sinon après 200 mètres de course, une fois en haut de cette côte vraiment très raide, on a les jambes pleines de lactique et on les conserve lourdes jusqu'à l'arrivée. Alors il va falloir y aller tout doux.
Il fait un poil moins chaud aujourd'hui et en plus je vais partir plus tard que les étapes précédentes. Comme nous allons partir un à un et que le premier va s'élancer à 19 heures, ça va laisser du temps au soleil pour qu'il continue à se cacher un peu plus. Nous allons donc partir un par un toutes les 30 secondes dans le sens inverse du classement général des ''6 Jours''. D'abord le dernier, puis l'avant dernier... jusqu'au premier. Pour ceux qui ne souhaitent participer qu'à cette étape du jour, ils vont tous partir groupés en premier. S'il n'y a pas de désistement de dernière minute, j'ai pu voir sur le listing des départs qu'on va partir à ces horaires ci :
- 19h07'30'' : Éric DUGUET.
- 19h39'30'' : Laurent SIATKA.
- 19h42'30'' : Patrick COLIN.
- 19h54'30'' : Julien BREITSPRECHER.
- 19h57'30'' : Jeff BACQUET.
- 20h02'00'' : Raphaël GALANTE.
- 20h05'00'' : Clément BIGEREL.
- 20h09'30'' : Sébastien NICOLAS.
- 20h10'00'' : Thomas VILLEMIN.
J'arrive à Charmes-la-Côte un petit
peu avant 18 heures. Je me suis stationné dans la descente finale et
infernale de la course. Des pourcentages impressionnants qui font
limite peur en cas de chute. Tous les ans, je pense malheureusement à
cette possibilité de tomber et mine de rien … ça fait peur. Je
descends vers le départ qui est donc situé au mini terrain de sport
(basket, hand, …). J'y vais signer la feuille de présence. La
cinquième case en face de mon nom est maintenant pleine. Plus qu'une
demain. Je vais être triste de repartir d'ici demain soir, laissant
les copains, la course, …
Éric est arrivé tôt aujourd'hui, car
il part dans les premiers. Avant d'aller me changer, car mon départ
est 50 minutes après, je vais l'encourager sur le sien. La Rue
de Bellevue est vraiment raide. Je papote avec lui, puis je monte
cette fameuse côte en marchant pour le prendre en photo. Et rien que
d'y monter comme ça, ça me montre combien c'est difficile. D'où je
suis, je le vois faire l'andouille derrière la ligne de départ avec
ses petits sauts de cabri. Il ne va pas faire le malin pendant toute
l'étape ! Ça y est il est parti. J'ai tout le temps de décider
comment je vais le prendre, le temps qu'il fasse les 50 premiers
mètres. Oups, pardon Éric. Il passe à côté de moi, et un peu plus
loin, il disparaît dans la forêt. Dan, part juste après lui.
Je retourne ensuite à ma voiture pour
me préparer. Il fait un peu moins chaud aujourd'hui et comme la plupart du parcours se fait sous les arbres, on ne devrait pas souffrir de la chaleur pour la première fois de ces ''6 Jours''. Je pars ensuite faire un petit échauffement. D'abord seul, puis je le termine avec Julien et Olivier. C'est très bête mais je suis stressé. Je ne pense pas que ça soit la défense de ma 26ème place qui me fait ça même si ça serait mon meilleur classement depuis que je participe à cette course, surtout que je me sens de mieux en mieux, ou alors c'est peut-être le format si particulier de cette étape. Et oui, j'ai mal au ventre de stress !
Je retrouve Raphaël qui va partir un peu après moi. Donc le jeu est simple. Je vais essayer de rattraper les coureurs qui vont partir devant moi et qui sont donc juste derrière au classement général, pour les repousser encore plus loin et je vais également essayer de ne pas me faire rattraper par les coureurs qui partent derrière moi, donc juste devant moi au général, histoire de grappiller une ou deux places, sur un malentendu.
Il est l'heure pour moi de me mettre dans les files des partants. Les bénévoles placent les coureurs dans le bon ordre de départ. C'est un sacré travail pour que tout se passe parfaitement. J'ai beau essayer de rigoler, je suis quand même tendu. Frédéric qui va partir 30 secondes avant moi, me propose que si je le rattrape, on essaye de se relayer pour la suite. Moi ça me va parfaitement. On a déjà fait des bouts de chemin ensemble à Ecrouves et à Chaudeney, mais il a toujours fini par me lâcher. Mais depuis, la forme est revenue pour moi et je l'ai même repassé au général avec une bonne marge.
C'est à mon tour d'être juste derrière la ligne de départ. C'est à ce moment là que Seb se rapproche du sas de départ. Je vais vite fait lui dire bonjour avant de retourner derrière ma ligne. Il va défendre sa seconde place au classement général. Le décompte démarre à 5 ... 3 - 2 - 1 zéro. J'entends Fanny ''Allez Jeff'' et j'entame d'entrée l'ascension de ce mur de la Rue de Bellevue. Je ne pars pas si vite, j'essaye d'avoir une foulée économique. La partie bitumée se passe relativement bien, puis le chemin devient un ''single'' en tournant légèrement sur la gauche. Le sol est en terre avec de grosses racines un peu partout et des trous... et c'est toujours raide.
Je regarde un peu plus haut et je vois Frédéric qui arrive en haut et tourne sur sa droite. Moi je baisse la tête et j'avance. Même si je ne suis pas parti comme un fou, je suis en hyper ventilation. A mon tour j'arrive en haut et je tourne immédiatement à droite. C'est beaucoup plus roulant maintenant. Le coureur devant moi est assez loin. Notre écart initial doit être à peu près encore le même je pense. J'engage le début de ma remontée en allongeant la foulée. Je ne veux pas revenir trop vite et exploser après. Je me sens bien seul dans cette jolie forêt. Le chemin est agréable, large et souple. A certains moment je me fais des repères pour jauger des secondes de retard que j'ai sur Frédéric. Je lui en ai repris quelques unes. Tout se passe bien. Nous allons tout droit pendant un peu moins de deux kilomètres. Pierre est venu nous encourager à bord de son VTT, il se trouve juste à cet endroit. D'ailleurs, à part le mur de 200 mètres, donc court mais hyper raide, je suis toujours sur ce même large chemin. Mais attention aux trous. Par moment je manque un peu de souplesse.
Nous arrivons à une route bitumée, que nous coupons afin de retrouver un autre ''single'', très raide avec un beau virage. Juste avant de traverser cette route, j'étais revenu à moins de 20 secondes de Frédéric, qui lui-même revenait sur un autre coureur. C'est tout bon pour moi ça ! Mais c'est comme pour la première difficulté, elle est relativement courte même si ça fait tout de même mal aux jambes.
Dans cette montée j'ai perdu de vue mes deux points de repères. Mais je sais que je préfère monter tranquillement pour pouvoir mieux relancer par la suite. Ça y est, je suis en haut. Je tourne à droite sur un long chemin d'un kilomètre en léger faux-plat montant. Ce faux-plat se ressent surtout dans la relance qui parait un peu difficile. Mon retard s'élève à une bonne quinzaine de secondes maintenant. Tout au bout, mais encore assez loin, j'aperçois un autre coureur. Par contre je ne vais pas regarder une seule fois derrière moi, on verra bien si je suis assez fort pour éviter un éventuel retour des coureurs partis après moi ou non. Au km 3, nous tournons à gauche. Ça grimpe et surtout avec le soleil rasant, je vois mal les gros cailloux au sol. Mais dix mètres plus loin, je tourne encore à gauche pour me retrouver sur un chemin blanc bien large mais avec des gros trous. Frédéric a doublé le premier coureur et s'est déjà rapproché de celui plus loin.
Moi je suis toujours seul depuis le départ de ma course mais je n'ai plus qu'une quinzaine de mètres sur un premier coureur. Je finis par le rattraper et le doubler. Frédéric a également doublé l'autre coureur. Je reviens rapidement sur ce dernier et juste avant le ravitaillement je le double. Au niveau du ravitaillement, un bénévole est monté sur une chaise avec un arrosoir à la main, mais il ne fait pas assez chaud pour moi, pour qu'il m'arrose. Je décline son offre poliment. J'étais revenu à une dizaine de secondes de Frédéric quand il se retourne et qu'il me fait signe de le rejoindre. Ok, mais tranquillement. Nous sommes depuis près de deux kilomètres au soleil. Le plateau est moins rempli de végétation que le début de la course. Une descente nous attend, mais elle est de courte durée, car un long faux-plat montant, limite assimilée à une côte se profile déjà. Frédéric est revenu sur un autre coureur. Dans la partie montante je gagne centimètre par centimètre tranquillement. Puis un long faux-plat descendant suit. Je finis par faire la jonction avec les deux coureurs mais je ne m'arrête pas là. Je fais exactement comme hier quand j'étais revenu sur les coureurs devant moi. Je poursuis à la même vitesse. Puis nous tournons très légèrement sur la droite pour une nouvelle côte. C'est plus difficile en bas puis ça devient plus roulant. J'attends Frédéric. Nous avons lâché le coureur qui était avec lui. En fait on est en train de faire le ménage en repoussant pas mal de coureurs qui étaient juste derrière nous au classement.
Une descente et un virage serré sur la gauche sur un chemin beaucoup plus étroit et surtout montant. Je ne me souvenais plus de cette dernière difficulté. Je jette régulièrement un coup d'oeil à Frédéric et je lui propose de ralentir un peu. C'est dur pour lui mais il s'accroche bien. Je lui dis qu'on va rattraper les deux coureurs qui sont à une centaine de mètres devant nous sans aller plus vite. Puis nous descendons tout en faisant bien attention où on met les pieds. En bas, nous tournons à droite sur un large chemin de pierres. C'est ici qu'on double le premier coureur. Pour ma part j'en suis à cinq de repris. Ensuite nous tournons à gauche. Un long faux-plat un peu montant mais surtout avec des grosses ornières qui nous font descendre et monter. Nous doublons une féminine, la seconde du classement général. Quand je l'ai doublée, je me retourne et je vois que Frédéric a lâché 4-5 mètres. Je lui dis que je ralentis et il revient sur moi. Quelques spectateurs ont réussi à venir jusqu'ici pour nous encourager alors que c'est relativement isolé. Merci à eux, ça fait chaud au cœur. Encore un coureur à notre portée. Nous le doublons au kilomètre 9. C'est donc le 7ème coureur que je reprends. Je suis resté avec Frédéric du 5ème au 9ème kilomètre et il se sera vraiment bien accroché. Il va en être récompensé au classement général. Pour ma part je termine ma course un peu plus rapidement car mine de rien j'en ai encore pas mal dans les jambes. Je prends à droite sur un chemin immensément large où ça descend. Tout au bout, à plus de 200 mètres, il y a la troisième féminine au général. Bon elle est sacrément loin. J'arrive enfin au bout de ce chemin.
Je tourne sur ma gauche en retrouvant le bitume de la Rue des Bosquets qui est l'énorme descente où je me suis stationné. Je lâche les chevaux. Ça va tellement vite que c'est pratiquement aussi difficile qu'une montée. Le trou est fait derrière moi. Fanny est à l'entrée de Charmes-la-Côte. J'arrive ensuite au niveau des premières maisons. J'entends des ''Allez Jeff'' un peu partout. Merci à tout le monde. Je passe dans une rue étroite qui serpente entre les maisons, puis je tourne à gauche sur un peu de plat de la Rue de Bellevue. Ensuite ça monte jusqu'au bout. La Rue de Bellevue tourne à gauche, là où on avait pris le départ, mais nous allons tout droit cette fois-ci pour traverser le plateau de sport. Je suis juste derrière la féminine. Il ne reste que dix mètres mais je préfère rester derrière elle. Je termine 24ème/158 en 49'05'', je gagne quatre places au classement général en passant à la 22eme position à seulement 20 secondes de celui qui me précède.
Je suis bien satisfait car même si j'ai tout donné sur le finish, je récupère rapidement. J'aurais pu gagner une minute supplémentaire. Tous les copains arrivent un à un, aussi bien avant moi pour ceux partis avant, qu'après.
Je retrouve ensuite Julien qui a fini les 20 derniers mètres de la course, comme tous les autres soirs avec son fils de trois ans (qu'il a depuis trois jours). C'est avec fierté qu'il termine avec son papa.
Petit passage obligé au ravitaillement final. Sébastien, qui a embrassé le mur de sa piscine avec son nez, aura fait tout de même une belle course. Il va conserver largement sa seconde place au général. Raphaël n'est vraiment pas loin de moi aujourd'hui. Il ne me bat que de 7 secondes. Et dire que j'aurais pu faire mieux ! On reparle un peu tous de notre course. C'est le défaut de tous les coureurs : refaire leur course. Et j'en fais partie ! Frédéric a l'air bien content de notre course et se trouve désolé de ne pas avoir pu me relayer. Mais ce n'était pas utile, j'étais vraiment bien.
Je vais me changer à la voiture pour ne pas attraper froid. Comme la course a duré plus longtemps que les soirées précédentes à cause des décalages pour les différents départs, il fait déjà sombre. Je retourne ensuite vers le ''village de la course''. Je vais m'attabler avec les Toulois pour boire une bière et manger la pasta party qui sera aujourd'hui du poulet pané avec des spaghettis. Il y a Kévin, Olivier, Thomas (qui a encore gagné l'étape), Jérôme, Sébastien (le dauphin de Thomas. Mais pas vraiment un dauphin dans sa piscine, ou alors un dauphin amputé de son sonar !), Manon et Fanny.
Nous passons une excellente soirée avec des rires, du chambrage, désolé Manon, mais tu l'auras (je ne vais pas dire de quoi je parle mais toi tu le sais !) et une superbe histoire de Seb sur les bonnes sœurs ! N'empêche, la seule qui a adoré les pâtes à l'eau sans sauce ni rien ça aura été Manon. Comme quoi nous n'avons pas tous les mêmes goûts culinaires ! Les résultats sont enfin affichés :
1er/158 en 40'34'' Thomas VILLEMIN.
4ème/158 en 42'59'' Sébastien THOMAS.
8ème/158 en 44'38'' Clément BIGEREL.
19ème/158 en 47'17'' Kévin MOUROT.
22ème/158 en 48'58'' Raphaël GALANTE.
24ème/158 en 49'05'' Jeff BACQUET.
28ème/158 en 50'04'' Frédéric LAMULLE.
34ème/158 en 51'28'' Julien BREITSPRECHER.
41ème/158 en 52'21'' Olivier SIATKA.
43ème/158 en 52'24'' Patrick COLIN.
101ème/158 en 58'56'' Laurent SIATKA.
126ème/158 en 1h02'29'' Eric DUGUET.
... et plein d'autres que j'apprécie.
Vivement demain qu'on se revoit tous et toutes. Il est l'heure de rentrer. Demain la dernière étape va nous amener sur la commune de Villey-Saint-Etienne, pour la course la moins accidentée de ces ''6 Jours''.
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